5-La sainteté
(suite)

5-6-Notre bonheur

        5-6-1-L’infini de l’amour de Jésus pour nous c’est notre bonheur

Jésus nous a aimés, jusqu’à la Croix, jusqu’à l’extrême limite de la souffrance humaine, Il nous a aimés jusqu’au bout sur la terre, car son Amour divin est sans limite, et c’est d’un amour illimité qu’Il nous aime, et c’est jusqu’à l’extrême limite illimitée de la souffrance d’un Dieu-homme qu’Il nous a aimés.

Une nouvelle fois contemplons l’infini de l’Amour, l’infini de son Amour qui L’a conduit jusqu’à l’infini de la souffrance, de la détresse, de l’abandon du Père. Jésus est allé jusqu’à l’infini de l’Amour souffrant, de la souffrance de l’Amour, jusqu’à la Croix. Car l’Amour est souffrance... Mais l’Amour dont Jésus nous aime n’est pas que la souffrance infinie de la Croix, l’Amour dont Il nous aime, c’est aussi sa gloire, c‘est aussi sa Résurrection, car sa Résurrection, c’est sa victoire sur la souffrance, c’est sa gloire, c’est l’immensité infinie de son Amour, dans la gloire. 

La gloire de Jésus est aussi Amour. Or la gloire de Dieu, ce n’est pas à notre portée, ce n’est pas notre monde, c’est trop grand, trop immense, trop infini. La gloire de l’Amour de Dieu, de l’Amour de Jésus, nous ne saurons jamais l’exprimer, et pourtant elle est aussi notre bonheur.

        5-6-2-Tous les hommes sont appelés au bonheur

Souvenons-nous de la vocation de Matthieu, le publicain. Matthieu vient de rencontrer Jésus et Jésus vient de lui demander de Le suivre. Jésus demande à un publicain de Le suivre? Matthieu n’en revient pas. Jésus ne le méprise donc pas? Oui, il va suivre le Maître, et avec joie, une joie débordante, délirante... Mais il commence par inviter Jésus à un grand festin...

À ce grand festin, il y aura tous les anciens amis de Lévi, tous des publicains méprisés car voleurs et pécheurs notoires. Matthieu organise un grand festin car il aime faire bombance!!!

Nous aussi nous devons nous réjouir, être joyeux, heureux et capables d’accepter un festin si des amis nous invitent. Jésus nous invite à la joie, à l’action de grâce, au bonheur. Jésus nous invite à son festin, à son Eucharistie. On est toujours heureux quand on est dans le Cœur de Jésus, quand on répond à son invitation, quand on va à son festin, à son Eucharistie. Quelle joie alors et quelle allégresse! Quel bonheur, avec Jésus qui veut nous combler de son bonheur et de son Festin: le Festin du Royaume! Alors la Béatitude “Bienheureux les doux car ils posséderont la terre”, s’éclaire.  En effet,  il suffit de compléter la phrase en disant: “Bienheureux les doux car ils posséderont la terre, c’est-à-dire le Corps de Jésus, le Pain Eucharistique, pour entrer dans un Cœur à cœur éternel avec le Seigneur,” pour que tout devienne bonheur.

Jésus, doux et humble de Cœur, nous propose sa béatitude d’Amour: “Heureux les doux car ils Me posséderont.” Heureux les doux et les humbles de cœur car Jésus leur partage son Pain Eucharistique, le Pain de Vie qui donne vie, le Pain de l’Amour qui se donne et qui donne l’Amour. Heureux les doux car ils partagent déjà la douceur et l’humilité du Cœur de Jésus! Quelle merveille étonnante! La terre promise, la terre que les doux possèdent déjà, c’est le Corps très Saint de Jésus, livré pour nous, toujours présent et vivant parmi nous et en nous, la terre promise, c’est Jésus qui se donne dans son Cœur Eucharistique.

Méditons la douceur de Jésus. Contemplons son humilité, Adorons-Le dans son Cœur qui nous donne son Amour, qui nous appelle, qui mendie notre amour et qui nous dit: “Je t’aime, en retour aime-Moi. Aime-Moi dans ma douceur, dans mon humilité. Aime-Moi, Fils de Dieu, Fils du Père, mais aussi Fils de l’Homme. Aime-Moi dans mon Eucharistie, aime-Moi dans tes frères, tous tes frères, tous, sans exception car Je les aime tous. Pour tous les hommes J’ai accepté la volonté du Père; pour tous les hommes Je me suis offert au Père, pour tous les hommes Je suis mort sur la Croix, la Croix de l’Amour, la Croix du Sacré-Cœur qui attend tous les hommes, mes frères et tes frères. Pour sauver tous les hommes J’ai versé le sang de mon Cœur, le sang de mon Cœur Eucharistique qui demeure avec vous et qui vous accompagne, et vous accompagnera si vous le voulez bien, pendant tout votre exil.”

