LA FRANC-MAÇONNERIE
QUELLE DOCTRINE ? QUELS DANGERS ?


Par le Dr. Maurice Caillet

C’est Jésus qui m’a transformé. Sans une rencontre  avec lui, je fréquenterais encore et sûrement les loges maçonniques. Je n’ai cependant aucune animosité envers les francs-maçons, ni de critique à formuler contre leurs engagements. Si je me place du point de vue chrétien, je pense seulement qu’ils perdent leur temps et leur énergie. Par contre – et je m’en excuse auprès d’eux – je critique la philosophie maçonnique, même si je l’ai autrefois portée aux nues.

Je suis très honoré d’être invité de nouveau par les Semeurs d’Espérance. Je commence-rai en rappelant brièvement à quel titre je me permets de m’exprimer sur une organisation bientôt tricentenaire. Ancien chirurgien uro-logue et gynécologue, j’ai, en effet, été mem-bre de la Franc-maçonnerie (FM) du Grand Orient de France (GODF) pendant une quin-zaine d’années, officier de loge, vénérable de loge (i.e. président), délégué au convent (i.e. député à l’assemblée générale annuelle des loges). J’ai été initié jusqu’au dix-huitième grade, qu’on appelle chevalier rose-croix, du rite écossais ancien. Ayant quitté la chirurgie pour l’administration de la Sécurité Sociale, j’ai été membre de la Fraternelle[1] des hauts fonctionnaires. J’ai malheureusement été un pionnier de la contraception et de l’avorte-ment, pudiquement appelé IVG (interrup-tion volontaire de grossesse), dont l’euphé-misme cache toute l’horreur du geste.

À cinquante ans, j’ai conduit mon épouse gravement  malade aux piscines de Lourdes, espérant un choc psychologique ou cosmo-tellurique. Contraint par le froid, je suis monté à la crypte où j’ai écouté une messe pour la première fois de ma vie. J’ai été converti en quelques instants après avoir entendu cette parole de Dieu : « Demandez et vous recevrez, frappez et l’on vous ouvrira, cherchez et vous trouverez » ainsi qu’une locution intérieure m’amenant à faire l’offrande de moi-même par la demande immédiate du baptême.

La franc-maçonnerie : quelle doctrine ?

Je ne suis ni philosophe ni théologien, je ne suis qu’un témoin. Je ne connais pas de doctrine de la FM comme il y a un Credo chrétien. Il existe cependant des constitutions fondatrices, des enseignements, un symbolisme et des initiations correspondant à chacun des grades, ce qui permet de se faire une idée de la philosophie maçonnique.

Les Constitutions publiées en 1723 par le pasteur Anderson, disciple de Newton, et membre de la Royal Society, traduisent l’héritage de rigueur professionnelle des maçons opératifs, bâtisseurs des cathédrales, tout en réduisant leur héritage spirituel chrétien en cette phrase lapidaire : « En ce qui concerne Dieu et la religion, les hommes se soumettront à cette religion que tous les hommes acceptent… laissant à chacun ses propres opinions… quelles que soient les dénominations et les confessions qui aident à les distinguer ». Notons que ce texte d’une vingtaine de pages, écrit par deux pasteurs ne cite Dieu qu’une seule fois, et jamais Jésus-Christ ni aucun dogme du christianisme, que contestait Newton, admirateur, dans un étonnant grand écart de la raison triomphante des Lumières et les pseudo-prophéties de Nostradamus.

Dans ces Constitutions, la maçonnerie spéculative ou intellectuelle se place déjà comme « Centre de l'Union » avec la prétention de fédérer toutes les religions, ce qui tient de l'utopie alors que l'on n'était pas loin de l'abolition de l'Édit de Nantes et de la fin des guerres de religion. Rappelons qu'en France la maçonnerie apparaît dès 1725, notamment avec Montesquieu, et que ses premiers membres sont des nobles, des grands bourgeois, mais aussi des ecclésiastiques de tendance gallicane, c'est-à-dire opposés à la prééminence de l'Évêque de Rome sur la chrétienté. Ceci explique que la première condamnation de la FM par le Pape Clément XII, en 1738, ne fut pas transcrite par le  parlement français, et donc jamais appliquée. Cela permit longtemps aux francs-maçons de dire qu’ils n’avaient pas été condamnés par la papauté.

