«Je me
promenais dans un chemin creux et ombragé de ma campagne, raconte un prêtre
contemporain, quand je
rencontrai, derrière un fourré, une vieille femme qui
gardait ses brebis, pliée en deux sur son bâton:
- Bonjour, Catinelle.
- Bonjour, monsieur le curé et la compagnie.
- Comment, grand-mère? Je suis tout seul, où voyez-vous la compagnie?
Elle se redresse, et je vois son visage creusé
de rides et ses yeux clairs encore beaux. Elle me dit gravement:
- Et l'ange gardien, qu'en faites-vous?
- Mère, pardon. J'allais oublier l'ange gardien; je vous remercie de me
l'avoir rappelé».
CINQ FOIS PAR JOUR
Monseigneur Roncalli, le futur Pape Jean
XXIII, écrivait à l'une de ses nièces, religieuse, nommée sœur Angèle: «Ton
nom de religion doit t'encourager
à entretenir des relations familières avec ton ange gardien, et aussi avec
tous les anges gardiens des personnes que tu connais et que tu aimes dans la
sainte Église et dans ta Congrégation. Quelle consolation que de sentir tout
près de nous ce gardien céleste, ce guide de nos pas, ce témoin de nos
actions les plus intimes. Moi-même, je récite la prière "Ange de Dieu, qui
êtes mon gardien" au moins cinq fois par jour, et souvent je m'entretiens
spirituellement avec lui, toujours dans le calme et dans la paix» (3 octobre
1948).
L'homme d'aujourd'hui, habitué aux disciplines
scientifiques, répugne à admettre l'existence de ce qui ne tombe pas sous
les sens et échappe à l'expérimentation. Et cependant le Credo que
nous récitons à la Messe affirme que Dieu est le Créateur du ciel et de la
terre, des choses visibles et invisibles. La profession de foi du quatrième
Concile du Latran (1215) enseigne que Dieu a, «dès le commencement du temps,
créé de rien l'une et l'autre créature, la spirituelle et la corporelle,
c'est-à-dire les anges et le monde terrestre; puis la créature humaine qui
tient des deux, composée qu'elle est d'esprit et de corps». Tel est
l'enseignement constant de l'Église.
L'existence des êtres spirituels, non
corporels, que l'Écriture Sainte nomme habituellement anges est une vérité
de foi, c'est-à-dire une vérité révélée par Dieu. La foi aux vérités que
Dieu a bien voulu nous révéler est plus certaine que toute connaissance
humaine, car elle se fonde sur le témoignage même de Dieu, qui ne peut ni se
tromper ni nous tromper. L'Écriture, Parole de Dieu (gardée, transmise et
expliquée par l'Église), affirme clairement l'existence des anges. Ils sont
là dès la création
(cf. Jb 38, 7, où les anges sont appelés "fils
de Dieu") et tout au long de l'histoire du salut: ils ferment le paradis
terrestre, protègent Lot, sauvent Agar et son enfant, arrêtent la main
d'Abraham; la loi est communiquée par leur ministère, ils conduisent le
peuple de Dieu, ils annoncent naissances et vocations, ils assistent les
prophètes, pour ne citer que quelques exemples. Surtout, c'est l'ange
Gabriel qui annonce la naissance du Précurseur (saint Jean-Baptiste) et
celle de Jésus lui-même (cf. Catéchisme de l'Église Catholique, 332).
Le Christ est le Roi des anges. Ils ont été
créés par lui et pour lui (Col 1, 16). De l'Incarnation à l'Ascension, sa
vie est entourée de l'adoration et du service des anges. Ils chantent à sa
naissance, et annoncent aux bergers la Bonne Nouvelle de l'Incarnation. Ils
protègent l'enfance du Christ, le servent au désert, le réconfortent dans
l'Agonie. Ils font connaître aux saintes femmes sa Résurrection. Ils seront
là à son retour, au service de son jugement (cf. CEC, 333).
