Recours à la Vierge... -
Cheminer sans lumière... -
« Mon âme semble se
déchirer... » -
« Je veux vous donner
des âmes... » - Un journaliste de
Lisbonne... - Les "feuilles" du Père
Terças... -
« Combien douloureuse
est ma souffrance... » -
« Vous a-t-on interdit
de venir ici ?... » -
« J’ai érigé un
calvaire... » - Craintes de rester sans
la Communion... - Les pressentiments se
réalisent... - « Je brûle du désir du
ciel... » - Le départ du Père
Mariano Pinho... -
« Les lettres de mon
Père - spirituel... » -
Obscures ténèbres... -
Les lettres rendues... -
« Jésus,
m’entendez-vous ?... » -
Nouvelle forme de
crucifixion - Une nouvelle vie... -
« Quelle gloire pour le
Portugal !... » -
« Mon cœur est tellement
blessé... » - « Combien je suis
triste... » -
« Gloire à Jésus; gloire
à Marie !... » -
« Je me sens abandonnée
de tous... » -
« Le Ciel est rempli de
gloire !... » -
« Le ciel est tout
proche... » - « Un corps pour
souffrir.... » - « Je creuse ma
sépulture... » -
« Seul le ciel
sera ma vie... » -
Lors de ma préparation pour recevoir mon Jésus [dans
l’Eucharistie], j’ai demandé
à
la Maman de me remplir d'amour et de me revêtir de sa grâce et de sa pureté,
de rendre mon cœur pur comme quand j’ai reçu mon baptême, parce que Jésus
comprends tout je voulais renaître en ce premier jour de la nouvelle année
pour aimer mon Jésus et ne jamais l'offenser.
Jésus est venu et a allumé dans mon cœur un peu de son
divin feu ; il m’a donné quelques rayons de sa lumière :
— Ma fille, l’heure de me donner la plus grande preuve
d’amour et d’héroïsme est arrivée : cheminer sans lumière dans un complet
abandon...
Mon âme semble se déchirer en morceaux. Ce n fut que le 7
janvier, jour où vous êtes venu me voir, Père, que ma souffrance, aussi bien
physique que morale, a connu une pause.
Il
est vrai que Jésus me prive actuellement de tout, mais Il m’a donné encore
quelques heures de soulagement et quelques moments de douceur et de suavité
pour l’âme. Je m’en souviens avec peine et il me semble mentir, car
maintenant je n’ai pas de lumière...
Vivre sans soutien me fait peur. J’ai tout perdu sur la
terre et dans le ciel. Je veux savoir aveuglément que Jésus et la Maman du
ciel ne m’ont pas abandonnée, mais je tombe dans le découragement, je reste
abattue, plongée dans la détresse.
— Mon Dieu, mon Jésus, je crois en Vous, je crois en
votre divin Amour pour moi. Je Vous aime et je veux vous donner des âmes.
Hier le médecin est resté ici presque deux heures. Jésus
s’est servi de lui pour adoucir ma douleur... J’ai encore sur la terre
quelqu’un qui a de la compassion pour moi. Cette pensée a redonné vie à ma
fidélité...
Hier, un journaliste de Lisbonne est venu ici ; je ne lui
ai rien dit des choses de Jésus, mais le fait m’a fait souffrir. Presque
tous les prêtes me cherchent: ils posent mil questions à Monsieur le Curé.
Et tout cela à cause des écrits du Père Terças. Si seulement je pouvais
partir d’ici! Je ne voudrais pas être connue; j’aimerais me cacher...
Aujourd’hui Monsieur le Curé est venu me lire deux
feuilles du Père Terças avec plusieurs demandes. Désirera-t-il continuer à
parler de moi ? Je lui ai dit ne rien avoir révélé des choses du Seigneur et
que je souffre du fait de lui avoir parlé. Ce n’est point la peur d’être
prise en quelque mensonge: je pourrais être interrogée des milliers de fois
que je dirais toujours la même chose, parce que la vérité n’a qu’un seul
chemin. C’est la blessure que je ressens qui m’oblige à procéder de la
sorte.
Vienne qui voudra: je ne parlerai cependant qu’avec
l’autorisation de mon directeur...
Combien douloureuse est ma souffrance !... Mon Dieu, Si
du moins cette croix n’était destinée qu’à moi seule! Mais, malheureusement,
ce n’est pas le cas. Il est inutile que vous, mon Père, que vous me disiez
que vous ne souffrez pas
:
je n’ai pas besoin d’autres témoignages, les sentiments de mon âme me
suffisent... Pour ma plus grande confusion je sens en être la cause de tant
de souffrance; je le suis et le serai la vie entière.
Je serai aussi la cause de beaucoup d’humiliations et de
souffrances pour le médecin. Quelle triste récompense pour tout ce que vous
avez fait pour moi! C’est une chose bien involontaire ; je ne souhaiterais
être ingrate envers qui que ce soit.
