Le Petit Journal

Cahier II

Inscription sur la couverture du deuxième cahier :

Durant les siècles, je chanterai
La Miséricorde du Seigneur,
Et la Miséricorde de Dieu
Dans mon âme.

Petit Journal
Sœur Marie-Faustine

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J. M. J.

521.

C’est la miséricorde du Seigneur, que je vais chanter
Dans les siècles,
Je vais la chanter devant tous les peuples,
Car c’est le plus grand attribut de Dieu,
Et pour nous un incessant miracle.

Tu jaillis de la Divine Trinité
Mais d’un seul cœur plein d’amour.
La miséricorde du Seigneur se montrera dans l’âme
Dans la plénitude, quand le voile tombera.

De la source de Votre miséricorde, ô Seigneur,
Découle tout bonheur et toute vie,
Ainsi donc, toutes les créatures et toutes les œuvres
 du Seigneur
Chantez en extase un chant de miséricorde.

Les entrailles de la miséricorde divine sont ouvertes
pour nous,
Par la vie de Jésus, cloué sur la croix.
Tu ne dois pas douter, ni désespérer, pécheur,
Mais avoir confiance en la miséricorde,
Car toi aussi, tu peux devenir Saint.

Deux sources en forme de rayons ont jailli du Coeur
de Jésus,
Non pour les Anges, ni pour les Chérubins, ni pour
les Séraphins,
Mais pour l’homme, plein de péchés.

+
522.  J. M. J.

O volonté de Dieu,
Sois mon amour.

Mon Jésus, Vous savez,
que je n’écrirais pas une seule lettre de moi-même,
et si j’écris, c’est seulement au nom de la sainte obéissance.
Dieu et l’âme.

Sœur Faustine du Saint Sacrement
 

523. O Jésus, Dieu caché
Mon cœur Vous connaît.
Quoique les voiles Vous
cachent,
Vous savez, que je
Vous aime.

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 524. J. M. J.  Wilno, 24.IX.1935

Second cahier
Que Dieu soit adoré !
O Sainte Trinité, en Vous est enfermée la vie intime de Dieu le Père, le Fils et le Saint Esprit, Joie éternelle, inconcevable profondeur d’amour qui coule sur toutes les créatures et fait leur bonheur; honneur et gloire à Votre Saint Nom dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Quand je considère Votre grandeur et Votre beauté, ô mon Dieu, je me réjouis infiniment que le Seigneur que je sers soit si grand. Avec  amour et allégresse je fais Sa Sainte volonté. Et mieux je Le connais, plus ardemment je désire L’aimer. Je suis brûlée du désir de L’aimer toujours davantage.

525. Le 14. Ce jeudi, alors que nous faisions de l’adoration nocturne, d’abord il me fut difficile de prier. Une sécheresse s’emparait de moi, je ne pouvais méditer la douloureuse passion de Jésus. Je me prosternai donc à terre et j’offris la douloureuse Passion de notre Seigneur Jésus au Père Céleste, en expiation pour les péchés du monde entier. Puis en me relevant pour aller vers mon prie-Dieu, soudain j’aperçus Jésus près de lui. Le Seigneur Jésus était comme au moment de la flagellation. Dans Ses mains, Il tenait une robe blanche, dont Il m’habilla et une corde dont Il me ceignit. Il me couvrit d’un manteau rouge, comme celui dont Il était couvert pendant Sa Passion et d’un voile de la même couleur. Il me dit : « Tel sera ton vêtement et celui de tes compagnes. Ma vie sera pour vous une règle depuis Ma naissance jusqu’à Mon agonie sur la Croix. Fixe les yeux sur Moi et vis comme Moi. Je désire que tu pénètre plus profondément dans Mon esprit et comprennes que Je suis doux et humble de cœur. »

526. A un certain moment, je ressentis dans mon âme, une impulsion à me mettre en état d’accomplir tout ce que Dieu exige de moi. J’entrai un instant à la chapelle, et j’entendis cette voix dans mon âme : « Pourquoi as-tu peur ? Penses-tu que Je manque de Toute-Puissance pour te soutenir ? »  A ce moment je sentis dans mon âme une force étrange et toutes les contrariétés qui pourraient m’advenir dans l’accomplissement  de cette volonté me semblèrent méprisables.

527. Vendredi pendant la Sainte Messe, alors que mon âme était inondée du bonheur de Dieu, j’entendis en elle ces paroles : « Ma miséricorde est passée dans les âmes par le cœur humano-divin de Jésus, comme le rayon de soleil à travers le cristal. » Je compris ainsi que tout rapprochement avec Dieu, est opéré par Jésus, en Lui et avec Lui.

528. Le dernier soir de la neuvaine à Ostra Brama, après le chant des litanies, un des prêtres exposa le Saint Sacrement dans l’ostensoir et quand il le posa sur l’autel, je vis aussitôt l’Enfant Jésus élever ses petites mains vers Sa Mère, qui avait alors une forme vivante. Quand la Sainte Vierge me parla, Jésus tendit Ses menottes vers les fidèles réunis. La Très Sainte Mère m’invitait à accepter tout ce que Dieu demandait comme un enfant, sans approfondir, autrement cela ne plairait pas à Dieu. A ce moment, l’enfant Jésus disparut et la Sainte Vierge perdit toute apparence de vie. Le tableau demeura tel qu’il était auparavant. Mais mon âme avait été remplie d’une grande joie et d’allégresse. Je dis au Seigneur : « Faite de moi ce qu’il Vous plait, je suis prête à tout. Mais Vous, ne m’abandonnez pas, même pas un seul instant.

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529. J. M. J.     A la gloire de la Sainte Trinité !

Je priai la Mère Supérieure de me permettre de jeûner pendant quarante jours, en ne prenant qu’un morceau de pain et un verre d’eau par jour.. Cependant la Mère Supérieure ne consentit pas à quarante jours, mais à sept jours, suivant l’avis du confesseur, « Je ne puis, ma Sœur, vous écarter complètement du devoir, à cause des Sœurs, qui pourraient remarquer quelque chose. Je vous donne la permission, si vous pouvez vous y appliquer, de prier et de prendre quelques notes. Mais il me sera bien difficile de vous protéger à l’égard des jeûnes, ici, vraiment, je ne puis rien inventer. »  Et elle ajouta : « Allez, ma Sœur, peut-être que quelque lumière me viendra. » Le dimanche matin, je compris intérieurement que quand la Mère Supérieure me désignait comme tourière durant le temps du repas, elle pensait me donner l’occasion de jeûner. Le matin, je ne participai pas au déjeuner. Mais quelques moments après, je me rendis chez elle pour lui demander si, étant tourière, je pouvais éviter d’attirer l’attention sur moi. Elle me répondit : « Quand je vous ai proposé, ma sœur, c’est à quoi je pensais. » Alors je compris, que j’avais eu la même pensée.

530. 24.XI.1935. Dimanche, premier jour. J’allai tout de suite devant le Saint Sacrement et m’offris au Père éternel avec Jésus présent dans l’Eucharistie. Alors j’entendis dans mon âme ces paroles : « Ton but et celui de tes compagnes est de vous unir à Moi le plus complètement possible par l’amour. Tu vas unir la terre aux cieux, tu vas adoucir la juste colère de Dieu et tu vas obtenir, par la prière la Miséricorde pour la terre. Je confie à ta protection deux perles précieuses de Mon Cœur, ce sont les âmes des prêtres et les âmes consacrées. Tu vas prier tout particulièrement pour elles. La force leur viendra par tes jeûnes.
Tu vas unir tes prières, tes jeunes, tes mortifications, tes travaux et toutes tes souffrances, à Mes prières, Mon jeûne, Mon travail, Mes souffrances et alors elles auront de la force devant Mon Père. »

531. Après la Sainte Communion, je vis le Seigneur Jésus, qui me dit : « Aujourd’hui pénètre dans l’esprit de Ma pauvreté et arrange tout, pour que les plus dénués n’aies rien à M’envier. Ce n’est pas dans les grandes bâtisses, ni dans les constructions magnifiques, mais dans un cœur pur que Je trouve plaisir. »

532. Quand je suis restée seule, j’ai commencé à considérer l’esprit de pauvreté. Je vois clairement que Jésus n’avait rien, quoiqu’Il soit le Seigneur de toutes choses. Depuis la crèche empruntée, Il va vers la vie, faisant du bien à tous, sans avoir Lui-même, où reposer la tête. Et sur la Croix je vois le comble de son indigence, car Il n’a même pas de vêtement sur Lui. O Jésus, par le vœu solennel de pauvreté, je veux me faire semblable à Vous, la pauvreté sera ma mère.

Extérieurement ne rien posséder, ne disposer de rien, intérieurement ne rien désirer. Et dans le Saint Sacrement, comme est grande Votre pauvreté ! Y eut-il jamais une âme aussi délaissée que Vous, sur la Croix… Jésus ?

533. La pureté (ce vœu se comprend de lui-même)  interdit tout  ce dont parlent les sixième et neuvième commandements : actes, pensées, paroles, sentiments et… Je comprends que le voeu  solennel diffère du vœu simple, je comprends cela dans toute son étendue. Alors que je méditais ceci, j’entendis dans mon âme ces paroles: « Tu es Mon épouse à jamais. Ta pureté doit être plus qu’angélique, car je n’admets aucun ange dans une telle intimité. Le moindre acte de mon épouse a une valeur infinie, une âme pure a devant Dieu une force incroyable.»

534. L’obéissance. « Je suis venu accomplir la volonté de Mon Père. J’étais obéissant à mes parents, obéissant aux bourreaux. J’obéis aux prêtres. » Je comprends, ô Jésus, l’esprit d’obéissance et en quoi il consiste ; il concerne  non seulement l’exécution extérieure, mais il implique la raison, la volonté et le jugement. En obéissant à nos Supérieurs, nous obéissons à Dieu Il est indifférent  que ce soit un ange ou un homme qui, remplaçant Dieu, me donne un ordre, je dois toujours obéir. Je n’écrirai pas grand chose sur les vœux, car ce sont des choses claires et concrètement formulées. Ici je me propose de noter d’une façon générale quelques pensées sur cette congrégation.

535. Résumé général

Il n’y aura jamais d’édifices somptueux, mais une petite église et auprès d’elle une petite Congrégation, un petit groupe d’âmes, qui ne comprendra pas plus que dix personnes.
De plus il y en aura deux qui se chargeront des rapports de la Communauté avec l’extérieur, et s’occuperont de l’Eglise. Elles ne porteront pas l’habit, mais des vêtements séculiers, prononceront des vœux simples et dépendront strictement de la Supérieure qui, elle, sera cloîtrée. Elles auront part à tous les biens spirituels de la communauté, mais il ne pourra jamais y en avoir plus de deux, et de préférence une seule. Chaque maison sera indépendante des autres, quoiqu’elles restent strictement unies par la règle et par l’esprit. Cependant, dans les cas exceptionnels on pourra transférer une Sœur d’une maison à un autre, et aussi en cas de fondation nouvelle, en cas de nécessité, on pourra prendre quelques religieuses. Chaque maison dépendra de l’évêque ordinaire du lieu.

536. Chaque religieuse habitera une cellule séparée, mais la vie sera commune en ce qui concerne la prière, les repas et la récréation.

Chaque religieuse professe ne verra plus jamais le monde, même à travers une grille, car celle-ci sera couverte de drap de couleur sombre, et même ses conversations seront strictement limitées. Elle sera comme une personne morte, que le monde ne saurait comprendre, ni elle – le monde. Elle devra se situer entre le ciel et la terre et suppliera sans cesse Dieu d’accorder sa  miséricorde au monde et de donner aux prêtres la force pour que leurs paroles ne soient pas vaines et qu’ils sachent, dans leur dignité inouïe et exposée à tant de risques, se garder de toute tache… Quoique ces âmes ne soient pas nombreuses, ce sont des âmes héroïques. Il n’y aura pas de place pour les âmes efféminées ou timorées.