Le Manuel de l'Apprenti donne cette définition de la franc-maçonnerie : « Institution essentiellement philanthropique, philosophique et progressive, elle a pour objet la recherche de la vérité, l'étude de la morale et la pratique de la solidarité : elle travaille à l'amélioration matérielle et morale, au perfectionnement intellectuel et social de l'humanité. Elle a pour principe la tolérance mutuelle, le respect des autres et de soi-même, la liberté absolue de conscience. Considérant les conceptions métaphysiques comme étant du domaine exclusif de l'appréciation individuelle de ses membres, elle refuse toute affirmation dogmatique. Elle a pour devise : Liberté, Égalité, Fraternité. La franc-maçonnerie a pour devoir d'étendre à tous les membres de l'humanité les liens fraternels qui  unissent les francs-maçons sur toute la surface de la terre. Elle recommande à ses adeptes la propagande par l'exemple, la parole et les écrits, sous réserve du secret maçonnique. Le franc-maçon a pour devoir, en toute circonstance, d'aider, d'éclairer, de protéger son  frère, même au péril de sa vie et de le défendre contre l'injustice. La franc-maçonnerie considère le travail comme un des devoirs essentiels de l'homme. Elle honore de manière égale le travail manuel et le travail intellectuel. La souveraineté maçonnique appartient à l'universalité des francs-maçons actifs faisant partie Les Semeurs d’Espérance de la Fédération du Grand Orient de France. Cette souveraineté s'exerce par le suffrage universel ».

Ces déclarations séduisantes méritent quelques bémols de la part de l'initié que j'ai été. La tolérance et la liberté de conscience conduisent la recherche de la vérité à une quête ininterrompue qui ne peut jamais atteindre la Vérité avec un grand V. Le rejet des dogmes conduit à considérer toutes les religions comme équivalentes et à nier toute référence à la Révélation divine. L'aide inconditionnelle due au frère, et ceci par un serment prononcé pendant la première initiation, peut ouvrir la porte à l'affairisme, aux compromissions et à la corruption. Alain Bauer[2] met en cause le secret maçonnique comme facteur de ces dérives. L'universalisme maçonnique peut conduire à négliger les liens nationaux. La devise elle-même n'a pas le sens qu'on serait en droit d'en attendre : la liberté maçonnique est un droit que l'homme s'attribue et ne reçoit de personne, surtout pas de Dieu. Avant tout, elle a des visées hédonistes que des lois évolutives doivent favoriser. L'égalité affichée des maçons n'existe pas, puisque la maçonnerie distingue entre profanes et initiés, et entre un grand nombre de grades parfaitement étanches. La fraternité maçonnique ne s'exerce pas de la même façon vis-à-vis d'un frère et vis-à-vis d'un profane. Il y a peu d’œuvres caritatives maçonniques en regard des innombrables œuvres caritatives chrétiennes.

Le symbolisme fait partie inhérente de la culture maçonnique. Cependant, pour certains symboles, comme l'équerre, le compas, la règle et le tablier, il ne s'agit que d'un rappel des outils des maçons opératifs et de leur rigueur professionnelle. Leurs secrets n’étaient que de simples secrets de techniques de fabrication. D'autres symboles méritent plus d'attention, comme le triangle ou delta lumineux avec un œil en son centre, qui surplombe le bureau du Vénérable à l'orient de la loge. Celui-ci évoque pour les maçons le principe d'ordre universel, la loi d'équilibre, la série thèse-antithèse-synthèse qui gouverne toute la pensée maçonnique et imprègne sa méthode de travail. D'autres enfin sont moins connus mais structurent aussi la pensée maçonnique, tel que le serpent Ourobouros, lové sur lui-même en cercle, et qui représente un temps circulaire, l'éternel retour, rappelant les cycles des religions de l'Inde. À son sujet, Oswald Wirth[3], grand initié et initiateur, écrivait dans le Livre du compagnon : « Le Serpent inspirateur de désobéissance, d'insubordination et de révolte, fut maudit par les anciens théocrates, alors qu'il était en honneur parmi les initié ».

