4 - La miséricorde de Dieu
(suite)

4-5-Le mystère de l’incarnation

4-5-1-La volonté de Dieu et son Incarnation

Il faut prier pour que la volonté de Dieu soit faite en nous. Il faut nous  efforcer de devenir de plus en plus comme un petit avion, bien équipé mais qui ne peut voler que s’il est conduit, dirigé, gouverné par Dieu, Pilote expérimenté et plein d’amour. Dieu est le Pilote habitant le petit avion qui lui permet d’aller dans les airs, c’est le Pilote qui dirige, qui commande. Sans le Pilote, le petit avion ne peut que courir à la catastrophe, à moins qu’il ne soit complètement inutile.

On aborde ici une question très difficile. De toute éternité, Dieu avait choisi de s’incarner. Toutes les créatures qui adoraient Dieu devraient aussi L’adorer sous sa forme humaine: c’était la grande épreuve à laquelle les anges furent soumis; ce fut la cause de la chute de Satan et des démons qui ne pouvaient accepter de se prosterner devant ce qu’ils considéraient comme un être matériel tellement inférieur à eux!...

Mais Dieu ne pouvait modifier son plan d’amour: réunir en Lui toutes les composantes les plus parfaites de sa création, lesquelles devaient devenir son Corps mystique, son Église sainte. L’Homme-Dieu, Jésus, vint sur la terre en Sauveur, et Il fut crucifié... Mais Dieu, le Père, montra à sainte Catherine de Sienne que son Fils, son Unique, était le Pont obligatoire qui seul menait à Lui... La Croix sur laquelle était pendu le Crucifié, était aussi ce Pont.

De son côté, Jésus le Crucifié, Jésus Ressuscité et Glorifié, Jésus dont le cœur Sacré accueille les hommes qu’Il a sauvés, Jésus, Tête du son Corps mystique voulait aussi montrer qu’Il ne fait qu’un avec son Église.

4-5-2-Le Cœur de l’Homme-Dieu

Devant un tel mystère, nous ne pouvons qu’être en adoration devant Dieu, devant Jésus, l’Homme-Dieu-Sauveur, devant Jésus, incarné malgré le péché des hommes, et réussissant l’Unité de la Création avec Dieu, comme le Père l’avait désiré de toute éternité. C’est alors que Dieu nous révèle son Cœur, le Cœur de la Trinité, par l’intermédiaire du Cœur Eucharistique de Jésus, image de l’Amour du Père et du Fils, Amour tellement intense qu’Il se personnifie dans l’Esprit-Saint...  En effet, pensant à la Cène, nous imaginons les mains de Jésus, ses mains remplies de l’Amour de son cœur Eucharistique qui va se donner à nous, pour l’éternité. Les mains de Jésus changent les fruits de la terre et du travail des hommes: le blé transformé en pain, le raisin tranformé en vin, les mains de Jésus changent le pain et le vin en son Corps et en son Sang, afin de pouvoir rester avec les enfants des hommes dont la compagnie fait ses délices...

Et bientôt l’Homme-Dieu montrant son Sacré-Cœur, son Cœur devenu Eucharistie, l’Homme-Dieu ouvrant les bras devient Croix... Et la terre des hommes que Jésus avait tenue un moment entre ses mains est retombée sous les pieds de la Croix. Mais le Cœur de Jésus est devenu Hostie, Hostie brillante, brûlante d’Amour. L’Eucharistie, c’est Jésus, Verbe de Dieu brûlant d’Amour pour sa Création et pour ses créatures choisies, les hommes. De son Cœur Eucharistique jaillissent chaque jour des millions de petites Hosties, étincelles d’Amour, étincelles vivantes que Jésus nous envoie pour nous donner la Vie. Nous comprenons ainsi que les millions d’Hosties, semées de par le monde, sont vraiment le Cœur de Jésus, son Cœur tout entier, le Cœur de Dieu-Amour, le Cœur du Père et du Fils, le Cœur de l’Amour d’où jaillit l’Amour.  

Plongeons dans le brasier de Jésus-Eucharistie, le brasier de son Amour d’où jaillissent les milliards d’Étincelles d’Amour. Chaque jour nous pouvons saisir une de ces Étincelles, une Hostie qui est Jésus vivant. Quelle merveille!

4-5-3-L’étrange joie de l’Agonie de Jésus

Après avoir “inventé” l’Eucharistie et avoir été glorifié par le Père, Jésus part pour le Jardin des Oliviers...

Jésus est en agonie à Gethsémani: sa souffrance est infinie, Il est seul, abandonné du Père. Mais où est donc passée sa nature divine? Son agonie est-elle seulement humaine? Qu’est devenue sa nature divine de Verbe de Dieu? Où s’est-elle réfugiée, ne pouvant accepter la déréliction dûe au péché, le nôtre, déréliction qu’Il portait pour nous, à notre place. Cependant Jésus dit “Oui” au Père; Jésus se redresse et part vers sa Croix:   c’est l’Heure si désirée du salut de tous les hommes. Jésus part victorieux vers son apparente défaite: nous disons apparente, car, au delà de son agonie, de sa mort sur la Croix, il y avait la joie, joie étrange pour nous, il y avait la joie de nous savoir sauvés, nous les petits qu’Il aimait tant.

