C’est Jésus qui
m’a transformé. Sans une rencontre avec lui, je
fréquenterais encore et sûrement les loges maçonniques. Je
n’ai cependant aucune animosité envers les francs-maçons, ni
de critique à formuler contre leurs engagements. Si je me
place du point de vue chrétien, je pense seulement qu’ils
perdent leur temps et leur énergie. Par contre – et je m’en
excuse auprès d’eux – je critique la philosophie maçonnique,
même si je l’ai autrefois portée aux nues.
Je
suis très honoré d’être invité de nouveau par les Semeurs
d’Espérance. Je commence-rai en rappelant brièvement à quel
titre je me permets de m’exprimer sur une organisation
bientôt tricentenaire. Ancien chirurgien uro-logue et
gynécologue, j’ai, en effet, été mem-bre de la
Franc-maçonnerie (FM) du Grand Orient de France (GODF)
pendant une quin-zaine d’années, officier de loge, vénérable
de loge (i.e. président), délégué au convent (i.e. député à
l’assemblée générale annuelle des loges). J’ai été initié
jusqu’au dix-huitième grade, qu’on appelle chevalier
rose-croix, du rite écossais ancien. Ayant quitté la
chirurgie pour l’administration de la Sécurité Sociale, j’ai
été membre de la Fraternelle
des hauts fonctionnaires. J’ai malheureusement été un
pionnier de la contraception et de l’avorte-ment,
pudiquement appelé IVG (interrup-tion volontaire de
grossesse), dont l’euphé-misme cache toute l’horreur du
geste.
À cinquante
ans, j’ai conduit mon épouse gravement malade aux piscines
de Lourdes, espérant un choc psychologique ou
cosmo-tellurique. Contraint par le froid, je suis monté à la
crypte où j’ai écouté une messe pour la première fois de ma
vie. J’ai été converti en quelques instants après avoir
entendu cette parole de Dieu : « Demandez et vous
recevrez, frappez et l’on vous ouvrira, cherchez et vous
trouverez » ainsi qu’une locution intérieure m’amenant à
faire l’offrande de moi-même par la demande immédiate du
baptême.
La
franc-maçonnerie : quelle doctrine ?
Je ne suis ni
philosophe ni théologien, je ne suis qu’un témoin. Je ne
connais pas de doctrine de la FM comme il y a un Credo
chrétien. Il existe cependant des constitutions fondatrices,
des enseignements, un symbolisme et des initiations
correspondant à chacun des grades, ce qui permet de se faire
une idée de la philosophie maçonnique.
Les
Constitutions publiées en 1723 par le pasteur Anderson,
disciple de Newton, et membre de la Royal Society,
traduisent l’héritage de rigueur professionnelle des maçons
opératifs, bâtisseurs des cathédrales, tout en réduisant
leur héritage spirituel chrétien en cette phrase lapidaire :
« En ce qui concerne Dieu et la religion, les hommes se
soumettront à cette religion que tous les hommes acceptent…
laissant à chacun ses propres opinions… quelles que soient
les dénominations et les confessions qui aident à les
distinguer ». Notons que ce texte d’une vingtaine de
pages, écrit par deux pasteurs ne cite Dieu qu’une seule
fois, et jamais Jésus-Christ ni aucun dogme du
christianisme, que contestait Newton, admirateur, dans un
étonnant grand écart de la raison triomphante des Lumières
et les pseudo-prophéties de Nostradamus.
Dans ces
Constitutions, la maçonnerie spéculative ou intellectuelle
se place déjà comme « Centre de l'Union » avec la prétention
de fédérer toutes les religions, ce qui tient de l'utopie
alors que l'on n'était pas loin de l'abolition de l'Édit de
Nantes et de la fin des guerres de religion. Rappelons qu'en
France la maçonnerie apparaît dès 1725, notamment avec
Montesquieu, et que ses premiers membres sont des nobles,
des grands bourgeois, mais aussi des ecclésiastiques de
tendance gallicane, c'est-à-dire opposés à la prééminence de
l'Évêque de Rome sur la chrétienté. Ceci explique que la
première condamnation de la FM par le Pape Clément XII, en
1738, ne fut pas transcrite par le parlement français, et
donc jamais appliquée. Cela permit longtemps aux
francs-maçons de dire qu’ils n’avaient pas été condamnés par
la papauté.
