Agnelo Sousa
Missionnaire, Serviteur de Dieu
1869-1927

Sa vie

Né à Anjuna le 21 janvier 1869, il était le sixième enfant de Miguel Arcanjo de Mariano Sousa, et Maria Sinforosa Perpétua Magalhães. Le couple fut béni par la naissance de huit garçons et une fille. Le petit Agnelo fut baptisé le lendemain du jour de la fête de sainte Agnès.

Dès son plus jeune âge il manifesta des qualités exceptionnelles, ainsi que toutes les caractéristiques qui laissaient deviner dans le plus profond de son cœur des dons de bonté, d'amour, de pureté, d’humilité et d’obéissance, associés à un sens très fort d'autodiscipline.

Il ne parlait pas beaucoup, contrairement aux garçons de son âge, et habituellement il préféra le silence et la prière. Apprendre le catéchisme aux garçons était le passe-temps favori de son l'enfance. Un de ses oncles, frère Lázaro Fortunato Sousa, voyant ses ardeurs pour l'enseignement, lui dit ces mots prophétiques : « Agnelo, un jour tu seras un prêtre vertueux et un pasteur renommé ».

Ces deux prophéties ce sont en partie réalisées : lors de ses études pour la prêtrise il prouva être brillant et fervent et n'a jamais manqué la Messe quotidienne au Séminaire de Rachol où il compléta son cours de théologie avec succès.

Frère Agnelo avait placé bien haut la barre du service de Dieu et désirait de tout son cœur, cultiver, assidûment, toutes les vertus sacerdotales.

Il croyait qu'il pourrait mieux faire dans un Ordre Religieux et après beaucoup de prières et de consultations auprès de ses collègues et professeurs, il fit sa première profession comme membre de la Société de Missionnaires de saint Francis Xavier, à Pilar.

Le 24 septembre 1899, en la cathédrale de Vieille Goa, il fut ordonné prêtre par le Patriarche, l’archevêque Dom António Sebastião Valente et célébra sa première sainte Messe au Monastère de Pilar. Dès lors, la vie spirituelle de frère Agnelo peut se résumer en quelques phrases.

Les dix premières années il les passa plus ou moins à Pilar, dans la solitude, la prière et la méditation. Il en sortait parfois, à la demande de ses supérieurs, pour un travail de pastoral. C'était là la préparation par excellence pour son apostolat futur comme un pasteur, confesseur, pasteur, et guide spirituel.

Le 8 septembre 1908 il fut nommé confesseur au Séminaire de Rachol et, par l’exemple de sa propre vie faite d’austérité, de sainteté et de douceur, il fortifia la vocation de bon nombre de ses jeunes pénitents.

De 1910 à 1917 il fit office de prêtre missionnaire à Shiroada dans Goa, et à Kumta, maintenant dans Karnataka, et ensuite à Sanvordem comme Vicaire.

Partout où il passa, il laissa un héritage inoubliable par sa ferveur ardente et sa pastorale vivante.

Il avait un ardent amour envers le Saint-Sacrement et passait chaque nuit quelques heures en adoration.

Le 15 avril 1920 il fut confirmé en tant que Directeur Spirituel du Séminaire, ainsi que directeur de l’Apostolat de la Prière.

Frère Agnelo n‘était pas seulement un orateur qui impressionnait par son éloquence verbale, mais aussi parce que chaque mot, lorsqu'il parlait en chaire venait du plus profond de son cœur.

Bien qu’il ne fut pas d’une santé robuste, frère Agnelo accepta de prêcher la neuvaine pour la fête du mois de novembre 1927 à Rachol. La veille de la fête, le 19 novembre, il monta en chaire pour la dernière fois. À son argumentation manqua le feu habituel de son éloquence, et la voix elle-même sembla lui manquer. Il termina le sermon plus vite que les autres jours et, s’étant agenouillé dans la chaire pour une dernière prière d'action de grâce il eût un malaise et dût être porté par ses frères.

Mais il était encore conscient et désira être assis sur un banc, dans le couloir, où il reçut la bénédiction du Saint-Sacrement, à la fin des vêpres. Frère Agnelo avait été victime d’un infarctus du myocarde avec paralysie du bras et de la jambe gauche. Il reçut les derniers sacrements et tomba ensuite dans le coma. Il avait souvent désiré mourir le jour de la fête du Sacré-Cœur, et le Seigneur entendit sa prière.