Quand je reçois Jésus je m’en rappelle aussitôt et je
reste seule dans ma douleur. Il me semble que si j’entendais Jésus, je ne
l’écouterais pas et Lui tournerais le dos, même si je ne l’ai jamais fait...Combien grande est la peur de me tromper ! J’ai beaucoup
pleuré et je suis triste de mon comportement. Je ne voudrais pas recevoir la
croix avec des larmes, mais je n’ai plus la force.
Je pleure, mais dans le cœur, la volonté de Le suivre, de
Le consoler, de tout souffrir par amour pour Lui et de Lui donner des âmes,
est toujours présente. Priez pour moi...
Vous a-t-on interdit de venir ici ? On ne cesse pas de
vous faire souffrir ? On essaie de vous humilier et de vous déprimer
davantage ? Jésus soit avec nous ! Que nous vienne en aide la Maman du ciel
et qu’elle nous donne la force pour supporter autant de souffrance. Que tout
ceci soit pour la plus grande gloire de Jésus et un avantage pour les
âmes...
Je sens que vous souffrez presque tout seul... Mon Dieu,
j’ai érigé un calvaire pour mon Père spirituel qui a tant fait pour amener
mon âme à Jésus.
J’en ai élevé un autre pour le docteur, qui se sacrifie
tant pour mon corps. O Jésus, ô Maman du ciel, appelez-moi à vous afin que
je ne sois davantage la cause de tant d’humiliations et de souffrances !...
Je préférerais souffrir toute seule. Si seulement j’avais pu souffrir cette
marée de souffrances et que personne n’en ait eu connaissance, excepté
Jésus ! Je voudrais disparaître du monde, de sous le regard de tous et
rester dans l’oubli...
Je suis dans un état de révolte et je me sens seule,
complètement seule... Quelle horrible tempête !... Je suis au comble de mon
agonie. Je crains de devenir infidèle à mon Jésus : je n’ai pas de force
pour en supporter d’avantage... Quand viendra-t-il le ciel ? Pauvre de moi
s’il tarde !...
Dimanche après-midi [8 février], vers le soir, un grand
tourment envahit mon esprit: la crainte de rester sans mon Jésus
[eucharistique], que Monsieur le curé, interdit par Monseigneur,
l’archevêque, ne viendrait plus me porter ; que tous les prêtres seraient
défendus de venir me voir, aussi bine que toute autre personne, sous peine
d’excommunication. Mon Dieu, sans avoir un prêtre pour me confesser, que
dois-je faire ? Faire en sorte de ne pas pécher, de ne pas causer, dans la
moindre chose de la tristesse à mon Jésus et Lui demander bien pardon. Mon
Dieu, mon Dieu, quelle confusion de devoir mourir ainsi, sans un prêtre !...
O mon Père, une nouvelle souffrance vient de survenir: on
m’interdit de prendre conseil auprès de mon Père spirituel... À qui dois-je
recourir ?...
Les hommes essaient d’éloigner et d’arracher d’auprès de
moi pour toujours celui qui m’aidait et pouvait me donner réconfort. Ils
m’ont enlevé mon Père spirituel, m’interdisant enfin toute correspondance.
Consentez-moi au moins, mon Jésus, de m’épancher avec Vous. Je me trouve
seule au milieu de la tempête qui ne se calme pas. Je Vous ouvre mon cœur.
Il n’y a que Vous qui puissiez lire tout ce qui s’y trouve écrit avec
douleur et sang. Vous seul pouvez évaluer mon sacrifice. Le monde l’ignore ;
les hommes ne le comprennent pas.
Laissez-moi Vous dire ce que Vous avez dit à votre Père :
“Pardonnez-leur car ils ne savent ce qu’ils font”. Ils sont aveugles,
il leur manque votre divine lumière. Éclairez-les; donnez à tous votre
amour.
O Jésus, mes pressentiments ce sont réalisés !
Pourront-ils m’interdire de Vous recevoir
sacramentellement ? Pauvre de moi ! Ils me tueraient si Vous, avec votre
pouvoir divin ne me conserviez pas la vie. Qu’ils disent et qu’ils fassent
ce qu’ils veulent. Ils ne réussiront jamais à me priver de l’union intime
avec Vous.
Me voler Jésus eucharistique ! Cela ne m’étonnerait pas
qu’ils le fassent. Mas arracher de mon cœur le Trésor si riche que j’adore
et que j’aime plus que toutes choses, « le Père, le Fils et le
Saint-Esprit », les hommes ne le pourront jamais. Pûssent-ils me faire vivre
sans cœur et sans âme. Impossible !
Que vienne le monde entier avec toute sa force ; que tout
s’oppose à moi : seul le péché pourrait me séparer de cette grandeur
infinie, de cet amour sans fin.
Mais j’ai pleinement confiance en Vous, mon Jésus.
