CHAPITRE
TROISIEME
LE SALUT DE
DIEU: LA LOI ET LA GRACE
1949
Appelé à la béatitude, mais blessé par le péché, l’homme a
besoin du salut de Dieu. Le secours divin lui parvient dans le
Christ par la loi qui le dirige et dans la grâce qui le
soutient :
Travaillez
avec crainte et tremblement à accomplir votre salut : aussi
bien, Dieu est là qui opère en vous à la fois le vouloir et
l’opération même, au profit de ses bienveillants desseins (Ph 2,
12-13).
Article 1
LA LOI
MORALE
1950
La loi morale est l’œuvre de la Sagesse divine. On peut la
définir, au sens biblique, comme une instruction paternelle, une
pédagogie de Dieu. Elle prescrit à l’homme les voies, les règles
de conduite qui mènent vers la béatitude promise ; elle proscrit
les chemins du mal qui détournent de Dieu et de son amour. Elle
est à la fois ferme dans ses préceptes et aimable dans ses
promesses.
1951
La loi est une règle de conduite édictée par l’autorité
compétente en vue du bien commun. La loi morale suppose l’ordre
rationnel établi entre les créatures, pour leur bien et en vue
de leur fin, par la puissance, la sagesse et la bonté du
Créateur. Toute loi trouve dans la loi éternelle sa vérité
première et ultime. La loi est déclarée et établie par la raison
comme une participation à la providence du Dieu vivant Créateur
et Rédempteur de tous. " Cette ordination de la raison, voilà ce
qu’on appelle la loi " (Léon XIII, enc. " Libertas
præstantissimum " ; citant Thomas d’A., s. th. 1-2, 90, 1) :
Seul parmi
tous les êtres animés, l’homme peut se glorifier d’avoir été
digne de recevoir de Dieu une loi : animal doué de raison,
capable de comprendre et de discerner, il réglera sa conduite en
disposant de sa liberté et de sa raison, dans la soumission à
Celui qui lui a tout remis (Tertullien, Marc. 2, 4).
1952
Les expressions de la loi morale sont diverses, et elles sont
toutes coordonnées entre elles : la loi éternelle, source en
Dieu de toutes les lois ; la loi naturelle ; la loi révélée
comprenant la Loi ancienne et la Loi nouvelle ou évangélique ;
enfin les lois civiles et ecclésiastiques.
1953
La loi morale trouve dans le Christ sa plénitude et son unité.
Jésus Christ est en personne le chemin de la perfection. Il est
la fin de la Loi, car lui seul enseigne et donne la justice de
Dieu : " Car la fin de la Loi, c’est le Christ pour la
justification de tout croyant " (Rm 10, 4).
I. La loi
morale naturelle
1954
L’homme participe à la sagesse et à la bonté du Créateur qui lui
confère la maîtrise de ses actes et la capacité de se gouverner
en vue de la vérité et du bien. La loi naturelle exprime le sens
moral originel qui permet à l’homme de discerner par la raison
ce que sont le bien et le mal, la vérité et le mensonge :
La loi
naturelle est écrite et gravée dans l’âme de tous et de chacun
des hommes parce qu’elle est la raison humaine ordonnant de bien
faire et interdisant de pécher ... Mais cette prescription de la
raison humaine ne saurait avoir force de loi, si elle n’était la
voix et l’interprète d’une raison plus haute à laquelle notre
esprit et notre liberté doivent être soumises (Léon XIII, enc.
" Libertas præstantissimum ").
1955
La loi " divine et naturelle " (GS 89, § 1) montre à l’homme la
voie à suivre pour pratiquer le bien et atteindre sa fin. La loi
naturelle énonce les préceptes premiers et essentiels qui
régissent la vie morale. Elle a pour pivot l’aspiration et la
soumission à Dieu, source et juge de tout bien, ainsi que le
sens d’autrui comme égal à soi-même. Elle est exposée en ses
principaux préceptes dans le Décalogue. Cette loi est dite
naturelle non pas en référence à la nature des êtres
irrationnels, mais parce que la raison qui l’édicte appartient
en propre à la nature humaine :
Où donc ces
règles sont-elles inscrites, sinon dans le livre de cette
lumière qu’on appelle la Vérité ? C’est là qu’est écrite toute
loi juste, c’est de là qu’elle passe dans le cœur de l’homme qui
accomplit la justice, non qu’elle émigre en lui, mais elle y
pose son empreinte, à la manière d’un sceau qui d’une bague
passe à la cire, mais sans quitter la bague (S. Augustin, Trin.
14, 15, 21).
La loi
naturelle n’est rien d’autre que la lumière de l’intelligence
mise en nous par Dieu ; par elle, nous connaissons ce qu’il faut
faire et ce qu’il faut éviter. Cette lumière ou cette loi, Dieu
l’a donnée à la création (S. Thomas d’A., dec. præc. 1).
1956
Présente dans le cœur de chaque homme et établie par la raison,
la loi naturelle est universelle en ses préceptes et son
autorité s’étend à tous les hommes. Elle exprime la dignité de
la personne et détermine la base de ses droits et de ses devoirs
fondamentaux :
Il existe
certes une vraie loi, c’est la droite raison ; elle est conforme
à la nature, répandue chez tous les hommes ; elle est immuable
et éternelle ; ses ordres appellent au devoir ; ses
interdictions détournent de la faute ... C’est un sacrilège que
de la remplacer par une loi contraire ; il est interdit de n’en
pas appliquer une seule disposition ; quant à l’abroger
entièrement, personne n’en a la possibilité (Cicéron, rép. 3,
22, 33).
1957
L’application de la loi naturelle varie beaucoup ; elle peut
requérir une réflexion adaptée à la multiplicité des conditions
de vie, selon les lieux, les époques, et les circonstances.
Néanmoins, dans la diversité des cultures, la loi naturelle
demeure comme une règle reliant entre eux les hommes et leur
imposant, au-delà des différences inévitables, des principes
communs.
1958
La loi naturelle est immuable (cf. GS 10) et permanente à
travers les variations de l’histoire ; elle subsiste sous le
flux des idées et des mœurs et en soutient le progrès. Les
règles qui l’expriment demeurent substantiellement valables.
Même si on renie jusqu’à ses principes, on ne peut pas la
détruire ni l’enlever du cœur de l’homme. Toujours elle
ressurgit dans la vie des individus et des sociétés :
Le vol est
assurément puni par ta loi, Seigneur, et par la loi qui est
écrite dans le cœur de l’homme et que l’iniquité elle-même
n’efface pas (S. Augustin, conf.2, 4, 9).
1959
Œuvre très bonne du Créateur, la loi naturelle fournit les
fondements solides sur lesquels l’homme peut construire
l’édifice des règles morales qui guideront ses choix. Elle pose
aussi la base morale indispensable pour l’édification de la
communauté des hommes. Elle procure enfin la base nécessaire à
la loi civile qui se rattache à elle, soit par une réflexion qui
tire les conclusions de ses principes, soit par des additions de
nature positive et juridique.