Regardons encore Jésus; aimons-Le doux et humble, aimons-Le doux et pur, Innocent condamné à cause de nos péchés. Aimons Jésus, notre Terre promise, notre Espérance, notre doux Amour.

Prière

Jésus, notre cœur se tait: il T’aime. Notre cœur se tait, Jésus, car il est ravi de ta douceur, de ton humilité, de ta bonté pour nous, de ta patience aussi. Notre cœur se tait, Jésus, émerveillé de Toi, de ton Eucharistie, et de ton Cœur Sacré, de ton Cœur amoureux, amoureux de nos cœurs. Jésus, nos cœurs se taisent, ils contemplent la Terre promise: ton Cœur Eucharistique. Heureux les doux, ils posséderont la terre promise: l’Amour et le Cœur de Jésus. Heureux les doux, ils auront part au festin de Dieu. 

        5-6-3-L’espérance, fleur de la douceur et de l’humilité

Qu’est-ce que l’espérance? Comment relier l’espérance à la douceur et à l’humilité que le Seigneur désire pour nous, car douceur et humilité sont une des conditions de notre béatitude. “Bienheureux les doux, bienheureux les humbles, car ils posséderont la terre promise, la présence de Jésus dans son Eucharistie. Bienheureux les doux, bienheureux les humbles, car ils entreront en possession de la terre promise qu’ils espèrent déjà...”

Qu’est-ce que l’espérance? Considérons une petite fleur des champs, une toute petite fleur perdue au milieu d’une prairie. Elle est si petite que personne ne la voit; même les animaux oublient de la brouter tant elle est insignifiante. Elle est là, elle ne sait pas pourquoi, elle ne sait pas comment, elle est là, elle vit d’une vie inutile, du moins le croit-elle. Petite, insignifiante, inutile, la petite fleur que personne ne remarque comprend un jour qu’elle n’est pas venue là par hasard. Elle comprend soudain que si elle est là, comme elle est, c’est que quelqu’un l’a voulue là, l’a voulue comme elle est. Elle devine soudain que Quelqu’un l’aime, qu’Il veut la nourrir, la transformer, en faire une petite fleur selon son désir...

La petite fleur se sait totalement impuissante, incapable de réaliser ce que Celui qui l’aime veut d’elle. Elle sent seulement qu’On l’aime et qu’On la désire, comme elle est, comme elle sera si elle se laisse faire... Alors, voici qu’elle espère. Voici qu’une confiance jusqu’alors inconnue emplit son cœur. Elle est toujours aussi petite, aussi insignifiante, aussi perdue dans la grande prairie, tellement humble qu’on ne peut pas la voir et que les dangers la méprisent et passent au-dessus d’elle. Elle est toujours aussi petite, mais elle sait qu’elle est aimée, et, en découvrant l’Amour, elle découvre la confiance.

Méditation et adoration

Quand nous pensons à notre rien, nous nous sentons disparaître. Sensation étrange et redoutable: la véritable peur... “Qui sommes-nous? Est-ce que nous existons vraiment? Et pourquoi? La mort définive et inévitable est-elle obligatoire? Devons-nous disparaître à tout jamais? Alors, que valent les œuvres des hommes, même les plus belles, les plus parfaites, humainement parlant? À quoi bon ‘faire quelque chose’, à quoi bon essayer de mieux faire, de devenir bon, de se fatiguer, si tout cela doit disparaître définitivement. Et même, on peut se demander: est-ce que tout cela existe, ou n’a-t-il jamais existé?”

Vertige insensé! Détresse terrifiante! Contemplons la Grande Main de Dieu. Contemplons le Père, contemplant sa Création. Elle est tout entière dans sa Main, comme blottie dans le creux de la Main de Dieu. Dieu la contemple, et L’aime. Le Père aime sa Création tout entière, dans ses grandes merveilles, dans ses grandes galaxies, dans son infinie petitesse aussi.

