Chiara Badano
Jeune laïque, Bienheureuse
1971-1990

5

OCTOBRE

Mes chers amis, nous allons aujourd'hui, 7 octobre, vous parler de la Bienheureuse Chiara Luce Badano. Découvrir de tels saints, et de vrais saints si jeunes, ne peut être pour nous qu'une immense grâce d'espérance. Oui, une grâce d'espérance, car nous comprenons que nos jeunes tellement malmenés aujourd'hui dans notre monde athée, pourront, si telle est la volonté de Dieu et avec sa grâce, devenir eux aussi de grands saints. Découvrons maintenant notre chère Chiara.

Chiara Badano naquit le 29 octobre 1971, à Sassello en Italie, dans la province de Savone, en Ligurie. Sa famille est aimante mais modeste: son père, Ruggiero Badano, est chauffeur de camions. En 1980, Chiara qui n'a que neuf ans, découvre le Mouvement des Focolari dont l'objectif est de mettre en œuvre la prière de Jésus à son Père: "Que tous soient un." Les membres du mouvement des Focolari, estiment que la réalisation de cette prière de Jésus ne peut se faire que par l'accom-plissement de l’Évangile dans l'amour et le respect de chacun. Ces personnes prêchent un "idéal" qui séduit Chiara; désormais, elle voudra vivre cet idéal et mettre Dieu au centre de sa vie. Elle se lia alors au groupe des Gen 3 (Ces Gens 3 sont les jeunes de 9 à 16 ans).

Dès 1981, Chiara commençait à correspondre avec la fondatrice du mouvement, Chiara Lubich. En 1982 elle entra au Collège et se montra une élève brillante. Puis elle alla au Lycée en septembre 1985 dans la filière littéraire. Elle déménagea avec ses parents à Savone. Partout elle  cherchait à pratiquer l'enseignement de Chiara Lubich. Elle continua à écrire à Chiara Lubich qu'elle considérait comme sa "maman spirituelle" bien que ces deux femmes ne se soient jamais rencontrées. En 1984 Chiara est confirmée; elle décide de donner tous ses cadeaux aux œuvres du mouvement Focolari.

La jeune Chiara aimait beaucoup la vie et pratiquait différents sports: tennis, natation, danse… Mais sa joie intérieure jaillissait constamment. Sans le savoir, elle donnait Dieu à tous ses amis. Vers la fin de l’été 1988, Clara avait presque dix sept ans. Elle jouait au tennis lorsque la douleur qui se manifestait parfois au niveau d’une épaule se fit insupportablement  aiguë. Les médecins découvriront bientôt sa maladie: un ostéosarcome avec métastases; en termes plus clairs, un cancer des os déjà bien avancé. Désormais Chiara connaîtra les hospitalisations, les améliorations mais aussi les rechutes et une longue chimiothérapie. Mais elle se soumettait et continuait son chemin de vie authentiquement chrétienne.

Chiara vivait sa douloureuse maladie en union avec la Passion du Christ. Mais bientôt la médecine avoua son impuissance. Chiara souffrait atrocement. Elle savait que seul un miracle pouvait la sauver. Pourtant, elle écrivit: "Je n’arrive pas à le demander. Peut-être que cela vient de mon impression que cela ne rentre pas dans sa volonté? J’ai hâte d’aller au paradis… mais est-ce que ce n’est pas encore un attachement, quelque chose à perdre?"

Cependant Chiara se mit à préparer, dans les moindres détails, la fête de ses noces, vivant ces moments comme des fiançailles. Chez les Focolari, on lui donna le nom de Chiara-Luce. En avril 1989 la maladie empira encore et Chiara-Luce devint paralysée des jambes. Néanmoins elle insistait pour poursuivre sa scolarité par correspondance. Dans un des devoirs qu'elle rédigea à cette époque, elle donna sa vision, presque prophétique, sur les évènements qui agitaient l'année 1989 avec la chute du mur de Berlin: "Nous vivons dans des états démocratiques, peut-être croyons-nous avoir trouvé la liberté. Est ce vrai? Malgré la tension continuelle vers ce bien commun, l'homme, en essayant de faire l'impasse sur certains interdits, se fait esclave de lui-même à travers la société de consommation, le bien-être et la recherche désespérée du pouvoir."