1960
Les préceptes de la loi naturelle ne sont pas perçus par tous
d’une manière claire et immédiate. Dans la situation actuelle,
la grâce et la révélation nous sont nécessaires à l’homme
pécheur pour que les vérités religieuses et morales puissent
être connues " de tous et sans difficulté, avec une ferme
certitude et sans mélange d’erreur " (Pie XII, enc. " Humani
generis " : DS 3876). La loi naturelle procure à la Loi révélée
et à la grâce une assise préparée par Dieu et accordée à l’œuvre
de l’Esprit.
II. La loi
ancienne
1961
Dieu, notre Créateur et notre Rédempteur, s’est choisi Israël
comme son peuple et lui a révélé sa Loi, préparant ainsi la
venue du Christ. La Loi de Moïse exprime plusieurs vérités
naturellement accessibles à la raison. Celles-ci se trouvent
déclarées et authentifiées à l’intérieur de l’Alliance du Salut.
1962
La Loi ancienne est le premier état de la Loi révélée. Ses
prescriptions morales sont résumées dans lesDix commandements.
Les préceptes du Décalogue posent les fondements de la vocation
de l’homme, façonné à l’image de Dieu ; ils interdisent ce qui
est contraire à l’amour de Dieu et du prochain, et prescrivent
ce qui lui est essentiel. Le Décalogue est une lumière offerte à
la conscience de tout homme pour lui manifester l’appel et les
voies de Dieu, et le protéger contre le mal :
Dieu a écrit
sur les tables de la Loi ce que les hommes ne lisaient pas dans
leurs cœurs (S. Augustin, Psal. 57, 1).
1963
Selon la tradition chrétienne, la Loi sainte (cf. Rm 7, 12),
spirituelle (cf. Rm 7, 14) et bonne (cf. Rm 7, 16) est encore
imparfaite. Comme un pédagogue (cf. Ga 3, 24) elle montre ce
qu’il faut faire, mais ne donne pas de soi la force, la grâce de
l’Esprit pour l’accomplir. A cause du péché qu’elle ne peut
enlever, elle reste une loi de servitude. Selon S. Paul, elle a
notamment pour fonction de dénoncer et de manifester le péché
qui forme une " loi de concupiscence " (Rm 7, 20) dans le cœur
de l’homme. Cependant la Loi demeure la première étape sur le
chemin du Royaume. Elle prépare et dispose le peuple élu et
chaque chrétien à la conversion et à la foi dans le Dieu
Sauveur. Elle procure un enseignement qui subsiste pour
toujours, comme la Parole de Dieu.
1964
La Loi ancienne est une préparation à l’Evangile. " La
loi est prophétie et pédagogie des réalités à venir " (S.
Irénée, hær. 4, 15, 1). Elle prophétise et présage l’œuvre de la
libération du péché qui s’accomplira avec le Christ, elle
fournit au Nouveau Testament les images, les " types ", les
symboles, pour exprimer la vie selon l’Esprit. La Loi se
complète enfin par l’enseignement des livres sapientiaux et des
prophètes qui l’orientent vers la Nouvelle Alliance et le
Royaume des cieux.
Il y eut
..., sous le régime de l’ancienne alliance, des gens qui
possédaient la charité et la grâce de l’Esprit Saint et
aspiraient avant tout aux promesses spirituelles et éternelles,
en quoi ils se rattachaient à la loi nouvelle. Inversement, il
existe sous la nouvelle alliance des hommes charnels, encore
éloignés de la perfection de la loi nouvelle : pour les inciter
aux œuvres vertueuses, la crainte du châtiment et certaines
promesses temporelles ont été nécessaires, jusque sous la
nouvelle alliance. En tout cas, même si la loi ancienne
prescrivait la charité, elle ne donnait pas l’Esprit Saint par
qui ‘la charité est répandue dans nos cœurs’ (Rm 5, 5) (S.
Thomas d’A., s. th. 1-2, 107, 1, ad 2).
III. La Loi
nouvelle ou Loi évangélique
1965
La Loi nouvelle ou Loi évangélique est la perfection ici-bas de
la loi divine, naturelle et révélée. Elle est l’œuvre du Christ
et s’exprime particulièrement dans le Sermon sur la montagne.
Elle est aussi l’œuvre de l’Esprit Saint et, par lui, elle
devient la loi intérieure de la charité : " Je conclurai avec la
maison d’Israël une alliance nouvelle ... Je mettrai mes lois
dans leur pensée, je les graverai dans leur cœur, et je serai
leur Dieu et ils seront mon peuple " (He 8, 8-10 ; cf. Jr 31,
31-34).
1966
La Loi nouvelle est la grâce du Saint-Esprit donnée aux
fidèles par la foi au Christ. Elle opère par la charité, elle
use du Sermon du Seigneur pour nous enseigner ce qu’il faut
faire, et des sacrements pour nous communiquer la grâce de le
faire :
Celui qui
voudra méditer avec piété et perspicacité le Sermon que notre
Seigneur a prononcé sur la montagne, tel que nous le lisons dans
l’Evangile de Saint Matthieu, y trouvera, sans aucun doute, la
charte parfaite de la vie chrétienne ... Ce Sermon contient tous
les préceptes propres à guider la vie chrétienne (S. Augustin,
serm. Dom. 1, 1 : PL 34, 1229-1231).
1967
La Loi évangélique " accomplit " (cf. Mt 5, 17-19), affine,
dépasse et mène à sa perfection la Loi ancienne. Dans les
" Béatitudes ", elle accomplit les promesses divines en
les élevant et les ordonnant au " Royaume des cieux ". Elle
s’adresse à ceux qui sont disposés à accueillir avec foi cette
espérance nouvelle : les pauvres, les humbles, les affligés, les
cœurs purs, les persécutés à cause du Christ, traçant ainsi les
voies surprenantes du Royaume.
1968
La Loi évangélique accomplit les commandements de la Loi.
Le Sermon du Seigneur, loin d’abolir ou de dévaluer les
prescriptions morales de la Loi ancienne, en dégage les
virtualités cachées et en fait surgir de nouvelles exigences :
il en révèle toute la vérité divine et humaine. Il n’ajoute pas
de préceptes extérieurs nouveaux, mais il va jusqu’à réformer la
racine des actes, le cœur, là où l’homme choisit entre le pur et
l’impur (cf. Mt 15, 18-19), où se forment la foi, l’espérance et
la charité, et avec elles, les autres vertus. L’Evangile conduit
ainsi la loi à sa plénitude par l’imitation de la perfection du
Père céleste (cf. Mt 5, 48), par le pardon des ennemis et la
prière pour les persécuteurs, à l’instar de la générosité divine
(cf. Mt 5, 44).
1969
La Loi nouvelle pratique les actes de la religion :
l’aumône, la prière et le jeûne, en les ordonnant au " Père qui
voit dans le secret ", à l’encontre du désir " d’être vu des
hommes " (cf. Mt 6, 1-6 ; 16-18). Sa prière est le " Notre
Père " (Mt 6, 9-13).
1970
La Loi évangélique comporte le choix décisif entre " les deux
voies " (cf. Mt 7, 13-14) et la mise en pratique des paroles du
Seigneur (cf. Mt 7, 21-27) ; elle se résume dans la règle
d’or : " Ainsi, tout ce que vous désirez que les autres
fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : voilà la Loi
et les Prophètes " (Mt 7, 12 ; cf. Lc 6, 31).