Contemplons le Seigneur contemplant sa Grande Main qui contient l’univers entier. Dieu aime cet univers qui contient une petite planète et ses habitants,  presque invisibles, sauf de Lui. Dieu aime les hommes qu’Il fit avec Amour, un Amour infini, car tous les hommes sont prédestinés à être heureux, cellules constitutives du Corps mystique de son Verbe. Le Père Infini, hors du temps, hors des choses, Amour créateur, aime les hommes, ces merveilles qu’Il créa pour son Fils, ces merveilles dont Il fait ses délices. Comment le Seigneur peut-Il nous voir? Nous sommes si petits et si pauvres, si démunis, si impuissants, et pire, nous ne savons pas aimer, nous ne savons pas répondre à son Amour. Nous ne pouvons qu’adorer...

Nous T’adorons, Seigneur, Toi le seul ÊTRE, l’ÊTRE unique et tout-puissant, l’ÊTRE Créateur, mais Créateur parce qu’Amour. Tu es AMOUR, Seigneur, mais ces choses nous dépassent infiniment, nous ne pouvons pas les saisir, nous ne pouvons pas les comprendre. Ces choses que nous ne connaissons pas mais auxquelles nous croyons, nous donnent un vertige épouvantable. Comment Dieu est-Il Amour? Comment est-Il un Père? Comment est-Il tout-puissant et Miséricorde? Comment est-Il ÊTRE, infini et en même temps AMOUR qui se penche avec une sollicitude maternelle sur les pauvres petits êtres que nous sommes, nous pauvres hommes qui ne sommes même pas capables d’obéir au mode d’emploi de l’amour de Dieu, à sa Loi merveilleuse, reflet de son Amour.

Nous T’adorons, Seigneur. Nous T’adorons et nous T’aimons, mais d’un amour tellement petit que nous n’arrivons pas à saisir que Tu puisses nous connaître personnellement, que Tu puisses demeurer près de nous, que Tu puisses nous aimer, et nous aimer tendrement. Tu nous aimes tendrement, Seigneur, comme QUELQU’UN d’affectueux, de tendre, plein d’attentions et de délicatesses. Tu es vraiment QUELQU’UN Seigneur, Tu es QUELQU’UN, toujours près de chacun de nous, Tu nous accompagnes sur tous nos chemins, Tu nous guides, comme Tu guides chacun de tes enfants. Ton Cœur étreint nos cœurs pour les conserver près de Lui. Tu es toujours avec nous, Seigneur, et notre cœur fond d’amour.

Tu es QUELQU’UN Seigneur, QUELQU’UN de vivant, d’infiniment vivant qui nous donnes la vie. Tu es notre seule vie, et nous T’aimons. Et nous Te parlons, Seigneur; nous ne comprenons pas toujours tes réponses car le langage d’amour ne s’apprend pas du premier coup. Mais parfois nous sentons bien que Toi qui ES, Toi qui es VIE, Tu nous fais entrer dans ta Vie, dans ton ÊTRE. C’est étonnant, inexprimable, il n’y a pas de mot pour le dire, et pourtant nous savons que Tu es QUELQU’UN, que Tu nous aimes, et que, quand nous T’aimons, Tu nous fais entrer dans ta vie, ta vie éternelle, sans avant, sans après.

Seigneur, nous ne savons pas exprimer ton Amour, et même l’amour que Tu fais naître en nous, pour Toi, nous laissant sans parole, sans mot, mais seulement dans la paix, l’amour, l’adoration et l’abandon... et dans le bonheur...

5-7-La souffrance des saints

Jésus-Christ qui était venu nous sauver et nous enseigner le vrai bonheur a été crucifié. Cela peut nous sembler normal: Il était le Rédempteur. Mais ses amis? Jésus n’a cessé de dire: “Heureux... Heureux... Bienheureux êtes-vous!” Mais il a dit aussi: “Le serviteur n’est pas plus grand que son Maître: comme ils M’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi... Réjouissez-vous alors, et tressaillez d’allégresse....”

Tous les apôtres et disciples de Jésus furent persécutés, et tous donnèrent joyeusement leur vie pour Lui. Plus tard Saint Paul dira: “J’exulte de joie au milieu des tribulations...” Enfin, tous les saints qui suivirent, martyrs ou non, eurent à subir de lourdes épreuves; et pourtant ils semblaient toujours heureux. Qu’est donc cette souffrance des saints pour qu’elle les rendent si joyeux?

