A mon regret je dois vous informer
que pendant la semaine passée la Gestapo a continué sa campagne d'annihilation
contre les ordres catholiques. Mercredi 30 juillet, ils ont occupé le centre
administratif de la province des soeurs de Notre-Dame à Mühlhausen dans le
district de Kempen, qui a autrefois appartenu au diocèse de Münster, et ils ont
déclaré que le couvent devait être dissous. La plupart des soeurs, dont
beaucoup viennent de notre diocèse, ont été expulsées et elles ont reçu l’ordre
de quitter le district le même jour. Jeudi, selon des sources fiables, le
monastère des frères missionnaires de Hiltrup à Hamm a été également occupé et
confisqué par le Gestapo et les religieux ont été expulsés. Déjà le 13 juillet,
à propos de l'expulsion des Jésuites et des soeurs missionnaires de Sainte
Claire de Münster, j'ai publiquement déclaré dans cette même église : Aucun des
occupants de ces couvents n'est accusé de quelque offense ou de crime, aucun n’a
été amené devant un tribunal, aucun n’a été reconnu coupable. J'entends que des
rumeurs sont maintenant répandues dans Münster qu’ après tout, ces religieux, en
particulier les Jésuites, ont été accusés, ou même convaincus d’actes
criminelles, et même de trahison. Je déclare ceci :
Ce sont de basses calomnies de
citoyens allemands, nos frères et nos soeurs, que nous ne tolérerons pas. J'ai
déjà déposé une plainte pénale auprès du procureur en chef contre un individu
qui est allé si loin qu’il a fait de telles allégations devant des témoins.
J'exprime l'espoir que l'homme sera amené rapidement à rendre compte et que nos
Tribunaux auront toujours le courage de punir les calomniateurs qui cherchent à
détruire l'honneur de citoyens allemands innocents dont la propriété a été déjà
enlevée. J'invite tous mes auditeurs, oui, tous mes respectables concitoyens,
qui à l'avenir entendront des accusations faites contre les religieux expulsé de
Münster de donner le nom et l'adresse de la personne portant ces accusations et
de tous les témoins. J'espère qu'il y a toujours des hommes à Münster qui ont
le courage de faire leur devoir en demandant la mise en examen judiciaire contre
de telles accusations qui empoisonnent la communauté nationale, en s’engageant
par leur personne, leur nom et au besoin leur témoignage. Je leur demande, si de
telles accusations contre les religieux sont faites en leur présence, de les
rapporter immédiatement à leur curé ou au Vicaire général et de les faire
enregistrer. Je demande pour l'honneur de nos ordres religieux, pour l'honneur
de notre église catholique et également pour l'honneur de nos compatriotes
allemands et de notre ville de Münster de rapporter de tels cas au service de
poursuite de l'État de sorte que les faits puissent être établis par un tribunal
et les calomnies contre nos religieux punies.
(Après la lecture de l’Évangile
pour le 9e dimanche après la Pentecôte : “et quand il fut proche
(de Jérusalem), à la vue de la ville, il pleura sur elle...” Luc 19,41- 47)
Mes chers diocésains ! C'est un
événement profondément émouvant que nous lisons dans l’évangile d’aujourd'hui.
Jésus pleure ! Le fils de Dieu pleure ! Un homme qui pleure souffre d’une
peine — une peine du corps ou du coeur. Jésus n'a pas souffert dans son corps,
mais il a pleuré. Combien grande a été la douleur de son âme, la souffrance du
cœur du plus courageux des hommes pour qu’il pleure ! Pourquoi a-t-il pleuré ?
Il a pleuré sur Jérusalem, sur la ville sainte de Dieu qui lui était si chère,
la capitale de son Peuple. Il a pleuré sur ses habitants, ses concitoyens, parce
qu'ils ont refusé de reconnaître la seule chose qui pourrait éviter le jugement
qu’il connaissait par son omniscience et qui était déterminé à l'avance par le
divin juge : “Si en ce jour tu avais reconnu... le message de paix !” Pourquoi
les habitants de Jérusalem ne le reconnaissent-ils pas ? Peu de temps avant,
Jésus l’avait apostrophée : “O Jérusalem, Jérusalem... combien de fois, combien
de fois j’ai voulu rassembler tes enfants à la manière dont une poule rassemble
sa couvée sous ses ailes, et tu n’as pas voulu !” (Luc 13.34).
