Hyacinthe Marie Cormier
Dominicain, Bienheureux
1832-1916

Hyacinthe-Marie Cormier vécut jusqu'à quatre-vingt-quatre ans et fut élu Maître général de l'Ordre des Prêcheurs à l'âge de soixante-douze ans.

Né Henri Cormier à Orléans en 1832, il fut admis dans le Tiers Ordre dominicain, alors qu'il était séminariste. Après son ordination sacerdotale, en 1856, il entra au noviciat dominicain de Flavigny, fondé par le P. Lacordaire (1802-1861)[1]. Sa manière de célébrer la Sainte Messe édifiait tous ceux qui y assistaient. A partir de 1859, il devint maître des novices, puis prieur de différents couvents (en Corse, notamment). Le Père Jandel, qui dirigeait l'Ordre, avait reconnu en lui des qualités remarquables et, avant même qu'il prononçât sa profession solennelle, lui donna de hautes responsabilités. Il restaura la Province de Toulouse en 1865[2], la plus ancienne de l'Ordre ruinée par la révolution ; elle regroupait en 1869 quarante-trois religieux, il en fut à nouveau le Provincial à deux reprises. Il fut aussi à la fin du XIXème siècle prieur à Marseille.

Témoin des difficultés de l'Ordre en France qui dut subir des expulsions[3], ordonnées par les autorités à la fin du XIXème, il se préparait avec discernement à la défense de la liberté de l'Eglise : Il devint à Rome l'assistant du maître de l'Ordre, le Père Früwirth, puis procurateur général : c'est-à-dire chargé des relations avec les congrégations romaines.

En 1904, il est élu lui-même 76e Maître général des Dominicains. L'époque était particulièrement troublée pour l'Église, avec les affrontements en France au moment de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, causant un climat de quasi-guerre civile (les Dominicains furent expulsés et dépouillés de leurs biens en 1903), tandis que la situation en Italie était presque aussi préoccupante. De plus, l'Eglise devait aussi se confronter à la crise moderniste. Il avait la confiance de saint Pie X. Il fut attentif à restaurer l'Ordre dans le monde, et avant tout les études théologiques (soutien à l'Angelicum), dans l'esprit de saint Dominique. Cependant sa grande tristesse fut la situation de la France où les Dominicains n'existaient plus... ils ne furent autorisés à revenir petit à petit qu'après la première guerre mondiale.

Il mourut, le 17 décembre 1916, dans sa cellule du Couvent Saint-Clément, à Rome, alors que l'Ordre célébrait son septième centenaire. Il fut inhumé en l'église Saint-Dominique et Saint-Sixte de Rome près de l'actuelle Université pontificale Saint-Thomas d'Aquin — ou Angelicum — qu'il avait élevée au rang de Collège Pontifical en 1909.

Il fut béatifié par Jean-Paul II en 1994. Sa mémoire pour l'Ordre est fixée le 21 mai, date de son élection en tant que Maître de l'Ordre.

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Pour d’autres informations, visité le site des Pères Prêcheurs :

http://curia.op.org/fr/


[1] Auteur en 1839 du célèbre mémoire "Pour le rétablissement en France des Frères Prêcheurs". Le P. Lacordaire rouvrit le premier couvent dominicain en France, en 1843.
[2] Les Pères dominicains de cette Province sont aujourd'hui présents à Toulouse, Marseille, Nice, Montpellier, Bordeaux, la Sainte-Baume, Haïti et la Réunion. Ils furent à l' origine de la fondation de la Province du Brésil.
[3] Décret du 29 mars 1880.

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