        5-7-1-Les enfants des rues

Voici que nous découvrons que nous sommes tous, par rapport au Père, des enfants des rues. Mais comment cela a-t-il pu se faire? Voici que nous découvrons que c’est le péché qui nous a mis dans la rue. Voici que nous découvrons avec effroi, que si tous les hommes, par rapport à Dieu, sont des enfants des rues, c’est parce qu’un jour, il y a bien longtemps, l’Ennemi a fait miroiter devant nos yeux, et nous les a fait désirer, les faux attraits des clinquants trompeurs: “Vous serez comme des dieux!” Conséquence: nous ne sommes que des hommes devenus mortels pour avoir cru que nous étions des dieux...

Oui, en écoutant les propos mensongers de l’Ennemi, Adam et Ève se sont mis à la porte du jardin d’Éden, dans la rue... Ils ne pouvaient plus rentrer dans leur Paradis, car, Dieu, momentanément, ne voulait plus d’eux. Dieu voulait qu’ils se débrouillent seuls, puisque c’est cela qu’ils avaient voulu. Ils devraient connaître les misères et les détresses de la rue, ils devraient apprendre ce que c’est que d’être privé d’amour pour enfin désirer l’Amour; ils devraient expérimenter ce que c’est que d’être privé de Dieu, privé du soutien divin. Ils devraient apprendre combien est grande la détresse des hommes quand ils sont loin de Dieu, combien est grande la souffrance des hommes privés de Dieu! C’est la souffrance des pauvres qui n’ont plus d’espoir; c’est le désespoir de ceux qui n’ont plus Dieu. C’est la peur qui envahit les enfants des rues, lesquels se méfient de tout, car ils ont peur de tout...

Quelle épouvante!... Tous les hommes sont des enfants des rues, de pauvres enfants abandonnés dans les rues sataniques de nos civilisations athées et dépravées. Nous sommes tous de pauvres enfants abandonnés: nous cherchons l’Amour, mais nous avons besoin, avant de le rencontrer vraiment, d’être un peu apprivoisés. Seigneur, tous les enfants de nos rues fétides ont besoin d’être apprivoisés pour revenir à Dieu.

Par pitié, Jésus, viens nous apprivoiser, vite, très vite, car nous périssons, dans les rues, sans amour, et sans Toi...

        5-7-2-L’enseignement de Jésus

La Passion de Jésus approche... Les apôtres se sentent bizarres. Depuis le jour des palmes, ils ne comprennent plus Jésus. Oh! bien sûr, les journées se passent à peu près normalement: ils ont suivi Jésus qui a visité plusieurs villages entourant Jérusalem. Jésus a guéri de nombreux malades, Il a remis sur pied de nombreux infirmes et rendu la vue à de nombreux aveugles: encore plus que d’habitude... Les miracles se multipliaient. Et puis son enseignement se faisait plus dense, plus complet, comme s’Il avait voulu, en quelque sorte, résumer toute sa doctrine. Le regard de Jésus rayonnait d’amour; pourtant, il y avait en Lui comme une tristesse indicible, inexplicable, qui troublait les apôtres.

Jésus ne cessait de redire: “N’oubliez pas que Je suis le Bon Berger, et le Bon Berger donne sa vie pour ses brebis. Voyez, Je vous ai aidés, ce matin, et vous avez été étonnés. Ainsi, de même que Je Me suis fait votre Serviteur, aidez-vous mutuellement, et soyez les serviteurs les uns des autres. Vous découvrirez alors le secret du Bonheur.

Oui, heureux serez-vous quand vous vous aimerez, quand vous vous aiderez: alors votre cœur éclatera de joie. Heureux serez-vous quand vous n’hésiterez pas à abandonner momentanément vos brebis en bonne forme, pour apporter votre soutien à l’un d’entre vous qui a besoin de vous pour soigner une bête blessée. Un jour, c’est vous qu’on aidera. Heureux serez-vous si vous suivez tous mes commandements, la paix sera avec vous, car celui qui est bienveillant reçoit de la bienveillance. Heureux serez-vous si vous gardez toujours la foi en Moi, si vous conservez mes paroles dans votre cœur. Heureux êtes-vous, mes amis, car vos cœurs sont purs et ils M’aiment. Heureux serez-vous dans l’amour qui est entre vous: il vous fera souvenir de Moi quand je serai remonté vers le Père, car mon Heure est proche.”

