Clément d'Alexandrie, surnommé le
père de la théologie spéculative et qui avait formé Origène, enseignait à
l'école d'Alexandrie en
Égypte entre 193 et 200, il dut fuir ensuite à cause de
la persécution et il est allé rejoindre le Seigneur vers 220.
L'école d'Alexandrie rejetait
l'interprétation littérale des Écritures, et en particulier celle de la
prophétie, et qu'elle considérait la Bible toute entière comme une vaste
allégorie dont la signification profonde était masquée par la formulation même
du texte. Elle s'efforçait de marier idéalisme platonicien et textes bibliques,
entreprise exigeant l'adoption d'un système d'interprétation non littéral. WH. Rutgers écrit au sujet de Clément d'Alexandrie : «Clément, charmé par les
sirènes de la philosophie grecque, soumettait l'Écriture Sainte à cette
interprétation allégorique et erronée, à ce parti-pris outré contre tout ce qui
était matériel, visible, tangible, tout ce qui se situait dans un contexte
géographico-historique. La philosophie éthérée des platoniciens ne pouvait
supporter la 'charnelle et sensuelle vision eschatologique des prémillénaristes.»
Clément rapporte dans Quis dives
salvetur 23:1, une citation de Jésus qu'on ne retrouve nulle part dans la Bible
mais qui est en accord avec son enseignement:
Je t'ai régénéré, toi que le monde
avait enfanté dans le malheur et pour la mort. Je t'ai libéré, je t'ai guéri, je
t'ai racheté. Je te donnerai la fin sans vie, éternelle, surnaturelle. Je te
montrerai le visage de Dieu, le bon Père. N'appelle personne sur terre ton
Père... Pour toi, j'ai combattu la mort. J'ai acquitté le prix de la mort que tu
devais subir pour tes péchés passés et ton infidélité envers Dieu.
Voici quelques autres citations des
trois principaux ouvrages de Clément d'Alexandrie qui nous ont été conservés.
Le
Proteptique
Le but de Clément par ce livre, qui
signifie exhortation en grec, est d'enthousiasmer les gens à l'égard du
christianisme, la seule vraie philosophie.
J'ai hâte que tu sois
sauvé. Et cela, le Christ le veut. D'une seule parole, il t'accorde la vie. Et
quelle est cette parole? Apprends-le en peu de mots : la Parole de vérité, la
Parole de l'incorruptibilité, celui qui régénère l'homme en l'élevant jusqu'à la
vérité, l'aiguillon du salut, celui qui chasse la corruption, celui qui exile la
mort, celui qui a construit un temple dans chaque homme, afin qu'en chaque homme
il établisse Dieu.
Salut, ô lumière! Du
ciel la lumière a brillé pour nous qui étions ensevelis dans les ténèbres et
emprisonnés à l'ombre de la mort ; lumière plus pure que le soleil, plus douce
que la vie d'ici-bas. Cette lumière est la vie éternelle, et tout ce qui y
participe, vit, tandis que la nuit évite la lumière, disparaît de crainte et
cède la place au jour du Seigneur; tout est devenu lumière indéfectible et le
couchant s'est changé en orient. C'est ce que signifie «la créature nouvelle»;
car le «soleil de justice» qui passe dans sa chevauchée, visite également toute
l'humanité, imitant son Père, qui «fait lever sur tous les hommes son soleil»,
et il distille la rosée de la vérité. C'est lui qui a change le couchant en
orient, qui a crucifié la mort à la vie, qui a arraché l'homme à sa perdition et
l'a rattaché au firmament ; il a transplanté la corruption dans
l'incorruptibilité, et changé la terre en cieux, lui l'agriculteur de Dieu, «qui
répand des signes favorables, excite les peuples à l'oeuvre» du bien; il
«rappelle le moyen de vivre» selon la vérité, nous gratifie de l'héritage
paternel, réellement grand, divin et inamissible, divinise l'homme par un
enseignement céleste, «donne des lois à leur intelligence et les inscrit dans
leur coeur».
12.119, 1 Viens donc, insensé, mais
non plus en t’appuyant sur le thyrse, ni couronné de lierre ; rejette ton
turban, rejette ta peau de faon, deviens sain d’esprit ; je te montrerai le
Logos et les mystères du Logos, pour parler selon tes images
Le
Pédagogue
Le but de ce livre est d'enseigner
aux chrétiens comment se comporter dignement. La Parole de Dieu (le logos en
grec) est le Pédagogue:
Son but est de rendre l'âme
meilleure, non de l'instruire, de l'introduire à une vie vertueuse et non à une
vie intellectuelle.