537. Il n’y aura entre elles aucune distinction. Il n’y aura ni Mère, ni Révérende, ni Vénérable ; toutes seront égales, même s’il y avait entre elles une grande différence d’origine. Nous savons qui était Jésus Mais nous savons aussi combien Il s’est humilié et quel était son entourage. Elles porteront la robe qu’Il portait pendant Sa Passion.
Et non seulement la robe, elles doivent graver en elles l’empreinte dont Il était marqué : la souffrance et le mépris. Chacune s’efforcera de se renier elle-même, de goûter l’humilité, et celle qui donnera les meilleures preuves de ces vertus sera capable de diriger les autres.

538. Dieu nous a fait des compagnes de Sa Miséricorde, plus encore ses dispensatrices. Donc notre amour pour chaque âme doit être grand, en commençant par les élues, et en finissant par l’âme qui ne connaît pas encore Dieu. Par la prière et la mortification, nous parviendrons jusqu’au pays les plus sauvages, frayant le chemin aux missionnaires. Nous devons nous souvenir que, comme au front, le soldat ne pourrait tenir longtemps s’il n’était pas soutenu par les forces de l’intérieur du pays, qui, sans participer directement à la lutte, lui assurent tout ce dont il à besoin. Et c’est de la prière qu’il a le plus besoin. Donc chacune de nous doit posséder l’esprit d’apostolat.

539. Un certain soir, alors que j’écrivais, j’entendis dans ma  cellule ces mots : « Ne quitte pas cette Congrégation. Aie pitié de toi-même, de telles souffrances  t’attendent ! » Je regardai du coté de la voix, mais je ne vis rien et continuai à écrire. A ce moment j’ai entendu un bruit et ces mots : « Quand tu sortirs, nous te détruirons. Ne nous tourmente pas. » Je regardai et vis une multitude de vilains monstres. Je fis mentalement le signe de la croix, aussitôt ils se dispersèrent. Satan est terriblement laid. Pauvres âmes damnées qui doivent vivre dans sa société ! Sa seule vue est plus dégoûtante que toutes les souffrances de l’enfer.

540. Un instant après, j’entendis en mon âme : « N’aie peur de rien. Rien ne t’atteindra sans Ma volonté. » Une force étrange envahit mon âme et je me réjouis vivement  de la grande bonté de Dieu.

541. Postulat. L’âge d’admission. Toute personne peut être admise de quinze à trente ans. En premier lieu il faut considérer la disposition que montre la candidate et son caractère ; voir si elle a une forte volonté et le courage de suivre les traces de Jésus avec allégresse, car Dieu aime celui qui donne avec joie. Elle doit posséder le mépris du monde et de soi-même. Le manque de dot ne sera jamais un obstacle à l’admission. Toutes les formalités doivent être claires. Ne peuvent être admises les personnes mélancoliques, encline à la tristesse, souffrant de maladies contagieuses, les caractères compliqués, les personnes soupçonneuses, ne s’adaptant pas à la vie religieuse. Il faut choisir très judicieusement les membres de la Communauté, car une personne mal assortie suffit pour mettre la confusion dans tout le couvent.

452. La durée du postulat sera d’une année. Pendant ce temps, la candidate devra étudier si ce mode de vie lui plait et lui convient. La maîtresse, elle aussi devra soigneusement étudier si la personne en question s’adapte à ce genre de vie ou non. Si après une année l’on constate qu’elle a une volonté ferme et sincère de servir Dieu, il faudra la recevoir au noviciat.

543. Le noviciat. Il doit durer une année sans aucune interruption. La novice doit être instruite des vertus se rapportant aux voeux, ainsi que des points importants contenus dans les vœux.
La maîtresse s’efforcera avec diligence de les former à fond. Qu’elle les exerce surtout à l’humilité car seul un cœur humble observe facilement les vœux et éprouve les grandes joies que Dieu déverse sur l’âme fidèle. Les novices ne doivent pas être chargées de travaux impliquant une responsabilité, pour pouvoir s’adonner librement à leur propre perfectionnement. Elles ont le devoir d’observer strictement les règlements et les statuts, de même que les postulantes.

544. Après une année de noviciat, si la novice se montre fidèle, on peu l’admettre à faire sa profession pour une année, qui peut être renouvelée trois as de suite. On pourra alors lui confier des responsabilités, mais elle relève encore du noviciat et une fois par semaine, elle doit avec les novices, assister aux conférences. Quand aux six derniers mois, elle les passera entièrement pour bien se préparer à la profession solennelle.

545. Repas. Nous ne mangerons pas de viande. Nos repas doivent être tels que les pauvres n’aient rien à nous envier. Cependant les jours de fête peuvent être quelque peu différents des jours ordinaires. Il y aura trois repas par jour. Elles observeront un jeûne strict selon l’esprit primitif et surtout les deux grands. Que la nourriture soie la même pour toutes les Sœurs, sans aucune exception, pour que la vie commune reste pure aussi bien dans la nourriture que dans l’habillement et dans l’arrangement des cellules. Cependant, si une des Sœurs tombe malade, elle doit être entourée de tous les égards.

546. Prières. Une heure de méditation, la  Sainte Messe et la Sainte Communion, les prières, deux examens de conscience, l’office, le rosaire, la lecture spirituelle, une heure de prière pendant la nuit. Quant à l’horaire, mieux vaut le faire quand on aura déjà commencé ce genre de vie.

547. J’entendis alors ces paroles en mon âme : « Ma fille, je t’assurerai un revenu permanent dont tu vivras. Ton devoir t’assurera d’avoir une complète confiance en Ma bonté. Et Mon devoir sera de te donner tout ce dont tu auras besoin. Je me rends Moi-même dépendant de ta confiance. Si ta confiance en Moi est grande, Ma largesse n’aura pas de mesure. »

548. Le travail. Comme personnes pauvres, elles feront elles-mêmes tous les travaux du couvent. Chacune doit se réjouir s’il lui incombe quelque travail humiliant ou contraire à sa nature, car ce sera une aide pour son développement intérieur. La Supérieure changera souvent les emplois des Sœurs pour les aider de cette manière, à ce détacher de ces détails pour lesquelles les femmes ont une forte inclination. Souvent, cela m’amuse vraiment quand je vois de mes propres yeux que les âmes font de grands renoncement pour s’attacher ensuite à des bagatelles et à des riens. Chaque Sœur ira pendant un mois à la cuisine, sans en excepter la Supérieure. Que toutes prennent part à chacun des travaux du couvent. Que chacune ait toujours une intention pure en tout, car tout mélange déplaît beaucoup à Dieu.

549. Quelles s’accusent elles-mêmes de tout manquement extérieur, et prient la Supérieure de leur donner une pénitence ; qu’elles le fassent en esprit d’humilité. Quelles s’aiment mutuellement d’un amour supérieur, d’un amour pur, voyant en chaque Sœur l’image de Dieu. Que la qualité particulière de cette petite Congrégation soit l’amour. Qu’elles ne referment donc pas leur cœur, mais u’il embrasse le monde entier, témoignant à chacun la miséricorde par la prière selon sa vocation. Si nous demeurons dans cet esprit miséricordieux, alors, nous aussi, nous obtiendrons miséricorde.

550. L’amour que chacune de nous doit avoir pour l’Eglise doit  être aussi grand que l’amour que chaque enfant a pour sa mère, et qu’il en témoigne par la prière. Ainsi toute âme chrétienne doit prier pour l’Eglise qui est pour elle une mère. Que dire alors de nous, religieuses qui sommes particulièrement vouées à la prière pour l’Eglise ? Notre apostolat, quoique caché, est donc de grande importance. Ces petits riens quotidiens vont se déposer aux pieds du Seigneur Jésus comme un sacrifice de supplication pour le monde.

Mais pour que notre sacrifice soit agréable à Dieu, il doit être pur et pour que le sacrifice doit se libérer de tout attachement naturel. Tous nos sentiments doivent être orientés vers notre Créateur, tout en aimant en Lui toutes les créatures selon Sa sainte volonté. Ainsi, chacune, dans un esprit de zèle, apportera de la joie à l’Eglise.

551. En dehors des vœux, je vois un règlement très important quoique tous soient importants, mais à celui-ci, je donne la première place : c’est le silence. Vraiment, si cette règle était observée strictement, je serais tranquille au sujet des autres. L’inclination des femmes à parler est forte. Le Saint-Esprit ne s’adresse pas à l’âme dissipé et bavarde, mais Il parle par de silencieuses inspirations à l’âme qui sait se taire. Si le silence était strictement observé, il n’y aurait pas de murmures, d’amertumes, de médisances et de potins. L’amour du prochain ne serait pas terni.

En un mot, beaucoup de fautes cesseraient d’exister. La bouche qui se tait est de l’or pur et témoigne de la sainteté intérieure

552. Mais immédiatement après, je veux parler d’une deuxième règle : la parole. Se taire quand on devrais parler, est un manque de perfection, parfois même une faute. Que toutes les Sœurs prennent donc part à la récréation. Que la Supérieure n’en dispense pas les Sœurs, à moins qu’il ne s’agisse d’une question de grande importance. Les récréations doivent être joyeuses dans l’esprit du Seigneur. Les récréations nous donnent l’occasion de nous connaître mutuellement. Que chacune dise son avis simplement et pour l’édification des autres, non pas dans un esprit de supériorité, ni, ce qu’à Dieu ne plaise, pour se quereller. Ceci ne s’accorderait pas avec la perfection ni avec l’esprit de notre vocation qui doit se faire connaître par la charité. Deux fois par jour. Il y aura une récréation d’une demi-heure, mais chaque Sœur qui a manqué au silence a le devoir de s’en accuser devant la Supérieure et de la prier de lui imposer une pénitence. La Supérieure lui donnera publiquement cette pénitence pour son infraction. S’il en était autrement elle en serait responsable devant le Seigneur.

553. La clôture. Personne ne pourra entrer dans la clôture,  sans la permission de l’évêque ordinaire, et cela dans des circonstances extraordinaires, comme pour administrer les sacrements aux malades, pour les disposer à la mort et pour les cérémonies d’enterrement. Il est possible aussi qu’il soit absolument nécessaire d’admettre un ouvrier pour faire quelques réparations au couvent ; mais en ce cas, une permission spéciale est nécessaire. La porte de la clôture doit toujours être fermée et seule la Supérieure peut en avoir la clé.

554. Le parloir. Aucune Sœur n’ira au parloir sans une permission spéciale de la Supérieure qui ne doit pas accorder facilement cette permission. Celles qui sont mortes au monde ne doivent pas y revenir, même par la conversation.. Mais si la Supérieure juge à propos qu’une Sœur aille au parloir, qu’elle le fasse de cette manière : qu’elle y accompagne elle-même la Sœur. Et si elle ne peut le faire elle-même, qu’elle désigne une remplaçante qui à le devoir de la discrétion. Elle ne doit pas répéter ce qu’elle a entendu au parloir, mais elle en informera la Supérieure. Les conversations doivent être courtes, à moins que les égards dûs à la personne ne retiennent la Sœur plus longtemps. Mais jamais on ne pourra écarter les rideaux de drap, sauf circonstances extraordinaires, telles que les instances pressantes d’un père ou d’une mère.

555. Les lettres. Chaque Sœur peut écrire des lettres cachetées, à l’évêque dont la maison dépend ; pour toute autre lettre, elle doit demander la permission et la remettre ouverte à la Supérieure qui inspirée par l’esprit de charité et par la prudence a le droit de l’envoyer ou non, selon la plus grande gloire de Dieu. Mais je désirerais beaucoup que ces communications aient lieu aussi rarement que possible. Offrons notre secours aux âmes par la prière et la mortification, mais pas par des écrits.

556. La confession. Les confesseurs de la Communauté seront nommés par l’évêque, tant le confesseur ordinaire qu’extraordinaire. Le confesseur ordinaire confessera toute la  communauté une fois par semaine. Le confesseur extraordinaire viendra une fois par trimestre et chaque Sœur est obligée de le voir, même si elle ne se confesse pas. Le confesseur ordinaire et le confesseur extraordinaire n’exerceront pas leur fonction plus de trois ans. Au terme de ces trois ans, la Sœur Supérieure organisera un scrutin secret et transmettra la demande des Sœurs à l’évêque. Le confesseur peut être confirmé dans ses fonctions pour trois autres années et pour trois autres encore.
Les religieuses se confesseront devant la grille fermée recouverte d’un drap sombre. Les conférences adressées à la Communauté se feront aussi à travers la grille recouverte d’un drap de couleur sombre. Les Sœurs ne parleront jamais entre elles de confession ni de confesseurs. Quelles prient plutôt pour eux afin que Dieu leur donne la lumière nécessaire pour diriger leur âme.

