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Les derniers jours jusqu'à
Gethsémani
Jésus, à plusieurs reprises,
annonce à ceux qui, déjà, cherchaient à le faire mourir, qu'il n'est pas dupe et
qu'il connaît leurs
pensées. Il veut les avertir afin qu'ils puissent se
convertir. Matthieu rapporte quelques-unes de ces paroles de Jésus :
À propos des vignerons homicides,
nous avons rappelé plus haut :
A la fin, il leur envoya son
fils, disant: "Ils auront égard à mon fils." Mais quand les vignerons virent le
fils, ils se dirent entre eux : "Voici l'héritier ; venez, tuons-le, et nous
aurons son héritage." Et s'étant saisis de lui, ils le jetèrent hors de la vigne
et le tuèrent. (Matthieu 21, 37 à 39)
Malgré le danger connu, Jésus
retourne à Jérusalem. En chemin, il instruit ses apôtres :
À partir de ce moment,
Jésus-Christ commença à montrer à ses disciples qu’il devait aller à Jérusalem
et beaucoup souffrir de la part des anciens, des grands-prêtres et des scribes ;
être mis à mot et ressusciter le troisième jour. Pierre le tirant à part, se mit
à le reprendre en lui disant : "À Dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t’arrivera
pas !" Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre : "Arrière, Satan ! Tu m’es un
obstacle: tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes." Alors
Jésus dit à ses disciples : "Si quelqu’un m’aime, qu’il prenne sa croix et qu’il
me suive." (Matthieu 16, 21-23)
On ne saurait être plus clair.
D'ailleurs, Jésus avait utilisé plusieurs fois cette expression : "Si
quelqu'un m'aime, qu'il prenne sa croix…" Qui oserait nier la connaissance
que Jésus avait de son avenir ?
La dernière Pâque de Jésus
La trahison de Judas
L'un des Douze, appelé Judas
Iscariote, était allé trouver les grands prêtres pour leur dire : "Que
voulez-vous me donner, et je vous le livrerai ?" Et ils lui fixèrent trente
pièces d'argent. Depuis ce moment, il cherchait une occasion favorable pour
livrer Jésus. (Matthieu 26, 14 à 16)
Quelques heures avant sa Passion,
pendant la dernière Cène, alors que son intimité avec ses apôtres était grande,
Jésus annonce la trahison de Judas :
Après avoir lavé les pieds de ses
disciples, Jésus parla ainsi : "Amen! Amen ! Je vous le dis : le serviteur
n’est pas plus grand que son maître, le messager n’est pas plus grand que celui
qui l’envoie. Si vous savez cela heureux êtes-vous, pourvu que vous le mettiez
en pratique. Je ne parle pas pour vous tous. Moi, je sais quels sont ceux que
j’ai choisis, mais il faut que j’accomplisse la parole de l’Écriture: celui qui
partageait mon pain a voulu me faire tomber.
Je vous dis ces choses avant
qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez que moi, JE
SUIS. (Jean 13, 12 à 20)
Puis, dès que Judas fut sorti,
Jésus dit : "Maintenant le Fils de l’homme est glorifié et Dieu est glorifié
en lui. Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui, et il le
glorifiera bientôt. Petits enfants, je suis encore avec vous, mais pour peu de
temps. Vous me chercherez , et, comme je l’ai dit aux juifs: où je vais, vous ne
pouvez venir, à vous aussi je le dis maintenant. Je vous donne un commandement
nouveau: aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous aussi
les uns les autres. À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si
vous avez de l’amour les uns pour les autres.” (Jean XIII, 31-35)
Maintenant Jésus va pouvoir
annoncer clairement sa Passion.
Annonce de la Passion
À l’heure où Jésus passait de ce
monde à son Père, il disait à ses disciples : "Ne soyez donc pas
bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en Moi. Dans la maison de mon
Père beaucoup pourront trouver leur demeure, sinon est-ce que je vous aurais
dit : je pars vous préparer une place ? Quand je serai allé vous la préparer, je
reviendrai vous prendre avec Moi ; et là où je suis, vous y serez aussi. Pour
aller où je m’en vais, vous savez le chemin.”
Remarque : En réalité les disciples
n’ont pas encore compris les enseignements de Jésus et Thomas se fait leur
porte-parole : “Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas; comment
pourrions-nous savoir le chemin ?”