J’attends tout de Vous, même si les sentiments de mon âme arrivent presque à
me persuader que je me trompe moi-même.
(...)
Quel mal ai-je fait ? Quel crime ai-je commis ?... Mon
Jésus, si ce n’était pas par amour pour Vous, si ce n’était le désir de Vous
ramener des âmes, je me refuserais à tout...
Je brûle du désir du ciel, mais je ne voudrais pas mourir
de la sorte. J’aimerai la mort que Jésus me donnera, mais pas celle que me
donnent les hommes! Je n’aimerais pas les laisser avec les remords de me
l’avoir donnée... Je ne sais pas comment je peux vivre ainsi.
Pour le moment je vous ai, vous qui me soutenez dans un
si pénible calvaire. Pourront-ils dire aussi que les choses du Seigneur me
viennent à la suite des visites du médecin ? Je n’en doute pas. Mais dans ce
cas, il serait mieux de m’enfermer dans un cachot où personne ne puisse me
voir; ainsi je souffrirai toute seule et ne serai la cause des souffrances
d’autrui.
Il ne manquerait plus qu’ils me prennent aussi mon
médecin ! Grâces à mon bon Jésus, je ne suis pas attachée aux choses de la
terre, mais je ressens le besoin que l’on m’aide à parcourir mon calvaire:
toute seule je ne le peux pas...
Quelques heures après ma “Passion” mon médecin m’a
dit que ces derniers jours l’état de mon cœur avait davantage empiré. Il
m’inculqua courage et fidélité. Je me suis épanchée à lui parce que je sens
que le Seigneur se sert de lui pour m’aider à poursuivre dans les chemins
épineux et difficiles. Je me suis sentie bien plus forte.
Vers les six heures du, soir on m’apporta le courrier et
immédiatement j’ai découvert votre lettre. Aussitôt que je l’ai eue en main,
les bras me sont tombés et mon sang s’est glacé dans mes veines. Je n’avais
pas la force de l’ouvrir. Je me suis dite à moi-même : “Quoi qu’il
arrive, en avant ! Mon Jésus, j’accepte tout pour amour pour Vous et pour
Vous donner des âmes”.
J’ai commencé à la lire, mais les larmes m’en empêchaient
: c’étaient des larmes de parfaite résignation. On dirait que l’on me
perçait le cœur avec une lance. Quelques jours se sont déjà écoulés et je me
sens pourtant encore dans le même état. C’est comme si je n’avais plus de
cœur et que la mort me guette. Dans mon fond intérieur, je disais :
“Pardon pour tous ceux qui sont la cause de cette mort.
Il est vrai que Deolinda, plus d’une fois, goutte à
goutte, m’avait administré le “poison” que la lettre contenait, mais
maintenant c’est arrivé au comble : la dernière goutte de ce “fiel”
si désagréable.
Mes larmes et ma prière à Jésus pour obtenir le pardon
pour tous: voilà ma vengeance.
Dans cette triste lettre que je n’oublierai jamais, vous
me dites que cela est conforme à ce que vous supérieurs ont décidé ; que
vous devez obéir parce que le Seigneur le veut.
Je suis d’accord. Obéissance, sainte obéissance, combien
je t’aime ! Vous ne voulez pas désobéir et moi-même, je veux que vous
obéissiez. Plutôt toutes les souffrances que la moindre offense envers
Jésus. Celui qui obéi fait sa sainte Volonté, mais malheureux ceux qui ne
commandent pas selon ses divins désirs! C’est pourtant qui arrive
maintenant. Les hommes s’opposent à la volonté de Jésus. C’est ce que
ressent mon âme remplie de douleur. Mon cœur vole comme un oiseau qui ne
sait pas ou se poser; je me trouve dans le supplice le plus douloureux.
Je me suis confessée au Père Alberto Gomes
dans lequel j’ai entière confiance et en qui je vois toute la sainteté. Je
sens qu’il me comprend bien, mais ce n’est pas lui cette lumière que Jésus
m’a choisie, et non plus la source qui peut me rassasier. C’est pour cela
que je dis : “Malheureux ceux qui ne commandent pas selon la volonté de
Jésus !”
Je continuerai de vous appeler mon Père spirituel sur la
terre comme au ciel. Quoi que les hommes disent ou fassent, cela ne sert
qu’à m’écraser de plus en plus et à m’ôter la vie...
Ne vous souvenez-vous pas qu’il y a quelque temps j’avais
eu le pressentiment de ce qui arrive maintenant ? On vous interdit de venir
ici ! De m’écrire ! Volonté divine de mon Dieu, je t’aime plus que tout...
O mon Jésus, donnez-moi votre divine force ! Je veux
cacher ma douleur. Toute seule je n’y réussis pas. Que mon cœur pleure nuit
et jour, si vous le voulez, mais que mon regard soit joyeux et mes lèvres
souriantes. Que votre saint amour et les âmes soient le motif de ma
souffrance !