Le Manuel de
l'Apprenti donne cette définition de la
franc-maçonnerie : « Institution essentiellement
philanthropique, philosophique et progressive, elle a pour
objet la recherche de la vérité, l'étude de la morale et la
pratique de la solidarité : elle travaille à l'amélioration
matérielle et morale, au perfectionnement intellectuel et
social de l'humanité. Elle a pour principe la tolérance
mutuelle, le respect des autres et de soi-même, la liberté
absolue de conscience. Considérant les conceptions
métaphysiques comme étant du domaine exclusif de
l'appréciation individuelle de ses membres, elle refuse
toute affirmation dogmatique. Elle a pour devise : Liberté,
Égalité, Fraternité. La franc-maçonnerie a pour devoir
d'étendre à tous les membres de l'humanité les liens
fraternels qui unissent les francs-maçons sur toute la
surface de la terre. Elle recommande à ses adeptes la
propagande par l'exemple, la parole et les écrits, sous
réserve du secret maçonnique. Le franc-maçon a pour devoir,
en toute circonstance, d'aider, d'éclairer, de protéger son
frère, même au péril de sa vie et de le défendre contre
l'injustice. La franc-maçonnerie considère le travail comme
un des devoirs essentiels de l'homme. Elle honore de manière
égale le travail manuel et le travail intellectuel. La
souveraineté maçonnique appartient à l'universalité des
francs-maçons actifs faisant partie Les Semeurs d’Espérance
de la Fédération du Grand Orient de France. Cette
souveraineté s'exerce par le suffrage universel ».
Ces
déclarations séduisantes méritent quelques bémols de la part
de l'initié que j'ai été. La tolérance et la liberté de
conscience conduisent la recherche de la vérité à une quête
ininterrompue qui ne peut jamais atteindre la Vérité avec un
grand V. Le rejet des dogmes conduit à considérer toutes les
religions comme équivalentes et à nier toute référence à la
Révélation divine. L'aide inconditionnelle due au frère, et
ceci par un serment prononcé pendant la première initiation,
peut ouvrir la porte à l'affairisme, aux compromissions et à
la corruption. Alain Bauer
met en cause le secret maçonnique comme facteur de ces
dérives. L'universalisme maçonnique peut conduire à négliger
les liens nationaux. La devise elle-même n'a pas le sens
qu'on serait en droit d'en attendre : la liberté maçonnique
est un droit que l'homme s'attribue et ne reçoit de
personne, surtout pas de Dieu. Avant tout, elle a des visées
hédonistes que des lois évolutives doivent favoriser.
L'égalité affichée des maçons n'existe pas, puisque la
maçonnerie distingue entre profanes et initiés, et entre un
grand nombre de grades parfaitement étanches. La fraternité
maçonnique ne s'exerce pas de la même façon vis-à-vis d'un
frère et vis-à-vis d'un profane. Il y a peu d’œuvres
caritatives maçonniques en regard des innombrables œuvres
caritatives chrétiennes.
Le symbolisme
fait partie inhérente de la culture maçonnique. Cependant,
pour certains symboles, comme l'équerre, le compas, la règle
et le tablier, il ne s'agit que d'un rappel des outils des
maçons opératifs et de leur rigueur professionnelle. Leurs
secrets n’étaient que de simples secrets de techniques de
fabrication. D'autres symboles méritent plus d'attention,
comme le triangle ou delta lumineux avec un œil en son
centre, qui surplombe le bureau du Vénérable à l'orient de
la loge. Celui-ci évoque pour les maçons le principe d'ordre
universel, la loi d'équilibre, la série
thèse-antithèse-synthèse qui gouverne toute la pensée
maçonnique et imprègne sa méthode de travail. D'autres enfin
sont moins connus mais structurent aussi la pensée
maçonnique, tel que le serpent Ourobouros, lové sur lui-même
en cercle, et qui représente un temps circulaire, l'éternel
retour, rappelant les cycles des religions de l'Inde. À son
sujet, Oswald Wirth,
grand initié et initiateur, écrivait dans le Livre du
compagnon : « Le Serpent inspirateur de
désobéissance, d'insubordination et de révolte, fut maudit
par les anciens théocrates, alors qu'il était en honneur
parmi les initié ».
