Charles Steeb
Prêtre, Fondateur, Bienheureux
1773-1856

Charles Steeb naquit au sein d'une famille protestante à Tubingen, dans le Wurtemberg, le 18 décembre 1773. Son père, un homme d'affaires important qui administrait les biens du duc de Wurtemberg, envoya son fils, lorsqu'il eut dix-ans, une année à Paris qui était alors en pleine effervescence révolutionnaire. Ensuite le jeune homme se rendit à Vérone pour apprendre la langue et les pratiques commerciales. Charles était un jeune homme mûr pour son âge, studieux et réservé. Il fut d'emblée fasciné par la vitalité culturelle de Vérone ; il se sentit aussi questionné par l'ambiance catholique...

Il fréquenta des prêtres et ceci le conduisit à devenir catholique en septembre 1792.

« Il n’était pas homme de nombreuses paroles — explique le Pape Paul VI lors de l’homélie qu’il prononça lors de la cérémonie de béatification —, mais de nombreuses œuvres ; un homme à la sensibilité profonde et contenue ; homme également d’une très grande fermeté dans ses projets. Sa forte psychologie nordique trouva un accueil humain et chrétien dans l’aimable tempérament local ; rien ne fit obstacle au mûrissement de sa vocation sacerdotale, déjà contenue dans sa première et radicale oblation à la vérité, à l’Evangile, au Christ-Maître, à l’Eglise, famille des croyants fidèles : il se fit aussitôt prêtre. »

Cela provoqua évidemment une grande déception chez son père qui le déshérita[1].

Vérone se trouvait alors à l' époque des conquêtes napoléoniennes et de la guerre avec l' Autriche. En 1797, après une révolte anti-française, la région sera disputée entre Autrichiens et Français. Vérone passera officiellement au Congrès de Vienne en 1815, comme toute la Vénétie, aux Habsbourgs. Charles fut pendant ce temps aumônier — et s'il le fallait infirmier — dans des hôpitaux militaires et des infirmeries de campagne.

Il participa à l'œuvre de Pietro Leonardi qui avait fondé, en 1796, une fraternité hospitalière de prêtres et de laïcs hommes ou femmes, inspirée de l'Evangile, pour lesquels "le seul point d'ancrage [était ] la paillasse du malade."

Il contracta le typhus et rédigea son testament. ; mais le P. Bertolini, son directeur spirituel, lui affirma que son heure n' était pas encore arrivée ; car le Seigneur attendait de sa part des choses plus grandes.

Charles Steeb poursuivit alors à Vérone une carrière ecclésiastique essentiellement tournée vers la direction spirituelle et la confession, ainsi que le secours aux malades.

C'est en 1840, que "son heure" advint. Il fut le cofondateur de l'Institut des Sœurs de la Miséricorde, dédié aux situations les plus difficiles. Grâce au patrimoine de Charles, l'œuvre put bénéficier au départ d'un soutien conséquent ; mais la volonté de Luisa Poloni — Mère Vincenza — fut déterminante.

Il mourut, le 15 décembre 1856, à Vérone et fut béatifié par Paul VI à Rome en 1975.

Lors de cette cérémonie, à Saint-Pierre de Rome, le Pape faisait remarquer combien les saints et les bienheureux nous sont utiles :

« Charles Steeb — disait le Saint-Père — est dans le Christ, au ciel, bienheureux ; et sa béatitude se communique dans une certaine mesure, à nous, à l’Eglise de Vérone, à l’Eglise d’Allemagne et à toute l’Eglise encore pèlerine sur la terre », car en effet, « ces élus sont les gradins de l’échelle qui s’élève vers le Christ et vers Dieu ; et dont nous ne désespérons pas de pouvoir, à leur niveau humain, nous servir, nous aussi, dans une certaine mesure ».

« Charles Steeb — insista encore le Souverain Pontife — est une figure qui mérite d’être connue, tant dans les aspects privés de sa vie que dans ses aspects communs. »

Aujourd'hui, l'Institut est présent en Europe, en Afrique et en Amérique du Sud.


[1] A la mort de sa sœur Wilhelmine, Charles héritera des biens familiaux.

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