Jean-Baptiste est là pour nous aider
La liturgie de ce deuxième dimanche de l'Avent est
entièrement centrée sur Jean-Baptiste et cela pour une
raison très simple, c'est qu'il a vécu, avant Jésus et qu'il
a annoncé avant lui la conversion
Mais l’avent est-il un temps de conversion, comme l'est, le
temps du carême ?
Les parole de Jean-Baptiste, nous parlent du « baptême de
conversion pour le pardon des péchés. » Nous pourrions nous
y arrêter longuement, mais aujourd'hui nous nous attarderons
sur la citation d’Isaïe : « préparer le chemin du
seigneur, aplanissez sa route », car c'est pendant
l'Avent que nous devons préparer nos cœurs à l'irruption de
Dieu, dans la vie des hommes.
Centrons d'abord notre regard sur Jean-Baptiste. Celui-ci en
effet, a sa place dans le temps de l'Avent puisqu'il occupe
toute la place des jours qui précèdent la vie publique de
Jésus.
Comme vous le savez, Jean-Baptiste est le cousin de Jésus et
saint Luc va mettre en parallèle la conception de Jésus et
celle de Jean-Baptiste.
Ces deux conceptions sont incroyables :
Jésus nait d'une jeune fille vierge ; Jean-Baptiste nait
d'une vieille femme stérile. Dans les deux cas Dieu va
intervenir dans une situation biologiquement impossible.
D'une certaine manière, Jean-Baptiste a été choisi de toute
éternité par Dieu pour être celui qui annonce et prépare la
venue du Messie, alors qu'il est encore dans le sein de sa
mère ; en effet, il est dit qu'au moment de la visitation
c'est-à-dire de la rencontre de Marie et Élisabeth :
« l'enfant bondit dans son sein et Élisabeth fut remplie du
Saint Esprit. »
Puis après le baptême de Jésus par Jean, nous voyons
Jean-Baptiste disparaître tout doucement : n'est-il pas
celui qui désigne Jésus à deux de ses disciples en disant:
« voici l'agneau de Dieu »
Et, toujours au même moment, Jean affirme à ses disciples,
en parlant toujours de Jésus : « J'atteste que cet homme est
le fils de Dieu. »
En effet, plus tard, nous verrons Jean-Baptiste mourir
décapité avant de connaître le salut, ce qui fera dire à
Jésus : “que le plus petit dans le royaume de Dieu, est plus
grand que Jean-Baptiste.” Jean est donc le dernier des
prophètes mais il est tout aussi le plus grand de ceux-ci.
Nous pouvons alors nous poser une question : Jean-Baptiste
est-il un modèle pour nous aujourd'hui ?
La question est fausse. Nous n'appartenons pas à l'Ancien
Testament. Nous avons été sauvés par la mort rédemptrice de
Jésus. Par contre les messages de Jean-Baptiste sont
toujours d'actualité et comme je le disais au début de cette
homélie, nous sommes centrés, non pas sur la pénitence, mais
sur la conversion du cœur ; pour cela prenons une citation
d’Isaïe : « les routes déformées seront aplanies. »
Nous devons redresser nos chemins pour qu'ils puissent
devenir les chemins de Dieu. Dieu n'accepte-t-il pas de
venir jusqu'à nous par les sentiers que nous avons tracés
nous-mêmes : « aplanissez sa route »? Cela ne signifie-t-il
pas que nous devons prendre une conduite plus conforme à la
volonté de Dieu, car bien souvent dans nos vies, nous
traçons des sentiers tortueux qui rendent impossible la
rencontre avec Dieu qui veut « que tout ravin soit
comblé » ?
Dans nos moments de désespoir, dans nos moments de doute,
nous sommes comme dans un ravin et une attitude confiante,
vis-à-vis du Seigneur, qui comble ce ravin : « toutes
montagnes et toutes collines seront abaissées. »
Nous devons nous garder de l'orgueil et de toute forme
d'autosuffisance ; en d'autres termes Jean-Baptiste est là
pour nous aider à faire notre examen de conscience, à
préparer notre cœur.
Certes dans la nuit de Noël, mais surtout dans nos cœurs.
N'est-elle pas belle cette prière extraite du Benedictus
prononcée par Zacharie : « pour éliminer ceux qui habitent
les ténèbres et l'ombre de la mort pour conduire nos pas au
chemin de la paix » ?
Amen!
Chanoine Dominique Cordier |