Toute la Loi
évangélique tient dans le " commandement nouveau " de
Jésus (Jn 13, 34), de nous aimer les uns les autres comme Il
nous a aimés (cf. Jn 15, 12).
1971
Au Sermon du Seigneur il convient de joindre la catéchèse
morale des enseignements apostoliques, comme Rm 12-15 ; 1 Co
12-13 ; Col 3-4 ; Ep 4-5 ; etc. Cette doctrine transmet
l’enseignement du Seigneur avec l’autorité des apôtres,
notamment par l’exposé des vertus qui découlent de la foi au
Christ et qu’anime la charité, le principal don de l’Esprit
Saint. " Que votre charité soit sans feinte ... Que l’amour
fraternel vous lie d’affection ... avec la joie de l’espérance,
constants dans la tribulation, assidus à la prière, prenant part
aux besoins des saints, avides de donner l’hospitalité " (Rm 12,
9-12). Cette catéchèse nous apprend aussi à traiter les cas de
conscience à la lumière de notre relation au Christ et à
l’Église (cf. Rm 14 ; 1 Co 5-10).
1972
La Loi nouvelle est appelée une loi d’amour parce qu’elle
fait agir par l’amour qu’infuse l’Esprit Saint plutôt que par la
crainte ; une loi de grâce, parce qu’elle confère la
force de la grâce pour agir par le moyen de la foi et des
sacrements ; une loi de liberté (cf. Jc 1, 25 ; 2, 12)
parce qu’elle nous libère des observances rituelles et
juridiques de la Loi ancienne, nous incline à agir spontanément
sous l’impulsion de la charité, et nous fait enfin passer de la
condition du serviteur " qui ignore ce que fait son Maître " à
celle d’ami du Christ, " car tout ce que j’ai appris de mon
Père, je vous l’ai fait connaître " (Jn 15, 15), ou encore à la
condition de fils héritier (cf. Ga 4, 1-7. 21-31 ; Rm 8, 15).
1973
Outre ses préceptes, la Loi nouvelle comporte aussi les
conseils évangéliques. La distinction traditionnelle entre
les commandements de Dieu et les conseils évangéliques s’établit
par rapport à la charité, perfection de la vie chrétienne. Les
préceptes sont destinés à écarter ce qui est incompatible avec
la charité. Les conseils ont pour but d’écarter ce qui, même
sans lui être contraire, peut constituer un empêchement au
développement de la charité (cf. S. Thomas d’A., s. th. 2-2,
184, 3).
1974
Les conseils évangéliques manifestent la plénitude vivante de la
charité jamais satisfaite de ne pas donner davantage. Ils
attestent son élan et sollicitent notre promptitude spirituelle.
La perfection de la Loi nouvelle consiste essentiellement dans
les préceptes de l’amour de Dieu et du prochain. Les conseils
indiquent des voies plus directes, des moyens plus aisés, et
sont à pratiquer suivant la vocation de chacun :
[Dieu] ne
veut pas qu’un chacun observe tous les conseils, mais seulement
ceux qui sont convenables selon la diversité des personnes, des
temps, des occasions et des forces, ainsi que la charité le
requiert ; car c’est elle qui, comme reine de toutes les vertus,
de tous les commandements, de tous les conseils, et en somme de
toutes les lois et de toutes les actions chrétiennes, leur donne
à tous et à toutes le rang, l’ordre, le temps et la valeur (S.
François de Sales, amour 8, 6).
EN BREF
1975
Selon l’Écriture, la loi est une instruction paternelle de Dieu
prescrivant à l’homme les voies qui mènent à la béatitude
promise et proscrivant les chemins du mal.
1976
" La loi est ordination de la raison au bien commun, promulguée
par celui qui a la charge de la communauté " (S. Thomas d’A., s.
th. 1-2, 90, 4).
1977
Le Christ est la fin de la loi (cf. Rm 10, 4), Lui seul enseigne
et accorde la justice de Dieu.
1978 La loi naturelle est une
participation à la sagesse et à la bonté de Dieu par l’homme,
formé à l’image de son Créateur.
Elle exprime la dignité de la
personne humaine et forme la base de ses droits et de ses
devoirs fondamentaux.
1979
La loi naturelle est immuable, permanente à travers l’histoire.
Les règles qui l’expriment demeurent substantiellement valables.
Elle est une base nécessaire à l’édification des règles morales
et à la loi civile.
1980
La Loi ancienne est le premier état de la Loi révélée. Ses
prescriptions morales sont résumées dans les Dix commandements.
1981
La Loi de Moïse contient plusieurs vérités naturellement
accessibles à la raison. Dieu les a révélées parce que les
hommes ne les lisaient pas dans leur cœur.
1982
La Loi ancienne est une préparation à l’Evangile.
1983
La Loi nouvelle est la grâce du Saint-Esprit reçue par la foi au
Christ, opérant par la charité. Elle s’exprime notamment dans le
Sermon du Seigneur sur la montagne et use des sacrements pour
nous communiquer la grâce.
1984
La Loi évangélique accomplit, dépasse et mène à sa perfection la
Loi ancienne : ses promesses par les béatitudes du Royaume des
cieux, ses commandements en réformant la racine des actes, le
cœur.
1985
La Loi nouvelle est une loi d’amour, une loi de grâce, une loi
de liberté.
1986
Outre ses préceptes, la Loi nouvelle comporte les conseils
évangéliques. " La sainteté de l’Église est entretenue
spécialement par les conseils multiples que le Seigneur a
proposés à l’observation de ses disciples dans l’Evangile " (LG
42).
Article 2
GRACE ET
JUSTIFICATION
I. La
justification
1987
La grâce du Saint-Esprit a le pouvoir de nous justifier,
c’est-à-dire de nous laver de nos péchés et de nous communiquer
" la justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ " (Rm 3, 22) et
par le Baptême (cf. Rm 6, 3-4) :
Si nous
sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi
avec lui, sachant que le Christ une fois ressuscité des morts ne
meurt plus, que la mort n’exerce plus de pouvoir sur lui. Sa
mort fut une mort au péché, une fois pour toutes ; mais sa vie
est une vie à Dieu. Et vous de même, regardez-vous comme morts
au péché et vivants pour Dieu dans le Christ Jésus (Rm 6, 8-11).
1988
Par la puissance de l’Esprit Saint, nous prenons part à la
Passion du Christ en mourant au péché, et à sa Résurrection en
naissant à une vie nouvelle ; nous sommes les membres de son
Corps qui est l’Église (cf. 1 Co 12), les sarments greffés sur
la Vigne qu’il est lui-même (cf. Jn 15, 1-4) :
C’est par
l’Esprit que nous avons part à Dieu. Par la participation de
l’Esprit, nous devenons participants de la nature divine ....
C’est pourquoi ceux en qui habite l’Esprit sont divinisés (S.
Athanase, ep. Serap. 1, 24 : PG 26, 585B).
1989
La première œuvre de la grâce de l’Esprit Saint est la
conversion qui opère la justification selon l’annonce de
Jésus au commencement de l’Evangile : " Convertissez-vous, car
le Royaume des cieux est tout proche " (Mt 4, 17). Sous la
motion de la grâce, l’homme se tourne vers Dieu et se détourne
du péché, accueillant ainsi le pardon et la justice d’en haut.