Il convient
bien sûr de faire une place aux initiations qui ponctuent la
vie d'un maçon et influent sur sa mentalité. Je ne peux
décrire ici, car ce serait trop long, les initiations que
j'ai vécues, mais je l'ai fait dans mon dernier et septième
ouvrage, J'étais franc-maçon.
La première est la plus spectaculaire. Au sein de la loge
bleue, ou loge de Saint-Jean, elle comporte des épreuves
destinées à tester la sincérité et la fermeté des intentions
du candidat : épreuve de la terre, avec le cabinet de
réflexion, puis les yeux bandés, épreuve du feu, épreuve de
l'eau, épreuve de l'air. On voit d’emblée la référence aux
éléments naturels, comme dans les initiations des
civilisations préchrétiennes. On termine par le breuvage
d'amertume, avec le serment d'observer le secret maçonnique
et d'aider ses frères, même au péril de sa vie, avant de
recevoir la Lumière avec un grand L, une sorte d’éclairage
sur soi qui n’est ni la lumière des saints qui éclaire, ni,
a fortiori, celle de la Transfiguration. De Dieu, il n'est
question, dans certains rites, que sous le nom de Grand
Architecte de l'univers, un dieu abstrait et impersonnel qui
n’intervient pas dans nos vies, qui ne figure d'ailleurs pas
dans les Constitutions de 1723. Les francs-maçons ne
reconnaissent ni Révélation ni théophanies.
Pour
l'initiation au troisième grade ou Maître, se joue une
scène mythique autour du personnage fondateur, Hiram,
l'architecte du Temple de Salomon. Celui-ci est bien cité
dans la Bible, mais la maçonnerie a greffé sur ce personnage
peu connu un mythe selon lequel Hiram aurait été assassiné
par trois mauvais compagnons qui voulaient lui extorquer les
secrets de la construction du Temple.
Au dix-huitième
grade, chevalier Rose-Croix, l'initiation ou Cène a lieu le
soir du Jeudi Saint, et comporte entre autres le partage du
pain et du vin autour d'une table ronde ou ovale, entre les
initiés et l'impétrant. Les symboles essentiels sont le
pélican qui se sacrifie pour ses petits, figuration de la
pierre philosophale (mais aussi de Jésus lui-même dans la
statuaire chrétienne ancienne des maçons opératifs, bien
entendu) et la rose sur la croix (croix de Saint-André),
symbole de la connaissance fleurissant et s'épanouissant en
beauté, comme la matière s'anime et s'organise
harmonieusement après qu'elle a été fécondée par l'Esprit.
La devise est : « Foi, Espérance et Charité », ce qui
surprend, mais il s'agit de la foi en l'homme, de
l'espérance en une humanité meilleure. Quant à la Charité,
si elle s'annonce universelle, dans la pratique elle
s'applique en priorité entre maçons. Ce dix-huitième grade
est donc bien une parodie de l'eucharistie.
La maçonnerie
est un humanisme sans Dieu, la cité terrestre de saint
Augustin : « l'Amour de soi porté jusqu'au mépris de Dieu ».
Quels sont les
dangers de la franc-maçonnerie ?
Sur le plan
philosophique, la maçonnerie a contribué, avec les
philosophes des Lumières, à supprimer toute référence à la
Révélation divine et au Salut. L'homme n’est plus une
créature de Dieu, mais un simple animal. C’est ainsi qu’on
observe le paradoxe d'une directive européenne qui interdit
l'expérimentation sur les grands singes, alors que de
nombreux pays européens autorisent l'expérimentation sur
l'embryon humain, attitude soutenue en France par Marc
Peschanski
et même Axel Kahn.
Par ailleurs, la philosophie humaniste maçonnique, par ses
rituels et ses symboles, met un terme au « temps fléché »,
qui va de la création à la parousie, et rétablit le « temps
circulaire » des civilisations préchrétiennes, comme les
civilisations grecque, inca ou hindoue, fondées sur des
mythes et non sur la Vérité qu'est Jésus lui-même. Elle
détruit ainsi le paradigme, la représentation du Cosmos, qui
a prévalu pendant deux millénaires, depuis Abraham jusqu'aux
Lumières et la Révolution française.
Sur le plan
religieux, la maçonnerie a introduit et soutient encore le
relativisme : pour elle, toutes les religions se valent.