Je suis comme la colombe qui, dans son envol, secoue les
ailes nuit et jour, et ne trouve pas où se poser si vous ne venez pas à son
secours. Les forces lui manquent, elle est incapable de poursuivre son vol:
c’est moi qui navigue dans les airs, c’est moi qui suis tout près d’être
anéantie par la tempête ; je suis la plus indigne de vos petites filles,
sans lumière et sans soutien.
O Jésus, je ne savais pas que j’avais encore tant à vous
donner ! Combien grande est mon ignorance ! Je pensais vous avoir tout
donné. Je me trompais: vous êtes venu faire la dernière moisson. Prenez
tout, hâtez-vous de tout prendre: moissonnez pour vous. Le vingt, je vous ai
donné mon Père spirituel jusqu’au jour on l’on voudra bien me le rendre ; je
vous ai donné ses lettres qui m’ont servi de lumière et acheminée ers Vous.
Vous avez bien vu, ô Jésus, combien grand a été le
sacrifice ! Non point pour l’attachement à celles-ci, mais parce qu’elles
m’ont été demandées lors d’une journée remplie de tant de souffrances. Quand
je les ai eues en main pour les ficeler ensemble, vous, ô mon Seigneur, vous
avez entendu que je me répétais : “Jésus me les a données, Jésus me les
reprend.”
Et même en les rendant, je n’ai fait que répéter :
“Jésus ne mérite-t-il pas encore davantage ?... Tout cela est encore bien
peu pour Lui sauver des âmes...” Ce qui me peinait c’était de devoir
servir d’instrument pour faire souffrir les autres !...
O Jésus... mon calvaire ne s’arrête pas. Les obscures
ténèbres de la nuit, ne finiront-elles jamais ?
Je n’aperçois même pas le chemin ; je ne puis ni avancer ni reculer ! Je
n’ai pas de guide; je n’ai pas de vie. Le cœur et l’âme s’en vont en
morceaux. Par l’amour de qui j’accepte tout cela ? Pour Vous, ô Jésus,
uniquement pour Vous et pour les âmes. Servez-vous de ma tristesse et de mon
agonie, servez-vous du sacrifice qui m’a amenée à l’extrême limite, pour
donner la paix au monde et afin que Votre divin Cœur puisse avoir de moi
toute la joie, consolation et amour possibles.
(...)
Si je ne vis pas pour sauver les âmes, si mes souffrances
ne sont pas suffisantes pour leur éviter l’enfer, oh ! alors, mon Amour,
prenez-moi avec Vous. Il n’est pas possible de vivre ainsi. Qu’il me reste
au moins l’espérance que mon agonie console votre divin Cœur.
Hâtez-vous, Jésus, de me secourir. Faites que je sois
ferme dans mes propos. Placez sur mes lèvres un sourire “trompeur”,sous lequel je puisse cacher toute la souffrance de mon âme.
Il suffit que Vous seul connaissiez ma souffrance.
Examinez, ô Jésus, tout mon corps, tout mon cœur, toute
mon âme: voyez si Vous y trouvez encore quelque chose qui puisse vous être
utile ; je veux tout Vous donner.
La privation de mon directeur spirituel et tous les
sacrifices qui sont venus par la suite m’ont portée à la plus grande
souffrance. Et maintenant, mon Jésus, le fait de le savoir aussi proche
pendant que moi, comme un oiseau pendant les jours d’hiver, je reste là,
affamée de ne pas pouvoir lui parler, de ne pas pouvoir recevoir de lui
aliment et vie pour mon âme... il y a de quoi mourir de douleur !
Quel seul votre amour règne: seul l’amour peut vaincre !
Je Vous ai promis, ô Jésus, de souffrir en silence, de ne
pas me permettre un seul soupir afin que je puisse contenir toute la douleur
de ma triste épreuve. Et pourtant, maintenant je n’en peux plus, mon Jésus :
les humiliations, les mépris les abandons, m’écrasent...
Mon âme ne ressent que peur et détresse.
Mon triste cœur est angoissé de contenir le sang du monde
entier afin de paver tous les sentiers du Calvaire avec ces paroles de sang
: l’amour, l’amour de Jésus !
Malheureusement je n’ai rien et je n’arrive même pas,
dans ma détresse, à Le consoler et à L’aimer.
Mon Jésus, les lettres de mon directeur m’ont été
restituées. Pourquoi tout cela ? Le sacrifice a été fait. Ce fut comme si on
les plaçait sur un cadavre qui ne ressent plus rien. Mais l’obéissance le
veut et, moi je l’accepte...
Jésus, m’entendez-vous? On dirait que mes paroles sont
suffoquées par le poids de la mort. Je veux vous dire une fois encore :
— “Je suis vôtre dans le temps et je serai vôtre dans
l’éternité. Je me donne seulement à vous, je ne veux appartenir qu’à vous”.
C’est avec l’âme en agonie et le cœur écrasé par la
douleur que mes lèvres balbutient ces paroles: “uniquement par amour”.
