III
Un
urgent besoin de Dieu
et de “sentir” Dieu
Plus je réfléchis
et moins je crois à l'inexistence d'un quelqu'un créateur. Ce
Quelqu'Un que je crois intelligent, c'est une évidence, a non
seulement tout créé, mais Il a aussi "fait" l'homme, et qui plus
est, à son image. Dieu a fait l'homme a son Image! Et Il nous a
dit: "Je t'aime, à ton tour aime Moi!"
Seigneur, permets
que je m'arrête un peu. L'homme est un être tout petit, très
petit, qui ne peut connaître que ce qu'il voit, entend, sent
avec les sens que Tu lui a donnés. Or Toi, Dieu, on ne peut pas
Te "toucher", Te capter avec nos sens humains. Alors, comment
pourrait-on Te connaître pour T'aimer, car on ne peut aimer que
ce que l'on connaît? Et puis il n'est pas bon, de nos jours,
d'oser dire qu'on aimerait bien "Te sentir". Car bien sûr, il
n'est pas nécessaire de "sentir" Dieu, on n'a pas besoin de
"sentir" Dieu... Cela je l'ai lu et entendu des dizaines de foi;
il faut même savoir se passer de Dieu, de l'Eucharistie, etc...
Je n'invente rien.
Et bien moi, je
suis désolé, j'ai besoin de Dieu, je ne peux pas me passer de
Dieu, j'ai besoin de "sentir" Dieu. Tous nos saints ont connu ce
désir qui n'est pas un désir fou. Certes, dans la vie, il y a
des épreuves, des passages difficiles, mais Dieu est toujours
là, près de nous, à condition que nous prenions la peine de
"L'écouter". C'est très bien ce que vous dîtes, me direz-vous,
mais comment faire? Dieu on ne Le voit pas, on ne L'entend pas,
on ne Le touche pas... Alors?
"Mon Seigneur,
permets que je Te parle un peu. C'est vrai, je ne Te vois pas
avec mes yeux de chair, je ne T'entends pas avec les oreilles de
mon corps, et je peux encore moins Te toucher. Et pourtant, j'ai
un urgent besoin de Toi, de Te voir, de T'entendre, de Te
sentir. Ce besoin est impératif, vital pour moi... Que faire?
Je me recueille un
peu. Je sais que Tu es là, que Tu m'écoutes... Je Te parle, et
j'aimerais que Tu me parles aussi avec les mots que je
comprends; car tes mots à Toi, Seigneur, je ne les comprends pas
toujours très bien... Et puis ta langue, le langage de Dieu,
n'est pas le mien et je ne trouve pas de traducteur... Que
faire? Alors je me plains, mon Seigneur, je Te montre ma misère,
mes peines, mes difficultés, et parfois je me fâche contre Toi:
"Enfin, Seigneur! Est-ce que Tu m'entends? Tu ne vois donc pas
que j'ai besoin de Toi, que je ne peux pas vivre sans Toi?"
Je m'énerve;
j'arrête de prier... et je me mets au travail. Et je pense à
tous nos contemporains à qui l'on n'enseigne que ce qui est
sensible: il faut voir et entendre pour comprendre. Il faut
faire des expériences, toucher, sentir, mesurer. C'est vrai, si
Dieu se tait, s'il ne se fait pas sentir, alors, c'est qu'Il se
moque de nous: nous ne l'intéressons pas. Ou encore, c'est qu'il
n'existe pas...
Dans les sectes, on
parle souvent de sensations: "j'ai senti quelque chose.." Mais
quoi? Une sensation qui a ému mes sens. Mais cette "sensation"
et l'émotion qui en découle, d'où viennent-elle? De nouveau je
m'arrête. Quoi et comment répondre à tous ces gens angoissés qui
cherchent Dieu? Car c'est Dieu qu'ils cherchent et ne savent
plus trouver. Alors ils s'en vont, errant à la recherche de
quelque chose qu'ils veulent "sentir"... S'ils ne trouvent pas,
c'est la dépression, et ils vont voir un psy??? qui ne guérit
jamais car ils ne donnent pas Celui que leurs malades cherchent.
Alors la vie peu à peu se détruit parfois jusqu'au suicide.
Seigneur! Qui leur dira, à tout ces pauvres, ces plus pauvres
que tout car pauvres de Toi, Seigneur qui leur dira que Dieu les
attend? Qui leur fera comprendre que Dieu existe, vraiment,
qu'Il est Amour, et qu'Il les attend. Et qui leur apprendra à
"voir" dieu, dans ses œuvres, et à "sentir" Dieu.
Mon Seigneur, tout
cela m'épuise... Alors j'ouvre mon ordinateur: il est temps que
je me mette au travail. Ou bien, si c'est pour un instant de
pause, je regarde une revue. Et très souvent, la première chose
que je lis, c'est la réponse à la ou aux questions que je viens
de me poser... Parfois, c'est tellement étonnant que je reste
coi... Non, ce n'est pas une coïncidence, car les coïncidences
ne se renouvellent pas fréquemment. Alors, c'est le hasard...
mais alors, si c'est le hasard, comment connaît-il si
parfaitement la nature de mes questions?
Seigneur, je dois
m'arrêter un peu, car en moi, tout au fond de moi, dans un
endroit qu'il m'est impossible de définir, une "voix" qui n'est
pas une voix et pourtant c'est une "voix" que tous les hommes
connaissent, une "voix" me dit: "Ne serait-ce pas Dieu qui Te
parle?" Et les "paroles" que j'entends sont très claires,
parfaitement compréhensibles, dans ma langue maternelle, celle
que je comprends le mieux. Donc Dieu m'a bien parlé, et je l'ai
entendu! Donc Dieu m'a bien fait "sentir" qu'Il me comprenait,
qu'Il était près de moi, et qu'Il m'aime et me soutient.
Ce matin j'ouvre
mon ordinateur: cela tout le monde peut le faire; ceux qui n'ont
as d'ordinateur reçoivent des revues. J'ouvre mon ordinateur, et
c'est une phrase du "Petit Journal" de Sainte Faustine qui m'est
proposée, comme pour confirmer ce que je viens d'écrire:
«Ô Seigneur, malgré Ton grand
abaissement, Ta grandeur s’est accrue en mon âme, et c‘est
pourquoi en mon âme s’est éveillée encore un plus grand amour
envers Toi... Ô mon très doux Seigneur, Tu veilles sur moi à
tout moment et Tu m’inspires sur la façon de me comporter
dans telle et telle circonstance ; alors que mon cœur
hésitait entre deux façons d’agir, Tu es plus d’une fois
intervenu Toi-même pour résoudre une affaire. Oh ! innombrables
sont les fois où Tu m’as fait connaître en un brusque éclair ce
qui Te plait le plus. »
PJ 1489
Je m'abstiens de
tout commentaire.
Paulette Leblanc
A
suivre |