La vie de toute l'Église et de chaque homme
bénéficie de l'aide puissante des anges. De l'enfance au trépas, la vie
humaine est entourée de leur garde et de leur intercession. «Chaque fidèle a
à ses côtés un ange comme protecteur et pasteur pour le conduire à la vie»
(Saint Basile, PG 29, 656B).
UN TRÈS BEAU SECRET
«Notre foi nous enseigne, disait le Pape Jean
XXIII, qu'aucun de nous n'est seul. Dès que l'âme est créée par Dieu pour un
nouvel être humain, spécialement lorsque la grâce des sacrements l'enveloppe
de son ineffable lumière, un ange faisant partie des saintes phalanges des
esprits célestes est appelé pour rester à ses côtés pendant tout son
pèlerinage terrestre... Au cours d'une conversation que j'eus avec l'insigne
Pontife Pie XI, je l'entendis exposer un très beau secret, confirmant que la
protection de l'ange gardien donne toujours de la joie, qu'elle arrange
toutes les difficultés, qu'elle réduit les obstacles. Lorsqu'il m'arrive, me
confiait Pie XI, de devoir parler avec quelqu'un que je sais réfractaire au
raisonnement et auprès de qui il est nécessaire de faire appel à une
certaine forme de persuasion, je recommande alors à mon ange gardien de
mettre au courant de tout l'ange gardien de la personne que je dois
rencontrer. De la sorte, l'entente une fois réalisée entre les deux esprits
supérieurs, le colloque se déroule dans les meilleures conditions et se
trouve facilité» (9 septembre 1962).
Le Padre Pio avait coutume de dire à ses amis:
«Lorsque vous avez besoin de ma prière, adressez-vous à mon ange gardien,
par l'intermédiaire du vôtre». En effet, les anges gardiens sont des
messagers sûrs et rapides. Une anecdote illustrera cette vérité: un car de
pèlerins, en route vers San Giovanni Rotondo, lieu de résidence du Padre
Pio, affronte de nuit, dans les Apennins, un orage effroyable. D'abord pris
de panique au milieu des éclairs, les passagers se souviennent du conseil du
Père, et ils invoquent son ange. Grâce à son secours, ils sortent indemnes
de l'épreuve. Le lendemain, avant même qu'ils aient le loisir de lui
raconter les péripéties de leur voyage, le religieux les aborde en souriant:
«Eh bien, mes enfants, cette nuit vous m'avez réveillé et obligé de prier
pour vous...». L'ange gardien avait exécuté fidèlement sa mission.
Le rôle des anges gardiens n'est pas seulement
de détourner de nous les maux physiques. Ils nous portent à la pratique de
toutes les vertus, sur le chemin qui conduit à la perfection. Ils sont tout
occupés à procurer notre salut éternel et à nous faire vivre dans l'amitié
de Dieu. Dans cette œuvre, leur amour pour nous est pur, fort et constant.
Fidèles à leur mission, ils ne se relâchent pas et ne nous abandonnent pas,
même si nous avons le grand malheur de nous détourner de Dieu par le péché
grave. Aussi, comme le recommande saint Bernard: «Ayons une dévotion et une
reconnaissance particulières envers de pareils gardiens: ne manquons pas de
les aimer, de les honorer, autant que nous le pouvons, autant que nous le
devons... Toutes les fois que nous nous sentons pressés par quelque violente
tentation, et menacés par quelque grande épreuve, invoquons l'Ange qui nous
garde, qui nous conduit, qui nous assiste dans nos besoins et dans nos
peines... Enfin, prenons l'habitude de nous entretenir avec nos bons Anges
dans une familiarité particulière. Pensons à eux; adressons-nous à eux, par
des prières ferventes et continuelles, puisqu'ils sont toujours près de nous
pour nous défendre et nous consoler» (Sermon 12 sur le Psaume 90
[91], n. 7, 9 et 10).
REFUS RADICAL
Si la Révélation divine nous donne la
consolation d'être entourés d'anges puissants qui nous protègent, elle nous
montre également d'autres esprits, qui sont nos ennemis, et qui s'emploient
par tous les moyens à nous détourner de Dieu.