De noires ténèbres m’entourent : je marche au milieu de
buissons épineux. Je suis tout entière blessée: je sens le sang couler tout
le long de mon pauvre corps.
Je me sens seule: on m’a volé le réconfort, le
soulagement de l’âme, mon soutien sur la terre. Quelquefois je ne supporte
même pas la nostalgie que j’ai de la Messe dans ma chambre...
Pardonnez, mon Jésus, à qui a été la cause de tout cela.
Pour tous, je vous demande compassion ; je Vous demande lumière pour leur
cécité.
Sur cette mer de souffrance, dans cette lutte contre de
noires ténèbres, dans cette nuit très opaque, mon âme jouit de la plus
grande paix ; je ne crains pas de comparaître en votre divine présence.
Quelquefois il me vient à l’esprit si cela ne serait pas de l’orgueil. Que
jamais je ne le connaisse. Serait-il né de mon ignorance ?
Vous m’avez accordé la grâce de connaître l’abîme de ma
misère, mais en même temps je vois très bien je vois très clairement que
l’abîme de votre amour et de votre miséricorde est infiniment plus grand. Je
confie aveuglément en vous et j’espère en vous.
(Moments de la Passion)
Le vendredi saint, 27 mars 1942, Jésus m’a dit :
— Ne crains pas, ma fille ; tu ne seras plus crucifiée
; la crucifixion que tu souffres est des plus douloureuses que l’histoire a
pu enregistrer.
— Ne me dérobez pas vos forces, Jésus, afin que je
puisse décrire de la meilleure manière possible ce que j’ai souffert pendant
la sainte Passion. Que votre protection et votre amour ne me manquent pas
non plus à cette pauvre créature que je suis. Que tout soit pour votre plus
grande gloire et pour le salut des âmes.
Mes yeux semblaient ne pas voir l’approximation de la
passion. Mon abattement m’épouvantait ; l’abandon dans lequel je me trouvais
semblait me conduire à la sépulture. Quel tourment ! Devoir lutter contre un
monde sans vie! Votre Vie et votre Amour sont descendus sur moi, j’ai
entendu votre Voix, douce et tendre :
— Ma fille, amour de Jésus, courage ! Ne crains pas.
Le chemin du calvaire est presque terminé. Allons, viens, traverse les
dernières épines : des blessures causées par ces épines sortiront des
sources de salut. Les âmes ont besoin de tout.
Jésus est heureux de ta crucifixion ; Il trouve en toi
toute la réparation que l’on peut trouver sur la terre. Courage ! Jésus,
avec sa Mère bénie, ne t’abandonneront jamais.
J’ai cheminé vers le Jardin des Oliviers. Dans un total
abandon, je remémorais vos douces paroles, lesquelles, pendant un certain
temps, sont restées gravées dans mon cœur. Ensuite, à cause des coups et des
mauvais traitements de la part de l’humanité, tout a disparu. Et, dans le
Jardin des Oliviers, toute seule, dans un profond silence, dans la plus
grande obscurité, moribonde, je cherchais à me cacher pour toujours, comme,
si la terre aurait pu m’occulter à la justice du Père éternel.
Mon Dieu, mon Dieu... combien je me sens seule !
Pas la moindre brise ne soufflait. Même les feuilles des
oliviers restaient immobiles, bien que les branches se courbassent jusqu’à
terre en signe d’adoration.
O douleur, ô agonie de Jésus, ô amour de Jésus pour les
âmes !
Mes souffrances, ô Jésus, ne m’appartenaient point !
Elles n’étaient qu’à vous, rien qu’à vous, mon Jésus.
J’ai suivi les étapes de la Passion ; ici et là je
tombais écrasée par la souffrance. Très souvent j’ai invoqué : “Jésus,
Petite-Maman, donnez-moi de vos forces afin que les miennes se ressourcent”.
Merci, Jésus ! Avec vous j’ai résisté.
Lors de la flagellation, protégée par votre divin Cœur,
j’ai vu devant moi les bourreaux tenant en main des fouets pour châtier mon
corps. À l’ombre de votre divin amour, je ne les craignais pas.
Au couronnement d’épines j’ai vu entrelacer d’aiguës
épines et fabriquer le casque, afin qu’il soit enfoncé sur ma tête.
Je me suis élancée sur le chemin du Calvaire, sans
vitalité suffisante pour arriver jusqu’au bout. Je ne pouvais pas avancer
davantage : les forces m’abandonnaient petit à petit.
J’ai été clouée sur la croix : à chaque coup de marteau
je m’évanouissais.
Le Calvaire s’était obscurci. On n’entendait plus que les
soupirs de la chère Maman, étouffés par les blasphèmes : je les ressentais
plus que ces derniers dans mon cœur.
Depuis le Vendredi-Saintj’ai commencé à me sentir morte sur le Calvaire, entourée de
ténèbres et dans un grand abandon.
