Gertrude van Oosten
Béguine à Delft, Sainte
† 1358

Gertrude est née de parents pauvres à Voorburg, village près de Delft, où elle se vit forcée d'entrer en service pour subvenir à sa subsistance. Plus tard elle se fit béguine. Elle commença l'édifice de sa vie spirituelle par une confession générale. On la vit longtemps verser des larmes au souvenir des jours de sa jeunesse, et mettre ses soins à confesser tous ses péchés avec une véritable humilité et un repentir sincère.

Dès qu'elle se fut purifiée ainsi, elle vécut sans tache, fuyant jusqu'à l'ombre du péché, s'adonnant avec zèle à tout ce que Dieu demandait d'elle, et s'attachant à s'en acquitter de la manière qu'elle savait lui être le plus agréable.

Elle se réjouissait d'être née et de vivre dans la pauvreté 5 parce qu'elle y trouvait un trait de conformité avec son divin Sauveur qui voulut naître et mourir pauvre dans ce monde. La vie qu'elle mena pendant de longues années fut des plus dures et des plus austères. Elle refusait de satisfaire à la nécessité de prendre quelque repos, s'efforçant de surmonter le sommeil par ses veilles, et de réduire son corps en servitude par les mortifications. Elle se contentait de petit lait et d'autres nourritures fort communes, qui, le plus souvent, lui étaient données à cause de sa grande pauvreté.

Elle s'exerçait tous les jours à méditer la passion de Jésus-Christ et les autres mystères de notre foi divine, selon l'ordre des temps où l'Église les célèbre. Elle restait quelquefois enfermée pendant six semaines pour élever ses regards et son cœur vers l'Être souverainement aimable, et pour jouir du sentiment délicieux que l'âme éprouve dans l'union avec la Divinité. Dans ces communications de son âme avec son Créateur, elle reçut des connaissances que Dieu révèle aux cœurs simples et dociles à ses impressions, et qu'il refuse à ceux qui cherchent dans leur raison le bonheur et la sagesse.

Après une vie passée dans l'exercice de la vertu, elle sentit approcher sa fin et s'en réjouit ; elle recommanda son âme à Dieu, et alla se reposer dans le sein de l'éternité. Le jour de sa mort arriva le 6 de Janvier de l'an 1358.

SOURCE : Alban Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux Saints… – Traduction : Jean-François Godes-card.

 

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