Quatrième partie

Méditations préparatoires à la Grande Passion du Christ

11
Avec un grand cri...

Le cri de ta douleur

On a beaucoup épilogué sur ce cri. On lui a fait dire beaucoup de choses. En fait, quand Jésus a remis son âme entre les mains du Père, quand l’âme de Jésus, dont la volonté est restée fidèle jusqu’au bout à la Volonté du Père, est sur le point de quitter son Corps, alors, son corps humain, ce lambeau de corps humain qui n’est plus soutenu par une volonté divine, ce corps qui est en train de mourir dans les pires souffrances qu’on puisse imaginer, ce corps va brusquement se détendre et crier sa douleur et sa détresse infinies.

Jésus qui meurt ne peut plus retenir sa douleur humaine et un grand cri s’exhale. Que crie-t-il : “Maman !...” comme crient tous ceux qui vont mourir, qui meurent dans de grandes douleurs, dans un délaissement total ?

Ou bien crie-t-il : “Abba ! Papa, pourquoi m‘as-tu ainsi délaissé, ainsi abandonné ?” Comme nous comprenons ces paroles, nous dont la plus grande douleur est de n’être pas aimés, ou plutôt de croire que nous ne sommes pas aimés, que nous sommes abandonnés, laissés seuls avec notre détresse.

Jésus a-t-il, au contraire, encore pensé à nous et permis le jaillissement de ce cri, dans la détente de son corps torturé ? “J’ai soif! soif de vous qui ne me comprenez pas, soif de vous qui ne voulez pas vous sauver, soif de vous qui refusez l’amour de l’Amour.” Jésus voulait-Il nous montrer qu’Il nous aimait, tous, jusque là, jusqu’à ce grand cri ?

Quel qu’il soit, ce grand cri de Jésus a glacé d’effroi l’univers tout entier. Ce grand cri de Jésus a transpercé les cœurs, a fait frémir le monde, a traversé les siècles. Le voici parmi nous. Et le voici chez nous, ce grand cri de Jésus, ce cri de la détresse humaine, de la misère humaine.

Entendez-vous ce cri terrible qui traverse les siècles ? Entendez-vous ce cri de Jésus qui rencontre le cri de l’agonie des hommes ? Entendez-vous ce cri des peuples affamés ? Entendez-vous ce cri des enfants sans pasteur ?... Entendez-vous l’appel des victimes des guerres, des femmes abandonnées, des enfants qu’on égorge ?...

Entendez-vous le cri des hommes qui cherchent Dieu, qui courent après Dieu qu’on leur cache. Entendez-vous le cri des mondes déchirés, des mondes assoiffés, des peuples sans travail, ou de ceux écrasés par de lourdes richesses, richesses insupportables car fabriquées avec le sang des pauvres ? Entendez-vous le cri de ceux qui cherchent Dieu ? Entendez-vous ce cri, ce grand cri de Jésus ? Entendez-vous ? Entendez-vous ?...

Le grand cri de Jésus a traversé les mondes, a traversé les siècles. Nous l’entendons encore: il est là, dans nos cœurs et dans le cœur de tous les hommes...

Jésus, nous entendons ton cri, ton grand cri de ta mort. Mais ton cri de détresse, c’est le cri de ta gloire.

Jésus, nous entendons toujours ton cri, ton grand cri de détresse, ton grand cri de l’Amour qui nous cherche, de l’Amour qui aujourd’hui se meurt...

Jésus, nous entendons toujours ton grand Cri qui accompagna ton retour vers le Père. Mais maintenant ton grand cri sonne pour nous comme un cri de victoire, comme un grand cri de gloire... Car ton grand cri, Jésus, c’est ton cri de triomphe, c’est le cri de ta gloire, le cri de ta victoire: ta victoire sur le mal, ta victoire sur Satan. Ton cri est glorieux, Jésus, car, dans sa douleur immense il annonce déjà le jour de ta Résurrection. Non, Jésus n’est pas mort, Jésus vit toujours, Jésus est toujours là...

Jésus, nous entendons toujours ton cri, ton grand cri, le grand cri de ta gloire, le cri de ta victoire. Ton cri est glorieux, Jésus, car il annonce aussi ton retour parmi nous, ton retour dans la Gloire. Grande est ta Victoire, ô Croix de Jésus-Christ !

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