Tu n’as pas voulu ! Moi, ton roi,
ton Dieu, je le voulais ! Mais tu n’as pas voulu ! Combien elle est en sécurité,
comme elle est protégée la couvée des poussins sous l'aile de la poule : elle la
réchauffe, elle la nourrit, elle la défend. De la même manière j'ai désiré vous
protéger, pour vous garder, pour vous défendre contre tout mal. Je le voulais,
mais vous ne le vouliez pas ! C'est pourquoi Jésus pleure ; c'est pourquoi cet
homme fort pleure ; c'est pourquoi Dieu pleure… Sur la folie, l'injustice, le
crime de ceux qui ne veulent pas… Et sur le mal auquel cela donne lieu — que
son omniscience voit venir, que sa justice doit imposer — si l'homme pose son
refus contre les ordres de Dieu, en opposition aux remontrances de la
conscience, et à toutes les invitations affectueuses de l'ami divin, le meilleur
des pères :
“Si tu avais donc reconnu,
encore aujourd’hui, en ce jour ce qui sert à la paix ! Mais tu n’as pas voulu !”
C’est quelque chose de terrible, quelque chose d’incroyablement faux et fatal,
quand l'homme met sa volonté en opposition à la volonté de Dieu. Je voulais !
Mais tu n’as pas voulu ! C'est pourquoi Jésus pleure sur Jérusalem.
Chrétiens chèrement aimés ! La
lettre pastorale commune des évêques allemands, qui a été lue dans toutes les
églises catholiques en Allemagne le 26 juin 1941, dit entre autres : “Il est
vrai que, dans l'éthique catholique, il y ait certains commandements positifs
qui n’obligent plus si leur observance provoquait des difficultés excessivement
grandes ; mais il y a également des engagements sacrés dont en conscience
personne ne peut nous libérer, que nous devons accomplir même s’il nous en coûte
notre vie. Jamais, en aucune circonstance, un homme ne peut, sauf en cas de
guerre ou de légitime défense, mettre à mort une personne innocente”.
J'ai eu l'occasion, le 6 juillet,
d’ajouter les commentaires suivants à ce passage de la lettre pastorale
commune : “Depuis quelques mois nous entendons des rapports selon lesquels
des personnes internées dans des établissements pour le soin des maladies
mentales, qui ont été malades pendant une longue période et semblent peut-être
incurables, ont été de force enlevées de ces établissements sur des ordres de
Berlin. Régulièrement, les parents reçoivent, peu après un avis selon lequel le
patient est mort, que son corps a été incinéré et qu'ils peuvent recevoir ses
cendres.
Il y a un soupçon général,
confinant à la certitude, selon lequel ces nombreux décès inattendus de malades
mentaux ne se produisent pas naturellement, mais sont intentionnellement
provoqués, en accord avec la doctrine selon laquelle il est légitime de détruire
une soi-disant vie sans valeur” — en d'autres termes de tuer des hommes
et des femmes innocents, si on pense que leurs vies sont sans valeur future au
peuple et à l'état. Une doctrine terrible qui cherche à justifier le meurtre des
personnes innocentes, qui légitimise le massacre violent des personnes
handicapées qui ne sont plus capables de travailler, des estropiés, des
incurables des personnes âgées et des infirmes !”
Comme j’en ai été bien informé,
dans les hôpitaux et les hospices de la province de Westphalie sont préparés des
listes de pensionnaires qui sont classés en tant que “membres improductifs de
la communauté nationale” et doivent être enlevé de ces établissements et
être ensuite tués rapidement. La première partie des patients est partie de
l'hôpital de malades mentaux de Marienthal, près de Münster, au cours de cette
semaine. Des hommes et des femmes allemands !