" La justification comporte donc la rémission des péchés, la
sanctification et la rénovation de l’homme intérieur " (Cc.
Trente : DS 1528).
1990
La justification détache l’homme du péché qui contredit
l’amour de Dieu, et en purifie son cœur. La justification fait
suite à l’initiative de la miséricorde de Dieu qui offre le
pardon. Elle réconcilie l’homme avec Dieu. Elle libère de la
servitude du péché et guérit.
1991
La justification est en même temps l’accueil de la justice de
Dieu par la foi en Jésus-Christ. La justice désigne ici la
rectitude de l’amour divin. Avec la justification, la foi,
l’espérance et la charité sont répandues en nos cœurs, et
l’obéissance à la volonté divine nous est accordée.
1992
La justification nous a été méritée par la Passion du Christ
qui s’est offert sur la Croix en hostie vivante, sainte et
agréable à Dieu et dont le sang est devenu instrument de
propitiation pour les péchés de tous les hommes. La
justification est accordée par le Baptême, sacrement de la foi.
Elle nous conforme à la justice de Dieu qui nous rend
intérieurement justes par la puissance de sa miséricorde. Elle a
pour but la gloire de Dieu et du Christ, et le don de la vie
éternelle (cf. Cc. Trente : DS 1529) :
Maintenant,
sans la loi, la justice de Dieu s’est manifestée, attestée par
la loi et les prophètes, justice de Dieu par la foi en Jésus
Christ, à l’adresse de tous ceux qui croient, – car il n’y a pas
de différence : tous ont péché et sont privés de la gloire de
Dieu – et ils sont justifiés par la faveur de sa grâce en vertu
de la rédemption accomplie dans le Christ Jésus : Dieu l’a
exposé, instrument de propitiation par son propre sang moyennant
la foi ; il voulait montrer sa justice, du fait qu’il avait
passé condamnation sur les péchés commis jadis au temps de la
patience de Dieu ; il voulait montrer sa justice au temps
présent, afin d’être juste et de justifier celui qui se réclame
de la foi en Jésus (Rm 3, 21-26).
1993
La justification établit la collaboration entre la grâce de
Dieu et la liberté de l’homme. Elle s’exprime du côté de
l’homme dans l’assentiment de la foi à la Parole de Dieu qui
l’invite à la conversion, et dans la coopération de la charité à
l’impulsion de l’Esprit Saint qui le prévient et le garde :
Quand Dieu
touche le cœur de l’homme par l’illumination de l’Esprit Saint,
l’homme n’est pas sans rien faire en recevant cette inspiration,
qu’il peut d’ailleurs rejeter ; et cependant il ne peut pas non
plus, sans la grâce de Dieu, se porter par sa volonté libre vers
la justice devant Lui (Cc. Trente : DS 1525).
1994
La justification est l’œuvre la plus excellente de l’amour de
Dieu manifesté dans le Christ Jésus et accordé par l’Esprit
Saint. S. Augustin estime que " la justification de l’impie est
une œuvre plus grande que la création du ciel et de la terre ",
parce que " le ciel et la terre passeront tandis que le salut et
la justification des élus demeureront " (ev. Jo. 72, 3). Il
estime même que la justification des pécheurs l’emporte sur la
création des anges dans la justice en ce qu’elle témoigne d’une
plus grande miséricorde.
1995
L’Esprit Saint est le maître intérieur. En faisant naître
l’ "homme intérieur " (Rm 7, 22 ; Ep 3, 16), la justification
implique la sanctification de tout l’être :
Si vous avez
jadis offert vos membres comme esclaves à l’impureté et au
désordre de manière à vous désordonner, offrez-les de même
aujourd’hui à la justice pour vous sanctifier ... Aujourd’hui,
libérés du péché et asservis à Dieu, vous fructifiez pour la
sainteté, et l’aboutissement, c’est la vie éternelle (Rm 6, 19.
22).
II. La grâce
1996
Notre justification vient de la grâce de Dieu. La grâce est la
faveur, le secours gratuit que Dieu nous donne
pour répondre à son appel : devenir enfants de Dieu (cf. Jn 1,
12-18), fils adoptifs (cf. Rm 8, 14-17), participants de la
divine nature (cf. 2 P 1, 3-4), de la vie éternelle (cf. Jn 17,
3).
1997
La grâce est une participation à la vie de Dieu, elle
nous introduit dans l’intimité de la vie trinitaire : Par le
Baptême le chrétien participe à la grâce du Christ, Tête de son
Corps. Comme un " fils adoptif ", il peut désormais appeler Dieu
" Père ", en union avec le Fils unique. Il reçoit la vie de
l’Esprit qui lui insuffle la charité et qui forme l’Église.
1998
Cette vocation à la vie éternelle est surnaturelle. Elle
dépend entièrement de l’initiative gratuite de Dieu, car Lui
seul peut se révéler et se donner Lui-même. Elle surpasse les
capacités de l’intelligence et les forces de la volonté humaine,
comme de toute créature (cf. 1 Co 2, 7-9).
1999
La grâce du Christ est le don gratuit que Dieu nous fait de sa
vie infusée par l’Esprit Saint dans notre âme pour la guérir du
péché et la sanctifier : C’est la grâce sanctifiante ou
déifiante, reçue dans le Baptême. Elle est en nous la
source de l’œuvre de sanctification (cf. Jn 4, 14 ; 7, 38-39) :
Si donc
quelqu’un est dans le Christ, c’est une création nouvelle ;
l’être ancien a disparu, un être nouveau est là. Et le tout
vient de Dieu qui nous a réconciliés avec lui par le Christ (2
Co 5, 18).
2000 La
grâce sanctifiante est un don habituel, une disposition stable
et surnaturelle perfectionnant l’âme même pour la rendre capable
de vivre avec Dieu, d’agir par son amour. On distinguera la
grâce habituelle, disposition permanente à vivre et à agir
selon l’appel divin, et les grâces actuelles qui
désignent les interventions divines soit à l’origine de la
conversion soit au cours de l’œuvre de la sanctification.
2001 La
préparation de l’homme à l’accueil de la grâce est déjà une
œuvre de la grâce. Celle-ci est nécessaire pour susciter et
soutenir notre collaboration à la justification par la foi et à
la sanctification par la charité. Dieu achève en nous ce qu’il a
commencé, " car il commence en faisant en sorte, par son
opération, que nous voulions : il achève, en coopérant avec nos
vouloirs déjà convertis " (S. Augustin, grat. 17 : PL 44, 901) :
Certes nous
travaillons nous aussi, mais nous ne faisons que travailler avec
Dieu qui travaille. Car sa miséricorde nous a devancés pour que
nous soyons guéris, car elle nous suit encore pour qu’une fois
guéris, nous soyons vivifiés ; elle nous devance pour que nous
soyons appelés, elle nous suit pour que nous soyons glorifiés ;
elle nous devance pour que nous vivions selon la piété, elle
nous suit pour que nous vivions à jamais avec Dieu, car sans lui
nous ne pouvons rien faire (S. Augustin, nat. et grat. 31 : PL
44, 264).