557. La Sainte communion. Que les Sœurs ne discutent jamais entre elles si l’on va à la Sainte Communion plus souvent ou plus rarement. Qu’elles se gardent d’émettre des opinions sur un sujet qui ne les regardent pas. Toute opinion à ce sujet appartient exclusivement à l’intéressée et au confesseur. La Supérieure ne doit pas non plus demander à une Sœur la raison pour laquelle elle ne communie pas, mais elle doit lui faciliter la confession. Que les Supérieures se gardent de pénétrer dans le domaine de conscience des Sœurs.
La Supérieure peut décider que la Communauté offre ses communions  à certaines intentions. Chacune doit s’efforcer de garder son âme tellement pure qu’elle puisse tous les jours recevoir le Divin Visiteur.

558. Un jour où j’entrai dans la chapelle, je vis les murs d’un bâtiment démoli ; les fenêtres étaient sans vitres,  inachevées, les portes sans vantaux,  avec seulement les châssis. Et j’entendis intérieurement ces paroles : « C’est ici que sera ce Couvent. » Cependant cela m’a un peu déplu que ce soit des ruines.

559. Jeudi. Je me sentais très pressée de me mettre le plus tôt possible à l’œuvre selon le désir du Seigneur. Quand je suis allée à la sainte confession, j’ai préféré une de mes opinions à celle de mon confesseur. Au premier moment je ne m’en rendais pas compte, cependant quand je fis les méditations de l’Heure Sainte, je vis le Seigneur Jésus tel qu’Il est représenté sur cette image. Il me dit de répéter à mon confesseur et à mes Supérieures, toutes les choses qu’Il me dit et qu’Il exige de moi, et de faire seulement ce pourquoi j’aurai obtenu la permission. Jésus me fit comprendre à quel point Lui déplaisent les âmes autoritaires. Reconnaissant que j’en étais une, en voyant cette ombre d’autoritarisme en moi, je me jetai dans la poussière devant Sa Majesté et Lui en demandai pardon, le cœur brisé. Mais Jésus ne me permit pas de rester longtemps ainsi. Son Divin regard remplit mon âme d’une joie si grande, que je n’ai pas assez de mots pour l’exprimer.
559 (suite)
Jésus m’invita aussi à Lui demander davantage, ainsi qu’à prendre conseil de Lui. Vraiment, comme le regard de mon Seigneur est doux, il pénètre mon âme jusque dans ses profondeurs les plus mystérieuses. Mon esprit communique avec Dieu, sans prononcer une parole. Je sens qu’Il vit en moi, et moi en Lui.

560. Un jour je vis cette image dans une petite chapelle inconnue qui devint ensuite un grand et beau sanctuaire. Dans ce sanctuaire je vis la Sainte Vierge avec l’Enfant Jésus dans les bras. A un certain moment l’Enfant Jésus disparut des bras de Sa Mère et je vis l’image vivante de Jésus crucifié. La Saine Vierge me dit de faire comme elle, malgré la joie, de fixer toujours mon regard sur la Croix et Elle ajouta, que les grâces que Dieu m’accorde ne sont pas seulement pour moi, mais aussi pour les autres âmes.

561. Quand je vois l’Enfant Jésus durant la Sainte Messe, ce n’est pas toujours de la même façon, parfois Il est joyeux, parfois il ne regarde pas du tout la chapelle. Pour le moment Il est très joyeux quand notre confesseur célèbre la Sainte Messe. Je suis extrêmement étonnée que le petit Enfant Jésus l’aime tant. Parfois je Le vois revêtu d’une petite pèlerine rayée multicolore.

562. Avant de venir à Wilno et de connaître ce confesseur, j’ai vu une fois une église pas très grande près de laquelle vivait cette Congrégation. Le couvent avait douze cellules : chaque religieuse devait habiter séparément. Je voyais le prêtre qui m’aidait à arranger ce couvent et dont je ne devais faire la connaissance que quelques années plus tard. Mais par ma vision, je le connaissais déjà. Je voyais comment il arrangeait tout dans ce couvent, aidé par un autre prêtre que je n’ai pas encore rencontré. J’ai vu les grilles, couvertes de drap sombre et les Soeurs n’allaient pas dans cette église.

563. Le jour de la fête de l’Immaculée Conception, j’entendis le bruissement d’une robe et je vis la sainte Vierge dans une très belle clarté, vêtue d’une robe blanche et d’une écharpe bleue qui me dit : « Tu me cause une grande joie, quand tu adore la Sainte Trinité pour les grâces et les privilèges qu’elle m’a accordées. » Elle disparut aussitôt.

564. Sur la pénitence et les mortifications.
En premier lieu il y a les mortifications intérieures. Mais il faut aussi pratiquer des mortifications extérieures, strictement déterminées, afin que toutes puissent les pratiquer. Ce sont : trois fois par semaine, les mercredi, vendredi et samedi un jeûne strict. Chaque vendredi, la discipline pour le temps que dure la récitation du psaume 50, toutes à la même heure chacune dans sa propre cellule. L’heure choisie : trois heures à l’intention des pécheurs agonisants. Pour les deux grand jeunes, les Quatre Temps, les veilles de Fête, il y aura le repas suivant : une fois par jour un morceau de pain et un peu d’eau. Que chacune s’efforce de remplir ces mortifications qui sont prescrites pour toutes, mais si l’une des Sœurs désire quelque chose de plus, qu’elle en demande la permission à la Supérieure.
Encore une mortification générale : il n’est permis à aucune Sœur d’entrer dans la cellule d’un autre sans la permission spéciale de la Supérieure. Mais  la Supérieure est obligée d’entrer à leur insu dans les cellules de Sœurs, non pas comme une sorte d’espionnage, mais dans l’esprit de charité et de responsabilité qu’elle a devant Dieu. Aucune n’enfermera rien sous clé, le règlement sera la clé pour toutes.

565. Un jour, après la Sainte Communion, je vis soudain l’Enfant Jésus debout à coté de mon prie-Dieu s’y tenant de Ses deux petites mains. C’était un petit enfant, et mon âme fut pénétrée de timidité et de crainte, car je vois en Lui mon Juge, Mon Seigneur et mon Créateur, devant la Sainteté de qui tremble les Anges.

Mais d’autre part mon âme était inondée d’un amour inouï, sous l’influence duquel il me semblait mourir. Je me rends compte maintenant que Jésus fortifie d’abord mon âme et la rend capable d’entrer en commerce avec Lui, car autrement, je n’aurais pas pu supporter ce que j’éprouvais à ce moment-là.

566. Relations entre les Sœurs et la Supérieure.
Que toutes les Sœurs respectent la Supérieure, comme le Seigneur Lui-même. Comme je l’ai mentionné en parlant du vœu d’obéissance, quelles aillent à elle avec une confiance d’enfant, qu’elles ne murmurent jamais, ni ne blâment ses ordres, car ceci ne plaît pas du tout à Dieu. Que chacune s’oriente selon l’esprit de foi dans ses relations envers la Supérieure.. Quelle demande avec simplicité tout ce dont elle a besoin, Dieu nous préserve d’être cause de tristesse et de larmes pour une Supérieure. Que chacune sache que, comme le quatrième commandement oblige l’enfant à honorer ses parents, de même il oblige la religieuse envers sa Supérieure. Seule une mauvaise religieuse se permet de juger sa Supérieure. Quelles soient sincères envers leur Supérieure. Quelles lui parlent de tout et de ce dont elles ont besoin avec la simplicité d’un enfant. Les Sœurs s’adresseront à elle de la façon suivante : «  Sœur Supérieure ». Elles ne lui baiseront jamais la main, mais à chaque rencontre dans le corridor et quand elles se rendrons dans sa cellule, elles diront : « Loué soit Jésus-Christ, » en inclinant la tête. Les Sœurs, en se parlant mutuellement diront « Sœur, » en ajoutant le nom. Dans leurs rapports avec la Supérieure, qu’elles se laissent diriger par l’esprit de foi et non par la sentimentalité ou par la flatterie, car c »est indigne d’une religieuse et cela l’abaisserait beaucoup. La religieuse doit être libre comme une reine. Elle ne le sera que si elle vit dans l’esprit de foi. Nous devons aimer et respecter la Supérieure non parce qu’elle est bonne, sainte, prudente, mais seulement parce qu’elle tient la place de Dieu, et qu’en lui obéissant, c’est à Dieu lui-même que nous obéissons.

567. Rapports de la Supérieure avec les Sœurs.
La Supérieure doit se faire remarquer par son humilité et sa charité envers chaque Sœur, sans aucune exception. Qu’elle ne se laisse pas influencer par la sympathie ou l’antipathie, mais par l’esprit du Christ. Qu’elle sache que Dieu va lui demander compte de chacune. Qu’elle ne leur fasse pas la morale, mais qu’elle donne un exemple de profonde humilité et d’oubli de soi. Ce sera la leçon la plus efficace  pour ses inférieures. Qu’elle soit ferme mais jamais brusque, qu’elle ait de la patience si on l’importune par les mêmes questions ; même si elle devait répéter cent fois la même chose, qu’elle garde toujours la même égalité de caractère. Qu’elle tâche de comprendre les besoins des Sœurs et qu’elle n’attende pas qu’elles lui demandent telle ou telle chose, car les âmes sont différemment disposées. Si une Sœur est triste ou souffrante, qu’elle tâche par tous les moyens de l’aider et de la consoler. Qu’elle prie beaucoup et demande la lumière pour agir avec chacune, car chaque âme est différente. Dieu a diverses manières de communier avec les âmes. Pour nous elles ont souvent incompréhensibles et impénétrables. C’est pourquoi, la Supérieure doit être très prudente pour ne pas gêner l’action de Dieu dans certaines âmes. Qu’elle ne fasse pas de remarque aux Sœurs quand elle est énervée et que ses réprimandes soient accompagnées d’encouragements. Il faut faire comprendre à chaque âme qu’elle doit reconnaître sa faute, mais sans la briser.

La Supérieure doit témoigner d’un amour actif envers les Soeurs. Qu’elle porte tous les fardeaux pour alléger les Sœurs, qu’elle n’exige aucun service des Sœurs. Qu’elle les respecte comme des épouses de Jésus et soit toujours prête à leur rendre service de nuit comme de jour. Quelle leur demande plutôt que de leur ordonner. Qu’elle ait le cœur ouvert aux souffrances des Sœurs et qu’elle-même apprenne et médite le livre ouvert, c’est-à-dire, Jésus Crucifié.

Qu’elle prie ardemment pour obtenir la lumière surtout quand elle a quelque décision importante à prendre, concernant les Sœurs.

Qu’elle se garde d’empiéter dans le domaine de leur conscience, car cette grâce appartient seulement  au  prêtre. Il arrive cependant que quelque âme éprouve le besoin de s’épancher devant sa Supérieure, celle-ci pourra alors l’accepter mais elle devra en garder le secret, car rien ne blesse plus une âme que lorsqu’on répète ce qu’elle avait  dit en confidence ou en secret.

Les femmes ont toujours la tête faible à cet égard, ce n’est que rarement qu’on rencontre une femme avec un esprit masculin. Qu’elle tâche donc de s’unir profondément,  et Dieu gouvernera par elle. La Sainte Vierge sera la Supérieure de ce couvent et nous serons ses filles fidèles.

568. 15.XII.1935. Dès ce matin, une force étrange me porte à l’action, ne me laissant aucun répit. Une étrange ardeur à l’action s’est allumée dans mon cœur que je ne puis maîtriser. C’est un martyre secret, connu seulement de Dieu. Mais qu’Il fasse de moi ce qu’Il Lui plaît, mon cœur est prêt à tout. O Jésus, mon Maître le plus cher, ne me délaissez pas un seul instant. Jésus, Vous savez bien que ma faiblesse Vous oblige à être continuellement avec moi.