Jésus, se sépare momentanément de ses apôtres: Il veut aller seul rencontrer quelques amis sur le chemin qui va de Jérusalem à Bethléem. Comme il est déjà l’heure de prendre un peu de nourriture, les bergers s’apprêtent à partager leur casse-croûte avec Jésus qui sourit, mais n’accepte qu’un peu de lait: Il doit maintenant rejoindre ceux qui L’attendent chez Lazare. Les bergers sont tristes de voir partir Jésus: ils n’ont pas compris ce qu’Il avait voulu dire tout-à-l’heure, mais, confusément, ils sentent que l’heure est grave, et, en disant au revoir à Jésus, tous essuient des larmes

        5-7-3-La souffrance des saints s’ouvre sur la Béatitude

Les souffrances du monde

Que de martyrs dans notre monde! Que de témoins, que de semences de chrétiens! Que d’âmes simples et pauvres qui ont su seulement mettre la Loi de Dieu-Amour en pratique, en faisant le bien partout où ils passaient, et ceci dans tous les pays du monde. Que de dévouements incompris et tués!

Nous sommes parfois complètement écrasés par les souffrances que les hommes se font à eux-mêmes. Comment faire comprendre, même à nos proches, que la Loi de Dieu est bonne? Pourquoi des personnes qui se sont mises hors de la Loi, se révoltent-elles contre Dieu dès lors qu’elles s’aperçoivent que leurs péchés ne les rendent pas heureuses? C’est la révolte, c’est la haine... Et l’on accuse l’Église de Jésus-Christ! On accuse le pape, on accuse les chrétiens, etc... 

Que de vrais chrétiens se retrouvent à Gethsémani quand ils contemplent notre pauvre monde. Nos familles nous désolent... Souvent, quand nous sommes avec nos proches, nous nous sentons constamment en porte-à faux. Et nous nous taisons. Que faire d’autre? Nous prions Jésus, nous Le contemplons priant le Père lorsque Il expérimentait nos douleurs d’hommes qui n’avaient pas cru Dieu, qui n’avaient pas fait confiance au Père. 

Prière

Jésus, fais que tous les hommes T’aiment, que tous les hommes découvrent ta Loi d’amour. Fais, Seigneur, que tous les hommes comprennent que leur seule humanité dévoyée ne peut pas les rendre heureux. Que le plaisir passager n’a jamais rendu personne heureux, et qu’au contraire il laisse toujours un goût amer, un goût qui ne pourra jamais disparaître sur la terre. Un goût qui ne pourra disparaître que dans ta Miséricorde.

Oh! ta Miséricorde, Jésus! Mais comment parler de ta miséricorde à des gens qui ne veulent rien entendre tellement ils sont sûrs d’avoir raison, et qui estiment que Dieu, s’il existe, ne comprend vraiment rien!... Oh! Fais Seigneur, que les hommes voient Dieu et son Amour et sa Miséricorde!

Voir Dieu

Que signifie, pour nous, cette expression: “voir” Dieu.

Nous avons déjà essayé de nous représenter un cœur d’homme. Le cœur spirituel de chacun d’entre nous, c’est comme une grande salle ayant deux ouvertures. L’une des fenêtres, celle ouvrant sur la lumière de Dieu peut être soigneusement fermée et obscurcie par d’épaisses tentures, les tentures du péché. Mais l’autre fenêtre, celle qui donne sur le monde du mal, est largement ouverte, ouverte sur le monde du malheur, de la haine et de ses puanteurs. À des degrés divers, cela correspond à peu près à la situation des hommes qui vivent sur la terre: selon que ces deux fenêtres du cœur spirituel sont plus ou moins ouvertes, – ou fermées – l’homme est plus ou moins proche de Dieu.

Alors, la sainteté? La sainteté c’est d’abord la fermeture complète de la fenêtre ouvrant sur le monde qui refuse Dieu et l’amour, le monde de Satan et du péché. Quand cela est fait, voici que les tenture qui calfeutraient l’autre fenêtre tombent une à une. Peu à peu la lumière entre dans le cœur et dévoile de multiples imperfections, des endroits cachés qu’il faut nettoyer, des encombrements inutiles dont il faut se défaire, etc... La Lumière de Dieu entre de plus en plus, la propreté s’installe dans le cœur, mais Dieu, où est-Il?

