SAINTE
KATERI TEKAKWITHA
Le Lys des Agniers
1656-1680
Kateri Tekakwitha est née en 1656 à Ossernenon, aujourd'hui
Auriesville, dans l'État de
New York,
d'une mère algonquine et d'un père agnier. Sa mère avait vécu au poste français
des Trois-Rivières et était chrétienne. Très tôt, elle lui fit connaître Jésus
et sa mère, si bien qu'à sa mort, Kateri, même non baptisée, avait une foi
solide.
En 1660, une épidémie de petite vérole emporte son père, sa
mère et son petit frère. Kateri, qui n'a que quatre ans, échappe à la mort mais
la maladie lui laisse la vue affaiblie et le visage grêlé. Elle est accueillie
par un oncle et élevée par ses tantes. Comme elle ne peut pas supporter l'éclat
de la lumière du jour, on la surnomme Tekakwitha, « celle qui avance en
tâtonnant ».
Amour de Jésus et baptême
Kateri, qui vivait dans la belle vallée des Agniers, au
nord-est de I'État actuel de New York, rencontre pour la première fois en 1666
des missionnaires jésuites. Elle est frappée de leurs manières affables et de
leur piété. Ceux-ci l'instruisent et lui apprennent des pratiques de dévotion.
Kateri aimait particulièrement Jésus crucifié et rêvait de le faire connaître
aux siens pour leur apprendre le sens de la vie. Jésus était devenu son Amant.
Quand elle eut l'âge où les jeunes Indiennes pensaient au
mariage, son oncle, un des chefs du village, ainsi que ses tantes lui
cherchèrent un mari convenable. Mais Kateri ne veut épouser aucun des
prétendants qu'on lui propose. Bientôt la colère gronde. Ses parents utilisent
la ruse et la force pour lui faire changer d'idée mais rien n'y fait. Kateri n'a
qu'un seul désir: recevoir le baptême.
En 1675, Jacques de Lamberville, jésuite, prend la direction
de la Mission Saint-Pierre de Gandaouagué. Kateri lui confie le secret de son
coeur: devenir chrétienne. Après un catéchuménat de six mois, arrive « le plus
beau jour de sa vie » : celui de son baptême, le dimanche de Pâques 1676. Elle a
vingt ans. Jusqu'alors on l'appelait Tekakwitha. Au baptême elle reçoit le nom
de Catherine, en iroquois Kateri.
Fuite au Canada
Pendant plus d'un an, sa famille continue de la persécuter.
Sur les conseils du Père de Lamberville, elle alla vivre à la mission
Saint-François-Xavier, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, en face de
Montréal. Le jésuite lui avait confié une lettre à l'intention du Père Frémin,
supérieur : « Je vous envoie on trésor. Gardez-le bien ». Dans ce village, elle
retrouve d'autres chrétiens ainsi que les jésuites qu'elle avait rencontrés en
1666. Elle est libre de pratiquer sa religion, « selon le bon plaisir de Dieu ».
Il y avait alors, à la Côte Sainte-Catherine, plusieurs
centaines d'Agniers catholiques qui vivaient à l'indienne, protégés par la
milice française. Après la mort de Kateri, à deux reprises, les Agniers du sud
tentèrent de détruire la mission, ainsi que l'Église de Montréal. « Les prières
à Kateri et la présence de ses ossements » sauvèrent la mission. C'est pourquoi
on appelle Kateri la Protectrice du Canada.
Le jour de Noël 1677, Kateri fait sa première communion. Elle
passe des heures en prières à la chapelle. Chaque matin à quatre heures et
ensuite à sept heures, elle assiste à la messe. Elle manifeste une véritable
faim de l'eucharistie et veut s'unir plus intimement aux souffrances du Christ.
Vœu de virginité
Une visite aux Hospitalières de I'Hôtel-Dieu de Montréal lui
inspire le désir de se consacrer à Dieu. Avec son amie Marie-Thérèse
Tegaieguenta et la huronne Skarikions, elle veut fonder une communauté de
religieuses autochtones. Ce projet ne peut se réaliser mais Kateri fait vœu de
virginité le 25 mars 1679, en la fête de l'Annonciation. « Dans l'embrasement de
son amour, écrit le Père Cholenec, son directeur spirituel, elle prie Jésus de
devenir son Époux. Ensuite, elle se tourne vers Notre-Dame à qui elle se
consacre, la suppliant instamment de bien vouloir être sa mère de la prendre
pour fille ».
Kateri vécut les trois dernières années de sa vie au Fort
Saint-Louis, que les missionnaires appelèrent « village de la prière ». Hommes
et femmes, en effet, s'y adonnaient généreusement à la prière et à la
mortification. Dans cette atmosphère exceptionnelle, Kateri prit comme devise :
« Qui est-ce qui m'apprendra ce qu'il y a de plus agréable à Dieu afin que je le
fasse ? »
Mort et rayonnement
Le 17 avril 1680, Kateri s'éteignit doucement, à l'âge de 24
ans, en prononçant les noms de Jésus et de Marie. Un quart d'heure après sa
mort, comme si elle voyait déjà son Amant du ciel, son visage, marqué par la
petite vérole, fut transfiguré et devint d'une grande beauté. Ses compatriotes
se pressaient autour de la dépouille, se recommandant à ses prières et touchant
ses vêtements pour obtenir des faveurs. On ne saurait compter tous les miracles,
d'ordre physique et spirituel, survenus alors.
Le 3 janvier 1943, le pape Pie XII la déclara Vénérable et,
le 22 juin 1980, trois cents ans après son entrée au ciel, le pape Jean-Paul II
la déclarait Bienheureuse. La célébration liturgique de la bienheureuse Kateri
Tekakwitha est le 17 avril.
La foi profonde de Kateri, sa pureté de vie, son amour de la
croix et de son Amant crucifié, son désir de faire « le bon plaisir de Dieu »,
font un modèle pour les jeunes et les adultes d'aujourd'hui.
Jacques Bruyère, s. j.
Pour plus d'informations :
Centre Kateri
Case postale 70
KAHNAWAKE (Québec) JOL 1BO
Téléphone : (450) 638-1546 ou 632-6030
Télécopieur: (450) 632-6031
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