Les ennemis de l’Église ? Ils
viennent de l'intérieur de l'Église...
Dans l’avion qui le
menait au Portugal, “Terre de Sainte Marie”, comme à
l'accoutumée, le Pape s'est
entretenu
durant le voyage avec la presse accréditée. Sur le phénomène de
sécularisation d'un pays profondément catholique, il a rappelé
que le Portugal “a diffusé de par le monde la foi, un foi
courageuse, intelligente et créative... L'opposition entre foi
et sécularisation vient de loin au Portugal... mais malgré la
lutte entre la foi et l'illuminisme, il y a toujours eu des
personnes pour bâtir des ponts et dialoguer... J'estime
qu'aujourd'hui, face à ce phénomène, la mission de l'Europe est
de promouvoir le dialogue, d'intégrer foi et rationalisme
moderne dans une seule vision anthropologique, qui accomplisse
l'homme et mette en communication ses diverses cultures. Le
sécularisme est normal tandis que l'anormale confrontation entre
cette culture et la foi doit être dépassée. Le grand défi est de
les faire se rencontrer pour qu'ils trouvent toute leur
signification. C'est un enjeu pour l'Europe et une nécessité
pour la société actuelle”.
A propos ensuite de
la crise économique, qui mettrait en danger l'Union Européenne,
le Saint-Père a dit que “l'éthique n'est pas extérieure mais
intérieure au raisonnement et à la pratique économique...
Pour sa part, les chrétiens et les catholiques ont trop
longtemps négligé les questions concrètes pour ne penser qu'au
salut individuel... La doctrine sociale de l'Église tend à
élargir l'aspect éthique de la foi et, au delà des individus, à
l'élargir à une responsabilité universelle, à un raisonnement
éclairé par la morale. Les récents évènements... montrent que la
dimension éthique doit être introduite dans l'action
économico-financière. L'homme est un et seule une sainte
anthropologie qui implique toute l'humanité est en mesure de
résoudre le problème, tandis que l'Église accomplira sa mission
propre”.
La troisième
question a porté sur les apparitions de Fatima et au “troisième
secret” qui, outre l'attentat contre Jean-Paul II, annonce selon
le Pape les actuelles souffrances de l'Église comme les abus sur
mineurs du clergé : “On y lit également l'avenir de l'Église
dont peu à peu les contours se dessinent. Au delà de l'épisode
décrit par la vision, on entrevoit une nécessaire passion de
l'Église qui se reflète naturellement dans la personne du Pape.
Mais Pape signifiant Église ce sont les souffrances de celle-ci
qui sont annoncées... Un autre fait nouveau se dégage du
message : les attaques contre l'Église et le Pape ne viennent
pas simplement de l'extérieur. Ces souffrances viennent de
l'intérieur de l'Église, du péché qui réside au sein de
l'Église. Si on l'a toujours su, aujourd'hui c'est visible
de manière terrifiante. La plus grande persécution ne vient
pas d'ennemis extérieurs à l'Église mais naît de péchés
internes. L'Église a donc le plus grand besoin de pénitence,
d'accepter de se purifier, de pratiquer le pardon mais aussi
d'apprendre que la justice est indispensable. Le pardon ne
saurait remplacer la justice”.
Il faudra
dorénavant que les journalistes et autres pseudo-intellectuels,
trouvent une autre formule que celle de dire et d'écrire que
Benoît XVI utilise la “langue de bois”... En effet, après une
telle déclaration, après un tel constat, on ne pourra plus
jamais dire “qu'il sait et qu'il se tait”, “qu'il sait mais
qu'il le cache”... Bravo, Saint-Père: il fallait avoir du
courage pour prononcer de tels mots... vous l'avez fait et c'est
tant mieux ! Merci ! |