Nous ne nous trompons pas en parlant de l’étrange joie de l’Agonie de Jésus? La souffrance inouïe de l’Agonie de Jésus est vraiment un bonheur, vrai bonheur quoique terriblement douloureux.

4-5-4-Les mystères de l’Agonie et de la Croix

Regardons des fleurs au bord d’un étang? Elles ont pris racines à l’embouchure d’un  joli petit ruisseau né d’une source pure et alimenté par elle. Elles peuvent jouir du soleil tout en bénéficiant de l’ombre bienfaisante et apaisante d’un grand arbre protecteur. Elles sont heureuses. Pourtant, non loin d’elles le ruisseau tranquille se transforme en un petit torrent agité qui se précipite dans un étroit tunnel. Un jour, inévitablement, entraînées par le courant, les fleurs pénétreront dans le tunnel qui leur paraîtra bien sombre et bien froid.

N’y a-t-il pas là comme une image du mystère des deux Agonies de Jésus, ou au moins quelques-unes de leurs innombrables facettes? Jésus est à Gethsémani. Il n’y a que deux ou trois heures qu’Il a inventé l’Eucharistie et s’est livré totalement, chair, sang et âme, aux mains des hommes. Pour la première fois, ses apôtres ont goûté l’ineffable bonheur de posséder leur Maître en eux, dans leur cœur. Mais pour l’instant, fatigués et inquiets, ils dorment, car c’est l’Heure de la Puissance des ténèbres. Et même, dans quelques instants, ils fuiront, complètement déboussolés... Même Pierre reniera Jésus! Cela, Jésus le sait, Il le voit. Mais Il voit aussi tant d’autres défections, tant d’autres reniements... Il voit tous les siècles du monde, les siècles à venir, Jésus  les voit, Jésus les vit, et ce n’est pas très beau. C’est même terrible! Comme si son Sacrifice n’avait pas eu lieu. Jésus voit tous les siècles que Satan Lui présente, en insistant particulièrement sur les nôtres, ces terribles 20ème et 21ème siècles.

Tout y passe, les guerres, les tueries, les trahisons, les athéïsmes de toutes sortes, et nos indifférences, et nos lâchetés. Parmi toutes ces douleurs il en est une qui est particulièrement sensible à son cœur broyé et meurtri. Le Saint-Sacrement, le Corps et le Sang de Jésus, présents sous les apparences du pain et du vin, le Saint-Sacrement qu’on adora pendant longtemps dans toutes les églises et devant lequel on se prosternait pour Lui rendre grâce, le Saint-Sacrement n’est plus très honoré. Pourtant, l’Eucharistie, c’est Jésus, mais on ne le sait plus. Le Pain Eucharistique est souvent reçu sans dignité, voire en état de péché grave. Et surtout on n’adore plus... 

Tout est mystère et souffrance en Jésus et autour de Lui. Mais voici la Coupe de sa consolation: des signes se manifestent ici et là; quelques-uns des enfants des hommes reviennent à Dieu et prennent du temps pour L’aimer et L’adorer. Pour Jésus comme pour tous les hommes, les mystères de Dieu savent parfois devenir clarté, et ils nous invitent à prier.

Prière d’émerveillement et de bonheur à Gethsémani
et au pied de la Croix

Maintenant que chacun de nous, contemplant Jésus en Agonie, Lui dise:

Je T’aime, Jésus! Je T’aime car Tu es Fils du Père, et donc mon Père aussi. Je T’aime parce que Tu es Amour, Amour du Père et du Fils, Amour et Esprit Créateur, Esprit d’Amour qui soude la Trinité, Esprit de Dieu, Esprit de Jésus qui semble aujourd’hui abandonné du Père. Jésus abandonné du Père mais pourtant toujours Un avec Lui dans l’éternelle étreinte de l’infini Amour... même à Gethsémani.

Je T’aime, ô Jésus, abandonné du Père pendant ta Passion et ta longue Agonie, abandonné mais pourtant Un avec Lui, et toujours le Bien-Aimé... Je T’aime, mon Sauveur. Je T’aime de l’Amour que Tu as mis en chacun de nous. Je T’aime, émerveillé de Toi, émerveillé de ton Amour, émerveillé et ébloui de Dieu. Je T’aime, Toi, la vérité, la vie, le chemin et notre sécurité.

Je T’aime, Toi qui es un merveilleux Amour. Je T’aime parce que Tu m’aimes, parce que Tu veux me faire partager ton bonheur, ton bonheur infini, ton bonheur éternel. Je T’aime, je ne sais pas pourquoi, parce que c’est ainsi, parce que Tu l’as voulu. Je ne suis rien sans Toi. Je n’existe que par Toi. Je ne vis que pour Toi qui as rempli mon cœur. Si je vis, c’est pour Toi... Si j’aime, c’est pour Toi... Si je chante, c’est encore pour Toi. Si je souffre, c’est toujours pour Toi. Car l’Amour est douleur, Tu le sais mieux que nous.