La pédagogie est
l'éducation des enfants
La Mère attire à elle ses
enfants, et nous cherchons notre Mère, l'Église.
Étant baptisés, nous
sommes illuminés ; illuminés, nous devenons des fils ; étant des fils, nous
sommes établis dans la perfection ; étant parfaits, nous devenons immortels. «Je
vous l'ai dit, ainsi parle-t-il, vous êtes des dieux et tous des fils du
Très-Haut» Ps.82:6. On appelle cette oeuvre différemment des noms de grâce,
d'illumination, de perfection et de bain. Elle est le bain par lequel nous
sommes lavés de nos péchés, la grâce qui remet les peines provenant de nos
transgressions, l'illumination qui nous confère cette lumière sainte du salut,
grâce à quoi nous pouvons, autrement dit, voir Dieu clairement. Et nous appelons
parfait ce à quoi rien ne fait défaut. Que manque-t-il donc à celui qui connaît
Dieu ? Il serait vraiment étonnant, en effet, qu'une chose incomplète mérite
d'être appelée un don de la grâce divine.
O mystère admirable! Unique
est le Père de toutes choses, unique aussi le Logos de toutes choses, et le
Saint-Esprit est un et identique en tous lieux. Il n'y a, enfin, qu'une seule
Vierge-Mère; j'aime l'appeler l'Église. Cette mère, laissée à elle seule,
n'avait pas de lait, car elle seule n'est pas devenue femme. Mais elle est à la
fois vierge et mère, sans souillure comme une vierge, et aimante comme une mère.
Appelant à elles ses enfants, elle les nourrit avec un lait de sainteté, le
Logos destiné aux enfants.
Les racines amères
de la crainte arrêtent les plaies dévorantes de nos péchés. C'est pourquoi, si
la crainte est amère, elle est aussi salutaire. Malades que nous sommes, nous
avons véritablement besoin du Sauveur ; égarés, de quelqu'un qui nous guide;
aveugles, qu'on nous amène à la lumière ; altérés, de la source viviante où
celui qui boit ne connaît plus la soif; morts, nous avons besoin de la vie ;
brebis, il nous faut un pasteur; enfants que nous sommes, nous avons besoin d'un
pédagogue, et l'humanité entière a besoin de Jésus... Vous pouvez apprendre, si
vous voulez, la sagesse supérieure du Pasteur et du Pédagogue parfaitement
saint, de la Parole toute-puissante du Père, lorsqu'il se compare lui-même au
Pasteur des brebis. C'est lui le pédagogue des enfants.
Je les ferai paître dans un bon
pâturage, et leur demeure sera sur les montagnes élevées d'Israël; là elles
reposeront dans un agréable asile, et elles auront de gras pâturages sur les
montagnes d'Israël. 15 C'est moi qui ferai paître mes brebis, c'est moi qui les
ferai reposer, dit le Seigneur, l'Éternel. 16 Je chercherai celle qui était
perdue, je ramènerai celle qui était égarée, je panserai celle qui est blessée,
et je fortifierai celle qui est malade. Mais je détruirai celles qui sont
grasses et vigoureuses. Je veux les paître avec justice.Ez.34:14
Telles sont les promesses du bon
Pasteur.
Fais nous paître, nous les enfants,
comme des brebis. Oui, Maître, rassasie-nous de la justice, ta propre pâture;
oui Maître, fais-nous paître sur ta sainte montagne, l'Église, qui s'élève très
haut, qui est au-dessus des nuages, qui touche le ciel.
L'homme devient une image
de Dieu dans la mesure où il coopère avec Dieu à la création de l'homme.
Ô Nourrissons de sa
pédagogie bienheureuse ! Achevons (par notre présence) la figure superbe de
l'Église, et courons comme des enfants, à notre bonne Mère. Nous faisant les
auditeurs du Logos, exaltons la dispensation bienheureuse selon laquelle l'homme
est élevé et sanctifié comme un enfant de Dieu, et, après les épreuves de la
terre, qu'il acquiert le droit de cité du ciel, où il reçoit son Père, qu'il
apprend à connaître sur la terre.