2002
La libre initiative de Dieu réclame la libre réponse de
l’homme, car Dieu a créé l’homme à son image en lui
conférant, avec la liberté, le pouvoir de le connaître et de
l’aimer. L’âme n’entre que librement dans la communion de
l’amour. Dieu touche immédiatement et meut directement le cœur
de l’homme. Il a placé en l’homme une aspiration à la vérité et
au bien que Lui seul peut combler. Les promesses de la " vie
éternelle " répondent, au-delà de toute espérance, à cette
aspiration :
Si Toi, au
terme de tes œuvres très bonnes ..., tu t’es reposé le septième
jour, c’est pour nous dire d’avance par la voix de ton livre
qu’au terme de nos œuvres " qui sont très bonnes " du fait même
que c’est toi qui nous les a données, nous aussi au sabbat de la
vie éternelle nous nous reposerions en toi (S. Augustin, conf.
13, 36. 38).
2003
La grâce est d’abord et principalement le don de l’Esprit qui
nous justifie et nous sanctifie. Mais la grâce comprend aussi
les dons que l’Esprit nous accorde pour nous associer à son
œuvre, pour nous rendre capables de collaborer au salut des
autres et à la croissance du Corps du Christ, l’Église. Ce sont
les grâces sacramentelles, dons propres aux différents
sacrements. Ce sont en outre les grâces spéciales appelés
aussi " charismes " suivant le terme grec employé par S.
Paul, et qui signifie faveur, don gratuit, bienfait (cf. LG 12).
Quel que soit leur caractère, parfois extraordinaire, comme le
don des miracles ou des langues, les charismes sont ordonnés à
la grâce sanctifiante, et ont pour but le bien commun de
l’Église. Ils sont au service de la charité qui édifie l’Église
(cf. 1 Co 12).
2004
Parmi les grâces spéciales, il convient de mentionner les
grâces d’état qui accompagnent l’exercice des
responsabilités de la vie chrétienne et des ministères au sein
de l’Église :
Pourvus de
dons différents selon la grâce qui nous a été donnée, si c’est
le don de prophétie, exerçons-le en proportion de notre foi ; si
c’est le service, en servant ; l’enseignement, en enseignant ;
l’exhortation, en exhortant. Que celui qui donne le fasse sans
calcul ; celui qui préside, avec diligence ; celui qui exerce la
miséricorde, en rayonnant de joie (Rm 12, 6-8).
2005
Étant d’ordre surnaturel, la grâce échappe à notre expérience
et ne peut être connue que par la foi. Nous ne pouvons donc nous
fonder sur nos sentiments ou nos œuvres pour en déduire que nous
sommes justifiés et sauvés (cf. Cc. Trente : DS 1533-1534).
Cependant, selon la parole du Seigneur : " C’est à leurs fruits
que vous les reconnaîtrez " (Mt 7, 20), la considération des
bienfaits de Dieu dans notre vie et dans la vie des saints, nous
offre une garantie que la grâce est à l’œuvre en nous et nous
incite à une foi toujours plus grande et à une attitude de
pauvreté confiante :
On trouve
une des plus belles illustrations de cette attitude dans la
réponse de Sainte Jeanne d’Arc à une question piège de ses juges
ecclésiastiques : " Interrogée, si elle sait qu’elle soit en la
grâce de Dieu ; répond : ‘Si je n’y suis, Dieu m’y veuille
mettre ; si j’y suis, Dieu m’y veuille garder’ " (Jeanne d’Arc,
proc.).
III. Le
mérite
Tu es
glorifié dans l’assemblée des Saints : lorsque tu couronnes
leurs mérites, tu couronnes tes propres dons (MR, Préface des
saints citant le " Docteur de la grâce " S. Augustin, Psal. 102,
7).
2006
Le terme " mérite " désigne, en général, la rétribution due
par une communauté ou une société pour l’action d’un de ses
membres éprouvée comme un bienfait ou un méfait, digne de
récompense ou de sanction. Le mérite ressort à la vertu de
justice conformément au principe de l’égalité qui la régit.
2007
A l’égard de Dieu, il n’y a pas, au sens d’un droit strict, de
mérite de la part de l’homme. Entre Lui et nous l’inégalité est
sans mesure, car nous avons tout reçu de Lui, notre Créateur.
2008
Le mérite de l’homme auprès de Dieu dans la vie chrétienne
provient de ce que Dieu a librement disposé d’associer
l’homme à l’œuvre de sa grâce. L’action paternelle de Dieu
est première par son impulsion, et le libre agir de l’homme est
second en sa collaboration, de sorte que les mérites des œuvres
bonnes doivent être attribués à la grâce de Dieu d’abord, au
fidèle ensuite. Le mérite de l’homme revient, d’ailleurs,
lui-même à Dieu, car ses bonnes actions procèdent dans le
Christ, des prévenances et des secours de l’Esprit Saint.
2009
L’adoption filiale, en nous rendant participants par grâce à la
nature divine, peut nous conférer, suivant la justice gratuite
de Dieu, un véritable mérite. C’est là un droit par
grâce, le plein droit de l’amour, qui nous fait " cohéritiers "
du Christ et dignes d’obtenir l’ "héritage promis de la vie
éternelle " (Cc. Trente : DS 1546). Les mérites de nos bonnes
œuvres sont des dons de la bonté divine (cf. Cc. Trente : DS
1548). " La grâce a précédé ; maintenant on rend ce qui est dû
... Les mérites sont des dons de Dieu " (S. Augustin, serm. 298,
4-5 : PL 38, 1367).
2010
L’initiative appartenant à Dieu dans l’ordre de la grâce,
personne ne peut mériter la grâce première, à l’origine de
la conversion, du pardon et de la justification. Sous la motion
de l’Esprit Saint et de la charité, nous pouvons ensuite
mériter pour nous-mêmes et pour autrui les grâces utiles
pour notre sanctification, pour la croissance de la grâce et de
la charité, comme pour l’obtention de la vie éternelle. Les
biens temporels eux-mêmes, comme la santé, l’amitié, peuvent
être mérités suivant la sagesse de Dieu. Ces grâces et ces biens
sont l’objet de la prière chrétienne. Celle-ci pourvoit à notre
besoin de la grâce pour les actions méritoires.
2011 La
charité du Christ est en nous la source de tous nos mérites
devant Dieu. La grâce, en nous unissant au Christ d’un amour
actif, assure la qualité surnaturelle de nos actes et, par
suite, leur mérite devant Dieu comme devant les hommes. Les
saints ont toujours eu une conscience vive que leurs mérites
étaient pure grâce.
Après l’exil
de la terre, j’espère aller jouir de vous dans la Patrie, mais
je ne veux pas amasser de mérites pour le Ciel, je veux
travailler pour votre seul Amour ... Au soir de cette
vie, je paraîtrai devant vous les mains vides, car je ne vous
demande pas, Seigneur, de compter mes œuvres. Toutes nos
justices ont des taches à vos yeux. Je veux donc me revêtir de
votre propre Justiceet recevoir de votre Amourla
possession éternelle de Vous-même ... (S. Thérèse de
l’Enfant-Jésus, offr.).
