B - La genèse de l’Eucharistie

Oui, Jésus, j’ai mérité vos silences,
mais je ne m’en satisfais pas,
et comme l’épouse du Cantique, je me plains:
“Où est mon Bien-Aimé,
avez-vous vu mon Bien-Aimé?”

Je me plains, Jésus, et je Vous cherche,
car je ne peux pas vivre sans Vous.
Non, je ne le peux vraiment pas!

On conteste tellement, de nos jours, la Présence Eucharistique. On semble parfois en faire si peu de cas! Pourquoi perdre du temps à adorer Dieu devant l’Hostie, puisque Dieu est dans le cœur de tous les hommes... Puisque l’homme est un tabernacle vivant!

Alors, pourquoi Jésus a-t-Il pris la peine d’inventer l’Eucharistie? Et pourquoi Jésus veut-Il rester prisonnier dans les tabernacles, dans tous les tabernacles du monde? Il faut faire un terrible effort, dans la foi, pour se dire: “Mais non, si Jésus a fait l’Eucharistie, c’est qu’Il avait une raison, et s’Il reste avec nous, caché, c’est aussi parce qu’Il a une bonne raison.” 

Les âmes, faibles dans leur foi, et toutes celles qui ont besoin d’être fortifiées, et nourries régulièrement, où vont-elles pouvoir s’approvisionner? Qui leur donnera la nourriture des forts, le pain de Vie qui donne vie, la vie éternelle? Où trouveront-elles les forces pour avancer toujours plus dans la vie, dans l’Amour? Mais, bien sûr, près des tabernacles. Dans l’Eucharistie. Et, à la limite, on pourrait même comparer les tabernacles de nos églises, ces tabernacles où Jésus est présent, à des stations-services, mais des stations-services dont le carburant délivré serait un carburant divin: Jésus Lui-même.

Que voit Dieu, lorsqu’Il contemple, au creux de sa main, la petite terre peuplée de milliards d’hommes? Il voit les hommes que nous sommes s’agiter et se tordre le cou pour essayer de Le voir sans y parvenir. Alors le Père a pitié de ses pauvres petits, de ses tout petits, et Il envoie son Fils, son Verbe, son Unique, pour prendre forme humaine. Le Fils, ce pont merveilleux qui réunit Dieu et l’humanité, est venu et a revêtu une forme humaine, à notre échelle. Le Fils a bien compris que nous étions si petits, si petits, et il a compris aussi que nous ne pouvions pas comprendre les pensées de Dieu. Le Fils pleure sur les fautes des hommes, et, comme le prophète Il implore son Père: “Père, pardonne-leur! Ils ne savent pas ce qu’ils font; ils ne peuvent pas comprendre, ils sont si petits.”

Pour expliquer aux hommes les merveilles de Dieu, ces merveilles qu’ils ne peuvent pas voir, le Fils a décidé de rester avec eux, en se faisant tout petit Lui aussi, sinon ils seraient restés encore aveugles devant trop de lumière. Le Fils a inventé l’Eucharistie. Il a jeté sur la terre des poignées de poussières d’or, ces Hosties qui sont sa chair, ces Hosties qui Lui permettent d’être si près de chacun de nous, si nous le voulons bien.

Dès que la faute de l’homme fut commise, Dieu maudit le serpent fourbe et tentateur, chassa l’homme du Paradis, mais lui promit un sauveur né de la femme, sauveur qui vaincra le démon: “Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Il t’écrasera la tête et tu l’atteindras au talon.”

Ensuite, Dieu se choisit le peuple d’où devait naître ce sauveur et l’éduqua longuement comme son enfant bien-aimé. D’abord, le peuple entier était puni ou récompensé en fonction de ses infidélités ou de son repentir. Mais l’humanité n’étant pas une biomasse informe, Dieu fit comprendre à son peuple que les responsabilités n’étaient pas toujours imputables à l’ensemble du peuple, et que les fautes personnelles devaient être expiées par le coupable lui-même, par lui seul, et non par les autres. (Ézéchiel XIV ,12-23 et XVIII, 1-30)

La Miséricorde de Dieu se fit sans cesse plus sensible et plus proche de son peuple, jusqu’à ce que Jésus donnât à ses disciples son grand commandement d’Amour: “Aimez-vous les uns les autres comme Je vous ai aimés.” Et pour que les hommes du Temps, qui viendraient après Lui sur la terre, connussent aussi l’immensité de son Amour et de sa Miséricorde, le Cœur de Jésus inventa l’Eucharistie pour que son Cœur, son Cœur Eucharistique, toujours offert à Dieu, restât aussi près de nous et presque à notre disposition. 

   

   

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