Tous les lions sont tombés sur moi.
Mon corps n’a pas reçu de sépulture. Des oiseaux de nuit,
malgré les épaisses ténèbres, voyaient bien mon corps, pour le manger. Je
suis restée ainsi dans cette souffrance. Maintenant je sens que ces oiseaux,
de leur bec, pénètrent mes os, les réduisant en cendres.
La croix où j’ai été crucifiée est tombée à terre, mais,
malgré cela, je sens qu’une partie de mon corps y reste fixé par les clous.
Ces oiseaux-là ont encore beaucoup à dépouiller dans mon corps, qui n’a pas
la vie terrestre ; seul mon cœur sent une vie qui n’est pas humaine; c’est
une vie divine. Cette vie lui procure du sang, et l’humanité entière, comme
une volée d’oiseaux, boit cette vie. Je sens que ce n’est qu’après que ces
oiseaux de nuit auront réduit mes os en cendres, que je pourrai partir.
Je ne sens plus sur la croix, mais la souffrance est la
même ; il n’est pas moins douloureux. Les lions profitent maintenant
davantage de ma chair, qui est déjà en putréfaction et nauséabonde ; pendant
que les oiseaux s’attaquent à mes os et les taraudent. Vous ne pouvez pas
comprendre combien je soufre et, moi-même, je ne sais pas m’expliquer. Ils
ont laissé mon âme en pleine montagne, en butte au plus grand tourbillon,
noire, très triste, aride : ils m’ont abandonnée. Tous les lions sont tombés
sur moi! Combien est amère l’ingratitude des hommes!
(...)
Hier, 20 avril, quand j’ai reçu l’ordre de l’archevêque
de me laisser transporter à Coimbra pour être examinée par le docteur Elísio
de Moura, cette pensée m’a assaillie : Combien la souffrance est
incomprise ! Je suis sûre que si l’on goûtait, pendant quelques moments, ce
qui arrive dans mon corps, personne au monde n’aurait plus le courage de
faire une telle proposition.
Le regard fixé dans le ciel, je peux dire : Que tout
soit pour l’amour de Jésus ! Lui, il est digne de tout. Les âmes méritent
tout, parce qu’elles sont le prix de son Sang.
L’agonie de mon âme continue de s’aggraver de plus en
plus. Toutefois le ciel peut mettre fin à tout cela.
Que le Seigneur soit avec moi, car ce n’est qu’avec son
aide que je peux vaincre.
Je demande à Jésus avec beaucoup de foi de mourir le 1er
vendredi de mai, afin de passer le 1er samedi au ciel.
Jésus m’a dit le 2 mai (samedi) :
— Bienheureux les humbles et les persécutés pour
l’amour de Jésus. Ce sont ceux-là les élus du Seigneur et les aimés de son
divin Cœur. La mission de la crucifiée de Jésus sur la terre est presque
terminée. Jésus lui donnera la mort la plus touchante, la plus remplie
d’amour. Quelle gloire pour le Portugal et pour le monde entier ! Quelle
fête et quel triomphe au Paradis !
Mais l’agonie indicible de mon âme augmentait en sachant
toutes les avanies que l’on disait sur moi. Il me semblait que cela
continuerait après ma mort, causant ainsi de la peine à mes chers familiers.
Mon désir serait que toutes ses vexations meurent avec moi.
Mon cœur est tellement blessé que l’on dirait qu’il n’a
même plus la forme d’un cœur humain. Toutefois, il est une source abondante
de sang. C’est la vie divine qui le fait ruisseler. Je sens que toute
l’humanité y boit avidement, de peur que le sang cesse de couler.
L’âme affligée, je répétais : Combien je suis triste
et combien sont amères les derniers jours de ma vie ! De mon amertume tirez,
o Jésus, douceur et joie pour vous et bénéfice pour les âmes...
(...)
Jésus est venu en disant :
— Gloire, gloire, gloire à Jésus ! Honneur et gloire à
Marie ! Le cœur du Pape, cœur d’or, est décidé à consacrer le monde au Cœur
de Marie ! Quel bonheur ! Quelle joie pour le monde d’être consacré,
d’appartenir plus que jamais à la Mère de Jésus.Le monde entier appartient déjà au Cœur de Jésus ; il va
appartenir, désormais, tout entier au Cœur Immaculé de Marie.
Mon cher Jésus, ma chère Petite-Maman, je suis privée de
mon Père spirituel, justement en ces jours où j’en ai le plus besoin ! Je me
sens abandonnée de tous, excepté si, miraculeusement, même si peu souvent,
vous me donnez ce qui peut me réconforter.Pardonnez à ceux qui m’ont blessée ; pardonnez toute leur
cécité; car moi-même je leur pardonne.
Dans mon cœur il n’y a plus de place pour d’autres épées
; j’en ai souffert dans tous les sens ; j’ai même reçu des chagrins de qui
je m’y attendais le moins.