Où Dieu est-Il? Mais Dieu est là, tout près, tout proche, juste derrière le voile qui n’a pas encore été retiré? Ce voile n’empêche pas la Lumière d’entrer, mais il brouille la vue... La sainteté, sur la terre, c’est cela.

La sainteté, c’est comme une salle parfaitement propre, une salle dans laquelle la Lumière de Dieu peut pénétrer à flots. Plus rien ne la gêne. Mais il reste un léger petit voile, un voile très ténu, presque imperceptible qui pourtant brouille la vue; et, sur terre, on ne peut pas l’enlever, car derrière, c’est l’au-delà. Même dans les cœurs les plus saints, le voile doit demeurer tant que l’homme reste vivant sur la terre. Cependant la foi lui dit que bientôt le voile s’envolera et il verra Dieu. Aujourd’hui, le saint comprend seulement qu’il est en Dieu, baigné dans l’Amour. La mort d’un saint, c’est tout simplement l’envol du dernier voile, la découverte sensible de l’au-delà, et la plongée dans l’Amour. 

        5-7-4-La plongée dans l’Amour

Dieu, Amour, Trinité, Feu...

Imaginons une sphère, une sphère infinie, mais une sphère de feu. Ce feu mystérieux “emplit” l’infini qu’est Dieu. Dieu nous a révélé qu’Il est UN, et pourtant Il paraît comme dédoublé: un même feu, de mêmes flammes, une même unité. Un seul Être, un seul Feu, et pourtant la première sphère de feu semble en engendrer une autre identique qui ne fait qu’un avec elle. L’Amour brûlant étreint les deux sphères, un feu d’amour incandescent  emplit la sphère double et l’entraîne dans le  mouvement éternel d’une spirale sans fin.

Que ces choses sont difficiles à exprimer! Un  seul Feu, un seul Amour, un seul Dieu, mais trois personnes indissociablement liées dans et par l’Amour éternel du Feu divin. Dieu EST. Il est éternellement Père, UN avec le Fils-Verbe de Dieu dans le Feu de l’amour. Et Jésus brûle de ce Feu avec le Père, dans ce même Feu qui est leur Esprit unique...

L’Amour crée

E t nous, les hommes? Nous aussi sommes amour car l’Amour nous crée sans cesse: nous sommes amour pour répondre à l’Amour. Malheureusement il y a eu un accident de parcours parce qu’un ange a refusé l’Amour dans lequel il baignait pourtant. Nous savons que nous sommes dans l’Amour que nous aimons, et nous avons mal, et même très mal quand nous constatons que “l’Amour n’est pas aimé...” Alors notre cœur pleure avec le Cœur de Jésus sur les blessures de son Corps, sur les blessures de son Cœur. Nous voulons dans ces moments de grande intimité avec Dieu nous unir à Lui autant que cela puisse être donné aux pauvres êtres que nous sommes; mais nous nous sentons tellement misérables, tellement pécheurs aussi!... Bonheur intense des saints pendant ces moments d’intimité avec Dieu, et douleur tout aussi intense quand l’Amour leur partage sa douleur de n’être pas aimé.

En résumé, qu’est-ce que la sainteté?

La sainteté, c’est d’abord avoir été purifié de toutes ses fautes, de tous ses péchés. Puis, c’est accepter notre misère, notre totale dépendance vis-à-vis de Dieu, et, aussi, mais on y pense moins, vis-à-vis de tous nos frères et sœurs... La sainteté, c’est s’accepter, humblement, c’est connaître le néant que nous sommes, néant qui est pourtant aimé par Dieu, et de quel Amour! Alors, la sainteté peut se construire en laissant Dieu faire, en laissant nos cœurs s’ouvrir à l’amour, avec  générosité et abandon. Mystère de l’Amour...

Mais il y a plus: plus nous ouvrons nos cœurs à l’Amour, plus notre désir de Dieu devient irrépressible, plus notre union avec les Cœurs de Jésus et de Marie devient étroite, plus notre volonté s’unit à celle du Père et à la Passion du Christ, de Gethsémani à la Croix... Et un jour nous découvrons que la Trinité sainte, c’est l’Amour, l’Amour qui s’aime et qui nous crée, l’Amour dans lequel nous sommes constamment baignés, l’Amour qui est Vie et qui nous donne la vie. Un jour, le jour que Dieu a choisi de toute éternité pour chacun de nous, nous découvrirons la Trinité... car les portes du Jardin du Cœur de Dieu se seront ouvertes et nous pourrons entrer...

