Édibe de Soissons
Évêque, Saint
† 462

Saint Edibe, ou Herlabe, est le onzième évoque de Soissons. Il succéda à Onésime II, et fut le prédécesseur immédiat de saint Prince ou Principe. On a constaté par les monuments qu'Edibe occupait le siège de Soissons en 451. A cette époqae, il y avait déjà près de soixante-dix ans que son église cathédrale, primitivement dédiée à la Sainte Vierge, avait été reconstruite sur le même emplacement et mise sous le patronage spécial de saint Gervais et de saint Protais.

Edibe montra pendant son épiscopat une grande fermeté de caractère. H fit la guerre aux vices avec tant de succès, qu'il vainquit l'opiniâtreté des pécheurs les plus endurcis. Le Seigneur récompensa sa foi vive et son zèle ardent par le don des miracles. II guérit beaucoup de malades et chassa plusieurs fois les démons des corps des possédés. Mais l'action qui le rendit à jamais célèbre et digne de la reconnaissance des Soissonnais, fut la victoire que l'ascendant de sa vertu et de son éloquence remporta sur le féroce Attila. Ce roi des Huns, surnommé si justement le fléau de Dieu, s'était abattu avec ses hordes barbares sur l'empire romain et voulait l'anéantir à son profit. Sur son passage, il mettait tout à feu et à sang, et rasait les villes après en avoir égorgé les habitants qui avaient osé lui résister.

Metz venait de succomber et d'être réduite en cendres Arras et Reims avaient été prises d'assaut. Soissons était dans la consternation et s'attendait aux derniers malheurs. Saint Edibe, confiant en la puissance du Très-Haut, ne perdit pas l'espoir de sauver du pillage et de la mine sa ville épiscopale. H prescrivit des jeûnes et des prières. Prosterné lui-même au pied des autels et devant les ossements vénérés des saints martyrs Crépin et Crépinien, il suppliait le Dieu des miséricordes d'épargner à son peuple un châtiment peut-être bien mérité, il est vrai, mais qui pouvait être détourné de-dessus sa tête par le repentir et la pénitence. Lors donc qu'Edibe sentit en lui-même que le Seigneur commençait à se laisser toucher par tant de larmes, il se leva plein de confiance et d'une sainte hardiesse et se dirigea avec tout son clergé vers le camp du barbare, à qui il fit demander une audience. L'air farouche d'Attila ne déconcerta pas le saint évoque. Soutenu par une force toute divine, il parla avec tant d'éloquence, que le redoutable conquérant se laissa persuader que son intérêt était de prendre une autre route. C'est ainsi que Soissons fut sauvé par la piété et le courage de saint Edibe.

Huit ou dix ans après cet événement, Edibe alla recevoir dans le ciel la récompense de ses vertus et de ses travaux apostoliques. Ses reliques furent déposées dans l'église de Saint-Crépin le Grand mais la ville de Soissons n'a plus aujourd'hui le bonheur de les posséder.

SOURCE : Petits Bollandistes.

 

 

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