L'article 211 du code pénal
allemand est toujours en vigueur, et dit en ces termes : “Qui
intentionnellement tue un homme, en ayant l’intention de donner la mort, sera
puni de mort pour meurtre”.
Il n’y a aucun doute : afin de
protéger ceux qui tuent intentionnellement ces pauvres hommes et femmes, membres
de nos familles, de cette punition établie par la loi, les patients qui ont été
choisis pour le massacre sont déplacés de leur environnement vers quelque
endroit éloigné. Quelque maladie ou autre est alors donnée comme cause de la
mort. Puisque le corps est immédiatement incinéré, les parents et la police
criminelle ne peuvent pas établir si le patient en fait avait été malade ou ce
qu'était réellement la cause de la mort. J'ai été assuré, cependant, qu'au
ministère de l'intérieur et au Service de l'officier médical en chef du Reich,
le Dr Conti, qu’aucun secret n’est fait du fait qu'en effet un grand nombre de
personnes mentalement malades en Allemagne ont été déjà tuées intentionnellement
et que ceci continuera.
L'article 139 du code pénal prévoit
que “quiconque a la connaissance d'une intention de commettre un crime contre
la vie de toute personne... et n'informe pas les autorités ou la personne dont
la vie est menacée, en temps voulu... commet une faute punissable”.
Quand j'ai eu connaissance de
l'intention d'enlever des patients de Marienthal, j'ai déposé le 28 juillet une
plainte chez le procureur de Münster, au tribunal du Land à Münster, et à
Monsieur le président de la Police par lettre recommandée ayant la teneur
suivante :
“Selon l'information que j'ai
reçue il est projeté au cours de cette semaine (la date a été mentionnée comme
étant celle du 31 juillet) de déplacer un grand nombre de patients internés de
l'hôpital provincial de Marienthal, classés comme 'membres improductifs de la
communauté nationale, à l'hôpital psychiatrique d’Eichberg, où ils doivent être
intentionnellement tué comme on croit généralement que cela s’est produit dans
le cas de patients enlevés d'autres établissements.
Puisqu'une telle action est non
seulement contraire à la loi morale divine et naturelle mais est qualifiée à
l'article 211 du code pénal allemand comme meurtre et entraîne la peine de mort,
je rapporte par la présente ce fait en accord avec mon obligation de l'article
139 du code pénal et demande que des mesures soient immédiatement être prises
pour protéger les patients concernés par des démarches contre les autorités
projetant leur déplacement et leur meurtre, et que je puisse être informé de la
mesure prise”.
D’information au sujet de ma
démarche, aucune ne m’est venue en retour que ce soit du procureur ou de la
police. J'avais déjà écrit le 26 juillet aux autorités de la Province de
Westphalie qui sont responsables du fonctionnement de l'hôpital psychiatrique et
des patients confiés à eux pour veiller sur eux et pour les soigner, protestant
dans les termes les plus forts. Cela n'a eu aucun effet. Le premier transport
des victimes innocentes sous sentence de mort a quitté Marienthal. Et de
l'hôpital de Warstein, ce sont, comme je l’ai entendu, 800 patients qui ont été
déjà enlevés.
Nous devons nous attendre, donc, à
ce que les pauvres patients sans défense soient, tôt ou tard, tués. Pourquoi ?
Non pas parce qu'ils ont commis quelque offense que ce soit justifiant leur
mort; non pas parce que, par exemple, ils ont attaqué une infirmière ou un
préposé à leur surveillance, qui seraient autorisés pour cause de légitime
défense à répondre avec violence à la violence. En ce cas l'utilisation de la
violence menant à la mort est permise et peut être invoquée, comme dans le cas
où l’on tue un ennemi armé. Non : ces malheureux patients doivent mourir, non
pas pour quelque raison semblable mais parce que par le jugement d'un certain
organisme officiel, sur la décision d'un certain comité, ils sont devenus
“indignes de vivre”, parce qu'ils sont classés en tant que “membres
improductifs de la communauté nationale”. Le jugement est qu'ils ne peuvent
plus produire aucun bien : Ils sont comme une vielle machine qui ne fonctionne
plus, comme un vieux cheval qui est devenu boiteux de manière incurable, comme
une vache qui ne donne plus de lait. Qu'arrive-t-il à une vielle machine ? Elle
est mise à la ferraille. Qu'arrive à un cheval boiteux, à une vache
improductive ?