Les
Stromates
Les tapisseries (stromates en grec)
permettent à Clément d'étaler son génie en produisant de belles et vastes études
de détail, dans un style élégant et agréable sans avoir à s'astreindre à un
ordre ou un plan rigoureux.
Dans le premier des 8 livres
composant les Stromates, Clément prend la défense de la philosophie grecque
dénigrée par d'autres Pères de l'Église comme Tertullien, par exemple:
Avant la venue du Seigneur,
la philosophie état nécessaire pour la justification des grecs; maintenant, elle
est utile pour conduire les âmes à Dieu, car elle est propédeutique pour ceux
qui arrivent à la foi par la démonstration. «Que ton pied ne trébuche donc
pas» Pr.3:23, en rapportant toutes les belles choses à la Providence, soit
celles des Grecs, soit les nôtres. Dieu en effet est la cause de toutes les
belles choses, mais des unes d'une manière principale, comme l'Ancien et Nouveau
Testament, des autres secondairement, comme de la philosophie. Et peut-être
celle-ci a-t-elle été donnée principalement aux Grecs avant que le Seigneur les
appelle aussi ; car elle conduisant les Grecs vers Christ comme la Loi les
Hébreux. Maintenant la philosophie reste une préparation qui met sur le chemin
celui qui est perfectionné par le Christ.
Justin Martyr, quelques dizaines
d'années plus tôt, parlait seulement de semences du Logos (Parole de Dieu)
éparpillées dans la philosophie des Grecs. Clément exagère en la comparant, à
moindre degré tout de même, à l'Ancien Testament. L'apôtre Paul était beaucoup
plus sévère face à la philosophie grecque:
Prenez garde que personne ne
fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s'appuyant
sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ.
Col.2:8
Car la prédication de la croix
est une folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes sauvés, elle
est une puissance de Dieu. 19 Aussi est-il écrit: Je détruirai la sagesse des
sages, et j'anéantirai l'intelligence des intelligents. 20 Où est le sage? où
est le scribe? où est le disputeur de ce siècle? Dieu n'a-t-il pas convaincu de
folie la sagesse du monde? 21 Car puisque le monde, avec sa sagesse, n'a point
connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par
la folie de la prédication. 22 Les Juifs demandent des miracles et les Grecs
cherchent la sagesse: 23 nous, nous prêchons Christ crucifié; scandale pour les
Juifs et folie pour les païens, 24 mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu
pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs. 25 Car la folie de Dieu est
plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes.
1Co.1:18-25
Soulignons que Clément rajoute
qu'il est impossible que la philosophie remplace la révélation divine, il fait
l'apologie de la foi dans son deuxième livre:
La foi que les Grecs
calomnient parce qu'ils la jugent vaine et barbare, est une anticipation
volontaire, un assentiment religieux et, d'après le divin apôtre, «la
garantie des biens que l'on espère, la preuve des réalité que l'on ne voit pas»
; c'est, en effet, surtout «à cause d'elle que les anciens ont obtenu un
témoignage favorable ; sans la foi il est impossible de plaire à Dieu»
Hé.11:1 et 6
La foi est plus importante
que la science et en est le critère
Celui qui a cru aux divines
Écritures, avec un jugement ferme, reçoit comme une démonstration irréfutable la
voix de Dieu qui les a données ; la foi n'est donc plus quelque chose qui tient
sa force d'une démonstration.
Clément s'accorde avec Hermas pour
penser qu'il ne devrait y avoir dans la vie d'un chrétien qu'une seule
repentance, celle qui précède le baptême. Il estime cependant comme lui que
Dieu, dans sa miséricorde envers la faiblesse humaine, a accordé une seconde
repentance qui ne pourra être obtenue qu'une seule fois:
Il faut donc que celui qui a
reçu le pardon de ses fautes ne pèche plus. Car, en plus de la première et
unique repentance des fautes - il s'agit assurément de celles de la première vie
païenne, je veux dire une vie plongée dans l'ignorance - en tous cas, à ceux qui
ont été appelés est proposée une repentance qui purifie de ses erreurs le lieu
de leur âme, afin qu'y soit bien établi la foi. Le Seigneur ayant la
connaissance des coeurs, et d'avance celle de l'avenir, a prévu depuis toujours
et de loin les chutes trop faciles de l'homme et la fourberie astucieuse du
diable ; il savait comment celui-ci, jaloux de l'homme à cause du pardon accordé
à ses fautes, susciterait aux serviteurs de Dieu des occasions de péchés, par
des calculs pleins de méchanceté, afin qu'eux aussi vinssent à partager sa
chute.
