Charbel Makhlouf
Moine marronite, Saint
(1828-1898)

24

DECEMBRE ou 24 JUILLET

 

On entend souvent parler de saint Charbel Makhlouf. Mais qui, en France, connaît ce grand saint libanais?

Youssef Antoun, plus connu sous le nom de Charbel Makhlouf, c'est-à-dire saint Charbel, naquit le 8 mai 1828, dans un petit village de montagne, au nord du Liban, Bekaa Kafra. Il fut baptisé dans l'Église catholique maronite. Sa  famille était pauvre et il se trouva orphelin alors qu'il était encore très jeune. Berger dès l’âge de sept ans, il se réfugiait dans une grotte afin de prier à l’heure du midi loin des regards indiscrets, tandis que son troupeau se reposait. Cependant, Youssef pu suivre aussi les leçons du maître d’école qui se résumaient alors à lire, à écrire, à prier et à servir la messe.

Dès sa jeunesse il aurait voulu être religieux, mais sa famille s'opposa à sa vocation religieuse. En 1851, il quitta son village familial et se rendit au monastère de Notre-Dame de Maifouk où il passe sa première année monastique. Puis il rejoignit ses deux oncles au monastère Saint Maron à Annaya, à 5 kilomètres au Nord-est de Beyrouth. Petite remarque: certains documents parlent du monastère de Saint Antoine Kozhaya.

Le monastère Saint Maron à Annaya appartenait à l'Ordre libanais maronite. Youssef choisit comme nom religieux celui de Charbel, un des martyrs de l'Église d'Antioche du IIe siècle. Le 1er novembre 1853, il prononçait ses vœux, acceptant joyeusement d’être victime perpétuelle jusqu’à sa mort. Il compléta ensuite ses études théologiques au monastère de Saint Kobrianous et Justine à Kfifan Batroun.

Charbel, âgé de trente et un ans, fut ordonné prêtre à Bkerké, (situé à 25 km au nord de Beyrouth) au patriarcat maronite, le 23 juillet 1859. Il rejoignit ensuite son monastère de Saint Maron à Annaya où il vécut pendant 16 ans. Le 15 février 1875, il rejoignit l'ermitage de St Paul et Pierre, qui fait partie du monastère, et où il resta pendant 23 ans. Constamment absorbé en Dieu, il s'adonnait à la pénitence et à la prière, mais il recevait aussi des fidèles qui cherchaient Dieu.

Nous allons maintenant vous donner quelques précisions sur la vie de Charbel Makhlouf. Aucun travail manuel ne le rebutait. Pendant plusieurs mois il fut chargé de nettoyer les couloirs et de collecter les ordures. Parfois il devait dé-fricher des terres incultes à l’aide d'une très lourde pioche qu’il pouvait manier jusqu'à dix heures par jour.

Charbel savait équilibrer sa vie centrée sur l'adoration et la communion eucharistique, entre l'ascèse, le travail et la pauvreté. Pourtant, il était si perdu en Dieu que, parfois, il faisait des miracles sans s'en rendre compte. On raconte souvent cet exemple: un soir, il versa de l'eau dans sa lampe à huile qui, non seulement ne s'éteignit pas, mais brûla toute la nuit.

Pendant les 23 années de sa vie d'ermite, le Père Charbel, dès son lever,  se dirigeait vers la chapelle où il demeurait, agenouillé et tout plongé en Dieu, parfois jusqu'à cinq heures de suite en adoration. Le saint solitaire entretenait sa vie d’oraison par le silence. Aux questions qui lui étaient posées, il répondait tou-jours aimablement. Mais le 16 décembre 1888, avant la consécration du Saint Sacrifice de la messe, comme il faisait très froid, un frisson le saisit subitement. Son entourage vit sa faiblesse et l’amena se reposer un instant. Mais Père Charbel était paralysé. Il avait 70 ans. Son agonie dura huit jours; agonie de paix, agonie de saint. Et il rendit sa grande âme à Dieu dans la nuit du 24 décembre 1898. Selon la coutume de cet ordre, son corps fut déposé directement dans la terre, sans cercueil.

Quelques mois après sa mort une vive lumière entourait sa tombe. Les Supérieurs l'ouvrirent et trouvèrent son corps encore intact. Depuis ce jour un liquide comme le sang coule de son corps. Les experts et les docteurs sont incapables de donner des explications médicales pour l'incorruptibilité et flexibilité. Durant les  années 1950 et 1952 sa tombe fut ouverte et l'on constata que son corps avait toujours l'apparence d'un vivant. Cet l’état de conservation miraculeuse de son corps est probablement le plus grand prodige après ceux qui eurent lieu pendant la vie de saint Charbel Makhlouf.

