Agnès d’Assise
Religieuse clarisse, Sainte
1197-1253

Agnès d’Assise, née en 1197, était la deuxième fille de la famille de Favarone (le père) di Offreduccio (le grand-père), qui habitait tout près de la cathédrale Saint-Rufin. On a sur un acte notarié le nom du grand-père, parmi une dizaine d’autres, qui s’étaient engagés à ne pas bâtir plus haut que la cathédrale. Agnès a suivi sa sœur Claire, quinze jours après elle. Pour ses qualités exceptionnelles, elle a été envoyée par François lui-même pour être abbesse dans un ex-monastère bénédictin, à Monticelli, en 1219 (précisément le monastère Sainte-Marie-près-du-Sépulcre), proche de Florence. Qui sait si le nom de ce monastère n’a pas joué un rôle dans la lettre éplorée qu’Agnès adressa à sa sœur Claire ? Ce serait, en ce cas, une précieuse évocation de Marie de Magdala, éplorée d’avoir perdu son Rabbouni.

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Agnès, nouvelle abbesse, n’avait alors que 22 ans. Certains historiens portent cette date à 1221, (d’autres à 1228) à partir d’une lettre du cardinal Hugolin qui salue Agnès présente à Saint-Damien en 1220 et d’après les chroniques du monastère de Monticelli compilées en 1649. On y apprend que c’est François lui-même, suite à une promesse, qui l’a envoyée là à cause de sa sainteté de vie, de sa grande douceur et de sa capacité de convaincre, tout comme sa sœur Claire. À cause de son ascendance naturelle et de son autorité morale! Elle a aussi établi des couvents à Mantoue, Venise et Padoue, dans le nord de l’Italie où elle a été abbesse.

Le nom d’Agnès est mentionné comme compagne de Sœur Jacqueline, à Monticelli, qui a été envoyée fonder en 1222 le monastère de Saint-Apollinaire de Milan. L’envoi d’Agnès n’était pas pour une mission ordinaire d’abbesse : c’était pour y instaurer la stricte pauvreté, comme à Saint-Damien. C’était un défi encore plus grand qu’à Assise, car il y avait sûrement moins de volontaires qu’à Saint-Damien.

En plus de vivre avec sa sœur Claire, Agnès a vécu à Saint-Damien avec son autre sœur Béatrice et avec sa mère Ortolana, avec une cinquantaine de femmes, dont on a recensé les noms dans un acte notarié, peu après la mort de Claire. Comme dévotions, elle avait les mêmes que sa sœur aînée : la Passion du Christ, l’Eucharistie, la Vierge Marie. Un texte dit qu’elle a aussi été témoin à distance, comme Claire, de la nuit de Noël où elle a été transportée en esprit à la Basilique Saint-François. Elle aurait joué un rôle aussi dans l’obtention du Privilège de la pauvreté. Claire mentionne sa sœur dans sa quatrième lettre à Agnès de Prague. Celano la mentionne aussi, pour souligner sa mort et les miracles qui ont commencé tout de suite sur son tombeau (Vie de Claire, nn. 43 et 48). Celui-ci est à la Basilique Sainte-Claire, près de celui de Claire.

Peu après sa séparation d’avec ses sœurs Claire et Béatrice, et de sa mère à Saint-Damien, elle a écrit une lettre remarquable à Claire, qui témoigne de son désarroi (un sommet dans le genre), mais surtout d’une affection et d’une admiration maximum de celle qui l’avait entraînée à la suite du Christ et sauvée des violences de leur famille. On peut y deviner ce qu’on savait déjà de l’amour maternel de Claire, mais le texte d’Agnès est l’un des plus percutants. Il célèbre, au positif, l’indicible capacité de présence et d’amour de cette Mère Abbesse de Saint-Damien, qui a donné à toute l’Église l’exemple d’une Mère au service de ses sœurs et qui les dirige avec un conseil. Un précieux rappel de la Cène de Jésus.

Agnès est morte en 1253, à 56 ans, un 16 novembre, donc trois mois après sa chère Claire, qui avait prophétisé ceci : Tu me suivras de près.

Roland Bonenfant, ofm

http://www.ofm-canada.org/fra/franciscains/figures/agnes_assise.htm

http://www.ofm-canada.org/index.php

 

 

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