Jésus répond :
— Moi, je suis le Chemin, la
Vérité et la Vie; personne ne va vers le Père sans passer par Moi. (Jean 14,
1-6)
La Cène
Le premier jour des Azymes, les
disciples vinrent trouver Jésus, et lui dirent :
— Où voulez-vous que nous vous
fassions les préparatifs pour manger la pâque ?
Il leur dit :
— Allez à la ville, chez un tel,
et dites-lui: Le maître te fait dire: Mon temps est proche, je ferai chez toi la
pâque avec mes disciples.
Les disciples firent ce que
Jésus leur avait commandé, et ils firent les préparatifs de la pâque. Le soir
venu, Jésus se met à table avec les douze. Pendant qu'ils mangeaient, il dit :
— Je vous le dis en vérité, l'un
de vous me trahira.
Et, profondément attristés, ils
se mirent à lui dire, chacun de son côté :
— Serait-ce moi, Seigneur ?
Il répondit :
— Celui qui met avec moi la main
au plat, celui-là me trahira ! Le Fils de l'homme s'en va, selon ce qui est
écrit de lui; mais malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme est trahi !
Mieux vaudrait pour cet homme-là qu'il ne fût pas né.
Judas, qui le trahissait, prit
la parole et dit :
— Serait-ce moi, Rabbi ?
— Tu l'as dit, répondit Jésus.
Luc et Marc racontent les faits de
manière presque identique. Et ils ajoutent une parole de Jésus :
Cependant voici que la main de
celui qui me trahit est avec moi sur la table. Car le Fils de l'homme s'en va
selon ce qui est décrété ; mais malheur à l'homme par qui il est trahi !
(Luc 22, 21 et 22) et (Marc 14, 21)
L'Eucharistie
Pendant le repas, Jésus prit du
pain et après avoir dit la bénédiction, il le rompit et le donna à ses
disciples, en disant: "Prenez et mangez, ceci est mon corps." Il prit ensuite
une coupe et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : "Buvez-en
tous, car ceci est mon sang, (le sang) de l'alliance, répandu pour beaucoup en
rémission des péchés. Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce produit
de la vigne jusqu'à ce jour où je le boirai nouveau avec vous dans le royaume de
mon Père."
Vers Gethsémani
Après le chant de l'hymne, ils
s'en allèrent au mont des Oliviers. Alors Jésus leur dit : "Je vous serai à
tous, cette nuit-ci, une occasion de chute, car il est écrit : Je frapperai le
pasteur, et les brebis du troupeau seront dispersées. Mais, après que je serai
ressuscité, je vous précéderai en Galilée." Pierre, prenant la parole, lui dit :
"Quand tous tomberaient à cause de toi, moi, je ne tomberai jamais." Jésus lui
dit : "Je te le dis, en vérité, cette nuit-ci, avant que le coq ait chanté trois
fois, tu m'auras renié trois fois." (Matthieu 26, 17 à 34)
Jésus évoquera alors une phrase
d'Isaïe : Car, je vous le dis, il faut encore que cette Ecriture
s'accomplisse en moi : "Et il a été compté parmi les malfaiteurs." (Is 53, 12)
Aussi bien, ce qui me concerne touche à sa fin. Ils lui dirent: "Seigneur, voici
ici deux glaives." Il leur dit : " C'est assez répondit-il.
On peut aussi rappeler un texte de
Job que Jésus connaissait et que, peut-être, il a récité mentalement pendant ces
instants :
Et maintenant ils se moquent de
moi, des jeunes dont je méprisais les pères: ils étaient moins pour moi que les
chiens de mon troupeau !... Mais maintenant, ils me chansonnent, c’est de moi
qu’ils se moquent. Dégoûtés, ils se tiennent à distance, et sans se gêner ils
crachent sur moi, à mon passage. À ma droite se lèvent des accusateurs, mes
pieds sont pris au filet, voici qu’on se fraye un chemin jusqu’à moi.
Et maintenant mon âme en moi se
défait, les jours de peine se sont abattus sur moi. La nuit le mal ronge mes os,
mes nerfs n’ont pas de repos. De toute sa poigne il a saisi mon vêtement, il m’a
pris par le col de ma tunique et il m’a jeté dans la boue : je ne suis plus que
poussière et cendre ! Tu ne me réponds pas, ô Dieu, quand je t’appelle, je me
tiens là, et tu ne me regardes pas ! Tu es devenu cruel avec moi, tu me frappes
de toute ta vigueur ! (Job 30, 1, 9, 10, 12, 16 à 20)
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