Ces esprits mauvais, qu'on appelle démons ou
diables, dont le chef est Satan ou Lucifer, sont des anges que Dieu avait
créés bons comme les autres: «Le diable et les autres démons ont été créés
par Dieu naturellement bons, mais ils se sont par eux-mêmes rendus mauvais»,
enseigne le quatrième Concile du Latran. L'Écriture parle en effet d'un
péché de ces anges (cf. 2 P 2, 4). Ce péché consiste dans le choix libre de
ces esprits créés, qui ont radicalement et irrévocablement refusé Dieu et
son règne. Par là, ils ont encouru la damnation éternelle. C'est le
caractère irrévocable du choix des anges, et non un défaut de la miséricorde
divine, qui fait que leur péché ne peut être pardonné. «Il n'y a pas de
repentir pour eux après la chute, comme il n'y a pas de repentir pour les
hommes après la mort», dit saint Jean Damascène (De la foi orthodoxe
2, 4).
Depuis le début de l'humanité, les démons
s'efforcent d'inspirer aux hommes leur propre esprit de révolte contre Dieu,
pour les faire tomber en enfer. On trouve un écho de leur rébellion dans les
paroles du tentateur à nos premiers parents: Vous deviendrez comme des
dieux (Gn. 3, 5). Ainsi, Satan porte-t-il l'homme à transgresser les
commandements divins. Il cherche à faire naître la révolte chez celui qui
souffre (cf. Job 1, 11; 2, 5-7); il est à l'origine de la mort, qui est
entrée dans le monde en même temps que le péché (cf. Sg 2, 24). Ennemi de
Dieu et de la vérité, il s'acharne tout spécialement à empêcher la
prédication de la vérité évangélique. Selon Origène, Lucifer est figuré dans
l'Ancien Testament par le Pharaon d'Égypte qui, en accablant les Hébreux de
travaux et en leur interdisant d'offrir le sacrifice à Dieu, veut empêcher
les âmes de lever les yeux vers le ciel, les absorbant dans le désir et le
souci des choses terrestres. Car il veut surtout que personne ne cherche le
Créateur, que personne ne se souvienne du ciel, sa vraie patrie (cf. Homélie
2 sur l'Exode).
LE PÈRE DU MENSONGE
Parmi les noms que le Seigneur donne au démon,
dans l'Évangile, celui qui le caractérise peut-être le plus est celui de
père du mensonge (Jn 8, 44). Il est en effet le trompeur par excellence.
Il propose aux hommes un bonheur illusoire et passager (richesses; honneurs;
luxure, sous diverses formes: masturbation, fornication, adultère, union
libre, contraception, homosexualité...). Pour mieux tromper, il s'efforce de
passer inaperçu, de faire croire qu'il n'existe pas, comme nous le rappelle
le Pape Jean-Paul II: «Les paroles impressionnantes de l'Apôtre saint Jean:
Le monde entier est sous le pouvoir du mauvais (1 Jn 5, 19), font
allusion à la présence de Satan dans l'histoire de l'humanité, une présence
qui s'accroît au fur et à mesure que l'homme et l'humanité s'éloignent de
Dieu. L'influence de l'esprit mauvais peut "se cacher" d'une manière plus
profonde et plus efficace: se faire ignorer correspond à ses "intérêts".
L'habileté de Satan dans le monde est d'amener les hommes à nier son
existence au nom du rationalisme ou de tout autre système de pensée qui
cherche toutes les échappatoires pour ne pas admettre son œuvre» (3 août
1986). Le Pape Paul VI disait, le 15 novembre 1972: «L'un des plus grands
besoins de l'Église aujourd'hui est de se défendre contre ce mal que nous
appelons le démon Il est l'ennemi numéro un, le tentateur par excellence.
Nous savons que cet être obscur et troublant existe vraiment et qu'il est
toujours à l'œuvre avec une ruse traîtresse. Il est l'ennemi occulte qui
sème l'erreur et le malheur dans l'histoire humaine... Il est le séducteur
perfide et rusé qui sait s'insinuer en nous par les sens, l'imagination, la
concupiscence, la logique utopique, les contacts sociaux désordonnés, pour
introduire dans nos actes des déviations aussi nocives qu'apparemment
conformes à nos structures physiques ou psychiques, ou à nos aspirations
instinctives et profondes».