Il convient bien sûr de faire une place aux initiations qui ponctuent la vie d'un maçon et influent sur sa mentalité. Je ne peux décrire ici, car ce serait trop long, les initiations que j'ai vécues, mais je l'ai fait dans mon dernier et septième ouvrage, J'étais franc-maçon[4]. La première est la plus spectaculaire. Au sein de la loge bleue, ou loge de Saint-Jean, elle comporte des épreuves destinées à tester la sincérité et la fermeté des intentions du candidat : épreuve de la terre, avec le cabinet de réflexion, puis les yeux bandés, épreuve du feu, épreuve de l'eau, épreuve de l'air. On voit d’emblée la référence aux éléments naturels, comme dans les initiations des civilisations préchrétiennes. On termine par le breuvage d'amertume, avec le serment d'observer le secret maçonnique et d'aider ses frères, même au péril de sa vie, avant de recevoir la Lumière avec un grand L, une sorte d’éclairage sur soi qui n’est ni la lumière des saints qui éclaire, ni, a fortiori, celle de la Transfiguration. De Dieu, il n'est question, dans certains rites, que sous le nom de Grand Architecte de l'univers, un dieu abstrait et impersonnel qui n’intervient pas dans nos vies, qui ne figure d'ailleurs pas dans les Constitutions de 1723. Les francs-maçons ne reconnaissent ni Révélation ni théophanies.

Pour l'initiation au troisième grade ou Maître, se  joue une scène mythique autour du personnage fondateur, Hiram, l'architecte du Temple de Salomon. Celui-ci est bien cité dans la Bible, mais la maçonnerie a greffé sur ce personnage peu connu un mythe selon lequel Hiram aurait été assassiné par trois mauvais compagnons qui voulaient lui extorquer les secrets de la construction du Temple.

Au dix-huitième grade, chevalier Rose-Croix, l'initiation ou Cène a lieu le soir du Jeudi Saint, et comporte entre autres le partage du pain et du vin autour d'une table ronde ou ovale, entre les initiés et l'impétrant. Les symboles essentiels sont le pélican qui se sacrifie pour ses petits, figuration de la pierre philosophale (mais aussi de Jésus lui-même dans la statuaire chrétienne ancienne des maçons opératifs, bien entendu) et la rose sur la croix (croix de Saint-André), symbole de la connaissance fleurissant et s'épanouissant en beauté, comme la matière s'anime et s'organise harmonieusement après qu'elle a été fécondée par l'Esprit. La devise est : « Foi, Espérance et Charité », ce qui surprend, mais il s'agit de la foi en l'homme, de l'espérance en une humanité meilleure. Quant à la Charité, si elle s'annonce universelle, dans la pratique elle s'applique en priorité entre maçons. Ce dix-huitième grade est donc bien une parodie de l'eucharistie.

La maçonnerie est un humanisme sans Dieu, la cité terrestre de saint Augustin : « l'Amour de soi porté jusqu'au mépris de Dieu ».

Quels sont les dangers de la franc-maçonnerie ?