560. Une fois je vis le Seigneur vêtu d’une tunique claire, c’était dans un jardin d’hiver. « Ecris ce que Je te dis : Mon délice est de M’unir à toi. Avec grand désir, J’attends et Je soupire après le moment où sacramentellement Je pourrai habiter dans ton couvent. Mon esprit s’y reposera et Je bénirai particulièrement la région qui l’environne. Par amour pour vous, J’en éloignerai tous les châtiments que la justice de Mon Père envoie à juste titre. Ma fille, J’ai incliné Mon Cœur vers tes demandes.
Ta tâche et ton devoir sont d’implorer la miséricorde pour le monde entier. Aucune âme ne trouvera justification, tant qu’elle ne s’adressera pas avec confiance à Ma Miséricorde. C’est pourquoi, le premier dimanche après Pâques sera la Fête de la Miséricorde et les prêtres doivent ce jour-là, parler aux âmes de Ma Miséricorde insondable. Je te fais la dispensatrice de Ma Miséricorde. Dis à ton confesseur que cette image doit être exposée dans l’église, et non dans la clôture de ce Couvent. Par elle beaucoup de grâces seront accordées aux âmes, il faut donc qu’elle soit accessible à tous. »
O mon Jésus, Vérité éternelle, je n’ai peur de rien, d’aucune difficulté, d’aucune souffrance. Je ne redoute qu’une seule chose ;  c’est de Vous offenser. Mon Jésus, je préférerais ne pas exister que de Vous attrister, Jésus,Vous savez que mon amour ne connais personne que Vous, en qui mon âme s’est noyée.

571. Oh ! Quelle ne doit pas être l’ardeur des âmes vivant dans ce couvent si Dieu désire venir habiter avec nous !
Que chacune se souvienne que si nous, âmes religieuses n’intercédons pas auprès de Dieu, par notre prière, qui le fera ? Que chacune se consume comme un pur sacrifice d’amour devant la Majesté de Dieu. Mais pour Lui être agréable quelle s’unisse intimement à Jésus. Avec Lui, en Lui et par Lui seulement nous pouvons plaire à Dieu.

572. 21.XII.1935. Mon confesseur vient de me demander de venir voir une maison pour savoir si c’est celle que j’ai vue dans ma vision. Quand je suis allée avec lui voir cette maison (ou plutôt ces ruines), au premier coup d’œil, je reconnus celles que j’avais vues dans ma vision. A l’instant où j’ai touché les planches qui étaient clouées à la place  des portes, une force pénétra mon âme tel un éclair me donnant une pleine assurance. Je m’éloignais vite de ce lieu, l’âme remplie de joie, mais il me semblais qu’une force me clouait sur place.  Je me réjouis infiniment de trouver une entière concordance avec ce que j’ai vu en vision.

Quand le confesseur me parla de l’arrangement des cellules et d’autres choses, j’ai reconnu tout ce que me disait Jésus ; je me réjouis profondément que dieu agisse par lui Mais je ne m’étonne guerre, car c’est dans un cœur pur et humble que Dieu, qui est la lumière même, habite.. Et toutes lrs souffrances et les contrariétés servent à monter la sainteté des âmes. A mon retour à la maison, je suis entrée tout de suite dans notre chapelle pour me reposer un instant. Tout à coup j’ai entendu dans l’âme ces paroles ; « N’aie peur de rien. Je suis avec toi. Je prends cette affaire en main et J’en disposerai selon Ma Miséricorde. Rien ne peut s’opposes à Ma volonté. »

573. Année 1935. Veille de Noël.
Dès le matin, mon esprit fut plongé en Dieu. Sa présence me pénétrait  Le soir avant le souper, j’entrai un instant dans la chapelle, voulant partager aux pieds du Seigneur J »sus le pain azyme avec ceux qui sont au loin, que Jésus aime beaucoup, et à qui je dois tant. Au moment où je partageais le pain azyme avec une certaine personne, j’entendis dans l’âme ces paroles : « Son cœur est pour Moi un Ciel sur terre. » - A l’instant où je sortais de la chapelle la Toute Puissance de Dieu m’enveloppa. Je reconnus alors à quel point Dieu nous aime. Oh ! si les âmes pouvaient le comprendre , ne serais-ce qu’en partie !

574. Le jour de Noël

Pendant la messe de Minuit, à nouveau je vis le Petit Enfant Jésus extrêmement beau. Il tendait avec joie, ses petites mains vers moi.
Et après la Sainte Communion, j’entendis ces paroles : « Je suis toujours dans ton cœur et non seulement au moment où tu Me reçois dans la Sainte Communion mais toujours. » Je passais ces fêtes dans une grande allégresse.

575. O Sainte Trinité, Dieu Eternel, mon esprit est noyé dans votre beauté. Les siècles ne sont rien devant Vous, Vous êtes toujours le même. Oh ! comme Votre Majesté est grande,  Jésus, pourquoi la cachez-Vous, pourquoi avez-Vous quitté le trône du ciel et demeurez-Vous avec nous ? Le seigneur me répondit : « Ma fille, l’amour M’a conduit. L’amour Me retient. Er si tu savais, Ma fille, comme sont grands le mérite et la récompense pour un acte de pur amour envers Moi, tu mourrais de joie. Je te le dis pour que perpétuellement tu t’unisses à moi par amour, car tel est le but de la vie de ton âme : cet acte est un acte de volonté. Saches-le, l’âme pure est humble. Quand tu t’humilies et t’abîmes devant Ma Majesté, alors je te poursuis de mes grâces. J’emploie Ma Toute Puissance à t’élever. »

576. A un certain moment, il arrivait à mon confesseur  de réciter comme pénitence le « Gloire au Père ». Cela me prenait beaucoup de temps,  et souvent je commençais et ne finissait pas, mon esprit s’unissait à Dieu et m’échappait alors. Plus d’une fois, je me suis sentie, malgré moi, enveloppée par la Toute-Puissance de Dieu, entièrement plongée en lui par amour et alors, je ne sais plus ce qui se passe autour de moi.
Quand j’ai dit au confesseur que cette courte prière me prenait souvent beaucoup de temps et que même je ne pouvais la terminer, le confesseur m’ordonna de la dire tout de suite dans le confessionnal. Mon esprit se plongea en Dieu et je ne pouvais pas penser ce que je voulais malgré mes efforts. Cependant le confesseur me dit : « Veuillez répéter avec moi. » J’ai répété chaque mot, mon esprit se plongeait en la Personne que je nommais.

577. Un jour, Jésus me dit d’un certain prêtre que ces années seraient l’ornement de son sacerdoce. Les jours de souffrances semblent toujours plus longs, mais ils passent aussi, quoiqu’ils s’écoulent que souvent ils nous semble qu’ils reculent plutôt. Cependant leur fin est proche, et après, viendra l’éternelle et l’incompréhensible joie. L’éternité ! Qui pourrait comprendre ce seul mot qui provient de Vous, O Dieu inconcevable, c’est l’éternité.

578. Je sais que les grâces que Dieu m’accorde, sont souvent exclusivement pour certaines âmes et cette pensée me remplit d’une grande joie. Je me réjouis du bien d’autres âmes, comme si je le possédais moi-même.

579. A un certain moment le Seigneur me dit : « Je suis plus profondément blessé par les petites imperfections des âmes choisies que par les péchés des âmes vivant dans le monde. »  J’ai eu de la peine que Jésus éprouve des souffrances de la part des âmes choisies, et Jésus me dit : « Ces petites imperfections ne sont pas tout. Je te découvrirai le secret de Mon Cœur : ce que je souffre de la part des âmes choisies. Leur ingratitude pour tant de grâces fait la continuelle nourriture de Mon Cœur. Leur amour est tiède, Mon Cœur ne peut pas le souffrir.  Ces âmes me forcent à les rejeter loin de Moi.

D’autres ne croient pas à Mon amour et ne veulent pas en ressentir la douce familiarité dans leur propre cœur. Et elles Me cherchent quelque part dans le lointain et ne me trouvent pas. Ce manque de foi dans Ma bonté Me blesse beaucoup. Si Ma mort ne vous a pas convaincues de Mon amour, qu’est ce qui vous convaincra. Souvent une âme Me blesse mortellement et ici personne ne Me consolera.
Elles emploient Ma grâce pour M’offenser. Il y a des âmes qui méprisent Ma grâce , ainsi que toutes les  preuves de Mon amour. Elles ne veulent pas répondre à Mon appel, elles vont dans le gouffre infernal.. Cette perte d’âme Me plonge dans une tristesse mortelle. Ici, Je ne puis porter secours à l’âme, quoique Je suis Dieu. Elle Me Méprise. Car profitant du libre arbitre, on peut Me mépriser ou M’aimer. Toi, dispensatrice de Ma Miséricorde, parle au monde entier de Ma bonté et ainsi tu consoleras Mon Cœur.

580. Je t’en dirai davantage quand tu Me parleras dans les profondeurs de ton cœur. Là personne ne peut empêcher Mon activité. Là Je Me repose comme dans un jardin fermé ».

581. L’intérieur de mon âme est comme un monde grand et magnifique où Dieu demeure avec moi. En dehors de Dieu, personne n’y a accès. Au début de cette vie avec Dieu j’étais aveuglée et transie de frayeur. Sa clarté m’aveuglait,  je pensais qu’Il était absent de mon cœur et cependant, c’était des moments dans lesquels Dieu travaillait mon cœur. L’amour se purifiait et se fortifiait et le Seigneur amena ma volonté à se conformer strictement à Sa Sainte volonté.

Personne ne comprendra ce que j’éprouve dans ce magnifique palais de mon  âme où je demeure avec mon Bien-Aimé. Aucune chose extérieure ne m’empêche de communiquer avec Lui.  Si j’employais les plus fortes expressions, ce ne serais même pas l’ombre de ce que mon âme éprouve enivrée de bonheur et d’un amour inouï, aussi grand et pur que la source dont il découle, c’est-à-dire de Dieu Lui-même. Mon âme est tellement imprégnée de Dieu que je Le sens physiquement et le corps a sa part dans ces joies, quoiqu’il arrive que les souffles de Dieu soient différents dans une même âme, bien que provenant d’une même source.

Je vis, un jour, Jésus assoiffé et s’évanouissant. Il me dit : « J’ai  soif. » Quand je donnais de l’eau au Seigneur, Il l’accepta, mais ne but pas et disparut tout de suite. Il était habillé comme pendant Sa Passion.

583. « Quand tu médites ce que Je te dis dans les profondeurs de ton cœur, tu en retires plus de profit que si tu lisais de nombreux livres. Oh ! si les âmes voulaient écouter Ma voix quand Je parle dans les profondeurs de leur cœur, elles parviendraient rapidement aux sommets de la sainteté. »

584. 8. 1.1936. J’ai été chez l’Archevêque pour lui dire que le Seigneur Jésus exige de moi que je prie pour implorer la Miséricorde de Dieu pour le monde, et qu’une Congrégation soit créée à cet effet qui implorerais la Miséricorde de Dieu pour le monde. Je le priai de me donner l’autorisation pour tout ce qu’exige de moi le Seigneur Jésus.

L’Archevêque me répondit : « Quant à prier, je vous permets et même je vous encourage, ma Sœur, à prier le plus possible pour le monde et à implorer pour lui la miséricorde de Dieu, car nous avons tous besoin de miséricorde. Je suppose que votre confesseur ne vous interdit pas de prier à cette intention. Quant à cette Congrégation, attendez un peu, ma Sœur, que tout s’arrange plus favorablement. La chose est bonne en elle-même, mais il ne fat pas se dépêcher. Si telle est la volonté de Dieu, un peu plus tôt ou un peu plus tard, cela se fera. Pourquoi cela ne se ferait-il pas ? Il y a tant de congrégations différentes,  celle-ci existera si Dieu l’exige. Le Seigneur Jésus peut tout. Tâchez d’obtenir une union intime avec Dieu et ne perdez pas courage.» Ces paroles me remplirent d’une grande joie.

