Isidore de Loor naît en 1881 à Vrasene (diocèse de Gand) dans la
Belgique d'expression flamande. Il fait partie d'une famille
très pieuse qui compte trois enfants. Il va à l'école jusqu'à
l'âge de douze ans et travaille
ensuite
à la ferme avec son père. Il est le premier de son village à
s'intéresser aux techniques modernes d'élevage, mais ce qu'il
préfère avant tout, c'est l'apostolat paroissial: catéchisme,
etc.
A 26 ans il prend la résolution d'être religieux. Or cette
année-là, en 1907, il suit une mission populaire prêchée par des
Rédemptoristes dans un village voisin. L'un d'entre eux auquel
il se confesse, voyant son amour pour la Croix, lui conseille
d'entrer chez les Passionnistes. Le 15 avril 1907, il entre donc
dans un couvent de cet Institut à Ere au diocèse de Tournai et
le 8 septembre de la même année, en la Fête de la Nativité de la
sainte Vierge, il prend l'habit et le nom d'Isidore de Saint
Joseph. Le 13 septembre 1908, veille de la Fête de la sainte
Croix, il fait profession comme frère lai (ou frère coadjuteur,
c'est-à-dire non prêtre). Son maître des novices, pourtant
sévère et exigeant, reconnaît en lui le modèle parfait du
passionniste.
Saint Paul de la Croix (1649-1775), le Fondateur, voulait que
les frères coadjuteurs soient comme des “mères” pour ceux de la
Congrégation. Effectivement, Isidore fait preuve d'un amour
vraiment maternel dans ses emplois de cuisinier, jardinier et
portier. Il dit sa joie de collaborer par sa vie cachée à
l'apostolat des prêtres de la Congrégation. “Je ne me suis
pas fait religieux – écrit-il – pour courir après la
vanité et les biens de la terre, mais pour faire totalement la
volonté de Dieu.” Cette conformité au bon vouloir divin est
telle que, de son vivant, on l'appelle “le Frère de la volonté
de Dieu”. Et il adhère pleinement aux desseins de Dieu sur lui,
même dans les moments plus difficiles, car son école est le
Calvaire. “Au pied de la Croix – écrit-il – on apprend
combien Dieu nous aime et combien nous devons répondre à cet
amour.” Il sait donner à toute valeur chrétienne, ou
simplement humaine, une valeur rédemptrice: la famille, l'amour,
la vie en société, le respect de la nature, le travail et les
loisirs, et la liturgie. Dans tout cela, il sait apporter la
lumière et la sagesse de la croix grâce auxquelles il
transfigure et élève toute chose, et il le fait sans se mettre
en avant, avec une grande simplicité.
En 1911, on doit lui ôter l'œil droit atteint de gangrène: on
diagnostique un cancer. Désormais la souffrance ne le quittera
plus. “Le bienheureux Isidore – déclare le Pape – est
un frère qui a su comprendre à fond la valeur et la fécondité de
la Croix (cf. 1 Cor. 1-2), réalisant ainsi de façon éminente
l'idéal du Passionniste. Il sut voir dans la Croix la source de
toute consolation, une inspiration pour les entreprises les plus
nobles de la justice, de la charité et de la miséricorde : il
sut vivre le mystère de la Croix comme la voie royale du salut
et de la sainteté.” (Discours aux Passionnistes le lendemain
de la béatification). En 1916, en pleine guerre, le cancer se
généralise. Le soir du 6 octobre, les douleurs deviennent
intolérables. Isidore, assis sur une chaise, la tête dans les
mains, murmure doucement les invocations qu'on lui suggère. Il
meurt le même jour, âgé de 35 ans. Son tombeau au couvent de
Courtrai devient un lieu de pèlerinage où s'obtiennent des
grâces innombrables.
“La vraie sagesse, celle la Croix, n'apparaît qu'aux humbles et
à ceux qui cherchent la vérité, en refusant les apparences de la
fausse sagesse. C'est cela l'enseignement courageux et linéaire
du bienheureux Isidore.”
(ibid.)
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