Sur le plan philosophique, la maçonnerie a contribué, avec les philosophes des Lumières, à supprimer toute référence à la Révélation divine et au Salut. L'homme n’est plus une créature de Dieu, mais un simple animal. C’est ainsi qu’on observe le paradoxe d'une directive européenne qui interdit l'expérimentation sur les grands singes, alors que de nombreux pays européens autorisent l'expérimentation sur l'embryon humain, attitude soutenue en France par Marc Peschanski[5] et même Axel Kahn[6]. Par ailleurs, la philosophie humaniste maçonnique, par ses rituels et ses symboles, met un terme au « temps fléché », qui va de la création à la parousie, et rétablit le « temps circulaire » des civilisations préchrétiennes, comme les civilisations grecque, inca ou hindoue, fondées sur des mythes et non sur la Vérité qu'est Jésus lui-même. Elle détruit ainsi le paradigme, la représentation du Cosmos, qui a prévalu pendant deux millénaires, depuis Abraham jusqu'aux Lumières et la Révolution française.

Sur le plan religieux, la maçonnerie a introduit et soutient encore le relativisme : pour elle, toutes les religions se valent. Certes, l'œcuménisme est souhaité par le Seigneur : « Qu'ils soient un comme nous sommes un » (le Père et moi). Le dialogue interreligieux est souhaitable en vue de la paix, mais les échanges entre maçons de religions différentes conduisent plutôt au syncrétisme, dont les ordres initiatiques et la Gnose sont friands, ce qui mène à l'affadissement du sel de la terre. Comme l'a écrit Jean-Claude Guillebaud : « Ce n'est pas en relativisant ses croyances qu'on sera mieux écouté par l'autre ». Lorsqu’on veut instaurer un dialogue, il faut être soi-même. Les obédiences spiritualistes, telle que la Grande Loge Nationale Française (GLNF), aspirent toujours à être le « centre de l'Union » fédérant toutes les religions.

Ce relativisme religieux conduit au relativisme moral, comme l'a écrit Henri Caillavet, ancien président de la Fraternelle parlementaire, et ardent promoteur de l'euthanasie : « Il n'y a pas de morale à soubassement divin ; la morale étant essentiellement contingente, elle évolue, elle n'est pas transcendantale ». C'est la porte ouverte à la morale de consensus, qui rend légal sinon moral tout acte qui recueille l'assentiment d'une grande partie de l'opinion publique, bien préparée par les lobbies influents. « C'est dans nos loges que s'élabore la morale universelle de demain » assurait dans les années soixante-dix Richard Dupuy, ancien Grand Maître de la Grande Loge de France (GLDF). Et de fait, si l’on se réfère au livre du Docteur Pierre Simon De la vie avant toute chose paru en 1979, dont le titre apparaît curieusement étrange par rapport au contenu, on constate que la prédiction de Richard Dupuy est en passe de devenir effective. Cet ouvrage a été retiré de la vente sur l’ordre des autorités maçonniques parce qu’il dévoilait probablement trop de choses. Pierre Simon était gynécologue, cofondateur du Planning Familial en France, plusieurs fois Grand Maître de la GLDF, et conseiller de Madame Simone Veil pour l'élaboration de la loi sur l'IVG. Voici les propos qu’il tient dans son ouvrage, qui montrent bien vers quelle morale nous nous orientons, et qui étonnent de la part d’un médecin gynécologue obstétricien : « La polémique autour de la loi Veil, c'est le choc de deux mondes... Les solutions que nous fournit la morale traditionnelle ne peuvent plus nous contenter. Elles reposent sur une sacralisation du principe de vie dont l'essence est superstitieuse et la démarche fétichiste... La contraception libératoire a fait tomber le mur des fatalités traditionnelles. Sa disparition ouvre le champ libre où il va falloir installer la nouvelle morale... Nous découvrons ainsi que la nature, la vie, sont de plus en plus une production humaine... La vie perd le caractère d'absolu qu'elle avait dans la Genèse. Le bonheur sera sans Marx et sans Jésus. Le mariage deviendra une communauté sociale. Son problème : ne pas empiéter sur la vie sexuelle. Au géniteur succédera l'amant… La sexualité sera dissociée de la procréation, et la procréation de la paternité. C'est tout le concept de famille qui est en train de basculer ici ». Ce livre est véritablement prophétique, bien que je n'aie pas connu de prophètes dans les loges ! Mais la maçonnerie, en France, s'est appliquée à préparer l'opinion et les assemblées législatives aux lois favorisant le libéralisme moral, l'hédonisme : divorce sans faute, contraception, avortement, PACS, manipulations embryonnaires humaines et bientôt la dépénalisation des drogues dites douces, l'euthanasie, le suicide assisté.