585. Quand je suis sortie de chez l’Archevêque, j’entendis en mon âme ces paroles : « Pour fortifier ton esprit, Je te parles par Mes remplaçants, en accord avec ce que J’exige de toi, mais sache qu’il n’en sera pas toujours ainsi. On va s’opposer à toi en beaucoup de choses. Mais Ma grâce se montrera en toi et l’on verra que cette affaire est Mienne. Quant à toi, ne crains rien, Je suis toujours avec toi. Sache encore une chose, Ma fille : toutes les créatures, quelles le sachent ou non, quelles le veuillent ou nom, accomplissent toujours ma volonté. »

586. Une fois je vis soudainement le Seigneur Jésus en grande Majesté qui me dit ces paroles : « Ma fille, si tu le  veux, Je créerai à ce moment un nouveau monde, plus beau que celui-ci et tu y vivras le reste de ta vie. »  J’ai répondu : Je ne veux pas d’autres mondes. Je Vous veux, Jésus, je veux Vous aimer du même amour que Vous avez pour moi. Je Vous prie seulement de rendre mon cœur capable de Vous aimer. Je m’étonne beaucoup, mon Jésus, que Vous me posiez une telle question. Que ferais-je de ces mondes, même si vous m’en donniez mille ? Vous savez bien que mon cœur se meurt de langueur pour Vous. Tout ce qui n’est pas Vous n’est rien pour moi. »  A ce moment je ne voyais plus rien, mais une force s’empara de mon âme, un feu étrange s’alluma dans mon cœur et j’entrai dans une sorte d’agonie pour Lui. Soudain j’entendis ces mots : « Avec aucune âme Je ne m’unis aussi étroitement qu’avec la tienne et cela en raison de ta profonde humilité et de l’ardent amour que tu as pour Moi. »

A un autre moment, j’entendis dans mon âme ces paroles : « Chaque mouvement de ton cœur M’est présent. Saches-le, Ma fille, un seul de tes regards, tourné vers quelqu’un d’autre Me blesserais plus que beaucoup de péchés commis par une autre âme. »

588. L’amour chasse la peur de l’âme. Depuis que j’ai aimé Dieu de tout mon être, de toute la force de mon cœur, la peur a cédé. Et quoique l’on me parle de Sa justice, je n’ai pas du tout peur de Lui. Car par expérience, je sais que Dieu est amour et que son esprit est paix. Et je vois maintenant que mes actes inspirés par l’amour sont plus parfaits que ceux accomplis par crainte. J’ai mis ma confiance en Dieu et je n’ai peur de rien, je m’en suis remise à Sa sainte volonté. Qu’Il fasse de moi ce qu’Il veut :je l’aimerai quand même.

Quand je reçois la Sainte Communion, je prie et supplie le Seigneur qu’Il guérisse ma langue pour que, par elle, je ne pèche jamais contre l’amour du prochain.

590. Jésus, Vous savez combien je désire ardemment me cacher pour que personne ne me connaisse, sinon Votre Cœur si doux, si aimant. Je veux être une petite violette cachée dans l’herbe, inconnue dans un magnifique jardin fermé où croissent des lys et de belles roses. On voit de loin une belle rose, un lys merveilleux, mais pour voir une petite violette, il faut se pencher, elle se trahit seulement par son parfum. Oh ! que je me réjouis de pouvoir me cacher ainsi ! O mon divin époux, pour Vous est la fleur de mon cœur et la senteur de mon pur amour. Mon âme s’est noyée en Vous, Dieu éternel dès le moment où  Vous-même m’avez attirée vers Vous, O mon Jésus, plus je Vous connais, plus ardemment je Vous désire.

591. J’ai connu dans le Cœur de Jésus que pour les âmes choisies, il y a dans le Ciel même, un ciel uniquement aux âmes élues. Le bonheur dans lequel l’âme sera noyée est incroyable. O mon Dieu, que ne puis-je le décrire même en partie ! Les âmes pénétrées de Sa divinité passent de clarté en clarté. C’est une lumière toujours égale et cependant jamais monotone, toujours nouvelle mais sans aucun changement. O Sainte Trinité, faites-Vous connaître des âmes.

592. O mon Jésus, il n’y a rien de meilleur pour l’âme que les humiliations Le mystère du bonheur est dans le mépris. Quand l’âme reconnaît que, d’elle-même, elle n’est que nullité et misère, que tout ce qu’elle a de bon en elle est un don de Dieu et que tout lui est donné gratuitement, alors qu’elle n’est que misère, elle s’abîme en un constant acte d’humilité devant la Majesté de Dieu. Et Lui, voyant l’âme  dans une telle disposition, la poursuit de Sa grâce. Quand l’âme approfondit le gouffre de sa misère, Dieu emploie Sa Toute Puissance à l’élever. S’il y a sur terre une âme vraiment heureuse, c’est seulement l’âme humble au commencement son  amour-propre en souffre beaucoup, mais après une lutte courageuse, Dieu lui accorde une si grande lumière, qu’elle reconnaît combien tout est misérable et plein d’illusions.
Dieu seul habite son cœur. L’âme humble ne se fie pas à elle-même, mais place sa confiance en Dieu. Dieu défend l’âme humble et Lui-même s’occupe de ses affaires à elle. L’âme possède alors un très grand bonheur que personne ne pourra comprendre.

593. A un certain moment, une religieuse décédée qui était déjà venue me trouer plusieurs fois, m’est apparue. Quand je la vis pour la première fois, elle souffrait la torture, puis graduellement ses souffrances diminuèrent et cette fois, je la vis rayonnante de bonheur.
Elle me dit qu’elle était déjà au Ciel, et alors je me dis que Dieu a éprouve cette maison par la souffrance parce que la Mère Générale a éprouvé des doutes, comme si elle ne croyait pas ce que j’ai dit à cette âme. Comme signe qu’elle est seulement au Ciel, Dieu va bénir cette maison. Puis elle s’est approchée de moi et me serrant cordialement, elle m’a dit : « Je dois déjà partir. » J’ai compris à quel point la communication est étroite entre les trois étapes de la vie de l’âme, c’est-à-dire : la terre, le Purgatoire et le Ciel.

594. J’ai remarqué plusieurs fois que Dieu éprouve certaines personnes à cause de ce qu’Il me dit, car la méfiance ne plaît pas à Jésus. Quand une fois je remarquai que Dieu éprouvait certain Archevêque, car il avait une aversion pour cette affaire et ne pouvait y croire… j’ai éprouvé de la pitié et j’ai prié Dieu pour lui et Dieu allégea sa peine. Dieu n’aime pas qu’on se méfie de Lui et plus d’une âme et plus d’une âme perd beaucoup de grâces à cause de cette méfiance. Le doute blesse Son Très Saint Cœur qui est empli d’une bonté incompréhensible pour nous.
Un prêtre doit souvent avoir des doutes pour qu’il puisse se convaincre plus profondément de la vérité des dons ou des grâces de certaines âmes. Quand il les éprouve, pour pouvoir mieux diriger l’âme vers une plus profonde union avec Dieu, sa récompense est grande et inouïe. Mais s’il éprouve du dédain et du doute envers les grâces de Dieu aux âmes pour la seule raison qu’il ne peut, avec l’aide de sa raisin, les approfondir et les comprendre, cela ne plait pas au Seigneur. J’ai beaucoup de pitié pour les âmes, qui ont affaire à des prêtres sans expérience.

595.  A un certain moment, un prêtre, me demanda de prier à son intention. J’ai promis de prier, mais je lui demandai une mortification.  Quand je reçus la permission pour une certaine mortification, je ressentis dans mon âme une inclination à céder en ce jour toutes les grâces que la bonté divine me destinait, au profit e ce prêtre. Je priai  Jésus  que Dieu daigne m’accorder toutes les souffrances et toutes les afflictions, que durant ce jour, ce prêtre avait à souffrir. Dieu accéda partiellement à mon désir. Et tout de suite commencèrent à surgir,on ne sait d’où, toutes sortes de difficultés et contrariétés, au point qu’une sœur dit à haute voix que Dieu y était pour quelque chose si tout le monde tourmentait Sœur Faustine. Et les faits qu’on avançait tait tellement sans fondements qu’une partie des Sœurs les affirmait et l’autre les niait. Et moi, j’offrais tout cela en silence pour ce prêtre.
Mais ce n’était pas tout. J’éprouvais des souffrances intérieures et pour commencer, un certain découragement et une antipathie envers mes consoeurs. Puis des doutes commencèrent à me troubler. Je ne parvenais plus à me  recueillir pendant la prière. J’étais préoccupée  par différentes affaires. Et quand fatiguée, j’entrais à la chapelle, un mal étrange  oppressa mon âme et je commençais à pleurer tout bas. Alors, j’entendis dans mon âme ces paroles : «  Ma fille, pourquoi pleures-tu ? Tu t’es offerte toi-même à ces souffrances. Saches que ce n’est qu’une petite partie de ce que tu as accepté pour cette âme. Elle soufre bien plus encore. »  Et je demandai au Seigneur : « Pourquoi agissez-vous ainsi avec ce prêtre ? »  Le Seigneur me répondit que c’était en vue de la triple couronne qui lui était destinée : de la virginité, du sacerdoce et du martyre. Au même instant, une grande joie envahit mon  âme à la pensée de la grande gloire qu’il connaîtrait au Ciel. Aussitôt je dis un Te Deum pour cette grâce particulière de Dieu. C’est ainsi que Dieu agit avec eux qu’il aura près de Lui et par conséquent toutes les souffrances ne sont rien en comparaison de ce qui nous attend au Ciel

596. Un certain jour, après avoir assisté à la Sainte Messe, je vis soudain mon confsseur, qui célébrait la Sainte Messe dans  l’église Saint-Michel, devant le tableau de la Sainte Vierge. C’était au moment de l’offertoire et je vis le Petit Enfant Jésus se serrer contre lui cherchant auprès de lui un abri comme s’il fuyait devant quelque chose. Quand vint le moment de la Sainte Communion,  Il disparut comme toujours. Alors je vis la Très Sainte Mère qui le couvrait de son manteau et disait : « Courage, mon fils, Courage » et autre chose encore que je n’ai pas entendu.

597. Je désire ardemment que chaque âme glorifie Votre  Miséricorde. Heureuse l’âme qui invoque la Miséricorde du Seigneur. Elle éprouvera ce qu’a dit le Seigneur. Il va la défendre comme Il défend <sa gloire, et qui oserait lutter contre Dieu ? Que toute âme glorifie la miséricorde du Seigneur par sa confiance en Sa miséricorde durant toute la vie et surtout  à l’heure de la mort. Ne crains rien, chère âme, qui que tu sois.. Plus un pécheur est grand, plus il a droit à Votre miséricorde, Seigneur. O bonté inouïe, Dieu se penche le premier vers le pécheur. O Jésus, je désire glorifier Votre miséricorde pour des milliers d’âmes. Je sais bien, ô mon Jésus, que je dois publier cotre bonté, Votre miséricorde inconcevable.
598. Un jour qu’une personne me demandais de prier pour elle, j’ai rencontré le Seigneur et je Lui dit « Jésus, j’aime particulièrement ces âmes que vous aimez. » Jésus me répondit : « Et Moi aussi, j’accorde des grâces particulières aux âmes pour lesquelles tu intercède auprès de Moi. »

599. Jésus me défend étrangement, vraiment c’est une grande grâce de Dieu que j’expérimente depuis longtemps.

600. Un autre jour, une de nos Sœurs tomba mortellement malade. Toute la Communauté se rassembla autour d’elle. Il y avait aussi le prêtre qui donna l’absolution à la malade. Tout à coup, je vis une multitude d’esprits des ténèbres. . Aussitôt, oubliant que j’étais en compagnie des Sœurs, je saisis le goupillon, je les aspergeai et ils disparurent immédiatement. Mais quand les Sœurs passèrent au réfectoire, la Mère Supérieure me fit la remarque que je ne devais  pas asperger la malade en présence du prêtre,car c’est à lui que cela incombait. J’acceptai cette réprimande en esprit de pénitence, mai l’eau bénite apporte un grand secours aux mourants.

601. Mon Jésus,Vous voyez bien je suis faible par moi-même, veuillez donc diriger Vous-même toutes mes affaires. Sachez, Jésus, que sans Vous je ne ferez rien, mais avec Vous, j’aborderai les situations les plus difficiles.