Un peu plus tard elle fit part de sa vision du temps; elle écrivit: "Souvent l'homme ne vit pas sa vie car il reste plongé dans des temps qui n'existent pas: soit dans le souvenir, soit dans le regret du passé ou bien tout projeté dans l'avenir. En réalité le seul temps que l'homme possède est l'instant présent qu'il faut vivre entièrement en profitant pleinement. En pensant aux années qui viennent de s'écouler, rendons-nous compte de tout le temps gaspillé et de ce que nous aurions pu faire. L'homme pourrait donner un sens à chaque chose en sortant de son égoïsme et en mettant en valeur chacune de ses actions en faveur d'autrui. Si nous y pensons attentivement, chaque personne travaille déjà pour autrui: même l'ouvrier qui visse un écrou ou le paysan qui sème son champ. Souvent ils perdent la signification la plus vraie et la plus importante du travail." Nous ne pouvons qu'admirer une telle maturité spirituelle.

Le 19 juillet 1989 Chiara-Luce fut victime d'une hémorragie interne. Pourtant, malgré sa maladie, elle continuait à recevoir ses amis et à suivre les activités des Focolari. Deux jours avant Noël 1989 Chiara eut une nouvelle crise et dut repartir à l'hôpital où elle reçut le sacrement des malades. De retour chez elle, à sa maman elle recommandait: "Quand tu me prépareras sur mon lit de mort, maman, tu devras toujours te répéter: 'Maintenant, Chiara-Luce voit Jésus'." Mais son état continuait à s’aggraver. Chiara-Luce offrait toujours ses souffrances. La veille de sa mort, elle dit au revoir à ses amis: "Il faut avoir le courage de mettre de côté ambitions et projets qui détruisent le vrai sens de la vie, qui est seulement de croire à l’amour de Dieu." Ses dernières paroles furent pour sa maman: "Sois heureuse, parce que je le suis."

Le dimanche 7 octobre 1990, à 4h10, après une nuit d'agonie, Chiara-Luce rejoignit son Bien-Aimé. Elle avait dix huit ans.

Les gens arrivèrent en foule chez les Badano. Plus de deux mille personnes se rassemblèrent pour les funérailles. Tous les témoignages qui suivirent parlent d’une atmosphère de joie, de paradis. Un ami avoua même: "Pour la première fois, j’ai réussi à être sûr de l’amour de Dieu."

Chiara-Luce fut déclarée vénérable le 3 juillet 2008. Elle a été proclamée bienheureuse le 25 septembre 2010 au Sanctuaire de Notre-Dame du Divin Amour, à Rome, en présence de ses parents et des responsables du Mouvement des Focolari.

Que se passa-t-il ensuite, après la mort de Chiara-Luce? Nous savons que Chiara-Luce Badano avait parrainé une mission au Bénin qui s'occupait d'un orphelinat. Cette mission prit après la mort de Chiara Badano, le nom de Chiara-Luce Badano. Cette mission existe toujours.

Chiara Lubich, la fondatrice des Focolari, cita très vite Chiara-Luce Badano comme modèle pour le mouvement Focolari affirmant que "Chiara-Luce avait saisi le point central qui résume notre spiritualité: Jésus crucifié et abandonné". Elle présenta Chiara-Luce comme le "modèle idéal des groupes de jeunes focolari". Son attitude face à la souffrance conduisit un théologien à définir Chiara-Luce comme une "mystique de la souffrance ".

Paulette Leblanc

 

pour toute suggestion ou demande d'informations