§ I. — DE LA F0I.
Le mot de Foi dans la
Sainte Ecriture a plusieurs significations. Ici nous le prenons pour
cette vertu par laquelle nous donnons un assentiment plein et entier
aux vérités révélées de Dieu. Personne ne peut raisonnablement
douter que cette Foi dont nous parlons ne soit nécessaire pour le
salut, car il est écrit: Sans la Foi, il est impossible de plaire
à Dieu . En effet, la fin dernière de l’homme c’est-à-dire le
bonheur auquel il doit tendre — est beaucoup trop élevée pour qu’il
puisse la découvrir par les seules lumières de son esprit. Il était
donc nécessaire que Dieu Lui-même lui en donnât la connaissance. Or
cette connaissance n’est autre chose que la Foi, par laquelle, et
sans hésitation aucune, nous tenons pour certain tout ce que
l’autorité de la Sainte Eglise notre mère nous propose comme révélé
de Dieu. Car il est impossible de concevoir le moindre doute sur les
choses qui viennent de Dieu, puisqu’Il est la Vérité même. De là, il
est facile de comprendre combien la Foi que nous avons en Dieu est
différente de celle que nous accordons au témoignage des historiens
qui nous racontent des faits purement naturels. Mais si la Foi admet
des degrés divers en étendue et en excellence, comme il paraît dans
ces passages de l’Ecriture: Homme de peu de Foi, pourquoi
avez-vous douté ? — Votre Foi est grande. —
Augmentez en nous la Foi. — La Foi sans les œuvres est une
Foi morte. — La Foi qui opère par la charité. — elle ne
reconnaît aucune diversité d’espèces, et la même définition convient
parfaitement à tous les degrés qu’elle peut avoir. Quant aux fruits
qu’elle produit et aux avantages qu’elle nous procure, nous le
dirons dans l’explication de chacun des articles.
§ II. — DU SYMBOLE.
Ce que les Chrétiens
doivent savoir tout d’abord, ce sont les vérités que les Saints
Apôtres, nos maîtres et nos guides dans la Foi, inspirés par
l’Esprit de Dieu, ont renfermées dans les douze articles du Symbole.
Après avoir reçu de Notre-Seigneur l’ordre d’aller remplir pour
lui les fonctions d’ambassadeurs, et de se répandre dans le monde
entier pour prêcher l’Evangile à toute créature, ils jugèrent
convenable de composer une formule de Foi chrétienne, afin que tous
eussent la même croyance et le même langage, qu’il n’y eût ni
division ni schisme parmi ceux qu’ils -allaient appeler à la même
Foi, et que tous fussent consommés dans un même esprit et un même
sentiment. Et cette profession de Foi et d’Espérance chrétienne
qu’ils avaient composée, ils l’appelèrent Symbole, soit parce qu’ils
la formèrent de l’ensemble des vérités différentes que chacun d’eux
formula, soit parce qu’ils voulurent s’en servir comme d’une marque,
et d’un mot d’ordre, qui leur ferait distinguer aisément les vrais
soldats de Jésus-Christ des déserteurs et des faux frères, qui se
glissaient dans l’Eglise, pour corrompre l’Evangile.
§ III — ARTICLES DU SYMBOLE.
Les vérités due la Foi
chrétienne enseigne et que les Fidèles sont obligés de croire
fermement, sort en particulier, soit en général, sont assez
nombreuses. Mais la première et la plus essentielle de toutes, celle
qui est en même temps comme le fondement et le faîte de l’édifice,
et que eu Lui-même nous a enseignée, c’est l’unité de l’Essence
divine, la distinction des trois Personnes, et la diversité des
opérations que l’on attribue plus particulièrement à chacune
d’Elles. Le Pasteur montrera que toute la doctrine de ce Mystère est
renfermée en abrégé dans le Symbole des Apôtres. En effet, ainsi que
l’ont remarqué nos ancêtres, qui ont traité ces matières avec
beaucoup de soin et de piété, le Symbole semble précisément avoir
été divisé en trois parties, afin que dans la première il fut
question de la première Personne divine et de l’œuvre admirable de
la Création ; dans la Seconde, de la seconde Personne divine et du
mystère de la Rédemption des hommes ; dans la troisième enfin, de la
troisième Personne divine, source et principe de notre
Sanctification. Ces trois parties sont distinctes quoique liées
entre elles. D’après une comparaison souvent employée par les Pères,
nous les appelons articles. De même, en effet, que dans nos
membres il y a certaines articulations qui les distinguent et
les séparent, de même, dans cette profession de Foi, on a donné avec
beaucoup de justesse et de raison le nom d’articles aux
vérités que nous devons croire en particulier et d’une manière
distincte. |