602. 29.1.1936. Je me trouvais un soir dans ma cellule, quand soudain je vis une vive clarté, et tout en haut dans cette clarté,  une grande croix d’un gris sombre. Emportée soudain près de cette croix, je la fixai des yeux sans comprendre et je priai me demandant  ce que cela voulait dire. A ce moment je vis le Seigneur Jésus et la croix disparut. Jésus était assis dans une grande clarté. Ses pieds et Ses jambes baignant jusqu’aux genoux dans cette clarté à tel point que je ne les voyais pas. Jésus se pencha vers moi me regarda et me parla de la volonté du Père céleste. Il me dit que l’âme la plus parfaite et la plus sainte est celle qui fait la volonté du Père. Mais il n’en existe pas beaucoup. Le Père considère l’âme qui vit de Sa volonté avec un amour particulier. Et Il me dit que moi, j’accomplissais la volonté de Dieu d’une manière parfaite. C’est pourquoi je m’unis à Lui et je communique avec Lui d’une manière privilégié. Dieu embrase d’un amour ineffable l’âme qui vit de Sa volonté.
Je compris que Dieu nous aime tant, qu’il est tellement simple (quoique incompréhensible), qu’il est facile de communiquer avec Lui malgré la grandeur de Sa majesté. Avec personne, je n’éprouve autant de facilité ni autant de liberté qu’avec Lui. Même la mère qui aime sincèrement son propre enfant, ne comprend pas aussi bien que Dieu ne comprend mon âme.  Alors que je demeurais ainsi en communion avec Dieu, je vis deux personnes. Et le triste état de leur intérieur me fut dévoilé. Mais j’espère qu’elles aussi vont glorifier la miséricorde de Dieu.

603. A ce  moment je vis aussi une certaine personne et en partie l’état de son âme et les grandes épreuves que Dieu envoyait à cette âme. Ses souffrances concernaient sa mentalité et sous une forme tellement aigue que j’eus pitié d’elle et je dis au Seigneur : « Pourquoi agissez-Vous ainsi avec elle ? »  Et le Seigneur me répondit : « Pour sa triple couronne. » Et le Seigneur me fit connaître quelle gloire inouïe attend l’âme qui ressemble à Jésus souffrant, ici bas sur terre. Cette âme ressemblera au Christ dans Sa gloire.  Le Père Céleste glorifiera et reconnaîtra nos âmes dans la mesure où Il verra en nous la ressemblance avec Son Fils. J’ai compris que cette assimilation à Jésus nous est donnée ici-bas sur terre. Je vois des âmes pures et innocentes sur lesquelles Dieu exerça Sa justice. .Ces âmes sont des victimes qui soutiennent le monde et qui complètent ce qui manquait à la Passion de Jésus. Ces âmes ne sont pas nombreuses. Je me réjouis profondément que Dieu m’ait permis de connaître de telles âmes.

604. O Sainte Trinité, Dieu Eternel, je Vous remercie de m’avoir fait connaître la grandeur et les divers degrés de gloire que les âmes peuvent atteindre. Quelle grande différence il y a entre deux degrés de profonde connaissance de Dieu. Oh ! si les âmes pouvaient le savoir ! O mon Dieu si je pouvais en gagner une de plus, je supporterais volontiers toutes les souffrances que tous les martyrs on endurés.

Vraiment, toutes ces souffrances  ne me paraissent rien en comparaison de la gloire qui nous attend durant toute l’éternité. O Seigneur, plongez mon âme dans l’océan de Votre divinité et accordez-moi la grâce de Vous mieux connaître. Car plus je Vous connais, plus ardemment je Vous désire et plus mon amour pour Vous s’accroît. Mon âme est un gouffre insondable que Dieu seul peut remplir. Je me dissous en Lui comme une goutte d’eau dans l’océan. Le Seigneur S’est abaissé vers ma misère comme un rayon de soleil vers une terre déserte et rocailleuse. Et ainsi, sous l’influence de Ses rayons, mon âme s’est couverte de verdure, de fleurs, et de fruits. Et elle est devenue un beau jardin pour Son repos.

605.  Mon Jésus, malgré Vos grâces je sens cependant, et je vois toute ma misère. Je commence ma journée par la lutte et je l’achève dans la lutte. A peine ais-je fini avec une difficulté que j’en ai dix autres à combattre. Mais je ne m’en afflige pas, car je sais bien que c’est le temps de la lutte et non du repos. Et quand le poids de la lutte dépasse mes forces, je me jette comme un enfant dans les bras du Père Eternel, et j’espère que je ne périrai pas. O Jésus, je suis très encline au mal et ceci me force à veiller continuellement sur moi. Mais rien ne me rebute. J’espère en la grâce de Dieu qui abonde dans la plus grande misère.

606. Dans les plus grandes difficultés et contrariétés je ne perd pas la paix intérieure, ni l’équilibre extérieur. Et ceci amène les adversaires au découragement. La patience dans les contrariétés donne de la force à l’âme.

607. 2 février 1936. Ce matin quand je me suis éveillée au son de la cloche, une telle somnolence s’est emparée de moi que ne pouvant me réveiller, je m’aspergeai d’eau froide et au bout de deux minutes la somnolence me quitta. Quand j’arrivai à la méditation, tout un essaim de pensées absurdes se pressait dans ma tête, de sorte que j’ai dû lutter durant toute l’oraison. Il en fut de même pendant la prière. Mais quand la messe a commencé un étrange silence et une grande joie se sont emparés de mon âme. Je vis alors la Sainte Vierge avec l’Enfant Jésus et Saint Joseph qui était debout derrière la Sainte Vierge. La très Sainte Mère me dit : « Tiens mon trésor le plus précieux. » Et   elle 608. me tendit l’Enfant Jésus. Quand je Le pris dans mes bras, la Sainte Vierge  et Saint Joseph disparurent et je restais seule avec l’Enfant Jésus. Je Lui dis: «  Je sais que Vous êtes mon Seigneur et mon Créateur quoique Vous soyez si petit. » Jésus tendit Ses petites mains et me regarda avec un sourire. Mon esprit était rempli d’une joie incomparable.

Et soudain Jésus disparut : c’était le moment de la Sainte Communion. Je m’approchai avec les autres Sœurs de la Sainte Table. Après la Sainte Communion j’entendis dans mon âme ces paroles : « Je suis dans ton cœur, Moi que tu as tenu dans tes bras. »  Alors je priai le Seigneur pour une âme pour qu’Il lui donne la grâce pour la lutte et éloigne d’elle cette épreuve. « Il en sera selon ta prière mais son mérite n’en sera pas diminué. » Cela me causa une grande joie. Dieu est si bon et si miséricordieux. Il exauce tout ce que nous Lui demandons avec confiance.

609. Chaque conversation avec le Seigneur fortifie singulièrement mon âme. Il me donne tant de courage que je ne crains rien au monde. J’éprouve seulement la peur d’attrister Jésus.

610. O mon Jésus, je Vous supplie par la bonté de Votre très doux Cœur, apaisez votre colère et montrez-nous Votre miséricorde. Que Vos blessures soient pour nous un abri devant la justice de Votre Père. Je Vous ai connu, ô Dieu, comme source de miséricorde qu apaise la soif de mon âme et lui donne la vie. Oh ! que la miséricorde  du Seigneur est grande. Elle surpasse toutes Ses qualités. La miséricorde est le plus grand attribut de Dieu. Tout ce qui m’entoure m’en parle. Sa miséricorde  est la vie des âmes, Sa pitié est inépuisable. O Seigneur regardez-nous t agissez avec nous selon Votre grande miséricorde.

611. A un certain moment un doute survint en moi : ce qui m’était arrivé, n’avait-il pas profondément offensé le Seigneur Jésus ?  Comme je ne pouvais le résoudre, j’ai décidé de ne pas aller communier avant de m’être confessée, bien que je me sois immédiatement repentie, car j’ai l’habitude, au moindre manquement de demander pardon. Pendant les jours où je ne m’approchais pas de la Sainte Communion je ne sentais pas la présence de Dieu et j’en souffrais extrêmement. Mais je supportais cela comme une punition pour mon péché. Cependant à la sainte Confession, je reçus un blâme pour avoir manqué la Sainte Communion car ce qui m’était arrivé n’était pas un empêchement pour aller communier. Après la confession je reçus la Sainte Communion et je is le Seigneur Jésus qui me dit ces paroles : « Sache, Ma fille, que tu Me faisais une plus grande peine en ne t’unissant pas à Moi dans la Sainte Communion que par ce petit manquement.
612. Un jour j’eus la vision de la petite chapelle : six Sœurs y recevaient la Sainte Communion, de la main de notre confesseur, revêtu d’un surplis et d’une étole. Dans la chapelle il n’y avait ni décoration ni prie-Dieu. Après la Sainte Communion je vis Jésus tel qu’Il est représenté sur l’image. Jésus marchait, et moi j’ai appelé : « Comment pouvez-vous, Seigneur, passer sans rien me dire ?  Je ne ferai rien seule sans Vous. Vous devez rester avec Moi et me bénir ainsi que cette Congrégation et ma Patrie. » Jésus fit le signe de la croix et dit : « Ne crains rien, Je suis toujours avec toi. »

613. Les deux derniers jours précédent le Carême nous eûmes avec nos élèves une heure d’adoration réparatrice. Pendant les deux heures, je vis le Seigneur Jésus comme après la flagellation. Une douleur tellement grande m’enserra l’âme qu’il me sembla que j’éprouvais tous les supplices en mon cœur et en mon âme.

614. 1.3.1936.   Ce jour-là durant la messe, j’éprouvais une étrange force et une impulsion à exécuter les volontés de Dieu. Il me venait une si claire compréhension de ces choses que le Seigneur attendait de moi que si j’avais dit ne pas en comprendre une partie j’aurais commis un mensonge. Car le Seigneur me laisse connaître Sa volonté distinctement et clairement et en cela je n’ai plus l’ombre d’un doute. Et je compris que ce serait une grande ingratitude que de retarder plus longtemps cette œuvre que Dieu veut mener à bonne fin pour Sa gloire et pour le profit d’un grand nombre d’âmes.
Il m’emploie comme un misérable instrument par lequel Il veut mener à bonne fin Ses plans éternels de miséricorde. Comme mon âme serait ingrate si elle résistait plus longtemps à la volonté de Dieu. Rien ne me retiendra plus, ni les persécutions, ni les souffrances, ni les dérisions, ni les menaces, ni les pétitions, ni la faim, ni le froid, ni les flatteries, ni les amitiés, ni les contrariétés, ni les amis, ni les ennemis, ni ces choses que je traverse, ni les choses futures, ni la haine infernale, rien ne me détournera de l’accomplissement de la volonté de Dieu.

Je ne m’appuie pas sur mes propres forces, mais sur Sa toute-Puissance, car, s’il me donne la grâce de connaître Sa sainte volonté, Il me donnera aussi la grâce de l’accomplir. Je ne peux pas ne pas mentionner que dans cette disposition j’éprouve une certaine résistance de la part de ma  nature inférieure qui s’élève avec ses exigences. Et il en résulte une lutte intime aussi grande que celle de Jésus au Jardin des Oliviers. Moi aussi je di à Dieu le Père Eternel : « S’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme je veux, mais comme Tu veux. » Ce que j’aurai à passer n’est pas un mystère pour moi. Mais en pleine connaissance de cause j’accepte tout ce que Vous m’enverrez ô Seigneur. J’ai confiance en Vous dieu miséricordieux et je désire, moi la première, Vous témoigner cette confiance que Vous exigez des âmes. Vérité éternelle, aidez-moi et éclairez-moi sur les chemins de la vie et faites qu’en moi s’accomplisse Votre Volonté.