L'influence de la maçonnerie dans la société française a aussi des conséquences économiques. En effet, par l'intermédiaire des Fraternelles, mais aussi par les contacts directs entre frères maçons à tous les échelons de la société, des marchés sont attribués aux dépens de la qualité des travaux ou des prestations envisagés. La Fraternelle du Bâtiment et des Travaux Publics est un lieu où des marchés portant sur des millions, voire des milliards d'euros, peuvent être attribués par préférence à certains frères, promoteurs ou entrepreneurs. Ces faits ne sont pas toujours impunis. C'est ainsi que l'ancien maire de Cannes, Michel Mouillot, franc-maçon de la GLNF a été condamné en 2005 à six ans de prison pour corruption, prise illégales d'intérêts, abus de biens sociaux, faux et usage de faux, et emplois fictifs. Lors du détournement de fonds chez Elf-Aquitaine, dans l’affaire des frégates de Taïwan, tous les protagonistes, Alfred Sirven, Loïc Le Floch-Prigent, Roland Dumas, sont francs-maçons. Tous ces personnages ont fait de la prison, sauf Dumas.

Il y a aussi des conséquences sociales, certains maçons devant leur promotion dans telle ou telle administration à leur appartenance à une loge ou à une Fraternelle aux dépens d'un profane : j'ai constaté ce processus dans la Fraternelle des Hauts Fonctionnaires où je rencontrais des préfets, des directeurs d'administration et des chefs de cabinet de ministres.

Sur le plan juridique, la maçonnerie peut perturber le fonctionnement normal de la justice. Un certain nombre de magistrats appartenant à la maçonnerie n'ont pas la même attitude vis-à-vis d'un prévenu selon qu'il est profane ou initié. Je raconte dans mon dernier livre comment, lors d'un procès en cours d'appel, j'ai pu, chose parfaitement interdite, rencontrer à son domicile le Président de la Chambre qui jugeait mon affaire, membre comme moi du GODF. On connaît les difficultés rencontrées à Nice par le procureur Montgolfier face au juge d'instruction Renard et maçon de la GLNF, qui gardait sous le coude des affaires qui auraient pu tourner mal pour certains de ses frères. L’honnêteté et le courage du procureur lui ont permis d'obtenir gain de cause, après bien des difficultés.

Il y a aussi des conséquences politiques. En France, la démocratie ne fonctionne pas trop mal. Mais savez-vous, lorsque vous élisez un député, s’il est ou non franc-maçon ? Car lorsqu’il s’agit de voter une loi sociétale (bioéthique, divorce, PACS etc.) les maçons se regroupent tacitement pour voter dans le même sens, quelle que soit leur appartenance politique. Par contre, ils se désolidarisent volontiers à propos des lois sociales (droits des travailleurs etc.) Les électeurs sont donc trompés.

Quels motifs d'espérance ?

Mes propos pourraient vous décourager, mais il y a de nombreux motifs d'espérance. Tout d'abord, les maçons sont moins nombreux que l'on ne peut croire : 165.000 environ en France, certes souvent à des postes-clés, soit 0, 2% de la population, selon le dernier « marronnier » de l'Express. Mais il y a sûrement un plus grand nombre de catholiques déterminés dans la génération du Bienheureux Jean-Paul Il, qui auront le courage de proclamer leur foi et de changer les mentalités et le consensus.