Certes, l'œcuménisme est souhaité par le Seigneur :
« Qu'ils soient un comme nous sommes un » (le Père et
moi). Le dialogue interreligieux est souhaitable en vue de
la paix, mais les échanges entre maçons de religions
différentes conduisent plutôt au syncrétisme, dont les
ordres initiatiques et la Gnose sont friands, ce qui mène à
l'affadissement du sel de la terre. Comme l'a écrit
Jean-Claude Guillebaud : « Ce n'est pas en relativisant
ses croyances qu'on sera mieux écouté par l'autre ».
Lorsqu’on veut instaurer un dialogue, il faut être soi-même.
Les obédiences spiritualistes, telle que la Grande Loge
Nationale Française (GLNF), aspirent toujours à être le
« centre de l'Union » fédérant toutes les religions.
Ce relativisme
religieux conduit au relativisme moral, comme l'a écrit
Henri Caillavet, ancien président de la Fraternelle
parlementaire, et ardent promoteur de l'euthanasie : « Il
n'y a pas de morale à soubassement divin ; la morale étant
essentiellement contingente, elle évolue, elle n'est pas
transcendantale ». C'est la porte ouverte à la morale de
consensus, qui rend légal sinon moral tout acte qui
recueille l'assentiment d'une grande partie de l'opinion
publique, bien préparée par les lobbies influents.
« C'est dans nos loges que s'élabore la morale universelle
de demain » assurait dans les années soixante-dix
Richard Dupuy, ancien Grand Maître de la Grande Loge de
France (GLDF). Et de fait, si l’on se réfère au livre du
Docteur Pierre Simon De la vie avant toute chose paru
en 1979, dont le titre apparaît curieusement étrange par
rapport au contenu, on constate que la prédiction de Richard
Dupuy est en passe de devenir effective. Cet ouvrage a été
retiré de la vente sur l’ordre des autorités maçonniques
parce qu’il dévoilait probablement trop de choses. Pierre
Simon était gynécologue, cofondateur du Planning Familial en
France, plusieurs fois Grand Maître de la GLDF, et
conseiller de Madame Simone Veil pour l'élaboration de la
loi sur l'IVG. Voici les propos qu’il tient dans son
ouvrage, qui montrent bien vers quelle morale nous nous
orientons, et qui étonnent de la part d’un médecin
gynécologue obstétricien : « La polémique autour de la
loi Veil, c'est le choc de deux mondes... Les solutions que
nous fournit la morale traditionnelle ne peuvent plus nous
contenter. Elles reposent sur une sacralisation du principe
de vie dont l'essence est superstitieuse et la démarche
fétichiste... La contraception libératoire a fait tomber le
mur des fatalités traditionnelles. Sa disparition ouvre le
champ libre où il va falloir installer la nouvelle morale...
Nous découvrons ainsi que la nature, la vie, sont de plus en
plus une production humaine... La vie perd le caractère
d'absolu qu'elle avait dans la Genèse. Le bonheur sera sans
Marx et sans Jésus. Le mariage deviendra une communauté
sociale. Son problème : ne pas empiéter sur la vie sexuelle.
Au géniteur succédera l'amant… La sexualité sera dissociée
de la procréation, et la procréation de la paternité. C'est
tout le concept de famille qui est en train de basculer
ici ». Ce livre est véritablement prophétique, bien que
je n'aie pas connu de prophètes dans les loges ! Mais la
maçonnerie, en France, s'est appliquée à préparer l'opinion
et les assemblées législatives aux lois favorisant le
libéralisme moral, l'hédonisme : divorce sans faute,
contraception, avortement, PACS, manipulations embryonnaires
humaines et bientôt la dépénalisation des drogues dites
douces, l'euthanasie, le suicide assisté.
L'influence de
la maçonnerie dans la société française a aussi des
conséquences économiques. En effet, par l'intermédiaire des
Fraternelles, mais aussi par les contacts directs entre
frères maçons à tous les échelons de la société, des marchés
sont attribués aux dépens de la qualité des travaux ou des
prestations envisagés. La Fraternelle du Bâtiment et des
Travaux Publics est un lieu où des marchés portant sur des
millions, voire des milliards d'euros, peuvent être
attribués par préférence à certains frères, promoteurs ou
entrepreneurs. Ces faits ne sont pas toujours impunis. C'est
ainsi que l'ancien maire de Cannes, Michel Mouillot,
franc-maçon de la GLNF a été condamné en 2005 à six ans de
prison pour corruption, prise illégales d'intérêts, abus de
biens sociaux, faux et usage de faux, et emplois fictifs.