Certes, il ne faut pas voir le diable partout;
tous les péchés ne sont pas dus directement à son action: notre nature
déchue et le monde ambiant, en tant qu'il est soumis au pouvoir du démon
(cf. 1 Jn 5, 19), nous portent suffisamment au mal par eux-mêmes. «Il n'en
est pas moins vrai que celui qui ne veille pas avec une certaine rigueur sur
lui-même, s'expose à l'influence du mystère d'iniquité dont parle
saint Paul et compromet son salut» (Paul VI, ibid.). Mais si Dieu
donne quelque pouvoir ici-bas au démon, s'Il lui permet de nous tenter,
c'est pour nous donner l'occasion de le vaincre, de gagner des mérites pour
le ciel, et parce qu'Il peut tirer le bien du mal.
Le combat contre le diable prend parfois des
allures spectaculaires, comme dans la vie de saint Antoine le Grand.
LES COMBATS DU SEIGNEUR
Antoine est un jeune Égyptien du troisième
siècle. Ayant entendu, un jour, les conseils de Jésus au jeune homme riche:
Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes et donne-le aux
pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel; puis viens, suis-moi (Mt
19, 16-21), il distribue tous ses biens aux pauvres et se livre à une vie
d'ascèse, dans la prière continuelle et l'exercice des vertus.
Mais le diable ne l'entend pas ainsi. Il tente
d'abord de lui faire abandonner son mode de vie austère, par le souvenir de
ses biens, le souci de sa sœur, l'amour de l'argent, le désir de la gloire
et des autres agréments de la vie, enfin l'apparente âpreté de la vertu, et
les grands labeurs qu'elle demande. Mais, voyant qu'il ne gagne rien, il
attaque le jeune homme par des suggestions obscènes. Celui-ci redouble de
prières et de jeûnes. L'Ennemi prend alors l'aspect d'une femme afin de le
séduire, mais lui, regarde le Christ dans son cœur: il médite tantôt sur la
noblesse de la filiation divine par la grâce, tantôt sur la menace du feu
qui ne s'éteint pas et le tourment du ver qui ne meurt pas (cf. Mc 9, 47),
et surmonte ainsi la tentation.
Le démon ne se tient pas pour vaincu. Avec la
permission divine, il harcèle physiquement saint Antoine, produit un vacarme
horrible, dont les témoins sont effrayés, et afflige le corps du généreux
athlète du Christ de plaies et de douleurs si vives que celui-ci en reste
comme mort. D'autres fois, c'est sous l'aspect de bêtes féroces que les
mauvais esprits l'attaquent: lions, ours, léopards, taureaux, serpents,
scorpions, loups... Fouetté et aiguillonné par eux, Antoine ressent des
douleurs de plus en plus violentes. Cela ne l'empêche pas de se moquer de
ses assaillants: «Si vous aviez quelque puissance, il suffirait qu'un seul
d'entre vous vînt, mais le Seigneur vous a enlevé votre force, alors vous
essayez de m'effrayer par votre nombre. C'est un signe de votre faiblesse,
que vous imitiez l'aspect des bêtes féroces».
Ces démonstrations spectaculaires du démon ne
doivent pas nous impressionner au point de produire en nos âmes des
sentiments de terreur, peu compatibles avec la confiance due au Cœur de
Jésus. Le diable ne peut absolument rien sans la permission de Dieu, qui ne
laissera jamais notre Ennemi nous tenter au-dessus de nos forces. Selon la
comparaison de saint Césaire, le démon est semblable à un chien attaché. Il
peut aboyer très fort, faire du tapage, mais il ne peut pas mordre,
c'est-à-dire nuire à notre âme, sauf si nous consentons volontairement à la
tentation (Sermon 121). D'autre part la puissance des anges qui nous
gardent l'emporte de beaucoup sur celle des esprits mauvais.