En second lieu, il suffit de lire le livre de l'ancien Grand Maître du GODF, Alain Bauer, Le crépuscule des frères, publié en août 2005 à la  Table Ronde pour apprendre que la maçonnerie française ne produit plus, depuis longtemps, de travaux intellectuels dignes de ce nom et susceptibles de faire évoluer notre société. Il renouvelle d'ailleurs ces reproches dans un article du Monde du 5 septembre 2005 : « Pourquoi j'ai démissionné du Grand Orient » considérant qu’il valait mieux faire autre chose. Mais je me demande s’il fait vraiment autre chose puisqu’on le voit à la télévision chaque fois qu’on y aborde le sujet de la franc-maçonnerie. Dans son livre, il fait remarquer que la franc-maçonnerie américaine s’est effondrée, passant de six à deux millions d’adeptes, ce dernier chiffre étant atteint grâce à l’augmentation de la durée de la vie due aux progrès des soins palliatifs.

Enfin, nous savons que Christ est vainqueur du monde, et Marthe Robin, le 10 février 1936, a déclaré au Père Finet, lors de leur première rencontre : « Parmi les erreurs qui allaient sombrer, il y aura le communisme, le laïcisme et la franc-maçonnerie ». Prions pour que se réalise cette prophétie.

Dr. Maurice Caillet
SUITE

Vendredi 6 mai 2011, Église Saint-Gervais (Paris)
http://www.semeurs.org/

(Avec l’autorisation de l’Auteur)


[1] Association indépendante des obédiences maçonniques qui regroupe des francs-maçons de même profession ou de mêmes affinités, sans tenir aucun compte des éventuels conflits qui peuvent opposer les obédiences dont ils sont membres. Les Fraternelles sont nées dans la situation particulière de la France du début du XXe siècle où deux obédiences principales coexistaient alors que dans la plupart des autres pays n'existait qu'une seule obédience importante. Certaines d'entre elles se sont depuis un peu internationalisées. Toutefois, le concept même de "fraternelle" reste aujourd'hui encore une spécialité assez typiquement française et un sujet d'étonnement pour la quasi-totalité des francs-maçons du monde. Elles sont le plus souvent très discrètes, même dans les milieux maçonniques, pour deux raisons principales : certaines d'entre elles ont été mentionnées dans des affaires judiciaires de trafic d’influence ; la plupart d'entre elles ne tiennent aucun compte des éventuelles interdictions ou conflits qui opposent parfois les obédiences.
[2] Né en 1962, criminologue français, spécialiste des questions de sécurité urbaine. Il a été Grand Maître du Grand Orient de France de 2000 à 2003. Il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages sur la franc-maçonnerie et d'une quarantaine sur la criminalité.
[3] 1860-1943. Écrivain suisse qui a fait du symbolisme et de la franc-maçonnerie sa spécialité.
[4] Ed. Salvator, Paris, nov. 2009.
[5] Né en 1952, biologiste et neurophysiologiste français, spécialiste des maladies neurodégénératives et des cellules souches. Il a été un précurseur des greffes neuronales. Ces dernières années après un passage en Angleterre, il s'est orienté vers la recherche sur les cellules souches. Après une lutte pour la révision des lois de bioéthiques, il crée en 2005 un Institut des cellules souches en partenariat avec l'Association française contre les myopathies. Cette démarche fera l'objet d'une polémique menée par certains milieux catholiques en décembre 2006, au moment du Téléthon. Marc Peschanski est également un partisan du clonage thérapeutique, afin « d'obtenir du matériel biologique », pour comprendre les mécanismes de certaines maladies.
[6] Né en 1944, médecin généticien, et essayiste français. Ses travaux portent sur les maladies génétiques, la thérapie génique, les cancers, la régulation de l'expression des gènes par les sucres, et plus récemment le foie et le métabolisme du fer. À la fin des années 1980, il se fait le porte-parole en France de la thérapie génique, mais il admettra plus tard que les perspectives de cette technologie ont été surévaluées. En 2000, Axel Kahn s'est opposé non seulement au clonage reproductif, mais aussi au principe du clonage thérapeutique, dénonçant la réification de l'embryon humain.

pour toute suggestion ou demande d'informations