Jean-Pierre
Néel, né en 1832 à Sainte-Catherine-sur-Riverie, diocèse de Lyon, fut reçu dans
la Société des missions
étrangères de Paris et partit pour le Kong-tchéou, en
Chine, le 21 août 1858. Il travaillait depuis quelque temps déjà dans cette
mission lorsque, en décembre 1861, Mgr Faurie l’envoya visiter une famille de
Kia-cha-loung qui avait été préparée au baptême par les catéchistes. Arrivé le 5
janvier au lieu désigné, le R. P. Néel trouva de nouvelles familles prêtes à se
convertir et nombre de femmes qui désiraient connaître notre sainte religion. Il
y eut là bientôt une cinquantaine de néophytes; mais les autorités locales s’en
émurent et menacèrent de les faire arrêter. Le dimanche 16 février, le
missionnaire écrivit à son évêque : « Je devais me mettre en route demain pour
la capitale, mais voici que le démon vient troubler ma petite station; je reste
au poste pour soutenir mes néophytes, dont le plus ancien, Jean Tchang, mon
hôte, a été baptisé ce matin."
Le mardi 18,
vers 4 heures de l’après-midi, des satellites et des gardes nationaux, commandés
par des mandarins à cheval et en palanquin, cernèrent la maison à l’improviste,
arrêtèrent plusieurs catéchistes, pénétrèrent dans la chambre où le missionnaire
s’était enfermé, emportèrent tous les objets de valeur, garrottèrent le P. Néel
et, l’ayant attaché par les cheveux à la queue d’un cheval, l’entraînèrent ainsi
jusqu’à la ville voisine de Kay-tchéou.
Ils arrivèrent
au prétoire, où le mandarin, siégeant sur son tribunal, interrogea le
missionnaire et ses trois compagnons. Il tenta vainement de les faire apostasier
et, n’y pouvant réussir, il prononça cette brève sentence "J’ai découvert une
conspiration avant qu’elle éclatât et j’en ai puni de mort les auteurs." Il
ordonna en même temps de dépouiller les victimes, que les bourreaux conduisirent
hors de la ville après leur avoir lié les mains derrière le dos. Au signal
donné, ils firent tomber les têtes des quatre victimes. Au moment où la tête du
P. Néel roulait sur le sol, on dit qu’une nuée lumineuse descendit rapidement du
ciel, resta quelques instants immobile au-dessus de son corps, puis s’évanouit.
La foule des païens témoins du spectacle en fut effrayée et le bourreau plus que
les autres.
Le mandarin
avait ordonné d’abandonner sans sépulture les corps des quatre victimes pour
qu’ils fussent dévorés par les loups et les léopards. Les têtes furent
suspendues au haut des remparts. L’évêque parvint à recueillir et à conserver
ces restes précieux.
Jean-Pierre
Néel a été béatifié avec d’autres martyrs par Pie X, le 2 mai 1909.
Merci à Jean Michel Dossogne pour
le partage de ce texte
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