Née à Ferrare le
29 juin 1475, cette italienne d’une extraordinaire beauté, était
fille d’Herucle I d’Est (1431-1505),
duc de Ferrare et d’autres
lieux, et d’Éléonore de Naples (1450-1493), dont les parents
n’étaient autres que Ferdinand I de Naples et Isabel de Claremont.
Elle avait une
sœur, Isabelle (1474-1539), d’un an sa cadette ; elle aussi d’une
grande beauté et qui épousa le marquis de Mantoue, François II.
Comme cela
arrivait souvent en ces temps-là, elle fut fiancée à l’âge de cinq
ans au duc de Bari, Ludovic Sforza (1452-1508), dit le Maure (il
Moro), lequel fut d’abord régent puis duc de Milan. Leur mariage eut
lieu le 18 septembre 1491.
En 1492, elle
servit d’ambassadeur à son mari qui désirait être reconnu comme duc
de Milan, mais cette mission ne fut pas couronnée de succès :
Ludovic ne devint duc de Milan qu’après la mort de Jean
Galéas — neveu de Ludovic —, survenue en 1494.
Ayant bénéficié
d’une excellente éducation, Béatrice, grâce à son rang, sut ensuite
s’entourer d’hommes instruits, voir même de grands savants. Dans sa
“cour” passaient et repassaient des personnages qui avaient pour
noms Niccolo da Correggio, Bernardo Castiglione, Donato di Angelo di
Pascuccio dit Bramante, architecte et peintre de renom et, le grand
Léonard de Vinci, ainsi que beaucoup d’autres.
Du couple
naquirent deux enfants :
Hercule
Maximilien appelé, Maximilien qui vit le jour en 1491, qui fut
prince de Pavie et par la suite duc de Milan à deux reprises : 1512
à 1515 et ensuite de 1529 à 1530 ; Il décéda probablement cette
année-là.
François, l’autre
fils du couple naquit en 1493. Il sera à son tour duc de Milan entre
1530 et 1535, année probable de sa mort.
La vie
spirituelle de Béatrice était intense, malgré ses occupations et sa
jeunesse. Elle était un modèle de pauvreté — même si cela peut
paraître contraire à l’opulence de sa maison — et d’obéissance. Elle
pardonnait volontiers les escapades de son mari et priait beaucoup
pour lui.
Pour les
bénédictines elle fonda le monastère de Saint-Antoine à Polesine.
Béatrice d’Est
mourut le 2 janvier 1497, alors qu’elle était en couches. Elle
n’avait alors que 21 ans et fut longtemps pleurée par son époux qui
pourtant la trompait régulièrement.
Le peuple qui
l’aimait sincèrement la vénéra aussitôt comme une sainte. Et cette
vénération fut constante, le long des siècles, jusqu’à la
reconnaissance par l’Église de ses vertus et finalement de son
culte, en 1774.
Elle fut donc
inscrite, à cette date, dans le martyrologe romain avec le titre de
bienheureuse et sa fête fixée au 18 janvier. |