IV. La
sainteté chrétienne
2012
" Avec ceux qui l’aiment, Dieu collabore en tout pour leur bien
... Ceux que d’avance, il a discernés, il les a aussi
prédestinés à reproduire l’image de son Fils pour qu’il soit
l’aîné d’une multitude de frères. Ceux qu’il a prédestinés, il
les a aussi appelés. Ceux qu’il a appelés, il les a aussi
justifiés. Ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés "
(Rm 8, 28-30).
2013
" L’appel à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection
de la charité s’adresse à tous ceux qui croient au Christ, quels
que soient leur rang et leur état " (LG 40). Tous sont appelés à
la sainteté : " Soyez parfaits comme votre Père céleste est
parfait " (Mt 5, 48) :
Les fidèles
doivent appliquer les forces qu’ils ont reçues selon la mesure
du don du Christ, à obtenir cette perfection, afin qu’ ...
accomplissant en tout la volonté du Père, ils soient avec toute
leur âme voués à la gloire de Dieu et au service du prochain.
Ainsi la sainteté du peuple de Dieu s’épanouit en fruits
abondants, comme en témoigne avec éclat l’histoire de l’Église
par la vie de tant de saints (LG 40).
2014
Le progrès spirituel tend à l’union toujours plus intime avec le
Christ. Cette union s’appelle " mystique ", parce qu’elle
participe au mystère du Christ par les sacrements – " les saints
mystères " – et, en Lui, au mystère de la Sainte Trinité. Dieu
nous appelle tous à cette intime union avec lui, même si des
grâces spéciales ou des signes extraordinaires de cette vie
mystique sont seulement accordés à certains en vue de manifester
le don gratuit fait à tous.
2015
Le chemin de la perfection passe par la croix. Il n’y a pas de
sainteté sans renoncement et sans combat spirituel (cf. 2 Tm 4).
Le progrès spirituel implique l’ascèse et la mortification qui
conduisent graduellement à vivre dans la paix et la joie des
béatitudes :
Celui qui
monte ne s’arrête jamais d’aller de commencement en commencement
par des commencements qui n’ont pas de fin. Jamais celui qui
monte n’arrête de désirer ce qu’il connaît déjà (S. Grégoire de
Nysse, hom. in Cant. 8 : PG 44, 941C).
2016
Les enfants de notre mère la Sainte Église espèrent justement
la grâce de la persévérance finale et la récompense de Dieu
leur Père pour les bonnes œuvres accomplies avec sa grâce en
communion avec Jésus (cf. Cc. Trente : DS 1576). Gardant la même
règle de vie, les croyants partagent la " bienheureuse
espérance " de ceux que la miséricorde divine rassemble dans la
" Cité sainte, la Jérusalem nouvelle qui descend du Ciel
d’auprès de Dieu, prête comme une épouse parée pour son Epoux "
(Ap 21, 2).
EN BREF
2017
La grâce du Saint-Esprit nous confère la justice de Dieu. En
nous unissant par la foi et le Baptême à la Passion et à la
Résurrection du Christ, l’Esprit nous fait participer à sa vie.
2018
La justification, comme la conversion, présente deux faces. Sous
la motion de la grâce, l’homme se tourne vers Dieu et se
détourne du péché, accueillant ainsi le pardon et la justice
d’en Haut.
2019
La justification comporte la rémission des péchés, la
sanctification et la rénovation de l’homme intérieur.
2020
La justification nous a été méritée par la Passion du Christ .
Elle nous est accordée à travers le Baptême. Elle nous conforme
à la justice de Dieu qui nous fait justes. Elle a pour but la
gloire de Dieu et du Christ et le don de la vie éternelle. Elle
est l’œuvre la plus excellente de la miséricorde de Dieu.
2021
La grâce est le secours que Dieu nous donne pour répondre à
notre vocation de devenir ses fils adoptifs. Elle nous introduit
dans l’intimité de la vie trinitaire.
2022
L’initiative divine dans l’œuvre de la grâce prévient, prépare
et suscite la libre réponse de l’homme. La grâce répond aux
aspirations profondes de la liberté humaine ; elle l’appelle à
coopérer avec elle et la perfectionne.
2023
La grâce sanctifiante est le don gratuit que Dieu nous fait de
sa vie, infusée par l’Esprit Saint dans notre âme pour la guérir
du péché et la sanctifier.
2024
La grâce sanctifiante nous rend " agréables à Dieu ".Les
charismes, grâces spéciales du Saint -Esprit, sont ordonnés à la
grâce sanctifiante et ont pour but le bien commun de l’Église.
Dieu agit aussi par des grâces actuelles multiples qu’on
distingue de la grâce habituelle, permanente en nous.
2025
Il n’y a pour nous de mérite devant Dieu que suite au libre
dessein de Dieu d’associer l’homme à l’œuvre de sa grâce. Le
mérite appartient à la grâce de Dieu en premier lieu, à la
collaboration de l’homme en second lieu. Le mérite de l’homme
revient à Dieu.
2026 La grâce du Saint-Esprit,
en vertu de notre filiation adoptive, peut nous conférer un
véritable mérite suivant la justice gratuite de Dieu.
La charité est en nous la
source principale du mérite devant Dieu.
2027
Personne ne peut mériter la grâce première qui est à l’origine
de la conversion. Sous la motion du Saint-Esprit, nous pouvons
mériter pour nous-mêmes et pour autrui toutes les grâces utiles
pour parvenir à la vie éternelle, comme aussi les biens
temporels nécessaires
2028 " L’appel à la plénitude
de la vie chrétienne et à la perfection de la charité s’adresse
à tous ceux qui croient au Christ " (LG 40).
" La perfection chrétienne n’a
qu’une limite, celle de n’en avoir aucune " (S. Grégoire de
Nysse, v. Mos. : PG 44, 300D).
2029
" Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même,
qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive " (Mt 16, 24).
Article 3
ÉGLISE, MERE
ET EDUCATRICE
2030
C’est en Église, en communion avec tous les baptisés, que le
chrétien accomplit sa vocation. De l’Église, il accueille la
Parole de Dieu qui contient les enseignements de la " loi du
Christ " (Ga 6, 2). De l’Église, il reçoit la grâce des
sacrements qui le soutient sur la " voie ". De l’Église, il
apprend l’exemple de la sainteté ; il en reconnaît la
figure et la source dans la Toute Sainte Vierge Marie ; il la
discerne dans le témoignage authentique de ceux qui la vivent ;
il la découvre dans la tradition spirituelle et la longue
histoire des saints qui l’ont précédé et que la liturgie célèbre
au rythme du Sanctoral.
2031 La
vie morale est un culte spirituel (cf. Rm 12, 1). Nous
" offrons nos corps en hostie vivante, sainte, agréable à
Dieu ", au sein du Corps du Christ que nous formons, et en
communion avec l’offrande de son Eucharistie. Dans la liturgie
et la célébration des sacrements, prière et enseignement se
conjuguent avec la grâce du Christ pour éclairer et nourrir
l’agir chrétien. Comme l’ensemble de la vie chrétienne, la vie
morale trouve sa source et son sommet dans le sacrifice
eucharistique.
