Christine Bruzo, (ou Bruso) naquit
en 1242, à Stommelen, près de Cologne.
Après avoir eue en 1247 — à l’âge
de 5 ans — une vision de Jésus Enfant, Christine refusa, quelques années plus
tard, un mariage arrangé et entra dans un couvent de Béguines ; elle avait alors
13 ans.
Le béguinage — qui avait eu son
origine en Belgique, vers 1170 — était un ensemble de maisonnettes où étaient
accueillies les béguines, lesquelles faisaient — temporairement — le vœu de
pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Certaines finissaient par sortir et par se
marier. Toutefois, pendant leur séjour, elles menaient une vie bien réglée :
prière, visites aux malades et assistance aux personnes âgées, n’ayant pas de
famille.
Ces institutions étaient très
nombreuses, au XIIIe
siècle, non seulement en Belgique, mais aussi aux Pays-Bas, en Allemagne et en
France, où on les retrouve assez nombreuses à Reims, par exemple.
A quinze ans elle reçut les
stigmates sur les mains, les pieds et les marques — sur le front —, de la
couronne d’épines.
Elle fut très souvent tentée et
tourmentée par le démon qui lui suggérait le suicide.
C’était, lors de ses attaques
violentes et sournoises de Satan, que Christine avait prit l’habitude d’adresser
à Jésus cette belle prière :
"Seigneur Jésus, je vous en prie, par votre mort, par vos souffrances et par
votre très doux Cœur broyé pour notre amour, si c'est votre bon plaisir que ces
malins esprits me donnent la mort, recevez en paix mon cœur troublé et affligé,
gardez-le miséricordieusement, dans votre très doux Cœur".
Les signes extérieurs de telles
manifestations inquiétèrent fortement les béguines qui finirent par l’éloigner
de leur maison.
Le 20 décembre 1267 elle fit la
connaissance d’un jeune dominicain, Pierre de Dacia († 1289) — disciple d’Albert
le Grand — lequel devint bientôt son guide spirituel, et avec lequel elle
maintint une relation épistolaire régulière. Ce même dominicain écrivit une
« Vie » de la bienheureuse qui s’arrête à 1286.
L’année de la mort de
Pierre — 1289 —, les assauts du démon cessèrent et Christine vécut en paix
jusqu’en 1312, tout en gardant toujours l’habit des béguines.
La grande mystique eut des extases
et des apparitions et, depuis 1269 ses stigmates étaient visibles à certaines
périodes de l’année.
Éprouvée par une vie de grandes
souffrances, toujours supportées généreusement, les yeux fixés le Cœur aimant de
Jésus et sur la Croix rédemptrice, elle rendit son âme à Dieu le 6 novembre
1312, à Stommelen, là où elle était née.
En 1342 — trente années après sa
mort —, ses reliques furent transportées à Nideggen et, depuis 1568, celles-ci
reposent dans l’église de Jülich.
Son culte fut approuvé par le pape
Pie X, le 22 août 1908 et sa fête fixée au 6 novembre.
Alphonse Rocha
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