Mon Dieu je ne désire rien d’autre que faire Votre volonté, Seigneur. Peu importe la facilité ou la difficulté, je sens qu’une force étrange me pousse à l’action. Une seule chose me retient : la sainte obéissance. O mon Jésus, Vous me pressez, Vous me soutenez, et d’autre part Vous me retenez. En cela aussi, que Votre volonté soit faite. Je demeurai plusieurs jours dans cet état, mes forces physiques diminuaient. Je n’en parlai à personne. Cependant la Mère Supérieure remarqua mes souffrances et dit que j’étais changée et palie. Elle me recommanda d’aller me reposer plus tôt et de dormir plus longtemps. Et le soir elle me faisait apporter une tasse de lait chaud. Avec un cœur plein de sollicitude, un vrai cœur de mère, elle voulait m’aider. Cependant quand il s’agit d’épreuves spirituelles, les choses extérieures n’ont pas d’influence et n’apportent pas beaucoup de soulagement.
Et c’est au confessionnal que je puisais la force et la consolation d’apprendre que je n’allais plus attendre longtemps pour passer à l’action.

615. Le jeudi alors que je gagnais ma cellule je vis au-dessus moi la Sainte Eucharistie dans une grande clarté. Soudain j’entendis une voix qui me semblait venir d’au-dessus  de l’Hostie : « En elle est ta force. Elle va te défendre. » Après ces mots, la vision disparut, mais une force étrange pénétra mon âme et une étrange lumière : notre amour de Dieu consiste en l’accomplissement de Sa volonté.

616. O Sainte Trinité, Dieu Eternel, je désire briller dans la couronne de Votre miséricorde, comme une petite pierre dont la beauté dépend de votre rayon de lumière et d’inconcevable miséricorde. Tout ce qui est beau dans mon âme est Vôtre, ô Dieu. De moi-même je ne suis rien.

617. Au début du Carême, je priai mon confesseur de me donner une mortification pour le temps du jeûne. Mais il me dit de ne rien retrancher de mes repas. Mais quand je vais manger, me rappeler que Jésus accepta le vinaigre avec le fiel. Ce sera ma mortification. Je ne savais pas que j’allais y trouver un grand avantage pour mon âme : Celui de méditer constamment Sa douloureuse Passion. Et ainsi pendant les repas, je ne pense pas à ce que je mange, mais je suis préoccupée de la mort de mon Seigneur.

618. J’ai aussi demandé au commencement du Carême de changer mon examen particulier et de faire tout ce que je devais faire avec une intention purement réparatrice pour les pécheurs.
Ceci me permet de vivre continuellement en union ave Dieu. Et cette intention perfectionne mes actions, car tout ce que je fais, je le fais pour les âmes immortelles. Toutes les peines et les fatigues ne me sont rien, quand je pense qu’elles  réconcilient les âmes des pécheurs avec Dieu.

619. Marie, ma Maîtresse, m’enseigne toujours comment vivre pour Dieu. Mon esprit s’épanouit dans Votre douceur et Votre humilité, ô Marie.

620. A un certain moment, je suis entrée à la chapelle pour cinq minutes d’adoration, et je priais pour une certaine âme. J’ai compris alors que Dieu n’accepte pas toujours nos prières pour les âmes pour lesquelles nous prions, mais les destine à d’autres âmes. Et nous ne leur apportons pas toujours de soulagement, quand elles souffrent dans le feu du Purgatoire. Cependant notre prière n’est pas perdue.

621.    Les relations confidentielles de l’âme avec Dieu :

Dieu s’unit à l’âme d’une façon particulière : visible seulement pour Dieu et pour l’âme. Personne ne percevra cette mystérieuse union. Dans cette union domine l’amour et tout est fait uniquement par amour. Jésus se donne à l’âme  d’une manière pleine de douceur et dans ses profondeurs elle est en paix. Jésus lui accorde beaucoup de grâces et la rend capable de partager Ses pensées éternelles et découvre parfois à l’âme Ses intentions divines.

622. L Père Andraz me dit qu’il serait bien que dans l’Eglise de Dieu existât un groupe d’âmes qui implorerait la miséricorde divine, car nous avons tous besoin de cette miséricorde. Après ces mots une étrange lumière entra dans mon âme. Oh ! que Dieu est bon !

623. 18.3.1936. A un certain moment je priai le Seigneur Jésus de faire les premiers pas, par un changement quelconque ou par un acte extérieur, ou par mon renvoi, car je ne suis pas en état de quitter de moi-même cette Congrégation. Je priai de la sorte pendant plus de trois heures. Je ne pouvais pas prier, mais je soumettais ma volonté à la volonté de Dieu. Le jour suivant, la Mère Supérieure me dit que la Mère Générale me prenait à Varsovie. Je répondis à la Mère que peut-être je n’irai pas, mais que je quitterai tout de suite le couvent d’ici. J’ai pensé que c’étais le signe extérieur que j’avais demandé à Dieu. La Mère Supérieure répondit à cela. Mais après un instant, elle me rappela encore et me dit « Savez-vous, ma Sœur, allez-y quand même, même si vous deviez revenir tout se suite.. Ne tenez pas compte de la dépense du voyage. » J’ai répondu que j’irai, quoiqe une douleur me déchirai le cœur, car je savais que par ce départ, l’affaire se prolongerait. Cependant je tâche toujours d’être obéissante malgré tout.

624. Le soir quand je priais, la Vierge Marie me dit : « Ta vie doit être semblable à la mienne : douce, cachée, union incessante à Dieu, intercéder pour l’humanité et préparer le monde à la seconde venue de Dieu. »

625. Le soir, pendant la bénédiction, durant un instant mon âme se trouva en présence de Dieu le Père . Je sentis que j’étais dans Sa main comme une enfant et j’entendis dans mon âme ces mots : « N’aie peur de rien, Ma fille, tous les adversaires se briseront à mes pieds. » Après ces mots, mon âme se trouva dans une profonde tranquillité et un grand silence intérieur.

626. Je me plaignis au Seigneur de ce qu’Il me retirait Son aide et qu’étant seule je ne saurais que faire. J’entendis ces mots : « N’aie pas peur. Je suis toujours avec toi. » A ces mots de nouveau une profonde paix entra dans mon âme. Sa présence me pénétrait de façon sensible. Mon esprit était inondé d’une lumière qui atteignait aussi mon corps.

627. Le dernier soir de mon séjour à Wilno, une Sœur,déjà âgée, me découvrit l’état de son âme. Elle me dit que depuis plusieurs années elle souffrait intérieurement, qu’il lui semblait que toutes confessions  étaient mauvaises et qu’elle avait des doutes sur le pardon du Seigneur Jésus. Je lui ai demandé si elle en avait jamais parlé à son confesseur. Elle me répondit que bien des fois elle en avait parlé aux confesseurs et que toujours tous les confesseurs lui disaient d’être tranquille. Cependant elle souffrait beaucoup et rien ne lui apportait de soulagement. Et il lui semblait tout le temps que Dieu ne lui avait pas pardonné. Je lui répondis : « Ma Sœur, écoutez votre confesseur et soyez tout à fait tranquille, car c’est sûrement une tentation. » Mais elle me supplia, les larmes aux yeux, de demander au Seigneur Jésus s’Il lui avait pardonné et si ses confessions étaient bonnes ou non. Je lui répondit énergiquement : « Ma Sœur, demandez-Le vous-même, si vous ne croyez pas vos confesseurs. » Elle cependant, saisit ma main, ne voulant pas me laisser aller. Et elle me demanda de prier  pour elle et de lui dire ce que le Seigneur Jésus me dirait d’elle. Pleurant amèrement elle me dit : « Je sais que le Seigneur Jésus vous parle. » Et comme je ne pouvais pas m’arracher à elle, car elle me tenait par les mains, je lui promis de prier pour elle. Or le soir, pendant la bénédiction, j’entendis dans mon âme ces paroles : « Dis-lui que Mon Cœur est plus blessé par son incrédulité, que par les péchés qu’elle a commis. » Quand je le lui ait dis, elle fondit en larmes comme un enfant et une grande joie entra dans son âme. Je compris alors que Dieu voulait consoler cette âme par moi. Quoique cela m’ait beaucoup coûté, j’avais accompli le désir de Dieu.

628. Quand j’entrai pour un instant dans la chapelle, ce m^me soir, afin de remercier Dieu pour toutes les grâces qu’Il m’avait accordées dans cette maison, tout à coup, la présence de Dieu s’empara de moi. Je me sentis comme un enfant entre les mains du meilleur des pères et j’entendis ces paroles : « N’aie peur de rien. Je suis toujours avec toi. » Son amour me transperça. Je sentais que j’entrais avec Lui dans une familiarité  629. tellement étroite que je n’ai pas de mots pour l’exprimer.
Alors je vis près de moi un des sept esprits, rayonnant comme autrefois sous une forme lumineuse. Je le voyais constamment auprès de moi. Je l’ai vu dans le train. Je voyais sur chacune des églises que nous rencontrions, un ange debout, mais environné d’une lumière plus pâle que celle de l’esprit qui m’accompagnait dans le voyage. Et chacun des esprits qui gardait les églises, s’inclinait devant celui qui était auprès de moi.
Comme j’entrais par la porte du couvent, à Varsovie, cet esprit disparut. Je remerciai Dieu pour Sa bonté de nous donner des anges comme compagnons. Oh combien peu de gens ont conscience d’avoir toujours près d’eux de tels visiteurs en même temps que témoins de leurs actions ! Pécheurs, souvenez-vous que vous avez un témoin de vos actes.

630. O mon Jésus, Votre bonté dépasse toute compréhension et personne n’épuisera Votre miséricorde.
La perdition est pour l’âme qui veut se perdre. Mais celui qui désire le salut, trouve la mer inépuisable de la miséricorde du Seigneur. Comment un petit vase peut-il contenir en soi une mer insondable ?

631. En prenant congé des Sœurs, au moment du départ, l’une d’elles me demanda pardon de m’avoir si peu aidée dans mes emplois et d’avoir toujours essayé de me les rendre difficiles. Cependant moi, en mon âme, je la considérais comme une grande bienfaitrice, car elle m’a exercée à la patience, à tel point qu’une des Sœurs plus âgée disait qu’il fallait que Sœur Faustine fût très bête ou très sainte, car vraiment une personne ordinaire ne souffrirait pas qu’on lui fasse toujours quelque chose par dépit.
Cependant je m’approchais toujours d’elle avec bienveillance. Cette Sœur tâchait de me rendre difficile le travail dans mes emplois, au point que, malgré mes efforts elle parvenait parfois à gâcher quelque chose de ce qui avait été bien fait, comme elle-même me l’avoua en me demandant ien pardon. Je ne voulais pas chercher à pénétrer ses intentions, mais je considérais cela comme une épreuve de Dieu.

632. Je m’étonne énormément que l’on puisse ressentir une telle jalousie. Pour moi, lorsque je considère le bien d’autrui, je m’en réjouis comme si je le possédais moi-même. La joie des autres est ma joie comme leur souffrance est ma souffrance. Car autrement je n’oserais pas me présenter devant le Seigneur Jésus. L’esprit de Jésus est toujours simple,  doux et sincère. Toute malignité, jalousie, manque de bienveillance, sous le couvert d’un sourire aimable ne sont que ruses du Malin. Un mot sévère, mais inspiré par un amour sincère ne blesse pas le cœur.

633.  22.3.1936. Arrivée à Varsovie, je suis entrée un instant dans la petite chapelle afin de remercier le Seigneur de mon heureux voyage et de Le prier de m’obtenir l’aide et la grâce dans tout ce qui m’attend ici. Je me soumis en tout à Sa Sainte volonté. J’entendis ces paroles : « N’aie peur de rien. Toutes les difficultés serviront à ce que Ma volonté se réalise. »

634. 25 mars. Pendant la méditation du matin, la présence de Dieu m’a enveloppée d’une façon spéciale, en voyant la grandeur incommensurable de Dieu et en même temps Son abaissement jusqu’à la créature. Soudain je vis la Mère de Dieu qui me dit : « Que l’âme, qui suit fidèlement le souffle de la grâce est agréable à Dieu ! J’ai donné au monde le Sauveur. Et toi tu dois parler au monde de Sa miséricorde et préparer le monde à la seconde venue de Celui qui viendra, non comme Sauveur Miséricordieux, mais comme Juste Juge. Oh ! Comme ce jour est terrible ! Le Jour de la Justice a été décidé, le jour de la colère de Dieu. Les anges tremblent devant lui. Parle aux âmes de cette grande miséricorde, tant que c’est le temps de la pitié. Si tu te tais maintenant, tu répondra pour cela en ce jour terrible, pour un grand nombre d’âmes. N’aie peur de rien, Sois fidèle jusqu’à la fin. J’ai compassion de toi. »

635. A mon arrivée à Valendov une des Sœurs me souhaita ainsi la bienvenue : « C’est bien que vous soyez venue chez nous, ma Sœur maintenant tout ira bien. » Je lui dit : « Pourquoi me le dites-vous, ma Sœur ? » Elle me répondit qu’elle le ressentait ainsi dans son âme. Cette âme est pleine de simplicité, et très agréable au Cœur de Jésus. Cette maison était dans des besoins exceptionnels … Je ne vais pas rappeler tout cela ici.

