Saint André,
frère de saint Pierre, est le premier des Apôtres qui ait connu
Jésus-Christ, aussitôt après Son Baptême sur les
bords du Jourdain.
Toutefois son appel définitif ne date que du moment où Jésus le
rencontra avec son frère Simon, jetant les filets pour pêcher, dans
le lac de Tibériade, et leur dit à tous deux : "Suis-Moi, Je vous
ferai pêcheurs d'hommes."
Après la
Pentecôte, André prêcha dans Jérusalem, la Judée, la Galilée, puis
alla évangéliser les Scythes, les Éthiopiens, les Galates et divers
autres peuples jusqu'au Pont-Euxin. Les prêtres de l'Achaïe prirent
soin d'envoyer aux églises du monde entier la relation de son
martyre, dont ils avaient été les témoins oculaires. Menacé du
supplice de la croix : "Si je craignais ce supplice, dit-il,
je ne prêcherais point la grandeur de la Croix." Le peuple
accourt en foule, de tous les coins de la province, à la défense de
son Apôtre et menace de mort le proconsul. Mais André se montre,
calme la foule de chrétiens ameutés, les encourage à la résignation
et leur recommande d'être prêts eux-mêmes au combat.
Le lendemain,
menacé de nouveau : “Ce supplice, dit-il au juge, est l'objet de
mes désirs; mes souffrances dureront peu, les vôtres dureront
éternellement, si vous ne croyez en Jésus-Christ”. Le juge
irrité le fit conduire au lieu du supplice. Chemin faisant, l'Apôtre
consolait les fidèles, apaisait leur colère et leur faisait part de
son bonheur. D'aussi loin qu'il aperçut la Croix, il s'écria d'une
voix forte :
“Je vous
salue, ô Croix consacrée par le sacrifice du Sauveur; vos perles
précieuses sont les gouttes de Son sang. Je viens à vous avec joie,
recevez le disciple du Crucifié. O bonne Croix, si longtemps
désirée, si ardemment aimée, rendez-moi à mon divin Maître. Que par
vous je sois admis à la gloire de Celui qui par vous m'a sauvé.”
Il se dépouilla
lui-même de ses vêtements, les distribua aux bourreaux, puis fut lié
à une croix d'une forme particulière, appelée depuis croix de
Saint-André. Le Saint, du haut de sa Croix, exhortait les fidèles,
prêchait les païens, attendris eux-mêmes. Une demi-heure avant son
dernier soupir, son corps fut inondé d'une lumière toute céleste,
qui disparut au moment où il rendit l'âme.
Abbé L. Jaud,
Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame,
1950. |