I. Vie
morale et magistère de l’Église
2032
L’Église, " colonne et soutien de la vérité " (1 Tm 3, 15), " a
reçu des Apôtres le solennel commandement du Christ de prêcher
la vérité du salut " (LG 17). " Il appartient à l’Église
d’annoncer en tout temps et en tout lieu les principes de la
morale, même en ce qui concerne l’ordre social, ainsi que de
porter un jugement sur toute réalité humaine, dans la mesure où
l’exigent les droits fondamentaux de la personne et le salut des
âmes " (⇒
CIC, can. 747).
2033
Le magistère des pasteurs de l’Église en matière morale
s’exerce ordinairement dans la catéchèse et dans la prédication,
avec l’aide des œuvres des théologiens et des auteurs
spirituels. Ainsi s’est transmis de génération en génération,
sous l’égide et la vigilance des pasteurs, le " dépôt " de la
morale chrétienne, composé d’un ensemble caractéristique de
règles, de commandements et de vertus procédant de la foi au
Christ et vivifiés par la charité. Cette catéchèse a
traditionnellement pris pour base, à côté du Credo et du Pater,
le Décalogue qui énonce les principes de la vie morale valables
pour tous les hommes.
2034
Le pontife romain et les évêques en " docteurs authentiques,
pourvus de l’autorité du Christ, prêchent au peuple à eux confié
la foi qui doit être crue et appliquée dans les mœurs " (LG 25).
Le magistère ordinaire et universel du Pape et des
évêques en communion avec lui enseigne aux fidèles la vérité à
croire, la charité à pratiquer, la béatitude à espérer.
2035
Le degré suprême dans la participation à l’autorité du Christ
est assuré par le charisme de l’infaillibilité. Celle-ci
s’étend aussi loin que le dépôt de la Révélation divine (cf. LG
25) ; elle s’étend encore à tous les éléments de doctrine, y
compris morale, sans lesquels les vérités salutaires de la foi
ne peuvent être gardées, exposées ou observées (CDF, décl.
" Mysterium Ecclesiæ " 3).
2036
L’autorité du Magistère s’étend aussi aux préceptes spécifiques
de la loi naturelle, parce que leur observance, demandée
par le Créateur, est nécessaire au salut. En rappelant les
prescriptions de la loi naturelle, le Magistère de l’Église
exerce une part essentielle de sa fonction prophétique
d’annoncer aux hommes ce qu’ils sont en vérité et de leur
rappeler ce qu’ils doivent être devant Dieu (cf. DH 14).
2037
La loi de Dieu, confiée à l’Église est enseignée aux fidèles
comme chemin de vie et de vérité. Les fidèles ont donc le
droit (cf.
⇒ CIC, can. 213) d’être instruits des préceptes
divins salutaires qui purifient le jugement et, avec la grâce,
guérissent la raison humaine blessée. Ils ont le devoir
d’observer les constitutions et les décrets portés par
l’autorité légitime de l’Église. Même si elles sont
disciplinaires, ces déterminations requièrent la docilité dans
la charité.
2038
Dans l’œuvre d’enseignement et d’application de la morale
chrétienne, l’Église a besoin du dévouement des pasteurs, de la
science des théologiens, de la contribution de tous les
chrétiens et des hommes de bonne volonté. La foi et la mise en
pratique de l’Evangile procurent à chacun une expérience de la
vie " dans le Christ ", qui l’éclaire et le rend capable
d’estimer les réalités divines et humaines selon l’Esprit de
Dieu (cf. 1 Co 2, 10-15). Ainsi l’Esprit Saint peut-il se servir
des plus humbles pour éclairer les savants et les plus élevés en
dignité.
2039
Les ministères doivent s’exercer dans un esprit de service
fraternel et de dévouement à l’Église, au nom du Seigneur (cf.
Rm 12, 8. 11). En même temps, la conscience de chacun, dans son
jugement moral sur ses actes personnels, doit éviter de
s’enfermer dans une considération individuelle. De son mieux
elle doit s’ouvrir à la considération du bien de tous, tel qu’il
s’exprime dans la loi morale, naturelle et révélée, et
conséquemment dans la loi de l’Église et dans l’enseignement
autorisé du Magistère sur les questions morales. Il ne convient
pas d’opposer la conscience personnelle et la raison à la loi
morale ou au Magistère de l’Église.
2040
Ainsi peut se développer parmi les chrétiens un véritable
esprit filial à l’égard de l’Église. Il est l’épanouissement
normal de la grâce baptismale, qui nous a engendrés dans le sein
de l’Église et rendus membres du Corps du Christ. Dans sa
sollicitude maternelle, l’Église nous accorde la miséricorde de
Dieu qui l’emporte sur tous nos péchés et agit spécialement dans
le sacrement de la Réconciliation. Comme une mère prévenante,
elle nous prodigue aussi dans sa liturgie, jour après jour, la
nourriture de la Parole et de l’Eucharistie du Seigneur.
II. Les
commandements de l’Église
2041
Les commandements de l’Église se placent dans cette ligne d’une
vie morale reliée à la vie liturgique et se nourrissant d’elle.
Le caractère obligatoire de ces lois positives édictées par les
autorités pastorales, a pour but de garantir aux fidèles le
minimum indispensable dans l’esprit de prière et dans l’effort
moral, dans la croissance de l’amour de Dieu et du prochain :
2042
Le premier commandement ( " Les Dimanches et les autres jours de
fête de précepte, les fidèles sont tenus par l’obligation de
participer à la Sainte Messe et de s’abstenir des oeuvres
serviles ") demande aux fidèles de sanctifier le jour où l’on
commémore la Résurrection du Seigneur, ainsi que les principales
fêtes liturgiques où l’on honore les mystères du Seigneur, de la
Bienheureuse Vierge Marie et des Saints, avant tout en
participant à la célébration eucharistique qui rassemble la
Communauté chrétienne, et de se libérer de tous ces travaux et
de ces affaires qui sont de nature à empêcher la sanctification
de ces jours (cf.
⇒ CIC, can. 1246-1248; CCEO, can. 880, § 3 ; 881, §§
1. 2. 4).
Le deuxième
commandement (" Tout fidèle est tenu par l’obligation de
confesser ses péchés au moins une fois par an ") assure la
préparation à l’Eucharistie par la réception du sacrement de la
Réconciliation, qui continue l’œuvre de conversion et de pardon
du Baptême (cf.
⇒ CIC, can. 989; CCEO, can. 719).
Le troisième
commandement ( " Tout fidèle est tenu par l’obligation de
recevoir la Sainte Communion au moins chaque année à Pâques ")
garantit un minimum dans la réception du Corps et du Sang du
Seigneur en liaison avec les fêtes Pascales, origine et centre
de la liturgie chrétienne (cf.
⇒ CIC, can. 920; CCEO, can. 708 ; 881, § 3).
2043
Le quatrième commandement (" Aux jours de pénitence fixés par
l’Eglise, les fidèles sont tenus par l’obligation de s’abstenir
de viande et d’observer le jeûne ") assure des temps d’ascèse et
de pénitence qui nous préparent aux fêtes liturgiques et nous
disposent à acquérir la maîtrise sur nos instincts et la liberté
du cœur (cf.
⇒ CIC, can. 1249-1251; CCEO, can. 882).
Le cinquième
commandement (" Les fidèles sont tenus par l’obligation de
subvenir aux besoins de l’Eglise ") énonce que les fidèles sont
tenus de subvenir aux nécessités matérielles de l’Église, chacun
selon ses possibilités (cf.