Non ! Je ne pousserai pas la
comparaison jusqu’au bout — si affreuse est sa convenance et son pouvoir
d’illumination.
Mais nous ne sommes pas concernés
ici par de vielles machines, nous n'avons pas affaire à des chevaux et à des
vaches, dont l’unique fonction est de servir l'humanité, de produire des biens
pour l'humanité. Elles peuvent être détruites, ils peuvent être abattus quand
ils ne remplissent plus cette fonction. Non : ici il s’agit d’hommes et des
femmes, nos prochains, nos frères et sœurs ! De pauvres êtres humains, des êtres
humains malades. Ils sont improductifs, si vous voulez... Mais cela
signifie-t-il qu'ils ont perdu le droit de vivre ? As-tu, ai-je le droit de
vivre seulement aussi longtemps que nous sommes productifs, aussi longtemps que
nous sommes reconnus par d'autres comme productifs ?
Si l’on pose et met en pratique le
principe selon lequel les hommes sont autorisés à tuer leur prochain
improductif, alors malheur à nous tous, car nous deviendrons vieux et séniles !
S'il est légitime de tuer les membres improductifs de la communauté, alors
malheur aux invalides qui ont sacrifié et perdu dans le processus de production
leur santé ou leurs membres !
Si l’on peut se débarrasser des
hommes et des femmes improductifs par des moyens violents, alors malheur à nos
courageux soldats qui reviennent au pays gravement atteints par des blessures
de guerre, estropiés et invalides !
Si on l'admet, une fois, que les
hommes ont le droit de tuer leurs prochains “improductifs” — quoique cela soit
actuellement appliqué seulement à des patients pauvres et sans défenses,
atteints de maladies — alors la voie est ouverte au meurtre de tous les hommes
et femmes improductifs : le malade incurable, les handicapés qui ne peuvent pas
travailler, les invalides de l’industrie et de la guerre. La voie est ouverte,
en effet, pour le meurtre de nous tous, quand nous devenons vieux et infirmes et
donc improductifs. Alors on aura besoin seulement qu’un ordre secret soit donné
pour que le procédé, qui a été expérimenté et éprouvé avec les malades mentaux,
soit étendu à d'autres personnes “improductives”, qu’il soit également
appliqué à ceux qui souffrent de tuberculose incurable, qui sont âgés et
infirmes, aux personnes handicapées de l'industrie, aux soldats souffrant de
graves blessures de guerre !
Alors aucun homme ne sera en
sûreté : n’importe quelle commission pourra le mettre sur la liste des personnes
“improductives”, qui dans leur jugement sont devenues “indignes de
vivre”. Et il n'y aura aucune police pour le protéger lui, aucun tribunal
pour venger son meurtre et pour amener ses meurtriers à la justice. Qui pourra
alors avoir une quelconque confiance dans un médecin ? Il pourrait signaler un
patient comme improductif et pourraient être alors données des instructions pour
le tuer !
On ne peut s’imaginer, la
dépravation morale, la méfiance universelle qui s'étendra au coeur même de la
famille, si cette doctrine terrible est tolérée, admise et mise en pratique.
Malheur aux hommes, malheur au peuple allemand quand le saint commandement de
Dieu : “Tu ne tueras pas !”, que le seigneur a donné au Sinaï dans le
tonnerre et les éclairs, que Dieu notre créateur a écrit dans la conscience de
l'homme au commencement, si ce commandement n'est pas simplement violé mais sa
violation est tolérée et exercée impunément !