L’amour est douleur, l’Amour porte la Croix, l’Amour pleure de n’être pas aimé. Ton Amour, ô mon Dieu est un Amour de joie souvent baigné de larmes. Ton Amour, ô Jésus, est bonheur et douleur. Il est paix dans les peines et les bourrasques. Il est notre joie, il est notre tristesse. Il est calme dans les tempêtes. Nos cœurs saignent, ô Seigneur, dans l’Amour de ton cœur car Il n’est pas aimé. Car Tu es incompris des hommes trop pécheurs, des hommes désespérés qui ont perdu l’espoir, qui ne peuvent plus accepter ton espérance, l’espérance que Tu apportas quand ton cri de détresse traversa les siècles et les mondes: “Père! pourquoi m’as-Tu abandonné?...”

Je T’aime, Jésus, notre Sauveur et notre joie. Je T’aime, Jésus, parce que Tu es l’Amour et parce que Tu nous aimes. Tu m’aimes, Tu m’as toujours aimé, de toute éternité. Et je T’aime ô Jésus, Toi qui nous as délivrés du péché, de l’Enfer. Oui, nous T’aimons, Jésus, car Tu es tout pour nous.

4-6-Le Corps mystique du Christ

4-6-1-La prédestination

Qu’est-ce que l’homme?

Qu’est-ce que l’Homme si petit, tellement rien, mais auprès duquel Dieu fait ses délices? Qu’est-ce que l’Homme à qui Dieu-Père envoya un tel Rédempteur, son propre Fils? Qu’est-ce que l’Homme pour que le Fils acceptât de prendre forme humaine, à notre taille, dans le monde à notre échelle, notre échelle de petitesse?

Qu’est-ce que l’Homme pour que le Fils de Dieu, devenu Homme par obéissance et par Amour se fît obéissant jusqu’à la mort, et la mort sur une Croix?

Qu’est-ce que l’homme si fragile, si inconsistant, si mortel et pourtant immortel, si pécheur, et pourtant racheté, racheté par Dieu Lui-même, le Créateur qu’il avait offensé?

Seigneur, notre cœur est en adoration et notre esprit, notre pauvre petit esprit se tait. Nous nous sentons soudain envahis, enveloppés d’un Amour infini. Cet Amour est si puissant que des larmes mouillent nos yeux. Nous fondons d’amour en Dieu et nous “voyons”. Notre esprit peut imaginer le Corps mystique de Jésus, son immortelle Église formée de tous ceux qui ont accepté son Amour et lui ont répondu. Jésus, le Fils du Père, construit son Corps mystique qui deviendra le Pont, le Trait d’Union entre Dieu et toute la création, y compris le cosmos.

Jésus construit son Corps mystique

Jésus construit son Corps mystique et invite tous les sauvés, tous les hommes qu’Il a rachetés à y pénétrer. L’immense Croix du Sacré-cœur aux bras ouverts est dans notre cœur. Nous la “voyons”. Les composants du Corps mystique, ces milliards de milliards de petits atomes indiscernables, c’est nous, tous les hommes sauvés par le Sacrifice de Jésus, par son Amour, par son humilité divine et son obéissance au Père.

Les hommes sont minuscules, certes, mais entiers et vivants, plongés dans un nouveau cosmos, un cosmos d’amour. Chaque homme est à sa place, la place voulue par Dieu, de toute éternité, la place bénie, là où il est le privilégié, le composant choisi et indispensable, à cette place, pour remplir sa fonction de bonheur et d’amour.

Dans le Corps mystique du Christ, dans l’Église glorieuse, il n’y a pas d’exclu: tous les hommes sont là, tous ceux qui n’ont pas refusé Dieu, tous ceux qui ont accueilli l’Amour, lequel les rachetait de leurs péchés, de leurs faiblesses, de leurs misères.. Tous les hommes sont là, car tous sont nécessaires au Corps mystique du Christ, le Fils de Dieu vivant.

Le Corps de Jésus, Image du Père est aujourd’hui encore en cours de construction. Quand il sera fini, il intégrera l’univers entier: tout sera réuni en Dieu, dans son Amour, pour sa plus grande gloire.

4-6-2-Comment peuvent-ils vivre?

Vanité des vanités

Pensons à notre nature humaine si contingente, qui n’a rien à quoi se raccrocher dans le cosmos, et qui disparaîtra un jour, avec le monde. Nous pouvons aussi laisser notre esprit courir et penser aux efforts entrepris par les hommes au cours des siècles, et à tous les efforts que nous faisons encore tous aujourd’hui pour durer après notre mort, pour laisser quelque chose de nous. Il y a, en particulier, les constructions magnifiques, les châteaux, les œuvres d’art, les livres, les temples contruits pour l’éternité, mais qui commencent déjà à se déliter...

Pensons aux hommes célèbres qui ont laissé un nom glorieux dans l’Histoire des hommes. Pensons aux écrivains soucieux de laisser leur pensée en héritage à ceux qui viendront après eux. Pensons aux saints qui sont la Gloire de notre race. Rapidement nous nous disons: “Mais à quoi bon tout cela puisque tout est condamné à disparaître, définitivement, tôt ou tard. Un jour aucune mémoire ne recueillera plus les œuvres humaines. Tout est vain! Vanité des vanités...”