Maintenant c'est le tombeau de Charbel Makhlouf qui continue à suinter. Une foule de plus en plus nombreuse visite son tombeau y conduisant des malades pour lui demander des grâces. Les guérisons sont innombrables. Charbel Makhlouf est un des saints les plus populaires du Liban. C'est aussi, surtout depuis sa mort, un thaumaturge célèbre dont on ne compte plus les miracles, reconnus médicalement.

Nous devons ajouter quelques phrases écrites par Thomas Merton, l'Ermite Américain: "Charbel a vécu comme un ermite au Liban. Il était un Maronite. Il est mort. Tout le monde l'a oublié. Cinquante ans plus tard son corps a été découvert non corrompu, et en peu de temps il a accompli plus de 600 miracles. Il est mon nouveau compagnon. Mon chemin a pris un nouveau tournant. Il me semble que j'étais endormi depuis 9 ans... et  avant cela j'étais mort."

Charbel a été béatifié le 5 décembre 1965, et canonisé par le pape Paul VI le 9 octobre 1977. Le 5 Décembre 1965, au cours de la béatification de Charbel, le Pape Paul VI a dit: "Un Ermite... de la montagne Libanaise est inscrit dans le nombre des bénis...un nouveau membre éminent de la sainteté monacale enrichit, par son exemple et son intercession, le peuple Chrétien entier ...Qu'il nous fasse comprendre, dans un monde largement fasciné par la richesse et le confort, la valeur primordiale de la pauvreté, la pénitence, et l'ascétisme, pour libérer l'âme dans sa montée à Dieu..."

NOTA:

Charbel Makhlouf est un Saint connu pour ses miracles non seulement au Liban, mais également en Afrique, en Europe, et en Amérique. Il est fêté dans l'Église catholique et maronite le 24 décembre, jour de sa mort, mais au Liban on le fête également en été, le 17 juillet.

Phénomènes étranges

Maintenant, nous devons vous parler plus en détail des phénomènes étranges qui survinrent après la mort de Charbel Makhlouf et qui sont racontés dans plusieurs des documents que nous avons consultés. Pendant plusieurs semaines, d'étranges lumières apparurent près de sa tombe. Ces lumières insolites poussèrent les autorités monastiques à ordonner l'exhumation, et la fosse fut ouverte quarante-cinq jours plus tard. Le corps de saint Charbel était parfaitement intact, en dépit de la pluie et des inondations qui avaient transformé la tombe en bourbier. Le cadavre fut alors lavé et revêtu de vêtements neufs avant d'être placé dans un cercueil de bois dans la chapelle du monastère.

Au bout d'un certain temps, un liquide huileux ayant l'odeur du sang frais -on aurait dit un mélange de sang et de sueur, dirent les témoins- commença à sourdre des pores du saint. Cet épanchement devint bientôt si abondant que les vêtements durent être changés deux fois par semaine, et les lambeaux de linge ainsi imbibés furent gardés comme autant de précieuses reliques auxquelles on attribua nombre de guérisons miraculeuses. Les restes de saint Charbel demeurèrent en cet état jusqu'en 1927, date à laquelle un examen médical fut ordonné. Le corps fut placé dans un autre cercueil de bois doublé de zinc, puis le cercueil fut emmuré au centre d'une paroi du monastère.

Vingt-trois ans plus tard, en 1950, des pèlerins venus visiter le sanctuaire remarquèrent qu'un curieux liquide suintait hors du mur renfermant le cercueil, qui fut à nouveau ouvert, toujours en présence des autorités religieuses et médicales. Saint Charbel restait parfaitement conservé: son corps, souple, gardait toutes les apparences de la vie, alors que ses vêtements, imbibés par l'étrange fluide, tombaient en lambeaux.

Depuis cette date, la tombe a été ouverte chaque année et le corps très soigneusement examiné. Chaque fois, il est apparu dans un inexplicable état de fraîcheur, et le fluide huileux, qui forme dans le cercueil un dépôt de 8 cm de hauteur, est précieusement recueilli en vue d'obtenir des guérisons miraculeuses.

Paulette Leblanc

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Charbel Makhlouf

 

 

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