Amédée IX de Savoie
Homme d'État, Bienheureux
1435-1472

Fils du duc Louis et d’Anne de Lusignan, Amédée IX fut le troisième duc de Savoie, en même temps que prince de Piémont, comte d’Aoste et de Maurienne. Né à Thonon-les-Bains, il fut dès sa naissance, promis à Yolande, fille de Charles VII roi de France. Il fut élevé dans la piété par sa vertueuse mère et répondit à ses soins : on vit en lui un grand attrait pour les saintes pratiques de la religion. Il était malheureusement épileptique, et laissa volontiers la direction des affaires à son épouse.

A dix-sept ans eut lieu le mariage projeté. Yolande partagea les goûts de son époux pour la vertu, et la cour offrit alors le spectacle le plus édifiant. Cette sainte union donna naissance à dix enfants, dont sept vécurent. A la mort de son père, en 1465, Amédée prit possession du duché, reçut de ses sujets le serment de fidélité, convoqua les États des provinces pour délibérer sur le parti à prendre dans la guerre contre Louis XI. On vit alors se manifester l’influence prépondérante de Yolande, à laquelle Amédée laissa volontiers la gestion des affaires publiques. Attentif avant tout à ce que Dieu fût bien servi, le duc faisait chaque matin sa prière et une pieuse lecture, assistait à la messe avec un tel recueillement qu’il suffisait de le voir pour avoir de la dévotion. Au conseil auquel il assistait, la cause des pauvres, des veuves, des orphelins primait toutes les autres. Sa charité ne connaissait point de bornes ; chaque jour il nourrissait dans son palais un grand nombre d’indigents et les servait de ses propres mains.

Il construisit des monastères et des hôpitaux dont il visitait lui-même les malades. Il fit aussi de riches présents à diverses églises ; dans un pèlerinage au tombeau des Saints-Apôtres, il se montra généreux pour la basilique de Saint-Pierre. Il accomplit plusieurs fois à pied le voyage de Turin à Chambéry pour vénérer la relique du saint suaire. Après la perte de Constantinople, dans une diète tenue à Mantoue pour délibérer sur la guerre contre les Turcs, il parla avec une grande générosité, se déclara prêt à offrir pour la sainte expédition sa vie, sa puissance, tous ses États : mais la sainte Ligue entre les princes ne put se former.

Cependant la santé du duc se trouva gravement atteinte, et il dut quitter la Savoie pour aller chercher à Verceil un climat plus doux. En face de la triste mort que faisait présager sa maladie, il se montra vraiment courageux : “Pourquoi, disait-il, nous affliger de ce qui nous humilie, puisque par là nous est ouvert l’étroit passage de l’éternité ?” Sentant approcher sa fin, il appela auprès de lui ses enfants et voulut recevoir les derniers sacrements en leur présence. Et comme ceux qui l’entouraient manifestaient une profonde affliction, il leur dit : “Mes amis, faites bonne justice, aimez les pauvres, protégez les veuves et les orphelins, faites fleurir la religion, Dieu accordera la paix à nos frontières.” A Yolande, il dit : “Je vous laisse ces orphelins.” Il expira le lundi de Pâques, 30 mars 1472.

Deux de ses fils lui succédèrent, Philibert puis Charles.

Suivant son désir, Amédée IX fut inhumé dans l’église de Saint-Eusèbe de Verceil, sur les marches du maître-autel. Des miracles attestèrent sa sainteté, la piété populaire le vénéra. En moins de dix ans, son culte se répandit à Chambéry, à Seyssel, à Annecy. En 1518 l’archevêque de Turin fit exhumer son corps et préparer le procès de canonisation. Ce n’est qu’en 1677 que le pape autorisa le culte du bienheureux Amédée de Savoie.
Le Martyrologe Romain le commémore au 30 mars.

 

 

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