Charbel
Makhlouf
moine maronite, saint
1828-1898
C’est à Baakafra, un village
profondément libanais situé à 1600 m. d’attitude en face des fameux « Cèdres de
Dieu » au Nord du Liban que naîtra «
le
8 mai 1828 » le cinquième fils d’Antoun Makhlouf et de Brigitta Chidiac.
Ce fut huit jours après sa
naissance « le 16 mai 1828 que l’enfant recevra avec le baptême, dans l’église
Notre Dame de Baakfra, le nom qu’il va sanctifier de Youssef (Joseph).
La joie régnait dans cette famille
vaillante riche de foi fidèle à Dieu et à l’église.
Mais l’épreuve ne manqua pas de
fondre sur elle et le « 8 Août 1831 » à l’âge de trois ans Youssef perdit son
père.
Après deux ans de lutte solitaire,
craignant de ne pouvoir continuer à subvenir aux besoins des siens, la maman
Bregitta se remaria avec un homme très pieux, nommé Lahhoud Ibrahim qui fut
ordonné prêtre sous le nom de Dominique « Abd El Ahad ». Ce qui est autorisé par
le règlement particulier des églises orientales « qu’un homme marié devienne
prêtre ».
Entouré d’une maman intransigeante
sur le devoir de la prière en famille et d’un beau-père prêtre, que le petit
Youssef reçut sa formation chrétienne. Il servirait la messe et les saluts,
demeurant près du père Dominique et l’aidait dans toutes les cérémonies. Il
apprenait à chanter les Psaumes et l’office en langue syriaque à l’école
paroissiale, saint Eusèbe. En chantant et en s’émerveillant Youssef conduisant
sa vache, il se dirigeait vers une grotte pour prier dans le secret la sainte
Vierge à la quelle il tenait une dévotion exceptionnelle.
Cette grotte sera désormais son
premier ermitage et porta le nom de « Grotte de Saint ». C’est là qu’il demanda
l’aide de la sainte Vierge pour une belle qui lui vienne.
À l’âge de 23 ans, sans ignorer ce
qu’il devait envers les siens mais répondant à l’appel de Dieu, Youssef fuit la
maison paternelle pour rentrer au couvent de Notre-Dame de Mayfouk.
De 1851 à 1852 il passa sa première
année de noviciat, ce fut un dimanche, que Youssef revêtit l’habit de novice et
choisit donc le nom de « Charbel », le nom d’un martyre du 3ème siècle en
Antioche, composé de Char qui veut dire Roi et Bel qui veut dire Dieu.
Il s’applique à devenir plus
fervent dans sa prière. Il accepte joyeusement les directives et répond les
paupières baissées : « Mon père, avec la grâce de Dieu je pratiquerai tout cela
».
De 1852 à 1853 dans le silence et
la prière, au couvent d’Annaya, la deuxième année du noviciat s’écoula assez
semblable à la première.
Le frère Charbel fut parfaitement
instruit des obligations vitales qu’il va contracter : obéissance, pauvreté et
chasteté.
Toujours à Annaya le premier
novembre, fête des Toussaints, 1853 à 25 ans, à genoux devant l’autel, sans
tremblement dans la voix, Charbel prononce ses vœux religieux.
Le supérieur remet l’habit
monastique au nouveau moine qui s’intègre définitivement à l’Ordre Libanais
Maronite.
Son noviciat était terminé le père
général juge que Charbel devra se consacrer aux études théologiques à saint
Cyprien de Kfifan, qui fut la faculté d’enseignement universitaire à l’époque.
Durant ces six années d’études le
frère Charbel se pencha avec ardeur sur sa théologie dogmatique et morale et
acquit un amour profond des Sainte Écritures. À 31 ans, le 23 juillet 1859 il
fût ordonné prêtre à Bkerké.
Durant sa vie communautaire à
Annaya Charbel grimpait les marches des vertus il était l’exemple car sa
doctrine spirituelle consistait à montrer et nom pas à prêcher, il était
obéissant, chaste, pauvre, respectueux, silencieux, homme de prière, surtout
pour la sainte Vierge, médecin des âmes apôtres des malades. Sa vie était une
vie de prière et de travail.
Mais il voulait encore s’élever
plus près de Dieu et sollicita l’autorisation d’aller vivre à l’ermitage, et
pour que ce vœu s’accomplisse la voix du ciel intervienne dans le prodige de la
lampe où l’eau brûlait comme l’huile ! et sur ce le même jour une réponse
favorable arriva de son supérieur : à partir de ce soir vous irez prendre
possession de l’ermitage des saints Pierre et Paul et vous y servirez Dieu
jusqu’à la fin de votre vie ». Ce fut le lundi 13 février 1875, le lendemain de
la mort du père lichaa el Hardini, le frère de Nemtallah El-Hardini. Et le 2
juin de cette année sa mère décédait.
Et Charbel s’engage seul sur le
sentier que mène à l’ermitage, il ne s’était pas évadé du monde mais il était le
trait d’union entre le ciel et la terre ; il portait le monde à Dieu par ses
sacrifices, ses pénitences, ses prières et surtout par ses messes.
Il a fait vivre le monde dans
l’atmosphère d’un perpétuel miracle, il est devenu le visage de Dieu par ses
interventions auprès des malades des mourants et de tout pèlerin.
Sa profession « réactualisée » tous
les jours fait de lui un holocauste. Il se donna tout entier. Le seigneur était
devenu pour lui sa vérité, sa force, sa lumière, sa richesse et sa joie.
Le 16 décembre 1898 atteint
d’hémiplégie pendant qu’il célébrait la messe il fut ramené dans sa cellule
jusqu’à ce que son âme s’envole vers le ciel dans la nuit de Noël à 70 ans.
Il fut enterré au cimetière du
monastère de saint Maroun à Annaya.
Après exhumation de son corps
intact et transpirant du sang et de l’eau, un long parcours fut acheminé pour sa
consécration à l’église.
Parmi les milliers des miracles qui
continuent jusqu’à nos jours deux furent retenus pour sa béatification en 1965.
Un troisième miracle, la guérison
d’une femme d’un cancer de la gorge, a été retenu pour sa canonisation.
Le Pape Paul VI l’a canonisé le 9
octobre 1977 à la Basilique Saint Pierre-Saint Paul, au Vatican.
|