Pensons encore à l’image de la terre, point infinitésimal dans le cosmos, lui-même destiné à finir. Et aux milliards d’atomes humains qui s’agitent inutilement. Nous perdons pied. Et nous nous disons: ”Mais comment peuvent-ils vivre, ceux qui ne croient en rien, qui n’ont aucun espoir, pour qui la vie n’a pas de sens? Comment peuvent-ils vivre, ceux qui vivent sans Dieu, qui ont rejeté Dieu, ou qui ne Le connaissent pas? Comment peuvent-ils vivre ceux dont l’unique but, l’unique horizon est le néant, la disparition totale de tout, donc d’eux-mêmes et de leurs œuvres?”

Les chrétiens ont la chance de croire en Dieu, et leur foi, pourtant fragile, leur donne le courage de vivre, et d’aimer, et de se tourner vers Dieu lorsque leur vertige est trop grand, de contempler Jésus, et de savoir qu’Il nous aime. Car Dieu nous aime, Il aime ces poussières de néant qui doivent même, un jour, faire ses délices. Dieu nous a créés pour L’aimer, Le réjouir, nous rendre heureux dans son Amour. Dieu nous aime tellement qu’Il a envoyé son Fils pour vivre avec nous: son Infinitude s’est faite “minusculinité”, sa Puissance s’est faite impuissance, son Amour s’est fait amour...

Le Fils du Père est venu parmi nous pour retirer de nos cœurs l’atroce vertige de notre misère, de notre faiblesse, de notre totale dépendance. Et de notre monstrueuse impuissance... Jésus est venu parmi nous pour commencer à construire son Église, son mystérieux Corps mystique qui sera sa Gloire et la gloire des saints. La Gloire et l’Amour de Dieu envelopperont le Corps mystique du Christ, le Nouveau Cosmos. La Gloire et l’Amour de Dieu envelopperont le Corps mystique du Christ, le Fils unique, de son Amour infini, de sa Puissance merveilleuse et de sa Vie éternelle. La Gloire et l’Amour de Dieu envelopperont le Corps mystique du Christ et le façonneront pour la Vie et l’Amour immortels.

Le Pollen

La Gloire de Dieu, a-t-on dit, c’est l’homme vivant, l’homme vivant éternellement, donc l’homme devenu saint... Le pollen qui rend saintes les âmes c’est l’Eucharistie du Seigneur, ce sont ces milliards d’étincelles d‘Amour Eucharistique qui fécondent les fleurs du bouquet baptismal pour produire des fruits de sainteté.

Seigneur! si votre Eucharistie est le Pollen sacré qui féconde les fleurs pour qu’elles produisent des fruits de sainteté, de la même façon que la sainteté de l’homme vivant en Dieu est la Gloire du Père, alors, Jésus, votre Eucharistie, votre Cœur Eucharistique qui féconde les fleurs de sainteté, c’est la Gloire du Père! Le Cœur Eucharistique, fierté du Père, est aussi sa gloire...

Le Corps mystique

Le Corps mystique du Christ est constitué de millions de pierres vivantes, tous les chrétiens qui aiment et vivent selon l’Évangile. Dans le Corps mystique, il y a les saints et tous ceux qui sont morts dans son amitié.

Le Corps mystique du Christ, c’est comme un grand ouvrage d’art. L’architecte a fait un plan, puis il a procédé à de nombreux calculs afin que son œuvre ne puisse pas s’effondrer, même après des siècles de services rendus. Il peut commencer son travail: d’abord les fondations, bâties sur le roc. Le reste de l’ouvrage pourra ensuite s’élever. Pour cela on utilisera des pierres solides, résistantes, et belles de préférence. Chaque pierre, avant d’être mise en place, devra d’abord être nettoyée de sa gangue, puis soigneusement taillée, éventuellement polie ou sculptée, puis ajustée avec précision afin qu’elle puisse répondre à l’usage auquel elle est destinée.

Et pour que l’ensemble tienne solidement, pour qu’aucune pierre ne puisse se détacher, on a pris soin d’utiliser un liant adapté qui maintiendra le tout en place, réalisant l’unité de la construction.

Voici que grâce à une technique pourtant bien humaine et sans prétention spirituelle, nous imaginons la grande Œuvre voulue par Jésus: son Église, une et indivisible. Les fondations, ce sont les commandements de Dieu: le Décalogue, et sa Loi d’Amour révélée dans l’Évangile. Les pierres vivantes, ce sont les hommes, tous les hommes qui ont su se sanctifier. Pour nous aider à nettoyer toutes les gangues qui cachent la beauté des pierres, et risqueraient de les fragiliser si on ne les en débarrassait pas, il y a les sacrements, et spécialement le Sacrement de la Réconciliation. Merveilleux sacrement qui apaise les cœurs meurtris et lave les âmes souillées pour leur redonner leur beauté!

Pour faire tenir tout ça, pour réaliser l’unité du Corps, il y a un liant unique, saint entre tous puisque c’est le don du Seigneur, son véritable Testament, il y a l’Eucharistie. C’est l’Eucharistie que nous donne le Cœur de Jésus, sans jamais se lasser, plein d’Amour et de Miséricorde, Dieu vivant livré pour le salut de tous les hommes dans l’unité du Dieu unique, pour une construction unique, le Corps mystique du Christ. Ce liant divin, ce Sang de Jésus versé pour nous jusqu’à la fin du monde, c’est son Cœur Eucharistique, Cœur mystique du Corps mystique, c’est le divin Amoureux de nos âmes qui nous attend toujours dans tous nos tabernacles de la terre.

