Apollinaire de Valence
Évêque, Saint
† ca. 525

S. Apollinaire était fils de S. Isique, qui de sénateur de Vienne en devint évêque. Il eut pour mère la bienheureuse Audence. Outre S. Avit son frère aîné, il comptait encore dans sa famille plusieurs évêques qui s'étaient rendus recommandables par leurs vertus. Le sentiment de ceux qui prétendent qu'il fut élevé dans le monastère de Lérins n'est point appuyé sur des preuves solides. S. Mamert, évêque de Vienne, sous la conduite duquel il avait été formé aux sciences et à la vertu, l'admit dans son clergé et lui donna les ordres sacrés.

L'église de Valence en Dauphiné se trouvant sans pasteur par la condamnation de Maxime, coupable de plusieurs crimes, on en confia le gouvernement à S. Apollinaire, qui fut sacré vers l'an 480. Il s'appliqua d'abord à réformer les abus que la vie déréglée de son prédécesseur avait introduits. Ses travaux apostoliques furent interrompus par diverses maladies. Celle qu'il eut à Lyon vers l'an 5io fut longue et dangereuse. Son zèle lui attira des ennemis et le fit exiler. Voici quelle fut la cause de cette disgrâce qui ne servit qu'à sa sanctification.

Etienne, trésorier des finances de Gondebaud et de Sigismond, rois de Bourgogne, avait contracté un mariage incestueux avec la sœur de sa femme qui était morte. Les évêques des provinces e Lyon et de Vienne s'assemblèrent dans la seconde de ces villes, pour faire cesser le scandale. Le coupable fut excommunié et condamné à la pénitence prescrite par les canons en pareil cas : mais il refusa de se soumettre au jugement du concile. La Cour étant toute arienne, le trésorier des finances y trouva des protecteurs puissants ; on s'éleva contre le concile ; et les évêques qui l'avaient composé furent exiles. Tous souffrirent cette peine avec une grande constance et rien ne fut capable de les ébranler. On fit d'inutiles efforts pour gagner Apollinaire, qui était un des principaux d'entre eux : il déclara ouvertement qu'il ne recevrait Etienne à la communion que quand il aurait expié son crime par la pénitence. Sa vertu l'ayant fait triompher de ses ennemis, il revint dans son diocèse. On assure que Dieu le favorisa du don des miracles, et que ses prières rendirent la santé à Sigismond attaqué d'une maladie dangereuse.

Ce prince, qui avait abjuré l'arianisme, assembla un concile auquel furent invités les évêques de toutes les provinces de son royaume. L'ouverture s'en fit à Epaone, le 15 septembre 517. On s'y occupa surtout de la discipline, et on y publia des règlements fort utiles.

S. Apollinaire était lié d'amitié avec plusieurs illustres évêques des Gaules, et notamment avec S. Césaire d'Arles, où il fit un voyage en allant à Marseille. On pense communément qu'il mourut vers l'an 525. On l'enterra dans l'église de Saint-Pierre et de Saint-Paul, située dans les faubourgs de Valence. Son corps, qui avait été transporté dans l'église de son nom, fut brûlé par les Huguenots dans le seizième siècle. On l'honore à Valence sous le nom de S. Aiplomay. On lit son nom dans les Martyrologes d'Adon et d'Usuard et dans le Romain.

SOURCE : Alban Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux Saints… – Traduction : Jean-François Godescard.

 

 

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