⇒ CIC, can. 222; CCEO, can. 25 ; les conférences
épiscopales peuvent établir d’autres préceptes ecclésiastiques
pour leur territoire, cf.
⇒ CIC, can. 455).
III. Vie
morale et témoignage missionnaire
2044
La fidélité des baptisés est une condition primordiale pour
l’annonce de l’Evangile et pour la mission de l’Église dans
le monde. Pour manifester devant les hommes sa force de
vérité et de rayonnement, le message du salut doit être
authentifié par le témoignage de vie des chrétiens. " Le
témoignage de la vie chrétienne et les œuvres accomplies dans un
esprit surnaturel sont puissants pour attirer les hommes à la
foi et à Dieu " (AA 6).
2045
Parce qu’ils sont les membres du Corps dont le Christ est la
Tête (cf. Ep 1, 22), les chrétiens contribuent par la constance
de leurs convictions et de leur mœurs, à l’édification de
l’Église. L’Église grandit, s’accroît et se développe par la
sainteté de ses fidèles (cf. LG 39), jusqu’à ce que " soit
constitué l’homme parfait dans la force de l’âge, qui réalise la
plénitude du Christ " (Ep 4, 18).
2046
Par leur vie selon le Christ, les chrétiens hâtent la venue
du Règne de Dieu, du " Règne de la justice, de la vérité et
de la paix " (MR, Préface du Christ-Roi). Ils ne délaissent pas
pour autant leurs tâches terrestres ; fidèles à leur Maître ils
les remplissent avec droiture, patience et amour.
EN BREF
2047
La vie morale est un culte spirituel. L’agir chrétien trouve sa
nourriture dans la liturgie et la célébration des sacrements.
2048
Les commandements de l’Église concernent la vie morale et
chrétienne unie à la liturgie et se nourrissant d’elle.
2049
Le magistère des pasteurs de l’Église en matière morale s’exerce
ordinairement dans la catéchèse et la prédication, sur la base
du Décalogue qui énonce les principes de la vie morale valables
pour tout homme.
2050
Le pontife romain et les évêques, en docteurs authentiques,
prêchent au peuple de Dieu la foi qui doit être crue et
appliquée dans les mœurs. Il leur appartient aussi de se
prononcer sur les questions morales qui sont du ressort de la
loi naturelle et de la raison.
2051
L’infaillibilité du magistère des pasteurs s’étend à tous les
éléments de doctrine y compris morale sans lesquels les vérités
salutaires de la foi ne peuvent être gardées, exposées ou
observées.
Les dix commandements
Exode 20, 2-17 |
Deutéronome 5, 6-21 |
Formule catéchétique
(P. Card. Gasparri, Catechismus Catholicus,
Vatican 1933 p. 23) |
|
|
|
Je suis le Seigneur ton Dieu, |
Je suis le Seigneur ton Dieu, |
|
qui t’ai fait sortir |
qui t’ai fait sortir |
|
du pays d’Egypte, |
du pays d’Egypte, |
|
de la maison de servitude, |
de la maison de servitude. |
|
|
|
|
Tu n’auras pas |
Tu n’auras pas |
Un seul Dieu tu adoreras |
d’autres dieux devant Moi. |
d’autres dieux devant Moi. |
et aimeras parfaitement ; |
Tu ne te feras |
|
|
aucune image sculptée, |
|
|
rien qui ressemble à ce qui |
|
|
est dans les cieux, là-haut, |
|
|
ou sur la terre, ici-bas, |
|
|
ou dans les eaux, |
|
|
au-dessous de la terre. |
|
|
Tu ne te prosterneras pas |
|
|
devant ces dieux et |
|
|
tu ne les serviras pas, car Moi, |
|
|
le Seigneur ton Dieu, |
|
|
Je suis un Dieu jaloux, |
|
|
qui punis la faute des pères |
|
|
sur les enfants, |
|
|
les petits-enfants et |
|
|
les arrière-petits-enfants, |
|
|
pour ceux qui Me haïssent, |
|
|
mais qui fais grâce |
|
|
à des milliers, pour ceux |
|
|
qui M’aiment et gardent |
|
|
mes commandements. |
|
|
|
|
|
Tu ne prononceras pas |
Tu ne prononceras pas |
Son saint nom tu respecteras, |
le nom du Seigneur |
le nom du Seigneur |
fuyant blasphème |
ton Dieu à faux, |
ton Dieu à faux.., |
et faux serment. |
car le Seigneur ne laisse |
|
|
pas impuni celui |
|
|
qui prononce son nom à faux. |
|
|
|
|
|
Tu te souviendras du jour du |
Observe le jour du sabbat |
Le jour du Seigneur garderas, en |
sabbat pour Le sanctifier. |
pour Le sanctifier. |
servant Dieu dévotement. |
Pendant six jours |
|
|
tu travailleras |
|
|
et tu feras tout ton ouvrage, |
|
|
mais le septième jour |
|
|
est un sabbat |
|
|
pour le Seigneur ton Dieu. |
|
|
Tu ne feras aucun ouvrage, |
|
|
toi, ni ton fils, ni ta fille, |
|
|
ni ton serviteur, ni ta servante |
|
|
ni tes bêtes |
|
|
ni l’étranger |
|
|
qui est dans tes portes. |
|
|
Car en six jours |
|
|
le Seigneur a fait |
|
|
le ciel, la terre, la mer |
|
|
et tout ce qu’ils contiennent |
|
|
mais Il s’est reposé |
|
|
le septième jour; |
|
|
c’est pourquoi le Seigneur |
|
|
a béni le jour du sabbat |
|
|
et l’a consacré. |
|
|
|
|
|
Honore ton père et ta mère, |
Honore ton père et ta mère. |
Tes père et mère honoreras, |
afin que se prolongent |
|
tes supérieurs pareillement. |
tes jours sur la terre |
|
|
que te donne |
|
|
le Seigneur ton Dieu. |
|
|
|
|
|
Tu ne tueras pas. |
Tu ne tueras pas. |
Meurtre et scandale éviteras, |
|
|
haine et colère pareillement. |
|
|
|
Tu ne commettras pas |
Tu ne commettras pas |
La pureté observeras |
d’adultère. |
d’adultère. |
en tes actes soigneusement. |
|
|
|
Tu ne voleras pas. |
Tu ne voleras pas. |
Le bien d’autrui tu ne prendras, |
|
|
ni retiendras injustement. |
|
|
|
Tu ne porteras pas |
Tu ne porteras pas |
La médisance banniras |
de témoignage mensonger |
de faux témoignage |
et le mensonge également. |
contre ton prochain. |
contre ton prochain. |
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Tu ne convoiteras pas la |
Tu ne convoiteras pas la |
En pensées, désirs veilleras à |
maison de ton prochain, |
femme de ton prochain, |
rester pur entièrement. |
Tu ne convoiteras pas |
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la femme de ton prochain, |
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ni son serviteur, |
Tu ne désireras... |
Bien d’autrui ne convoiteras |
ni sa servante, |
rien de ce qui est |
pour l’avoir |
ni son boeuf, ni son âne, |
à ton prochain. |
malhonnêtement. |
ni rien de ce qui est |
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à ton prochain. |
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