Né à Voltaggio dans le diocèse de Gênes, le petit Jean-Baptiste avait des parents extrêmement pauvres, mais la Providence se chargea de le conduire à bon port. Il fut dabord remarqué par un noble Génois, qui fut très
édifié en le voyant servir la messe, au point quil fut reçu comme page dans cette famille noble et quil y reçut une très bonne éducation. Puis un cousin romain, le chanoine Lorenzo de Rossi lappela près de lui à Rome. Cest ainsi quil fit ses études au Collège romain.
Les maîtres de Giambattista et ses camarades croyaient revoir en lui les belles vertus par lesquelles un peu plus dun siècle auparavant saint
Louis de Gonzague avait brillé dans le même collège. Humble et pieux, le jeune collégien ne remarquait pas quon ladmirait et sefforçait de progresser intérieurement.
Il avait seize ans quand son père mourut. Sa mère et ses surs navaient que de modestes ressources. Il aurait pu alors sacheminer dans létude du droit, qui lui plaisait, et qui lui ouvrait de brillantes perspectives, mais sentant en lui lappel de Dieu, il renonça au monde et en avertit sa mère, laquelle accepta généreusement ce sacrifice. Ainsi, Giambattista reçut lhabit ecclésiastique et commença la théologie. Dans sa ferveur, il ajouta dexcessives mortifications à la fatigue des études ; plus tard, il reconnut navoir pas écouté les conseils de la prudence.
Sa santé resta altérée pour le reste de ses jours, il devint épileptique et ne pouvait plus se nourrir normalement. Ce fut au point que ses maîtres durent lui faire quitter le Collège et quil fut simple auditeur des cours des Pères Dominicains en léglise de la Minerve, à deux pas du Collège. Giambattista y vit là le doigt de Dieu, pour le détourner de lorgueil détudes brillantes. De fait, il ne fut jamais un érudit ; mais son esprit était droit, il demandait toujours humblement conseil en cas de doute, et Dieu récompensa largement ces dispositions par des grâces de lumière, tout au long de son ministère.
Ordonné prêtre en 1721, il fit vu de ne jamais accepter ni bénéfice ni dignité ecclésiastique, sinon par obéissance. Foncièrement humble et pauvre, il évitait les situations en vue, et recherchait les pauvres, les ignorants, les prisonniers : il appelait tous ces gens-là son peuple. Il ouvrit à Rome une maison pour héberger les pauvres filles qui mendiaient dans la Ville et les préserver du vice ; il fréquenta assidûment les hôpitaux pour y porter lévangile au milieu des malades.
Son cousin Lorenzo voulut lui léguer son canonicat, quil naccepta que sur ordre formel de son confesseur, encore nen accepta-t-il que le titre, vendant la magnifique maison qui lui revenait au profit de bonnes uvres. Chanoine de Sainte-Marie-in-Cosmedin, il donna libre cours à sa dévotion mariale : il y attira le peuple romain par des neuvaines, des fêtes, et convainquit ses collègues dajouter les litanies de la sainte Vierge à loffice divin.
La maladie le frappa derechef ; il fit sa convalescence chez lévêque de Cività Castellana, qui lui suggéra le ministère de la Réconciliation, dont il sétait abstenu, par humilité. Ainsi commença pour Giambattista une activité nouvelle, qui fut la plus fructueuse de sa vie. On vint en foule se confesser à lui à Sainte-Marie-in-Cosmedin, on linvita à prêcher des missions, auprès de religieuses et surtout de membres du clergé.
Sa parole était simple, pleine dardeur, et touchait les curs. Il eut ainsi une influence sur toute la Ville Eternelle, qui se transforma grâce à son apostolat.
Ses dernières années furent marquées par une souffrance grandissante et il sendormit le 23 mai 1764. Il était si pauvre alors, que lhôpital dut assumer les frais de ses funérailles.
Giambattista de Rossi fut béatifié en 1860, et canonisé en 1881, en la fête de lImmaculée Conception de la Sainte Vierge. |