Le jour de son enterrement, la foule, venant de tous les endroits de Goa, était immense : chacun, à sa manière voulait rendre un dernier hommage à ce prêtre que tous considéraient comme un saint.

Le curé de la paroisse de Rachol qui présida les funérailles put dire, à la fin de celles-ci : « Je peux dire que j’ai mis en terre un juste et saint homme ».

La Cause de Béatification

La réputation de sainteté de frère Agnelo s'est répandue rapidement sur Goa et au-delà, et attira sur sa tombe beaucoup de pèlerins qui y venaient pour demander la guérison de graves maladies et des grâces extraordinaires.

Le Patriarche et Archevêque de Goa d’alors, Dom Teotónio Vieira de Castro, voyant un jour un grand nombre de pèlerins devant la tombe fit cette observation : « Notre frère Agnelo est déjà un Vénérable ». Le clergé de Goa et même les laïques envoyèrent des pétitions au Patriarche pour lui demander de commencer le processus de sa béatification.

Le 10 janvier 1939 le Conseil Diocésain décida d’exhumer le corps du religieux et de la transporter au monastère de Pilar. Pour éviter les mouvements de foule, ils décidèrent de la faire secrètement et à une heure tardive. Malgré toutes leurs précautions et tout le soin pris, même en changeant l’itinéraire normal de Rachol à Pilar, (plus de 25 Kilomètres) des milliers de gens se sont amassés autour du cimetière de Rachol et tout le long de l'itinéraire jusqu'à Pilar.

Quand le cercueil contenant les restes mortels traversa la rivière Zuari, cinq bandes de musique attendaient déjà depuis longtemps à Agasim pour accueillir solennellement les précieuses reliques. La foule était si dense que la procession pouvait à peine avancer et les chefs de village le rivalisaient entre eux pour avoir le privilège de porter le cercueil jusqu’à la petite colline de Pilar où les restes mortels du saint religieux trouvèrent leur place définitive.

À partir de ce jour-là des milliers de gens de toutes les conditions sociales, sans tenir compte ni de race, de sexe ou de credo, commença dès lors à fréquenter les sentiers escarpés et étroits qui menaient au monastère de Pilar, quelquefois même à genoux, pour demander des grâces ou remercier frère Agnelo pour des grâces reçues.

Le procès de Béatification fut commencé le 2 avril 1947 sous les auspices du père Agostino della Virgine OSST, qui en fut le premier Postulateur à Rome, et qui présenta les écrits de frère Agnelo.

Le procès diocésain sur les écrits de frère Agnelo commença solennellement le 4 avril 1956 sous l’égide du Tribunal nommé par l'Archevêque Patriarche de Goa, Dom José Viera Alvernaz.

Ce procès terminé, il fut envoyé à Rome le 11 juin 1956, et approuvé par la Sacrée Congrégation des Rites le 12 mai 1958, et par le pape Pie XII le 29 mai 1958.

Le deuxième procès diocésain sur la sainteté et les vertus du saint religieux commença le 16 août 1956 après la prestation de serment du nouveau Tribunal diocésain.

Après de longues sessions, de plus de 3 années et 2 mois et l’audition de 28 témoins de toutes classes et conditions, le processus fut complété et envoyé à Rome le 10 octobre 1959.

Il subit un examen minutieux et fut finalement approuvé par la Sacrée Congrégation des Rites le 9 juillet 1968.

Le troisième et dernier procès diocésain fut commencé le 11 novembre 1959 ; les documents de celui-ci furent envoyés à Rome le 5 juin 1960 et approuvés par la Sacrée Congrégation des Rites le 27 mai 1969.

Avec l'approbation des trois processus diocésains le terrain était alors clarifié afin que puissent commencer les procès apostoliques.

Par mandat du Saint-Siège, le Tribunal Apostolique fut constitué le 8 octobre 1970 avec le Révérend Dr. Raul Gonçalves, alors Évêque auxiliaire et maintenant Archevêque du Patriarcat de Goa, comme son Président.

Le procès fut complété et a envoyé à Rome en mai 1974. Quelques années plus tard, le 10 novembre 1986, la Sacrée Congrégation pour la Cause des saints déclarait Vénérable le frère Agnelo de Sousa.

Maintenant, il ne reste plus qu’un miracle notable et indiscutable — et c’est le cas actuellement — soit approuvé par la Sacré Congrégation pour la Cause des Saints, pour que le frère Agnelo de Sousa soit proclamé bienheureux.

Prions le Seigneur qu’il en soit ainsi.

 

 

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