Barbe de Nicomédie
Vierge, Martyre, Sainte
(milieu du III siècle)

4

DÉCEMBRE

Avertissement:

Dans le texte qui suit, le mode conditionnel est souvent utilisé. En effet, à cette époque les états civils n'existaient pas pour les personnes ordinaires… En conséquence, ce que nous savons de sainte Barbe relève plus de l'hagiographie que de renseignements exacts. Cependant tout n'étant pas faux, et Barbe étant la patronne de nombreuses corporations, beaucoup de nos auditeurs seront ravis de connaître les grandes lignes de la vie de sainte Barbe, même s'il faut utiliser les renseignements avec prudence. 

Sainte Barbe aurait vécu au milieu du IIIe siècle à Hé-liopolis (aujourd'hui Baalbek au Liban) sous le règne de l’empereur Maximin I. Certains hagiographes affirment que Barbe serait née vers 235 à Nicomédie (en Turquie, aujourd'hui Izmit). Son père, Dioscore, un riche païen adorateur d'idoles, serait un descendant des satrapes perses. Pourtant Barbe put, de bonne heure, être ins-truite des vérités chrétiennes. Dioscore, son père, voyant que sa fille, parvenue à l'adolescence, était d'une beauté très remarquable, et comprenant les dangers auxquels ne tarderaient pas à l'exposer ses grâces, jointes à une immense fortune, imagina de l'enfermer dans une forteresse inaccessible. Mais un prêtre chré-tien, déguisé en médecin, s’introduisit dans la tour et la baptisa.

Au retour d’un voyage de son père, Barbe lui apprit qu’elle avait percé une troisième fenêtre en plus des deux dont disposait sa prison dorée, pour représenter la Sainte Trinité et qu’elle était chrétienne. Dioscore entra dans une grande colère en voyant que sa fille embrassait "les rêveries" des chrétiens: et il mit le feu à la tour. Barbe réussit à s’enfuir, mais un berger découvrit sa cachette et avertit son père qui, l'ayant poursuivie pendant longtemps, et l’ayant enfin atteinte, l’accabla de coups, la prit par les cheveux et la ramena à sa maison où il la tint enfermée dans la tour, mais en qualité d'esclave. Il la mena ensuite au tribunal de Marcien, gouverneur de la Province et, l’ayant accusée d’être chrétienne, demanda qu’elle fut châtiée selon la rigueur des édits que les empereurs avaient promulgués contre les chrétiens. Barbe n'avait que 16 ans.

Le gouverneur Marcien s’efforça d’abord de la convaincre de renoncer à sa foi par de belles paroles mais, la voyant insensible à ses remontrances, il changea cette feinte douceur en cruauté. Après une horrible flagellation, il la fit ramener en prison en attendant d'avoir inventé quelque nouveau supplice pour la punir. La même nuit, le Seigneur lui apparut dans une lumière admirable, l’exhorta à la persévérance, lui promit de l’assister dans tous les combats qu’elle allait soutenir pour la gloire de son nom. Et pour lui donner des marques sensibles de protection, il guérit toutes ses plaies.

Le lendemain, Marcien, le gouverneur, voyant Barbe guérie de toutes ses blessures, attribua ce miracle à ses faux dieux et lui demanda de leur offrir quelques sacrifices en actions de grâces. Mais la jeune fille affirma qu’elle avait été guérie par Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant. Alors, le juge commanda au bourreau qui était présent de lui déchirer les flancs avec des peignes de fer, puis de les lui brûler avec des torches ardentes. Pendant qu’on exécutait cet arrêt, Barbe avait les yeux levés vers le ciel et priait. Finalement, Marcien perdant tout espérance de convaincre le cœur de sainte Barbe, la condamna à avoir la tête tranchée. Dioscore, le père de Barbe, se présenta pour être lui-même le bourreau, afin qu’elle ne mourût point dans d’autres mains que les siennes.

Dioscore décapita donc sa fille, Barbe, mais il fut immédiatement châtié par le Ciel: il mourut frappé par la foudre. Depuis ce jour, Sainte Barbe protège contre la foudre et la mort subite, ainsi que des coups de grisou, redoutés par les mineurs. Elle est la patronne des mineurs mais aussi des pompiers, des artificiers, des artilleurs et des carriers qui utilisent des explosifs pour entamer la roche.

Sainte Barbe est fêtée le 4 décembre mais l'histoire de Sainte Barbe étant basée sur des sources plus ou moins légendaires, son nom a été supprimé du calendrier par l'Église en 1969 et fut remplacé par "Barbara".

Paulette Leblanc

 

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