Barnabé de Chypre
Compagnon de saint Paul, Saint
Siècle I

Barnabé était un juif de la tribu de Lévi, né dans l’île de Chypre où une importante colonie juive s’était installée à l’époque d’Alexandre le Grand. Il reçut dans sa jeunesse une culture hellénique. Il vint à Jérusalem et fit partie de la première communauté chrétienne : « Joseph, surnommé par les apôtres Barnabé — ce qui veut dire fils de consolation — lévite originaire de Chypre, possédait un champ ; il le vendit, apporta l’argent et le déposa au pied des apôtres » (Ac. IV 36-37). Dès lors, tout au long de ses courses apostoliques, il vécut du travail de ses mains, comme le dit saint Paul dans sa première lettre aux Corinthiens (IX 6).

Certaines traditions affirment que Barnabé étudia la torah à l’école de Gamaliel, à Tarse où il rencontra Saul qui devint saint Paul. Toujours est-il que c’est Barnabé qui présenta Paul à Jérusalem : « Barnabé l’ayant pris avec lui, le mena aux apôtres et leur raconta comment, sur le chemin, Saul avait vu le Seigneur qui lui avait parlé et avec quel courage il avait à Damas prêché le nom de Jésus » (Ac. IX 27).

« Barnabé — écrit le Pape Benoît XVI — était connu comme prophète et docteur (cf. Ac 13, 1). Ainsi, au moment des premières conversions des païens, Barnabé a compris qu'il s'agissait de l'heure de Paul, qui s'était retiré à Tarse, sa ville. C'est là qu'il est allé le chercher. Ainsi, en ce moment important, il a comme restitué Paul à l'Église ; il lui a donné encore une fois, en ce sens, l'Apôtre des nations ».

Les apôtres envoyèrent Barnabé à Antioche où il fit venir Paul. Ensuite, ils furent envoyés ensemble à Chypre puis en Galatie méridionale (Pergé, Antioche de Pisidie, Iconium, Lystres, Derbé) d’où ils revinrent à Antioche. Ils furent encore ensemble au concile de Jérusalem « où, après un examen approfondi de la question — poursuit encore Benoît XVI —, les Apôtres et les Anciens décidèrent de séparer la pratique de la circoncision de l'identité chrétienne (cf. Ac 15, 1-35). Ce n'est qu'ainsi, à la fin, qu'ils ont rendu officiellement possible l'Église des païens, une Église sans circoncision : nous sommes les fils d'Abraham simplement par notre foi dans le Christ ».

« Les deux — ajoute Benoît XVI —, Paul et Barnabé, eurent ensuite un litige, au début du deuxième voyage missionnaire, car Barnabé était de l'idée de prendre Jean-Marc comme compagnon, alors que Paul ne voulait pas, ce jeune les ayant quittés au cours du précédent voyage (cf. Ac 13, 13 ; 15, 36-40). Entre les saints il existe donc aussi des oppositions, des discordes, des controverses. Et cela me semble très réconfortant, car nous voyons que les saints ne sont pas “tombés du ciel”. Ce sont des hommes comme nous, également avec des problèmes compliqués. La sainteté ne consiste pas à ne jamais s'être trompé, à n'avoir jamais péché. La sainteté grandit dans la capacité de conversion, de repentir, de disponibilité à recommencer, et surtout dans la capacité de réconciliation et de pardon. Ainsi Paul, qui avait été plutôt sec et amer à l'égard de Marc, se retrouve ensuite avec lui. Dans les dernières Lettres de saint Paul, à Philémon et dans la deuxième à Timothée, c'est précisément Marc qui apparaît comme “mon collaborateur”. Ce n'est donc pas le fait de ne jamais se tromper, mais la capacité de réconciliation et de pardon qui nous rend saint. Et nous pouvons tous apprendre ce chemin de sainteté. Quoi qu'il en soit Barnabé, avec Jean-Marc, repartit vers Chypre (cf. Ac 15, 39) autour de l'année 49. On perd ses traces à partir de ce moment-là. Tertullien lui attribue la Lettre aux Hébreux, ce qui ne manque pas de vraisemblance car, appartenant à la tribu de Lévi, Barnabé pouvait éprouver de l'intérêt pour le thème du sacerdoce. Et la Lettre aux Hébreux interprète de manière extraordinaire le sacerdoce de Jésus ».

Alors que Paul partait avec Silas pour son second voyage, Barnabé, accompagné de Jean-Marc, retournait à Chypre où, d’après les traditions il mourut martyr.

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