Jésus, par son Eucharistie, vient en nous pour nous transformer en Lui, pour que, peu à peu, grâce à sa patience, nous devenions Lui. Jésus est en nous pour nettoyer, tailler, ciseler, façonner, polir la pierre vivante qu’Il désire, la pierre qu’Il destine à une vocation spéciale dans l’Œuvre mystérieuse de son Corps mystique.

Le Cœur mystique

Pensons à l’Amour de Jésus, aujourd’hui. Son Corps mystique, Il est déjà en train de le construire. Son vaste chantier est déjà en cours d’avancement.

Ces choses nous dépassent infiniment; continuons cependant notre réflexion. Un corps a toujours un cœur qui le fait vivre, et qui est son être profond. Aucun corps ne peut vivre sans cœur. Alors, pour que le Corps mystique du Christ puisse vivre, il lui faut un Cœur. Il faut un Cœur mystique au Corps mystique de Jésus.

Il faut un Cœur à l’Église que Jésus se construit pour sa Gloire et la Gloire du Père. Si Jésus construit son Corps mystique avec toutes les âmes sauvées par sa Croix, Il doit aussi construire son Cœur mystique, mais avec qui? Ne serait-ce pas avec les nombreuses toutes petites âmes qu’Il a sauvées aussi, mais qu’Il a mises un jour dans son Cœur, pour être sa consolation à Gethsémani? 

Jésus accueille tous les petits, c’est-à-dire tous les hommes, fils d’un même Père. Le désir le plus cher de Jésus, c’est l’unité des hommes autour de Lui nous donnant l’Eucharistie, ce liant qui maintient les pierres en place et permet l’édification de la société de l’Amour.

Jésus nous donne son Corps et son Sang en nourriture pour que nous soyions un comme le Père et Lui, le Fils, sont Un. On peut alors prendre conscience de l’immense blasphème qu’est la lutte des classes. Et notre cœur se brise quand nous considérons que tant de chrétiens, au lieu de travailler à l’unité si chère au Cœur de Dieu, ont dépensé tant d’énergie pour créer des mondes hostiles, dressés les uns contre les autres.

Ne serait-ce pas un autre péché de nos sociétés en voie de régression, que d’avoir inventé des mondes rivaux: les mondes dits ouvriers, ruraux, intellectuels, dirigeants, techniciens et patronaux, etc?  Et ces divisions si perverses, si dangereuses, si suicidaires, n’auraient-elles pas en fait, été inventées par notre Ennemi mortel, Satan? 

Jésus voulait l’Amour, Il voulait l’unité des cœurs et des âmes... Alors Satan a inventé la haine et les divisions. Jésus voulait une Église une et indivisible, sainte et universelle... Alors l’Ennemi a inventé les divisions, les sectes, l’argent et le sexe.

Jésus, fais que nous T’aimions, et que nous nous aimions les uns les autres, comme Tu nous as aimés, comme Tu nous aimes toujours.

4-6-3-La Sainte Famille de Jésus

Jésus, doux et humble, n’avait pas choisi, pour venir sur la terre, une famille de misérables, et encore moins de mendiants. Non, sa famille était bien considérée dans son milieu. Elle était pauvre, mais d’une pauvreté pleine de dignité, la dignité de ceux qui vivent de leur travail. Sa famille était une famille d’artisans, comme l’étaient, à cette époque, presque tous les juifs pieux qui devaient, obligatoirement, exercer un métier manuel pour subvenir aux besoins de leur famille. Et ce métier manuel, ils devaient le transmettre à leurs enfants: c’était la Loi.

Joseph était un charpentier, métier particulièrement bien considéré dans les milieux hébreux. Cela remontait à Salomon, quand on construisit le Temple: il fallait pour cela des hommes très compétents, et les charpentiers faisaient partie de cette classe dont ils détenaient les secrets.

Marie était de race sacerdotale et Joseph de race royale. Ils avaient soigneusement préparé la venue du Messie: tout était prêt pour recevoir l’Enfant attendu. Providentiellement, ils avaient dû aller à Bethléem, pour que Jésus y naisse, conformément aux Écritures. Le voyage ne devait durer que quelques jours, et très vite, il était prévu de rentrer à Nazareth. Jésus ne manquerait de rien... Marie avait pensé à tout.

Que s’est-il passé exactement entre le départ de Nazareth, et la naissance de Jésus dans une grotte? Pourquoi, subitement une telle détresse, une presque misère pour ces gens pleins de dignité? C’est que Jésus devait, en arrivant sur terre, remettre immédiatement beaucoup de choses à leur place:

      — Lui, le Créateur et le Maître du monde devait montrer que la vraie grandeur de l’Homme, c’est son humilité.

      — Lui, de condition divine, donc riche de tous les biens de l’univers, devait montrer, dès le premier instant de sa vie terrestre, que la vraie richesse n’est pas dans les biens matériels mais dans l’amour. Et Jésus, dans sa sainte Famille ne manqua jamais d’amour.