Le Purgatoire

Notre réflexion sur la souffrance dans la sainteté aurait pu s’arrêter là, mais il est impossible maintenant de ne pas penser au long tunnel que ceux qui sont revenus de la mort disent avoir suivi pour aller vers la lumière. Ils étaient dans l’amour, ils sentaient l’amour, mais ils ont tous été renvoyés sur terre avant d’avoir pu pénétrer dans la lumière. Est-ce cela le purgatoire? Aller vers Dieu, mais en marchant dans les ténèbres, jusqu’à la totale purification de sa vie que, l’espace de quelques fractions de seconde, les mourants revoient pour se juger eux-mêmes, demander pardon, et si possible, réparer.

Refuser l’amour, refuser la lumière même quand elle est là, à sa portée,  c’est l’enfer, ou quelque chose comme ça. Mais comment peut-on refuser la lumière de l’Amour?

Prière pour demander la sainteté

Seigneur, nous avons tant de choses à Vous demander,
tant de choses qui emplissent nos cœurs,
qui font pleurer vos saints,
tous vos saints qui attendent
la venue de votre Règne,
votre Règne d’amour...

     

Seigneur, tous vos amis Vous attendent:
Ils n’en peuvent plus de vivre dans ce monde sans Dieu.
Ils n’en peuvent plus de voir vos enfants se perdre.
Ils n’en peuvent plus de voir se mettre en place des lois
qui, il y a seulement quelques années
auraient fait rougir même les plus libertins.
Seigneur, hâtez-Vous de revenir!
Nous Vous attendons.
Seigneur, cela nous Vous le demandons.

 

Seigneur, regardez comme votre Règne
est loin d’être établi sur notre terre!
Aujourd’hui, il semble que le mal triomphe.
Seigneur, cessez de Vous cacher,
venez régner chez Vous, chez nous.
Hâtez-Vous, hâtez-Vous!
Oh! oui, Seigneur, cela nous Vous le demandons.

 

Seigneur regardez nos amis, nos familles,
tout ceux que nous aimons
ou que nous aimerions si nous les connaissions.
Seigneur, regardez vos petits enfants: ils ne savent plus prier
parce qu’ils n’ont pas de temps pour Vous.
Parce que plus personne ne leur apprend à se tourner vers Vous.
Seigneur, apprenez-nous à prier!
Seigneur, nous Vous le demandons.

 

Seigneur, Vous nous avez saisis de votre Amour.
Mais nous ne sommes toujours que de pauvres êtres fragiles,
De pauvres êtres de chair et de sang,
De pauvres êtres sensibles et faillibles,
Pour qui la souffrance est toujours difficile.
Jésus, aidez-nous à faire votre volonté
Oh! oui, Seigneur, cela nous Vous le demandons.

 

Jésus mêlez nos fontaines de joie à la vôtre,
Fondez nos volontés dans la vôtre,
afin que nous disparaissions en Vous,
dans votre amour, pour aimer davantage nos frères.
Oh! oui, Seigneur, cela nous Vous le demandons.

 

Avec Vous et en Vous, nous pourrons, ô Seigneur,
aller jusqu’au bout du monde.
Car le travail, c’est Vous qui le ferez.
Nos croix, c’est Vous qui les porterez.
Nos souffrances, c’est Vous qui les subirez.
Notre crucifixion, ce sera la vôtre.
Et nos cœurs, réfugiés dans le vôtre,
marcheront avec Vous,
et comprendront enfin l’Amour qui est en Vous.
Cela, oui Jésus, nous Vous le demandons.

 

Et puis Seigneur apprenez-nous l’Amour!
Apprenez-nous à vous aimez plus que tout,
sans mesure,
À Vous aimer au-delà de tout
À Vous aimer à la folie,
À Vous aimer à en mourir,
À n’avoir d’autre désir que celui de Vous aimer
et de Vous faire aimer.
À ne plus jamais rien Vous refuser...
Oh! oui, Seigneur, cela nous Vous le demandons.

 

Alors Seigneur, la sainteté des saints,
des saints si douloureux à cause de votre souffrance d’Amour,
alors la sainteté des saints sera béatitude,
béatitude d’amour.
 

   

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