636. La confession : Alors que je me préparais à la confession je dis à Jésus-Christ caché dans le Saint Sacrement: « Jésus, je Vous en supplie, parlez-moi par la bouche de ce prêtre. Et la preuve en sera pour moi qu’il ne sait pas que Vous exigez de moi cette fondation de la miséricorde. Qu’il me dise quelque chose de cette miséricorde. » Quand je me suis approchée du confessionnal et que j’ai commencé la confession, le prêtre m’interrompit et se mit à me parler de la grande miséricorde de Dieu avec une très grande force et me demanda: « Savez-vous que la miséricorde du Seigneur est supérieure à toutes Ses œuvres, que c’est le couronnement de toutes Ses œuvres ? » Je prêtais une oreille attentive à ces mots que me disait le Seigneur par la bouche de ce prêtre. Quoique je croie que Dieu parle toujours par la bouche du prêtre, cependant ici je le ressentais d’une façon particulière. Je m’accusai seulement des manquements. Quoique je ne découvrisse rien de la vie de Dieu qui est dans mon âme, cependant ce prêtre lui-même me dit beaucoup de ce qui se passait dans mon âme et m’invita à la fidélité aux inspirations de Dieu. Il me dit : « Vous allez par la vie avec la Sainte Vierge qui répondait fidèlement à chaque inspiration divine. » O Jésus, qui comprendra Votre bonté ?

637. Jésus, écartez de moi ces pensées qui ne s’accordent pas avec Votre volonté. Je reconnais que déjà plus rien ne me retiens ici-bas, sinon cette œuvre de miséricorde.

638.  Jeudi. Pendant l’adoration du soir, je vis le Seigneur Jésus, flagellé et martyrisé, qui me dit : « Ma fille, Je désire que dans les moindres choses tu t’en remettes  à ton confesseur. Tes plus grands sacrifices ne me plaisent pas, si tu les accomplis sans sa permission. Et d’autre part, le plus petit sacrifice à Mes yeux, s’il est fait avec la permission du confesseur. Les plus grandes œuvres sont à Mes yeux sans signification si  elles sont faites de façon arbitraire et souvent elles ne sont pas en accord avec Ma volonté.  Elles méritent plutôt une punition qu’une récompense. Et d’autre part, le plus petit acte que tu fais avec la permission du confesseur, est agréable à Mes yeux et M’est extrêmement cher. Veille sans cesse, car l’enfer entier fait un grand effort contre toi à cause de cette œuvre. Car beaucoup d’âmes reviendront des portes de l’enfer et adoreront Ma miséricorde. Mais n’aie peur de rien. Je suis avec toi. Sache que, de toi-même tu ne peux rien. »

639. Ce premier vendredi du mois avant la Sainte Communion je vis un ciboire contenant des hosties consacrées. Une main posa ce ciboire devant moi, je le pris dans ma main et il y avait dedans mille hosties vivantes. Soudain j’entendis une voix : « Ces hosties ont été reçues par des âmes pour lesquelles tu as obtenu la grâce d’une conversion sincère durant ce Carême. »  Et c’était une semaine avant le Vendredi Saint.. Je passai ce jour 640. dans le recueillement intérieur m’anéantissant au profit des âmes. Oh! Quelle joie de s’anéantir au profit des âmes immortelles. O Jésus, je veux. être cachée de l’extérieur Le grain de froment ne doit-il pas pour devenir nourriture, être broyé entre des pierres ? Même moi, pour être utile à l’Eglise et aux âmes, je dois être broyée, quoique à l’extérieur personne ne puisse remarquer mon sacrifice. O Jésus, je veux être cachée de l’extérieur comme ce pain azyme dans lequel l’œil ne remarquera rien. Je suis une hostie qui Vous est consacrée.

641. Dimanche des Rameaux : En ce dimanche, je vécus d’une façon particulière, les sentiments do Cœur de Jésus. Mon âme était là où était Jésus. Je vis Jésus-Christ assis sur un ânon et Ses disciples et une grande multitude qui l’accompagnaient. Les uns portaient dans les mains des branches pour l’acclamer, les autres les jetaient sous Ses pieds et d’autres les brandissaient en l’air, gambadant devant Jésus et ne savaient comment manifester leur joie. Et je vis une seconde foule qui sortit aussi à la rencontre de Jésus avec des visages réjouis, des branches en main et qui ne cessait de crier de joie. Il y avait aussi de petits enfants. Mais Jésus était très sérieux. Et le Seigneur me fit connaître combien Il souffrait pendant ce temps. Et à ce moment je ne voyais plus rien, seulement Jésus qui avait le cœur saturé par le manque de reconnaissance.

642. Confession trimestrielle. Le Père Bukowski. De nouveau une force intérieure me pressait de ne plus remettre cette affaire. Je dis au confesseur, le Père Bukowski, que je ne pouvais attendre plus longtemps. Le Père me répondit : « Ma Sœur, c’est une illusion, le Seigneur Jésus ne peut pas exiger cela. Vous avez prononcé vos vœux perpétuels. Tout cela est une illusion. Vous inventez ma Sœur, c’est une hérésie. » Et il criait presque. J’ai demandé si tout était illusion, il me répondit : « Tout.» -«  Alors comment dois-je agir ? Veuillez me le dire. » Et bien vous ne devez suivre aucune inspiration. Vous devez être dissipée, ne pas faire attention à ce que vous entendez dans votre âme et tâcher de bien accomplir vos devoirs extérieurs. Ne pensez plus à rien de ces choses, vivez dans une complète dissipation. »
Je répondis: « Bien. Jusqu’à présent, j’agissais toujours selon ma propre conscience et maintenant puisque vous m’ordonnez, mon Père, de ne pad faire attention à ma vie intérieure, alors je vais vous obéir. » Il me dit : « Si le Seigneur Jésus vous dit de nouveau quelque chose, dites-le moi, mais il vous est interdit de le faire. » J’ai répondu : « Bien. Je vais essayer d’être obéissante. » Je ne sais où le Père a trouvé cette sévérité.

643. Quand je m’éloignai du confessionnal, tout un essaim de pensées oppressa mon âme : pourquoi être sincère ? Ce que j’ai dit ne sont pas des péchés et je n’ai pas le devoir d’en parler au confesseur ! D’autre part, comme c’est bien, que je n’aie plus besoin de faire attention  à ma propre vie intérieure, pourvu qu’à l’extérieur tout soit bien. Je n’ai pas besoin de faire attention à rien, ni de suivre ces voix intérieures qui souvent me causent tant d’humiliations. Maintenant je serai libre.
De nouveau un mal étrange m’enserra l’âme, alors que je ne peux plus communiquer avec Celui que je désire si ardemment ? Qui est toute la force de mon âme ? J’ai commencé à appeler : « A qui irai-je, ô Jésus ? » Mais dès le moment de l’interdiction de mon confesseur, de profondes ténèbres tombèrent sur mon âme. J’ai peur d’entendre quelques voix intérieures, par lesquelles je transgresserais  les ordres de mon confesseur, et de nouveau je me meurs de langueur envers Dieu. Je suis déchirée intérieurement n’ayant plus de volonté propre, mais m’en étant complètement remise à la volonté de Dieu. C’était le Mercredi Saint.

Ma souffrance augmenta encore le Jeudi Saint. Quand je suis venue faire la méditation, je suis entrée dans une sorte d’agonie. Je ne sentais pas la présence de Dieu, mais toute la justice de Dieu pesait sur moi. Je me voyais comme  accablée par les péchés du monde. Satan se mit à me railler. : « Vois-tu maintenant, tu ne vas plus t’occuper des âmes. Tu vois quel payement tu as reçu.. Personne ne va plus croire que Jésus exige cela de toi. Vois ce que tu souffres déjà et ce que tu vas souffrir encore. Ton confesseur t’a libérée de tout cela. »

Maintenant je peux vivre comme il me plaît, pourvu qu’à l’extérieur tout soit bien. Ces terribles pensées me tourmentèrent pendant toute une heure. L’heure de la Sainte Messe approchait, une douleur me serra le cœur : dois-je alors quitter la congrégation ? Et puisque le Père m’a dit que c’était une sorte d’hérésie, est ce que je dois me détacher de l’Eglise ? J’appelai d’une voix intérieure et douloureuse le Seigneur Jésus : « Sauvez-moi ». Cependant pas un rayon de lumière n’entrait dans mon âme et je sentais que mes forces me délaissaient comme si le corps se séparait de l’âme. Je me soumettais à la volonté de Dieu et je répétais : « Qu’il m’advienne ô Dieu selon ce que Vous avez décidé ! En moi plus rien n’est à moi. » Soudain la présence de Dieu m’environna et me pénétra jusqu’à la moelle.

C’était le moment de l Sainte Communion. Un moment après je perdis la notion de tout ce qui m’entourait et de l’endroit où j’étais.

644. Soudain je vis Jésus-Christ tel qu’il est peint sur cette image et Il me dit « Dis au confesseur, que cette œuvre est mienne et que je t’emploie comme infime instrument. » Et je dis : « Jésus, je ne peux faire ce que vous m’ordonnez, car mon confesseur a dit que tout cela est illusion et il m’est interdit d’écouter aucun de vos ordres. Je ne dois rien faire de ce que Vous me recommanderez. Je Vous en demande  pardon Seigneur, rien ne m’est permis. Je dois obéir au confesseur. Jésus, je Voue en demande bien pardon. Vous savez que je souffre pour cette raison, mais c’est difficile. Le confesseur ne m’a pas permis de suivre Vos ordres. » Jésus écoutait gracieusement et avec contentement mes explications et mes griefs.

Je pensais que cela offenserait beaucoup le Seigneur Jésus, mais au contraire, Il était content et me dit gracieusement : « Parle toujours au confesseur de tout ce que Je te recommande et de ce que Je te dis. Et fais seulement ce pourquoi tu obtiendras la permission. Ne t’inquiète pas et n’aie peur de rien. Je suis avec toi. » Mon âme fut remplie de joie et toutes les pensées qui m’inquiétaient se sont dispersées. L’assurance et le courage sont entrés dans mon âme.

645.   Cependant, après un instant,  je duis entrée dans les souffrances que Jésus a subies au Jardin des Oliviers. Cela a duré jusqu’à Vendredi matin. Vendredi, j’ai vécu la Passion de Jésus, mais déjà d’une autre manière. Ce jour-là, le Père Bukowski vint chez nous de Derdy. Une force étrange me poussa à aller me confesser et à dire tout ce qui m’était arrivé et ce que Jésus m’avait dit. Quand j’ai dit cela au Père,le Père était tout autre et me dit :
« Ma Sœur, n’ayez pas peur. Rien de mauvais ne vous arrivera, car le Seigneur Jésus ne le permettra pas. Si vous êtes obéissante et dans une telle disposition, je vous prie de ne vous affliger de rien. Dieu trouvera le moyen de mener à bien Son œuvre. Je vous prie d’avoir toujours une telle simplicité et une telle sincérité et de tout dire à la Mère Générale. Ce que j’avais dit c’était pour vous avertir. Car il y a des illusions, même chez de saintes personnes et à cela peuvent se joindre des insinuations de Satan. Et parfois cela vient de nous même. Donc il faut être sur ses gardes. Continuez donc d’agir comme jusqu’à présent. Vous voyez, Sœur, que Jésus n’est pas fâché. Ma Sœur, vous pouvez répéter maintenant certaines choses qui sont advenues à votre confesseur ordinaire.

 

    

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