      — Lui, Fils de Dieu, qui ne connaissait pas la souffrance, devait dès sa naissance, se charger de toutes les souffrances et misères humaines, ces misères dues au Péché: le péché des anges et les péchés des hommes.

      — Lui, Jésus, Fils unique de Dieu, devait, dès sa naissance terrestre, prendre toute la nudité humaine et toute sa pauvreté, pour les revêtir de son Amour et de sa gloire.

4-6-4-Jésus parmi nous

Le Ravi

Jésus, Dieu et Homme, Jésus qui se connaissait en homme, puisqu’Il l’avait créé et qu’Il s’était fait homme, Jésus a eu des phrases remarquables. Ainsi, Il a dit: “Heureux les pauvres de cœur!” Il n’a pas dit: heureux ceux qui meurent de faim, ni heureux ceux qui ne peuvent se vêtir, ni heureux les prolétaires, les misérables, ceux qui manquent de tout... Jésus n’a jamais dit de telles choses, mais seulement: ”Heureux ceux qui ont un cœur de pauvre devant Dieu, ceux qui connaissent leurs misères morales, leur incapacité à faire le bien; heureux ceux qui se sentent petits devant leur Seigneur.” Cela veut dire la même chose que: Heureux les cœurs humbles, désencombrés; heureux les cœurs simples et purs!”

Tournons-nous vers Jésus, comme le Ravi de nos crèches de Noël. Nous Le regardons, nous nous émerveillons. Il est si bon! Il est si généreux, si patient, si doux! Et Il nous aime, et nous aimons son amour. Nous Le contemplons, tout simplement, sans chercher de complication. Notre cœur s’ouvre, notre intelligence ne comprend pas grand’chose à ces choses, car les choses de Dieu ne sont pas à notre portée. Nous Le regardons simplement, émerveillés, comme le Ravi.

Le Ravi ne cherche pas de complication: il aime Jésus, et comblé de son amour, il répète inlassablement: Jésus, je T’aime. Et il Le remercie pour ses grâces, pour tous ses bienfaits; il Le remercie surtout pour la vie qui lui a été donnée. Il est émerveillé et ravi...

Le Ravi est bien simple dans son esprit. Il est là, disponible pour Dieu, tout simplement. Il contemple, et il est heureux, tout simplement. Il ne cherche pas de complication; d’ailleurs, il trouve que les complications, c’est trop compliqué. Il ne comprend pas le mal, le pauvre petit Ravi. Non, il ne peut pas comprendre le mal, car son esprit est simple, et le mal, c’est trop compliqué!

Le Ravi est simple, parce qu’il aime, c’est tout. Notre esprit doit être simple parce que Dieu qui EST, est simple. Dieu est simplicité, c’est-à-dire sans pli, car Il est l’Être à l’origine de tout, et Il est Amour.

Comprendre Gethsémani

Heureux les cœurs ravis qui peuvent comprendre le plus grand des mystères: l’abandon de Jésus par le Père.

Dieu, dans son Cœur Trinitaire, préparait la Sainte Eucharistie que son Fils donnerait aux hommes. Le Fils, comme le Père, et dans l’Esprit, était bien d’accord pour instituer l’Eucharistie avant d’emprunter le Chemin de la Croix. Alors, Jésus, que s’est-il passé en Toi pour qu’à Gethsémani Tu aies crié: “Non Père, pas ça!” Puis Te reprenant vite, que Tu aies ajouté: “Cependant si ce Calice ne peux passer loin de Moi, que ta volonté soit faite!” Et puis, pourquoi l’abandon du Père, lorsque, sur ta Croix, Tu constatais que “Tout était accompli!” Pourquoi le Père T’abandonna-t-il alors?

On peut se poser ces questions apparemment en contradiction avec les mystères que Dieu nous révéla: décision trinitaire de sauver tous les hommes par l’Incarnation du Verbe de Dieu, mort de Jésus, ce même Verbe incarné, sur une Croix, abandonné du Père... présence de Jésus dans son Eucharistie, sous l’apparence du pain et de vin.

Jésus avait deux natures: une nature humaine et une nature divine, tellement et si étroitement associées entre elles dans un corps humain qu’il n’y avait qu’un homme complet...

Réfléchissons... Dans l’Éternité de Dieu et dans son Être, il y a trois Personnes qui s’aiment tellement qu’elles ne sont qu’UN. Trois personnes séparées, mais unies de telle sorte qu’elles sont Dieu-Seul, Dieu-UN. L’Amour de Dieu Créateur a été bafoué, mais Dieu veut conserver son œuvre magistrale: l’homme que l’Orgueilleux a sali et failli détruire. Les trois Personnes décident, ensemble, en plein accord, que l’Une d’entre elles s’incarnera. C’est le Fils, le Verbe, Parole Créatrice du Père qui accomplira cette tâche, en bénéficiant de toute la faveur du Père et de l’Esprit.

Et le Verbe s’incarna. Le Verbe se façonna un corps parfait dont Il pénétra la chair pour l’animer des pensées divines et les manifester dans le langage des hommes, qui, ainsi, pourraient, tous, comprendre les désirs de Dieu. En s’incarnant, le Verbe se mettait à la portée des hommes...