Après les furieux assauts qu'il a subis
victorieusement, Antoine est réconforté par une vision de Notre-Seigneur. Le
moine lui dit: «Où étais-tu, Seigneur? Pourquoi n'as-tu pas paru dès le
commencement pour faire cesser mes douleurs? - J'étais là, Antoine,
j'attendais pour te voir combattre. Puisque tu as tenu bon et qu'avec l'aide
de ma grâce tu n'as pas été vaincu, je serai toujours ton secours et je te
rendrai célèbre partout». Réconforté dans son âme et dans son corps, le
saint se relève et reprend sa vie d'ascèse, en attendant de nouvelles
épreuves et de nouvelles victoires (cf. Vie de saint Antoine, par
saint Athanase).
Les combats soutenus par le Père des moines
contre le démon, sous une forme extraordinaire, représentent ceux que nous
avons nous-mêmes à mener dans la vie courante, d'une manière moins
spectaculaire. Le démon tente parfois en proposant des plaisirs sensuels.
D'autres fois, il plonge l'homme dans les ténèbres, il le trouble, l'absorbe
dans les affaires basses et terrestres, le porte à la tristesse, à la
défiance, à la paresse, au découragement et au désespoir. Ce dernier mode de
tentation est habituel à l'égard des âmes qui vont de bien en mieux dans le
service de Dieu. Pour vaincre les tentations, il convient de réagir, en
donnant plus de temps et d'attention à la prière ou à la méditation, en
pratiquant quelques petits sacrifices et en examinant avec soin sa
conscience. Loin de nuire, les suggestions diaboliques deviennent alors
occasion de mérite et de progrès dans la vertu.
UN ANGE DE LUMIÈRE
Il arrive aussi que le démon se présente à
nous d'une manière séduisante, à l'image de ce qui arriva au Père
Marie-Eugène (1894-1967). Ce religieux carme, prêchait un jour une retraite
dans un Carmel. On l'avertit qu'une moniale désire le rencontrer au parloir.
Il s'y rend et se trouve en face d'une religieuse ayant une ressemblance
parfaite avec sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus. Elle se met à faire au Père
toutes sortes de compliments, le félicitant de ses sermons, l'assurant qu'il
deviendra un grand prédicateur, etc. Plus elle parle, plus il se sent mal à
l'aise. Il se décide à lui poser une question: «Ma sœur, qu'est-ce que
l'humilité?» A ces mots, la religieuse disparaît comme par enchantement; le
Père Marie-Eugène reconnaît alors le démon. Ainsi, parfois, celui-ci se
transforme-t-il en ange de lumière et suggère-t-il d'abord à l'âme des
pensées bonnes et saintes, mais qui finissent par le trouble, l'inquiétude
et l'orgueil. La vigilance sur nos pensées, même bonnes, et l'humilité sont
des moyens sûrs pour nous prémunir contre ces ruses infernales. L'ouverture
d'âme à une personne spirituelle peut également être d'un grand secours (cf.
saint Ignace, Exercices Spirituels, 326).
Dieu garde et gouverne par sa providence tout
ce qu'Il a créé. Il prend soin de tout, des moindres choses jusqu'aux plus
grands événements du monde et de l'histoire. Son dessein est de nous faire
parvenir à la béatitude éternelle, dans son royaume, où nous partagerons sa
propre vie dans un bonheur parfait. Pour cela, Il se sert de toutes les
créatures. Il entre dans son dessein providentiel de faire concourir à notre
bien les attaques des démons et les secours des bons anges. Prions donc la
sainte Vierge, qui a écrasé la tête du serpent, saint Joseph, Terreur des
démons, saint Michel et les anges gardiens, de nous aider à discerner les
tentations diaboliques et à ne suivre que les inspirations célestes. Ainsi
guidés par l'Esprit Saint, nous pourrons accomplir, jour après jour, la
volonté divine.
C'est la grâce que nous demandons à Dieu,
spécialement pendant le mois d'octobre, consacré aux saints anges, pour vous
et tous ceux qui vous sont chers. Nous n'oublions pas vos défunts dans nos
prières.
Dom Antoine Marie osb, abbé
|