Pierre Romançon
Saint Bénilde
Frère des Écoles Chrétiennes, Saint
1805-1862

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AOÛT

Troisième enfant sur six d’une famille d’agriculteurs, Pierre Romançon naquit à Thuret, petit village du diocèse de Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme, le 14 juin 1805. Il ira, à Riom, faire ses études chez les Frères des écoles chrétiennes, fondées par saint Jean-Baptiste de la Salle. Encore très jeune, il perdit deux de ses sœurs, sa mère, et un frère. À peine âgé de 15 ans, Pierre fut admis, en février 1820, avec difficulté, au noviciat de Clermont. Le jour de la fête de la Sainte Trinité, il prit l’habit religieux et devint Frère Bénilde, nom d'une jeune sainte espagnole martyrisée à Cordoue en 853.

Toute la vie de Frère Bénilde sera exclusivement con-sacrée à l'enseignement. De 1821 à 1841, il fut insti-tuteur à Aurillac, Moulins, Limoges, Billom et  Cler-mont-Ferrand.

En 1841, il fut nommé directeur de l’école de Saugues, près de Riom. Il y travaillera paisiblement et efficacement, comme enseignant et directeur. Bientôt, la petite école deviendra le centre de la vie sociale et intellectuelle du village, avec des classes du soir pour les adultes et un accompagnement pour les élèves les moins doués. Il montrait une grande affection envers tous les enfants qui lui étaient confiés. En dehors de sa classe, frère Bénilde s'occupait aussi du catéchisme, des visites aux malades, et de tout ce qui pouvait concerner sa vocation. Il était estimé par tous les habitants de Saugues, en particulier de l'inspecteur, du maire, et du curé. En effet, il se considérait humblement au service des jeunes, soucieux de leur éducation, de leurs con-naissances humaines, et surtout de leur foi. Pourtant sa vie fut souvent difficile, car il eut à faire face à de nombreuses difficultés matérielles, et à des oppositions vives de certains notables locaux opposés à tout ce qui concernait la religion.

Il faut ajouter ici, que, dans toutes ses activités, Frère Bénilde révélait sa haute sainteté marquée par l'union continuelle à Dieu: on l'appelait "l'homme du chapelet". Il était rigoureusement fidèle à la Règle de son Institut: "Pour être un saint, disait-il, il n'y a pas chez nous grand-chose à faire; il n'y a qu'à observer la Règle". C'est également ce qu'il transmettait aux frères dont il avait la charge. Frère Bénilde était réputé sévère, mais en réalité ceux qui avaient fait l'expérience de son gouvernement et de sa mission éducative, reconnaissaient surtout son immense charité. Dans ses rapports avec les gens du monde, il montrait, certes, une indomptable fermeté, mais sa vertu et sa bonté venaient à bout des difficultés qui ne lui manquèrent pas.

Frère Bénilde avait un grand sens religieux, évident pour tous ceux qui l'approchaient: à la messe avec les élèves à l’église paroissiale, dans l’enseignement du catéchisme, dans la préparation des garçons à la première communion, dans les visites aux malades. Il y eut parfois des rumeurs de guérisons miraculeuses. Frère Bénilde était surtout particulièrement efficace pour faire naître des vocations. À sa mort, on compta plus de 200 Frères et un nombre impressionnant de prêtres qui avaient été ses élèves à Saugues.

En résumé, on peut confirmer ce qui fut dit de lui: "Son abnégation profonde et son observance rigoureuse de la règle de son institut, transfigurées par son affection pour les enfants, furent la marque de sa sainteté. Les petits riens de chaque jour que Dieu nous demande d'accepter furent les principaux éléments de sa sainteté reconnue par tous ceux qui l'approchèrent. Frère Bénilde savait aussi maintenir l'espérance dans les cœurs, en répétant sans cesse: "Notre Père céleste, qui est bon aujourd'hui, le sera encore demain."

Frère Bénilde mourut le 13 août 1862. Il n'avait que 57 ans. Son tombeau devint très vite un lieu de pèlerinage… Il fut béatifié le 4 avril 1948 par le pape Pie XII qui résuma sa vie en une formule: "Il fit les choses communes d’une manière non commune." Le Pape Paul VI le canonisa le 29 octobre 1967. Longtemps après saint Jean-Baptiste de la Salle, le fondateur des Frères des Écoles Chrétiennes, Frère Bénilde sera le premier Frère élevé sur les autels. Son corps repose à l'église Saint Médard de Saugues.

Petite remarque: Frère Bénilde jouait de l'accordéon pour apprendre la musique à ses élèves, pour se distraire avec ses frères, mais aussi pour accompagner les chants à l'église. Comme il n'y avait pas encore de Saint Patron pour les accordéonistes, Frère Bénilde fut proposé en 1990. La première célébration fut dite par l'Archevêque de Chambéry, Monseigneur Feidt, le dimanche 12 août 1990.

Maintenant, nous allons prier saint Bénilde qui aimait à dire: "Sans la foi, ce serait un rude métier que le nôtre. Mais tout change avec la foi."

Voici la prière: "Seigneur, tu as mis au cœur de Saint Bénilde la passion de faire connaître l'Évangile aux enfants; suscite encore dans ton église des éducateurs qui se dévouent tout entiers à la formation humaine et religieuse des jeunes."

Paulette Leblanc

 

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