Oui, mais le Verbe est Dieu, Dieu-Unique. Dieu est infini, donc partout. Donc le Verbe, malgré son incarnation dans le corps de Jésus, l’homme qu’Il imprégnait, le Verbe demeurait forcément au sein de la Sainte Trinité... Le Verbe agissait à travers l’homme Jésus tout en restant dans la Trinité. Cela, c’est difficile à dire, mais relativement facile à comprendre. Mais continuons notre contemplation en suivant Jésus.

Jusqu’à l’Eucharistie, tout se passe bien pour le Verbe fait chair. Maintenant l’Heure est arrivée où le Verbe doit retourner au Père; mais Jésus, Dieu incarné, a expérimenté dans sa Chair les contingences et les faiblesses de l’homme, et Il ne veut pas l’abandonner, le laisser orphelin. Le Verbe de Dieu, va donc “mettre” son corps d’homme et sa divinité dans du pain et du vin, puis multiplier ces espèces à l’infini: ainsi l’Amour de Dieu restera avec les hommes qui aimeront Dieu. Les trois Personnes de la Trinité sont parfaitement d’accord, puisque c’est en son sein que les décisions furent prises.

Alors pourquoi, brusquement, Jésus, Fils du Père et incarnation du Verbe, Jésus qui est Celui à travers qui le Verbe de Dieu, -donc la Trinité- s’exprime pour les hommes, pourquoi, brusquement, Jésus, Corps parfait que le Verbe s’était façonné, pourquoi Jésus semble-t-Il hésiter devant la volonté du Père qui est aussi sa propre volonté à Lui?  Et pourquoi le Père a-t-Il abandonné Jésus sur la Croix, s’abandonnant en quelque sorte Lui-même?

Ces choses sont difficiles! Alors, encore une fois essayons d’imaginer. Revoyons toute la création blottie dans la grande Main de Dieu. La création est toute petite, blottie au fond de la Main de Dieu; la création est réfugiée au sein de la Très Sainte Trinité qu’elle ne pourra jamais voir. Alors que dire du microbe qu’est la terre, et des micro-micro-microbes que sont les hommes sur la terre? Pourtant, chose inexplicable pour nous, Dieu voit les hommes qu’Il aime, et Il voit chacun d’entre eux... Et Dieu voit les détresses des hommes; mais comment les atteindre, comment les soulager?

Soudain Dieu-Trinité eut une “idée”. Pour sauver les hommes, il fallait aller vers eux. Il fallait que le Verbe se fît un homme parmi les hommes. Comment faire? Dieu infiniment grand ne pouvait pas entrer dans un homme infiniment petit. Alors la Trinité fit jaillir de son Cœur un fin rayon de son Amour, un fin rayon de son Verbe qui pouvait ainsi toucher la terre. Ce “fil” d’amour “transportait” l’Amour du Verbe, la nature divine du Christ.

Le Verbe s’incarna, se fit chair; Jésus, Verbe fait chair, Miséricorde de Dieu, pour délivrer les hommes de leur Péché, prit sur Lui ce péché. Agneau de Dieu, Jésus pouvait prendre le Chemin de la Croix, ce Chemin qui avait été prévu et décidé dans le sein de la Trinité, en parfait accord. Jésus, Verbe de Dieu était donc en plein accord avec le Père dont Il avait toute la faveur, le Père qui ne pouvait pas l’abandonner car le “fil”, qui reliait Dieu à la terre et aux hommes, était Dieu Lui-même, donc  indestructible. De plus, le Père et le Fils sont UN dans l’amour qu’est l’Esprit...

Sommes-nous sur le point d’appréhender un peu ce mystère insensé de l’abandon du Fils par le Père. Jésus s’était fait péché pour délivrer les hommes de leurs péchés, Jésus avait pris sur Lui tous les péchés des hommes. Et voici que soudain le péché du monde faisait écran entre le Père et le Corps de Jésus, Jésus-Fils et Verbe de Dieu, mais aussi homme. Voici que le péché qui allait mourir avec Jésus sur la Croix assombrissait même le “fil” divin qui reliait le Verbe incarné à la Trinité Sainte. L’espace d’un instant, Jésus-homme se crut abandonné. Mais ce ne fut qu’une éclipse...

Maintenant, reste l’Agonie.

Lorsqu’un homme est dans une grande angoisse intérieure à cause d’une décision qu’il doit prendre rapidement, décision grave qui engagera non seulement toute sa vie, mais également celle des autres, il ne peut s’empêcher d’envisager tous les cas de figure qui ne manqueront pas de se produire après son choix définitif. Les conséquences les meilleures lui apparaissent avec netteté et le consolent; mais il y a aussi tout ce qui peut se produire d’imprévu, de mauvais, d’inévitable. Si l’homme qui doit prendre une telle décision mettant en cause tout l’avenir du genre humain, et si plus est, si cet homme est le Fils de l’Homme, Dieu et Homme à la fois, l’angoisse qui est sienne peut prendre des proportions de taille cosmique, et même davantage, et peser d’un poids tel qu’aucun corps humain ne pourra jamais assumer.