O mon Jésus, accordez à tous votre pardon, votre amour,
votre compassion. Purifiez, sanctifiez, brûlez dans votre divin amour et
appelez vite auprès de Vous votre petite fille agonisante...
— Le Ciel, le Ciel est comblé de gloire ! Le Ciel est
comblé de triomphe !...
Une couronne merveilleuse, plus resplendissante que le
soleil et que les étoiles, est préparée pour la petite folle de Jésus. Jésus
est le tout de sa crucifiée. Jésus lui donne tout, afin de tout recevoir
d’elle !...
(...)
Depuis le 24 mai — jour de Pentecôte — et journée pendant
laquelle j’ai demandé à l’Esprit-Saint toute la lumière et toute la flamme
de son divin amour, amour sanctifiant — l’état de mon âme s’est modifié...
Le 25 mai [ceux qui fréquentaient la maison] se sont
aperçus qu’il y avait en moi quelque chose de changé, mais ce changement
n’était que la transformation de mon âme. Je ne ressentais que rarement, les
grandes désolations, les ténèbres, les sécheresses et les épuisements, mais
par contre, je ressentais de grandes envies de m’envoler vers le ciel ; ces
désirs me donnaient des impulsions qui me faisaient lever comme si j’avais
des ailes pour prendre mon envol.
Je ne peux pas rassasier mes aspirations et la nostalgie
que j’ai des aliments de la terre ; je soupire et je brûle du désir d’aller
me rassasier des aliments célestes...
Le fil divin qui retient mon cœur dans sa demeure va
bientôt se rompre : je crois que sa solidité a été limitée. Ce qui lui a
permis de ne pas se rompre c’est que la tempête ne lui a causé que de petits
dégâts, de temps en temps.
Si, maintenant je peux dire :
— Le ciel est tout proche, je vais aller voir mon
Jésus ! Je vais aller voir ma chère Petite-Maman ! Je vais aller voir le
Paradis ! Je vais aimer éternellement mes amours: le Père, le Fils, le
Saint-Esprit.
Je quitte le monde sans regrets: je ne lui appartiens
pas.
Le 25 mai j’ai prié ainsi :
— Ave Maria, Mère de Jésus! Honneur, gloire,
triomphe pour votre Cœur immaculé ! Ave Maria, Mère de Jésus, Mère de tout
l’univers ! Qui ne voudrait pas appartenir à la Mère de Jésus, à la Dame de
la victoire ? Le monde va bientôt être consacré tout entier à votre Cœur
maternel ! Accueillez, Vierge pure, accueillez, Vierge Mère, dans votre Cœur
très saint tous vos enfants.
Il me semble que la détermination du Saint-Père à vouloir
consacrer le monde fut ce qui m’oblige à rester encore sur la terre; triste
exil que je ne peux plus supporter...
Ma vie !... Qu’un tout petit souffle de vie ! Tout juste
un corps pour souffrir et rien d’autre !... Des rayons divins m’ont
entraînée tout près des portes du Paradis... Mais, un je ne sais quoi
d’humain m’oblige à vivre sur terre, m’oblige à une continuelle immolation.
Pauvre de moi ! Et je ne peux plus attendre ! Je m’inquiète et je regarde
mon corps, pour voir s’il existe encore; ce qui se passe en lui, Dieu seul
le sait. On dirait même que je ne peux pas m’unir à Jésus ni à l’amour qui
me tuera. Voila ce que c’est que la vie de victime ! Malgré cela, je n’ai
pas de regrets de m’être offerte à Jésus, pour les âmes !
Je creuse ma sépulture. Le terrain où je la creuse n’est
pas sûr ; il est même répugnant ; il est rempli de pourriture : c’est le
terrain, c’est la sépulture mondiale. Quelle horreur !
Je sens comme, si à l’intérieur de moi, il y avait
quelqu’un en larmes, poussant de grands soupirs, dans une tristesse sans
égale. En observant toute cette putréfaction je sens toujours mon corps
blessé, la tête couronnée d’épines, les plaies ouvertes et, celle de mon
cœur toujours renouvelée par la lance.
Sur la terre je n’ai pas de vie ni rien
qui me satisfasse: seul le ciel ! Seul le Ciel ! Seul le ciel sera ma vie;
ce n’est qu’au ciel que mes désirs seront comblés.
[45]
Je peux presque déjà entrer au ciel au prix de tant de
douleur. La tempête semble s’apaiser. Mais quelle grosse averse ! Quelle
fureur, quelle fureur qui a tant blessé mon pauvre cœur ! Mon Jésus, puis-je
entrer ! Je ne sais pas quel est l’état de mon âme ! C’est comme si je me
trouvais entre le Purgatoire et le Ciel : la plus part du temps, je ne
ressens pas une très grande douleur, mais non plus une grande jouissance.