Dieu donc, dans sa grande
miséricorde, a accordé à ceux qui, en possession de la foi, tombent en quelque
erreur (...). En effet, si nous péchons volontairement après avoir reçu la
connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice à offrir pour nos
fautes, mais il n'y a qu'à attendre dans la crainte du jugement et le feu
courroucé qui doit dévorer les rebelles.
Se repentir continuellement et
successivement de ses fautes équivaut à n'avoir jamais eu la foi, sauf que cela
comporte la conscience du péché ; et je ne sais pas ce qu'il y a de pire, ou
bien de pécher consciemment, ou bien, après s'être repenti de ses fautes,
d'errer de nouveau.
L'un ayant passé de la gentilité et
de cette première vie à la foi, a obtenu d'un seul coup la rémission de ses
fautes. L'autre qui, même après cela, a péché mais ensuite se repent, doit avoir
honte, bien qu'obtenant le pardon, puisqu'il ne peut plus être lavé par le
baptême pour la rémission de ses fautes. Car il faut abandonner non seulement
les idoles qu'on tenait auparavant pour divines, mais encore les actions de sa
vie précédente, si l'on est régénéré «non du sang ni de la volonté de la chair»
mais dans l'esprit ; ce qui est bien le cas de quelqu'un qui se repent sans être
retombé dans la même faute ; au contraire, c'est se préparer à pécher que de se
repentir souvent et c'est aussi se disposer à la versalité par défaut d'ascèse.
C'est donc une apparence de repentance, non pas une repentance que de solliciter
souvent le pardon des fautes que nous commettons souvent.
Reprochant à certains d'être
incrédules, Héraclite déclare: ils ne savent ni écouter, ni même parler.
Nous louons la virginité et
ceux à qui Dieu l'a donnée
Qui sont les deux ou trois,
rassemblés au nom du Christ, au milieu desquels se tient le Seigneur ? N'est-ce
pas l'homme, la femme et l'enfant, puisque l'homme et la femme sont unis par
Dieu?
Celui qui demeure seul afin
de ne pas s'écarter du service du Seigneur, obtiendra la gloire céleste.
L'état de mariage est
saint.
Il (Jésus) désire donc que
nous nous convertissions et que nous devenions comme des enfants, reconnaissant
celui qui est véritablement notre père, après avoir été régénérés par l'eau ; et
c'est là une génération différente de celle de la création.
Les plus belles morts
obtiennent du sort les plus beaux lots.
Les hommes doivent
s'attendre, morts, à des choses qu'ils n'espèrent ni n'imaginent.
Comme il est
difficile de découvrir le principe de chaque chose, il est extrêmement difficile
aussi de montrer le principe premier et antérieur à tout, qui est pour tous les
êtres la cause de la naissance et de l'existence. (...) On ne peut pas saisir
Dieu non p0.lus par une science démonstrative.
Ils ne comprennent pas quand
ils ont entendu à des sourds ils ressemblent. C'est d'eux que témoigne la
sentence: présents ils sont absents.
Ce monde-ci, le même pour
tous nul des dieux ni des hommes ne l'a fait mais il était toujours est et sera
feu éternel s'allumant en mesure et s'éteignant en mesure.
Car il faut que les
philosophes soient, comme le dit Héraclite, en quête de beaucoup de choses.
Selon mon opinion, les
dignités d'évêque, de prêtre et de diacre, que nous trouvons dans l'Église
ici-bas, sont des imitations de la gloire angélique et de l'Économie qui
attend, au dire de l'Écriture ceux qui, suivant les traces des apôtres, ont vécu
dans la perfection de la justice, conformément à l'Évangile.
On ne se montre pas un
homme, en vérité, lorsqu'on choisit de vivre seul. Il surpasse les hommes, au
contraire, celui qui s'est exercé à vivre sans plaisir et sans peine dans le
mariage, la procréation des enfants et le soin de sa maison et demeure
inséparable de l'amour de Dieu au milieu de ses sollicitudes somestiques, et
triomphe de toutes les tentations, qu'elle viennent de ses enfants, de sa femme,
de ses serviteurs ou de ses biens. Mais celui qui n'a pas de famille est, dans
une large mesure, affranchi de la tentation. N'ayant à s'occuper que de lui
seul, il se trouve surpassé par celui qui, dansu ne situation inférieure quand
au salut personnel, lui est supérieur cependant pour la conduite de vie.