Jésus est cet Homme, et Il tremble. Le “fil” d’Amour qui Le relie au Père est comme “encombré” des multiples images que le Fils ne peut ignorer, et que le Mauvais déforme et caricature. L’espace d’un instant, la partie humaine de Jésus paraît défaillir, mais l’Amour l’emporte.

Le “fil” que la Trinité a envoyé pour toucher la terre et permettre au Verbe de s’incarner, ce “fil” a été agité d’un léger frémissement, mais d’un frémissement d’amour. L’espace d’une seconde humaine, délaissant sa nature humaine, Jésus a laissé sa partie divine retrouver le Père... Jésus a rejoint le Cœur de la Trinité, son “chez Lui”. Le Verbe peut revenir dans le corps de Jésus qui retrouve ses forces humaines, toutes ses forces. Jésus peut se lever et partir vers son Chemin ce Croix, car c’est l’Heure désirée pour laquelle Il est venu. La Miséricorde de Dieu est vraiment infinie. Comment ne serions-nous pas complètement dépassés?...

4-6-5-L’herbier du Seigneur

Nous souffrons beaucoup quand nous voyons que tant de gens ont abandonné Dieu, et que plus personne ne L’aime, ne sait même plus ce que signifie “aimer Dieu”. Que vont-ils devenir? Que va devenir l’Église de Jésus-Christ? Seigneur aie pitié de nous: nous ne savions pas ce que nous faisions quand nous avons péché. Et maintenant, force est de constater que, dès qu’on aborde le sujet de Dieu, de la religion, on soulève des passions, des rancœurs et même des haines cachées. Et Dieu pleure!

Jésus pleure, et son Cœur douloureux laisse son Esprit contempler la création qu’Il fit et continue de faire avec le Père. Jésus pleure des larmes de sang, et son Esprit contemple sa Création et l’herbier de son jardin dans lequel Il place les fleurs de tous tes saints, les fleurs de tous ceux qu’Il aime.

L’herbier du Seigneur est un herbier vivant et un herbier d’amour. Rien n’est mort ni figé dans cet herbier car l’herbier de Jésus c’est son Cœur. Et dans le Cœur du Seigneur, il y a tous les hommes, pierres vivantes de son Corps. Il n’est pas possible de voir en détail tout ce que Jésus a mis dans son herbier, il y a trop de monde, trop de bonnes actions, et tant d’amour aussi. Il y a les fleurs des grands arbres, il y a les étamines des plantes potagères et le pollen que transporteront les insectes... Il y a même quelques feuilles rares soigneusement préparées. Et il y a l’herbe des pelouses, et l’herbe des chemins amicaux, les plantes des fossés, les coquelicots des champs au milieu des blés et de toutes les céréales. Le Seigneur, a pensé à tout!  

Dans l’herbier du Cœur de Jésus, il y a les fleurs décoratives, celles qui embellissent la vie et réjouissent les cœurs. Il y a les fleurs fécondes des légumes nourriciers, les âmes de tous les missionnaires qui ont la foi et les pauvres de tous les pays du monde. Il y a les actions des âmes charitables et données à leurs frères, pour Dieu. Il y a aussi des “ravis”, de toutes petites fleurs qui ne servent à rien, qu’à donner un peu d’amour, un peu de gentillesse, et surtout des sourires, de l’amitié et du bonheur. Personne ne se rend compte de tout ce qu’ils font: ils sont trop cachés, trop petits, mais quand ils ne sont pas là, quelque chose manque.

Quelle merveille que l’herbier du jardin du Cœur de Jésus! Quelle consolation aussi pour nous les pauvres vivants de la terre qui oublions que la vie, notre vie véritable, sera un jour participante du bonheur de son Corps, tout en le construisant... En contemplant l’herbier du Cœur de Jésus, l’herbier de sa consolation et de sa miséricorde, nous nous rassurons: toutes les âmes que Dieu a faites Lui sont nécessaires. Toutes, elles seront sauvées: la détresse du Jardin de l’agonie de Jésus est gage d’espérance dans l’infini de son Amour. 

Prière

Avec Toi, Jésus, tout est toujours nouveau, tout est beau, mais seulement avec Toi... Oui, seulement avec Toi, car notre monde qui ne veut plus de Toi est devenu un monde d’horreurs. Pourtant il est si beau le monde dans lequel Tu nous a placés. Elle est si belle la nature quand nous la regardons. Quelle merveille que la variété infinie des plantes et des fleurs! La plus petite herbe est une merveille de vie, et chaque herbe est différente de sa voisine! Comment ne pleurerions-nous pas d’amour en considérant ce monde plein d’amour de Toi, ce monde que Tu as fait spécialement pour nous, pour que nous y soyons bien, que nous y soyons heureux.

Jésus, en contemplant ta nature, ta création, nous nous émerveillons d’amour devant ta bienveillance, ta bonté. Tu as tout fait pour nous et pour notre bonheur: pourquoi ne le savons-nous plus? Et pourquoi tant de gens ont-ils préféré l’enfer, au bonheur que Tu as mis à notre disposition?

Jésus, nous Te contemplons encore... Nous pensons à ta bonté, à tes merveilles, à ta douceur. Oui, ton joug est doux et ton fardeau léger car il n’est qu’amour.
 

   

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