Avertissement:
Dans
le texte qui suit, le mode conditionnel est souvent
utilisé. En effet, à cette époque les états civils
n'existaient pas pour les personnes ordinaires… En
conséquence, ce que nous savons de sainte Barbe relève
plus
de
l'hagiographie que de renseignements exacts. Cependant
tout n'étant pas faux, et Barbe étant la patronne de
nombreuses corporations, beaucoup de nos auditeurs
seront ravis de connaître les grandes lignes de la vie
de sainte Barbe, même s'il faut utiliser les
renseignements avec prudence.
Sainte Barbe aurait vécu au milieu du
IIIe siècle
à Hé-liopolis (aujourd'hui Baalbek au Liban) sous le
règne de l’empereur Maximin I. Certains hagiographes
affirment que Barbe serait née vers
235 à Nicomédie (en Turquie, aujourd'hui Izmit).
Son père, Dioscore, un riche païen adorateur d'idoles,
serait un descendant des satrapes perses. Pourtant
Barbe put, de bonne heure, être
ins-truite des vérités chrétiennes. Dioscore, son père,
voyant que sa fille, parvenue à l'adolescence, était
d'une beauté très remarquable, et comprenant les dangers
auxquels ne tarderaient pas à l'exposer ses grâces,
jointes à une immense fortune, imagina de l'enfermer
dans une forteresse inaccessible. Mais un prêtre
chré-tien, déguisé en médecin, s’introduisit dans la
tour et la baptisa.
Au retour d’un voyage de
son père, Barbe lui apprit qu’elle avait percé une
troisième fenêtre en plus des deux
dont disposait sa prison dorée, pour représenter
la Sainte Trinité et qu’elle était chrétienne.
Dioscore entra dans une grande
colère en voyant que sa fille embrassait "les rêveries"
des chrétiens: et il mit le feu à la tour. Barbe
réussit à s’enfuir, mais un berger découvrit sa cachette
et avertit son père qui, l'ayant
poursuivie pendant longtemps, et l’ayant enfin atteinte,
l’accabla de coups, la prit par les cheveux et la ramena
à sa maison où il la tint enfermée dans la tour, mais en
qualité d'esclave. Il la mena ensuite au tribunal de
Marcien, gouverneur de la Province et, l’ayant accusée
d’être chrétienne, demanda qu’elle fut châtiée selon la
rigueur des édits que les empereurs avaient promulgués
contre les chrétiens. Barbe n'avait que 16 ans.
Le
gouverneur Marcien
s’efforça d’abord de la convaincre de renoncer à sa foi
par de belles paroles mais, la voyant insensible à ses
remontrances, il changea cette feinte douceur en
cruauté. Après une horrible flagellation, il la fit
ramener en prison en attendant d'avoir inventé quelque
nouveau supplice pour la punir. La même nuit, le
Seigneur lui apparut dans une lumière admirable,
l’exhorta à la persévérance, lui promit de l’assister
dans tous les combats qu’elle allait soutenir pour la
gloire de son nom. Et pour lui donner des marques
sensibles de protection, il guérit toutes ses plaies.
Le
lendemain, Marcien, le gouverneur, voyant Barbe guérie
de toutes ses blessures, attribua ce miracle à ses faux
dieux et lui demanda de leur offrir quelques sacrifices
en actions de grâces. Mais la jeune fille affirma
qu’elle avait été guérie par Jésus-Christ, Fils du Dieu
vivant. Alors, le juge commanda au bourreau qui était
présent de lui déchirer les flancs avec des peignes de
fer, puis de les lui brûler avec des torches ardentes.
Pendant qu’on exécutait cet arrêt, Barbe avait les yeux
levés vers le ciel et priait.
Finalement,
Marcien perdant tout espérance de convaincre le cœur de
sainte Barbe, la condamna à avoir la tête tranchée.
Dioscore, le père de Barbe, se présenta pour être
lui-même le bourreau, afin qu’elle ne mourût point dans
d’autres mains que les siennes.
Dioscore décapita donc sa fille, Barbe, mais il fut
immédiatement châtié par le Ciel: il mourut frappé par
la foudre.
Depuis ce jour, Sainte Barbe protège contre la foudre et
la mort subite, ainsi que des coups de grisou, redoutés
par les mineurs. Elle est la patronne des mineurs mais
aussi des pompiers, des artificiers, des artilleurs et
des carriers qui utilisent des explosifs pour entamer la
roche.
Sainte Barbe est fêtée le 4 décembre mais l'histoire
de Sainte Barbe étant basée sur des sources plus ou
moins légendaires, son nom a été supprimé du calendrier
par l'Église en 1969 et fut remplacé par "Barbara".
Paulette Leblanc |