Je vous donnerai un exemple de ce
qui se produit. Un des patients de Marienthal était un homme de 55 ans, un
fermier d'une paroisse de campagne dans la région de Münster — je pourrais vous
donner son nom —. Il a souffert pendant quelques années de perturbation mentale
et a été donc admis à l'hôpital de Marienthal. Il n'était pas mentalement malade
dans le plein sens du terme : il pouvait recevoir des visites et était toujours
heureux, quand sa parenté venait le voir. Il y a seulement une quinzaine, lui
rendirent visite son épouse et un de ses fils, un soldat qui se trouvait
stationné au front et avait un congé à la maison. Le fils est très attaché à son
père malade, aussi la séparation fut difficile… Qui sait si le soldat reviendra,
s’il reverra son père, car il peut tomber au combat pour son pays.
Le fils, le soldat, ne reverra sans
doute sûrement pas son père sur la terre car il a été depuis mis sur la liste
des “improductifs”.
Un parent, qui a voulu rendre
visite au père cette semaine à Marienthal, s’en est retourné avec l'information
que le patient avait été transféré ailleurs sur les instructions du Conseil des
ministres pour la défense nationale. Aucune information ne pourrait être fournie
sur le lieu où il avait été envoyé, mais les parents seraient mis au courant
d’ici quelques jours. Quelle sera cette information ? La même que dans d'autres
cas semblables ? Que l'homme est mort, que son corps a été incinéré, que les
cendres seront remises contre paiement d’honoraires ? Car le soldat, risquant sa
vie au champ d’honneur pour ses compatriotes, ne reverra pas son père sur terre,
parce que des compatriotes à la maison l'ont tué. Les faits que j'ai énoncés
sont bien établis. Je puis donner les noms du patient, de son épouse et de son
fils le soldat, et de l'endroit où ils vivent. “Tu ne tueras pas !” Dieu
a écrit ce commandement dans la conscience de l'homme longtemps avant que
n'importe quel code pénal ait établi de pénalité pour le meurtre, longtemps
avant qu’il n’y ait n'importe quel procureur ou n'importe quelle cour pour
instruire et punir un meurtre. Caïn, qui a tué son frère Abel, était un
meurtrier longtemps avant qu'il n’y ait eu d’États ou de tribunaux. Et il
avouait sa faute, pressé par sa conscience qui l’accusait : “Mon méfait est
trop grand pour que je puisse trouver le pardon... le premier venu qui me
trouvera me tuera” (Genèse 4.13-14).
“Tu ne tueras pas !” Ce
commandement de Dieu, qui seul a le pouvoir de décider de la vie ou de la mort,
a été écrit dans le coeur des hommes au commencement, longtemps avant que Dieu
ait donné aux enfants de l'Israël sur la montagne du Sinaï sa loi fondamentale
dans ces phrases lapidaires inscrites sur la pierre, qui sont écrites pour nous
dans l’Écriture Sainte et que comme enfants nous avons apprises par coeur au
catéchisme.
“Je suis le Seigneur ton Dieu !”
Ainsi commence cette loi immuable. “Tu n’auras pas d’autres dieux devant
moi !” Dieu — le seul Dieu, transcendant, tout-puissant, omniscient,
infiniment saint et juste, notre créateur et juge à venir — nous a donné ces
commandements. En raison de son amour pour nous il a écrit ces commandements
dans notre coeur et les a proclamés. Car ils correspondent au besoin de notre
nature créée par le Dieu; ce sont les normes indispensables de tout vie
raisonnable, pieuse, salutaire et sainte individuelle et communautaire.
Avec ces commandements, Dieu notre
père, veut nous rassembler, nous ses enfants, comme la poule rassemble ses
poussins. Si nous suivons ces commandements, ces invitations, cet appel de Dieu,
nous serons gardés et protégés et préservés du mal, défendus contre la mort et
la destruction menaçantes comme les poussins sous les ailes de la poule.
“O Jérusalem, Jérusalem...
combien de fois, combien de foi j’ai voulu rassembler tes enfants à la manière
dont une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et tu n’as pas voulu !”
Est-ce que cela va de nouveau arriver à notre pays, à l'Allemagne, à notre
province de Westphalie, à notre ville de Münster ? Qu’en est-il de l’obéissance
aux commandements divins, en Allemagne, ici chez nous ?