Toutefois, par moments — pauvre de moi, ô Jésus ! — je me vois au bord d’un
abîme, sans rien à quoi je puisse me soutenir. Vais-je y tomber ? Venez, mon
Jésus, venez me libérer d’une pareille horreur; soutenez-moi, écartez-moi de
lui !
[46]
(...)
Mon état est grave; mes souffrances sont très
douloureuses. Mais à l’intérieur de moi est né un désir irrésistible de
dicter quelques paroles pour vous, mon Père. Les forces qui vous parlent ne
sont pas les miennes : je n’en ai plus, car je suis exsangue. Mais c’est le
cri de ma volonté ; c’est un léger souffle de vie qui vous parle. Mon corps
ne sert à rien d’autre que pour souffrir; je n’éprouve rien d’autre. Je ne
suis plus qu’une petite bulle d’écume qu’un rien fait disparaître.
Les sentiments de mon âme sont étranges. Je me trouve
comme dans un endroit où l’on ne ressent ni joie ni peine. Je sens comme si
les hommes m’avaient attachée à la terre, m’obligeant à suspendre mon
voyage. Je vis arrêtée, voisine du ciel, mais sans pouvoir entrer. De temps
à autre il me venait une très grande nostalgie de ma patrie céleste, capable
de m’enlever mil vies; cette nostalgie est presque insupportable ; j’ai
envie de pleurer, de beaucoup pleurer. Il me semble que la mission que Jésus
m’a confiée soit accomplie. Je reste là, mais je ne fais rien. Je suis,
toutefois convaincue que Jésus rompra ces liens qui empêchent mon envol vers
le ciel...
Je continue le jeûne et je ne peux même pas rassasier
avec goût la soif brûlante qui me consume. Je peux boire quelques gouttes
qui ne me soulagent que très peu.
[47] Je ne sais pas expliquer la nostalgie que j’ai des aliments.
Je ressens le désir de tout porter à ma bouche ; j’aimerais me nourrir des
aliments qui me plaisent, mais je ne le peux point.
Grâce à Dieu, mon intelligence est très vive. J’offre à
Jésus, par amour pour Lui, mon martyre et aussi pour obtenir la lumière pour
ceux qui sont privés sur la terre, de lumière et de confort...
[48]
Triomphe ! Triomphe ! Gloire, gloire à Jésus et
Marie ! Paix pour l’humanité ! Jésus se réjouit, Jésus est heureux. La Reine
du ciel, la Reine du monde triomphe en lui !
La Mère de Jésus et les victimes apportent la paix
dans le monde. C’est la Mère de Jésus, avec la petite folle de
l’Eucharistie !
Pénitence ; faites pénitence et remerciez le Ciel !
Pénitence pour réparer, remerciements en reconnaissance des moyens utilisés
par Jésus pour sauver ses enfants.
[La paix] ne tardera pas, oui, elle ne tardera pas, ma
bien-aimée ! Mais, malheur au monde, s’il ne se convertit pas ! Pauvre de
lui, s’il n’abandonne pas ses crimes qui ont tant déchiré le divin Cœur de
Jésus !
L’annonce de la
Consécration...
(...)
Quand, par télégramme, j’ai eu la nouvelle de la
consécration du monde à la chère Maman du ciel,
[51] Jésus m’accorda de cours instants de consolation. Au comble
de ma joie, je ne savais comment remercier Jésus et Marie. Les mains levées
vers le ciel, je me suis exclamée :
— Béni soit Jésus ! Bénie soit la Petite-Maman !
J’avais envie, à ce moment-là d’introduire moi-même le
Saint-Père dans les Cœurs de Jésus et Marie: quelle joie !
D’une façon imprévue, j’ai ressenti une très grande
humiliation : je me suis sentie méprisée ; et le léger souffle de vie qui me
restait commença d’être un néant qui peu à peu s’enfonçait dans la terre,
jusqu’à disparaître. Toutefois, même dans cet état j’ai continué de
remercier. J’ai récité le “Magnificat” et j’ai fait allumer une lampe
en l’honneur de la Maman du ciel.
Mon Père, mon jeûne continue ; je n’ai pas faim, mais je
ressens une très grande envie de tout porter à la bouche. Si vous saviez
combien m’est coûteuse cette souffrance! Je l’offre à Jésus pour les
âmes !...
[52]
Mon cœur semblait ne plus tenir dans ma poitrine, à cause
de la violence de ses battements.
Je me sentais attirée par Elle:
[53] j’ai eu l’impression de sortir de moi-même et d’être
transportée dans une autre région : je ne vivais déjà plus sur la terre.
Je ne sais pas combien de temps j’y suis restée.
[54]
● ● ●
[44] “La prison dans laquelle
je me vois, c’est le monde; la chaîne, c’est le corps. L’âme illuminée
par la grâce, c’est elle qui connaît l’importance d’être retenue ou
retardée d’atteindre sa fin, par quelque empêchement que ce soit.”
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