Ils nous dont d'abord cette
objection: Nous ne sommes pas obligés de croire, à cause de la discorde des
sectes. La vérité, en effet, est déformée lorsque les uns enseignent une série
de dogmes et les autres, une autre.
Nous leur répondons: chez vous,
Juifs, et chez vous, Grecs, parmi les plus célèbres philosophes, il s'est formé
un grand nombre de sectes. Vous n'en concluez pas, cependant, qu'il faille
renoncer à la philosophie ou ne pas se faire le disciple des Juifs, parce que,
chez vous, les sectes ne s'entendent pas entre elles. Et puis, le Seigneur
n'avait-il pas prédit que les hérésies seraient semées dans le champ de la
vérité, comme la zizanie parmi le froment? Or, il est impossible que la
prophétie ne se réalise pas. La raison est que tout ce qui est beau se trouve
toujours défiguré par sa caricature. Si quelqu'un viole ses engagements et
s'écarte de la confession qu'il avait faite devant nous, devons-nous ne plus
adhérer à la vérité parce qu'il a renié ce qu'il avait professé ? Un homme de
bien ne doit pas faire preuve de fausseté, ni manquer de confirmer ce qu'il a
promis quand même les autres violent leurs engagements. Nous avons donc
l'obligation de ne transgresser d'auncune manière la règle de l'Église. Nous
restons particulièrement fidèles à la confession des articles essentiels de la
foi, tandis que les hérétiques la méprisent.
Il est juste que nous
n'offrions pas de sacrifices à Dieu : Il n'en a pas besoin, étant celui qui
dispense tout à tous. Mais nous glorifions celui qui s'est livré lui-même en
sacrifice pour nous. Nous nous sacrifions aussi nous-mêmes... Car Dieu ne se
complaît que dans notre salut. Nous n'offrons pas, et à juste titre, de
sacrifices à celui qui est insensible aux plaisirs. (...) La divinité n'a besoin
de quoi que ce soit, elle n'aime ni le plaisir, ni le gain, ni l'argent. Elle
possède en plénitude et dispense toutes choses à chaque être qui a reçu
l'existence et connaît le besoin. Elle ne se laisse pas gagner par des
sacrifices ou des offrandes, ni par la gloire ou l'honneur. De telles influences
ne la touchent pas ; elle se manifeste d'une façon égale aux hommes de bien, et
à eux seulement, car ils n'ont jamais trahi la justice sous la menace de la
crainte ou la promesse de cadeaux importants.
Les choses étant ainsi, la
très ancienne et la très véritable Église prouve avec évidence que les hérésies
apparues après elle et plus encore celles qui sont venues à leur suite, ont
innové et sont marquées du sceau de l'erreur.
Ce qui précède montre, à mon avis,
avec clarté, qu'une est la véritable Église, l'Église réellement ancienne, dans
laquelle sont inscrits les justes selon le dessein de Dieu. Il n'y a qu'un seul
Dieu et un seul Seigneur : par suite ce qui est éminemment précieux doit être
loué pour son unicité, étant l'image de l'unique principe. L'Église unique
participe donc à la nature de l'unique, elle à qui l'on fait violence pour la
morceler en sectes nombreuses.
Selon la substance, selon la
pensée, selon le principe, selon l'excellence, nous déclarons donc qu'unique est
l'ancienne et universelle Église, dans l'unité d'une foi unique (...) Au reste,
la dignité de l'Église, comme le principe de son établissement, repose sur
l'unité. Elle surpasse tout le reste et n'a rien de semblable ou d'égal.
Prier c'est converser avec Dieu.
— Quand la vérité est mélangée avec
des inventions, est elle falsifiée, comme on dit même le sel perd sa saveur, -
Clément d'Alexandrie à Théodore, concernant les Carpocrates qui expérimentaient
les profondeurs de Satan.
Pêcheur des hommes que tu vins
sauver, de la mer du vice, tu prends les poissons purs de la vague hostile et tu
les mènes à la vie bienheureuse.
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