Gohard était
“évêque de Nantes et seigneur de Blain” au temps où les
Normands, causaient tant de maux à notre patrie pendant le
neuvième siècle, emportant d'assaut les places les plus fortes
et ne respectant rien ni personne.
Tandis
que le roi Charles était occupé à pacifier l'Aquitaine, Nomenoy,
qui avait obtenu le duché de Bretagne de Louis le Débonnaire, se
révolta et se rendit maître de Nantes, à la sollicitation du duc
Lambert : ensuite s'étant brouillé avec Nomenoy…
“Saint Gohard n'eut
pas seulement à subir les conséquences de ces luttes entre
Francs et Bretons ; il connut des ennemis plus terribles venus
des pays scandinaves et qui déjà avaient ravagé le nord de la
France : les Normands”.
Ces barbares,
“invités” par Nomenoy qui leur promit le pillage de Nantes, ne
se firent pas attendre longtemps — un mois après la défaite de
Blain ils étaient là ! — et escaladèrent la ville le 24 juin
843. La crainte qu'ils inspiraient à tous les peuples et la fête
de saint Jean-Baptiste avaient attiré dans cette cité une
immense multitude de fidèles sur lesquels les Normands
assouvirent leur rage.
L'évêque S. Gohard
s'était enfermé dans la cathédrale Saint-Pierre avec son clergé
et une foule de Chrétiens et y célébrait la fête de saint Jean
Baptiste. Les barbares enfoncèrent les portes, firent une
horrible boucherie dans le lieu saint, massacrèrent sans pitié
évêque, prêtres, moines, et les poursuivirent jusque sur les
autels sur lesquels ils se réfugiaient (faits évoqués par les
Annales de Saint-Serge d'Angers et reprises dans la Chronique
de Nantes).
Après avoir saccagé
Nantes, les Normands allèrent piller le monastère d'Aindre,
fondé dans le septième siècle par S. Hernieland. Cette maison
fut tellement réduite, qu'on ne l'a plus rétablie depuis cette
époque.
Selon certaines
sources, Gohard de Nantes fut canonisé (culte autorisé) en 1096.
“La crypte romane de la cathédrale de Nantes lui est dédiée :
elle a été réaménagée peu après sa canonisation pour accueillir
ses reliques ramenées d'Angers”.
S. Gohard est
honoré comme martyr le 25 juin.
Sources diverses. |