Lors du détournement de fonds chez Elf-Aquitaine, dans
l’affaire des frégates de Taïwan, tous les protagonistes,
Alfred Sirven, Loïc Le Floch-Prigent, Roland Dumas, sont
francs-maçons. Tous ces personnages ont fait de la prison,
sauf Dumas.
Il y a aussi
des conséquences sociales, certains maçons devant leur
promotion dans telle ou telle administration à leur
appartenance à une loge ou à une Fraternelle aux dépens d'un
profane : j'ai constaté ce processus dans la Fraternelle des
Hauts Fonctionnaires où je rencontrais des préfets, des
directeurs d'administration et des chefs de cabinet de
ministres.
Sur le plan
juridique, la maçonnerie peut perturber le fonctionnement
normal de la justice. Un certain nombre de magistrats
appartenant à la maçonnerie n'ont pas la même attitude
vis-à-vis d'un prévenu selon qu'il est profane ou initié. Je
raconte dans mon dernier livre comment, lors d'un procès en
cours d'appel, j'ai pu, chose parfaitement interdite,
rencontrer à son domicile le Président de la Chambre qui
jugeait mon affaire, membre comme moi du GODF. On connaît
les difficultés rencontrées à Nice par le procureur
Montgolfier face au juge d'instruction Renard et maçon de la
GLNF, qui gardait sous le coude des affaires qui auraient pu
tourner mal pour certains de ses frères. L’honnêteté et le
courage du procureur lui ont permis d'obtenir gain de cause,
après bien des difficultés.
Il y a aussi
des conséquences politiques. En France, la démocratie ne
fonctionne pas trop mal. Mais savez-vous, lorsque vous
élisez un député, s’il est ou non franc-maçon ? Car
lorsqu’il s’agit de voter une loi sociétale (bioéthique,
divorce, PACS etc.) les maçons se regroupent tacitement pour
voter dans le même sens, quelle que soit leur appartenance
politique. Par contre, ils se désolidarisent volontiers à
propos des lois sociales (droits des travailleurs etc.) Les
électeurs sont donc trompés.
Quels motifs
d'espérance ?
Mes propos
pourraient vous décourager, mais il y a de nombreux motifs
d'espérance. Tout d'abord, les maçons sont moins nombreux
que l'on ne peut croire : 165.000 environ en France, certes
souvent à des postes-clés, soit 0, 2% de la population,
selon le dernier « marronnier » de l'Express. Mais il y a
sûrement un plus grand nombre de catholiques déterminés dans
la génération du Bienheureux Jean-Paul Il, qui auront le
courage de proclamer leur foi et de changer les mentalités
et le consensus.
En second lieu,
il suffit de lire le livre de l'ancien Grand Maître du GODF,
Alain Bauer, Le crépuscule des frères, publié en août 2005 à
la Table Ronde pour apprendre que la maçonnerie française
ne produit plus, depuis longtemps, de travaux intellectuels
dignes de ce nom et susceptibles de faire évoluer notre
société. Il renouvelle d'ailleurs ces reproches dans un
article du Monde du 5 septembre 2005 : « Pourquoi j'ai
démissionné du Grand Orient » considérant qu’il valait mieux
faire autre chose. Mais je me demande s’il fait vraiment
autre chose puisqu’on le voit à la télévision chaque fois
qu’on y aborde le sujet de la franc-maçonnerie. Dans son
livre, il fait remarquer que la franc-maçonnerie américaine
s’est effondrée, passant de six à deux millions d’adeptes,
ce dernier chiffre étant atteint grâce à l’augmentation de
la durée de la vie due aux progrès des soins palliatifs.
Enfin, nous
savons que Christ est vainqueur du monde, et Marthe Robin,
le 10 février 1936, a déclaré au Père Finet, lors de leur
première rencontre : « Parmi les erreurs qui allaient
sombrer, il y aura le communisme, le laïcisme et la
franc-maçonnerie ». Prions pour que se réalise cette
prophétie.
Dr. Maurice
Caillet
SUITE
Vendredi 6 mai
2011, Église Saint-Gervais (Paris)
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(Avec
l’autorisation de l’Auteur)
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