Le huitième commandement : “Tu
ne donneras pas de faux témoignage, tu ne mentiras pas !”
Combien de fois il est violé sans
scrupule et publiquement !
Le septième commandement : “Tu
ne voleras pas !”
La propriété de qui est-elle encore
sûre après l'expropriation arbitraire et sans égards de celle de nos frères et
de sœurs qui font partie d'ordres religieux catholiques ? La propriété de qui
est-elle protégée si cette propriété saisie illégalement n'est pas restituée ?
Le sixième commandement : “Tu ne
commettras pas d’adultère”.
Pensez aux instructions et aux
assurances de rapports sexuels libres et de maternité sans mariage, dans la
lettre ouverte notoire de Rudolf Hess, qui a disparu depuis. Cette lettre a été
éditée dans tous les journaux. Et combien de conduites dévergondées et
déshonorantes de cette sorte avons-nous lu et observé… Nous en avons constaté
l’existence dans notre ville de Münster ! A quel manque de pudeur dans
l’habillement nos jeunes ont-t-il été forcés de s’accoutumer. C’est la
préparation pour le futur adultère ! La modestie, le rempart de la chasteté, est
sur le point d'être détruit.
Et maintenant le cinquième
commandement : “Tu ne tueras pas !”, est mis de côté et est violé sous
les yeux des autorités dont la fonction devrait être de protéger la règle de la
loi et la vie humaine, quand les hommes prévoient de tuer des innocents
intentionnellement, simplement parce qu'ils sont “improductifs”, parce
qu'ils ne peuvent plus produire aucune marchandise.
Et qu’en est-il aussi de
l'observance du quatrième commandement, qui nous enjoint d’honorer nos parents
et ceux qui ont autorité sur nous et de leur obéir ? Le statut de l'autorité des
parents est déjà bien ébranlé et est de plus en plus mis à mal par tous les
engagements imposés aux enfants contre la volonté de leurs parents. Qui donc
peut croire que le respect sincère et l’obéissance consciencieuse aux autorités
de l'État peut être maintenu quand les hommes continuent à violer les
commandements de l'autorité suprême, les commandements de Dieu, quand ils
combattent même et cherchent à rejeter la foi au seul véritable Dieu
transcendant, Seigneur de ciel et de terre ?
L'observance des trois premiers
commandements a en réalité pendant de nombreuses années été en grande partie
suspendue dans la vie publique en Allemagne et à Münster. Par combien de
personnes le dimanche et les jours de fêtes sont-ils profanés et soustraits au
service de Dieu ! Combien le nom de Dieu est profané, déshonoré et blasphémé !
Et le premier commandement : “Tu
n’auras pas d’autres dieux devant moi !” Au lieu du seul et véritable Dieu
éternel, les hommes installent leurs propres idoles qu’ils servent et adorent :
la nature, ou l'état, ou le peuple, ou la race. Et combien sont ceux dont le
Dieu, selon le mot de Paul, “est leur ventre” (Philippiens 3.19) — leur
propre bien-être — auquel ils sacrifient tout, leur honneur même et leur
conscience — les plaisirs des sens, la convoitise de l'argent, la convoitise de
la puissance ! Ensuite on veut aussi essayer de s’arroger à soi-même les
attributs divins, pour se faire des seigneurs au-dessus de la vie et de la mort
de leurs prochains. Quand Jésus est venu près à Jérusalem et vit la ville il
pleura sur elle disant : “Ah ! si en ce jour tu avais compris, toi aussi, le
message de paix ! Mais non, il est demeuré caché à tes yeux. Oui, des jours
viendront sur toi, où tes ennemis t'environneront de retranchements,
t'investiront, te presseront de toute part. Ils t'écraseront sur le sol, toi et
tes enfants au milieu de toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre,
parce que tu n'as pas reconnu le temps où tu fus visitée !”
Regardant avec ses yeux de chair,
Jésus a vu seulement les murs et les tours de la ville de Jérusalem, mais
l'omniscience divine a vu plus profondément et connaît ce qui se passe dans le
ville et ce qu’il en est de ses habitants : “O Jérusalem, Jérusalem...
combien de fois, combien de foi j’ai voulu rassembler tes enfants à la manière
dont une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et tu n’as pas voulu !”
C'est la grande douleur qui oppresse le coeur de Jésus, qui fait monter des
larmes à ses yeux. J'ai voulu ton bien mais tu ne veux pas !
Jésus a vu combien coupable,
terrible, criminel, désastreux est ce refus. Ce petit homme, cette créature
frêle, oppose sa volonté créée à la volonté de Dieu ! Jérusalem et ses
habitants, son Peuple choisi et favorisé oppose sa volonté à celle de Dieu ! De
manière folle et criminelle, ils défient la volonté de Dieu ! C’est pourquoi
Jésus pleure sur le péché horrible et la punition inévitable. On ne se moque pas
de Dieu !
Chrétiens de Münster ! Est-ce que
le fils de Dieu dans son omniscience, en ce jour, a vu seulement Jérusalem et
ses habitants ? A-t-il pleuré seulement sur Jérusalem ? Est-ce que le peuple
d'Israël est le seul peuple que Dieu a entouré, qu’il a protégé avec le soin
d'un père et l’amour d’une mère, qu’il a aimé ? Est-ce le seul peuple qui ne
voulait pas ? Le seul qui a abandonné la vérité de Dieu, qui a rejeté la loi de
Dieu et ainsi s'est condamné à la ruine ? Jésus, Dieu omniscient, a-t-il
également vu en ce jour notre peuple allemand, notre pays de Westphalie, notre
région de Münster, la Rhénanie inférieure ? A-t-il également pleuré sur nous ?
Pleuré sur Münster ? Pendant mille ans, il a instruit, il nous a instruit nous
et nos ancêtres dans sa vérité, il nous a guidés par sa loi, nourris, nous, de
sa grâce, rassemblés comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes. Le
fils omniscient de Dieu a-t-il vu en ce jour, qu’en notre temps, il doit
également prononcer ce jugement sur nous : “Tu n’as pas voulu ! Voici que
votre maison va vous être laissée !” Comme ce serait terrible !
Chers fidèles du Christ ! J'espère
qu'il est toujours temps… Mais alors il est grand temps ! Reconnaissons encore
aujourd’hui ce temps qui nous apporte la paix, qui seul peut nous sauver du
tribunal de Dieu : Acceptons sans retour en arrière et sans réserve, nous, la
vérité évidente de Dieu et reconnaissons-le par notre vie. Faisons des
commandements divins une ligne directrice de notre vie et prenons au sérieux
l’expression : plutôt la mort que le péché !
Dans la prière et le pénitence
sincère prions pour que la rémission et la pitié de Dieu puissent descendre sur
nous, sur notre ville, notre pays et notre chère peuple allemand. Mais avec ceux
qui continuent à provoquer le jugement de Dieu, qui blasphèment notre foi, qui
dédaignent les commandements de Dieu, qui font cause commune avec ceux qui
aliènent nos jeunes au christianisme, qui volent et bannissent nos religieux,
qui provoquent la mort d’hommes et de femmes innocents, nos frères et sœurs,
avec tous ceux-là nous éviterons n'importe quel rapport confidentiel, nous nous
maintiendrons, nous et nos familles hors de portée de leur influence, de peur
que nous soyons infectés de leurs manières athées de penser et d’agir, de peur
que nous devenions des complices de leurs fautes et soyons ainsi exposé au
jugement que le Dieu juste doit rendre et infliger à tous ceux qui, comme la
ville ingrate de Jérusalem, ne veulent pas ce que Dieu veut. O Dieu fais nous
reconnaître à tous aujourd’hui avant qu’il soit trop tard ce qui nous apporte la
paix ! O très sacré cœur de Jésus, affligé de larmes à cause de l’aveuglement
et des iniquités des hommes, aide-nous par ta grâce que nous aspirions toujours
à ce qui te plaît et renoncions à ce qui te déplaît, pour que nous demeurions
dans ton amour et que nous trouvions la paix de nos âmes ! Amen.
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