

Consolata Betrone
[1]
(1903-1946)
L’Acte Incessant
d’Amour confié aux petites âmes
Jésus, Marie, je vous
aime, sauvez les âmes!
Les citations en italique,
rapportées ci-dessous, ont été extraites du livre: “Jésus parle au monde”
du Père Lorenzo Sales.[2]
Pierina Betrone, en religion
Sœur Consolata, est née en Italie, à Saluzzo, en 1903, de parents relativement
aisés. En 1904 ses parents s’établissent à Turin, et Pierina vécut dans cette
ville jusqu’à son entrée au monastère des Capucines de Turin, le 17 avril 1929.
En 1939, sœur Consolata fut envoyée au nouveau couvent de Moriondo (Testona) où
elle mourut le 18 juillet 1946 âgée de 43 ans.
Consolata fut chargée par
Dieu d’une mission spéciale: rendre concrète et accessible à toutes les âmes la
doctrine de Thérèse de Lisieux sur la Petite Voie d’Amour, en particulier par l’”Acte
incessant d’amour”.
Par l’intermédiaire de
Consolata, favorisée de dons extraordinaires et de paroles intérieures, mais à
l’insu de ses compagnes, Jésus veut se constituer une armée de “petites âmes”
à qui Il demandera l’Acte incessant d’amour. L’ensemble du message confié à
Consolata pour “les petites âmes” insiste sur l’amour: Jésus aime et
veut être aimé.
Les petites âmes dont il est
question ici sont non seulement les âmes innocentes, mais aussi celles qui
veulent réparer et regagner le temps perdu. Ces âmes appartiennent exclusivement
à Jésus; leur unique désir est de L’aimer: “Comme Jésus est bon et avec
quelle tendresse maternelle Il porte dans ses bras divins ceux qui désirent
demeurer petits en sa présence! Il se penche sur eux pour combler tous leurs
désirs, réaliser toutes leurs volontés, même si de telles âmes ont eu le malheur
d’offenser le Seigneur comme Consolata... Jésus fait surabonder la grâce là où
d’abord abonda le péché.”
A
une âme humble et repentante, mon Cœur ne peut se refuser
Jésus, je m’abandonne à Vous,
je crois à votre amour pour moi et je me confie à Vous.
La confiance de Consolata
envers l’Amour de Jésus était telle
que Jésus lui dira un jour :
“Consolata, dans le sein de l’Église, tu seras la confiance !”
Ce que Jésus veut faire
connaître aux hommes, c’est la bonté de son Cœur plein d’amour : “Ne faites pas
de Moi un Dieu de rigueur alors que Je suis un Dieu d’amour !... Aime-Moi et tu
seras heureuse, et plus tu M’aimeras, plus tu seras heureuse.”
Dans une lettre, alors
qu’elle hésitait sur les termes à employer, Consolata reçut ce conseil: “Écris
‘le Cœur bon de Jésus’, car si tous savent que je suis saint, tous ne
savent pas que Je suis bon.”
Consolata écrit : “le Cœur du
Christ est un cœur maternel...mais le cœur d’une mère n’est qu’un pâle reflet du
Cœur de Dieu.” Jésus confirme : “Abstiens-toi de juger qui que ce soit et de
proférer des paroles dures; console mon Cœur et arrache-Le à sa tristesse en Me
faisant voir, par ton ingénieuse charité le seul beau côté d’une âme coupable:
J’écouterai ta prière en sa faveur et t’exaucerai.... Mon Cœur a besoin de
croire que mes créatures ne sont pas ingrates... Mon Cœur veut la miséricorde et
non la justice !”
A propos de l’Enfer, Jésus se
fait insistant : “Ne va en Enfer que celui qui veut y aller. Futile est votre
crainte de vous damner: n’ai-je pas versé mon sang pour vous sauver ?... C’est
au Paradis et non à l’Enfer que je vous ai voués en vous créant, à la jouissance
d’un éternel amour et non à la compagnie infernale des démons... L’impénitence
finale ne se rencontre que chez les personnes qui veulent aller en Enfer, de
propos délibéré, et par conséquent refusent ma Miséricorde; car, pour ce qui est
de Moi, jamais Je ne refuse mon pardon: ma Miséricorde illimitée embrasse
l’univers entier, car pour tous J’ai versé mon sang... La multitude des péchés
ne damnera pas une âme, puisque mon pardon prévient son repentir, mais bien
l’obstination à refuser mon pardon et à vouloir se damner...
Confiance et confiance en
moi, Consolata, crois aveuglément à l’accomplissement de mes promesses, car je
ne mesure ni ma bonté, ni ma miséricorde, et Je ne veux pas la mort du pécheur,
mais son retour à la vie.”
Mais pour sauver le monde,
Jésus a besoin que des âmes généreuses L’aident : “Je veux des victimes,
Consolata...” des victimes de mon Amour et de ma Miséricorde.
L’Amour et la
Miséricorde ne font qu’un dans le Cœur de Jésus. Mais l’amour n’exclut pas la
souffrance
L’amour conduit
inévitablement à la souffrance, et, sur ce sujet, Jésus prévient Consolata:“ Je
possède tous les droits sur toi, Consolata, et toi tu en as un seul: celui de
M’obéir... Je cherche une âme docile qui me laisse toute initiative et se prête
à tout... Il me plaît que ce soit Moi qui œuvre dans une âme... Laisse-Moi
faire; permets que seul J’existe. De toi ne subsistera qu’une extrême docilité à
accomplir avec simplicité ce que Je t’ordonne. L’amour te portera au sommet de
la douleur... Mais l’amour est plus grand que la souffrance et la souffrance
sera d’autant plus parfaite que ton amour atteindra la taille d’un géant...”
Car la victime doit être morte à tout et à elle-même, et n’avoir qu’une
préoccupation: aimer uniquement et toujours.
Mais l’amour transforme la
souffrance en joie: “La souffrance acceptée par amour n’est plus souffrance,
transformée qu’elle est en joie... Je te donne la joie de la douleur, et la joie
dans la douleur!”
L’amour porte au sacrifice.
Tous ceux qui ont l’expérience des âmes le savent: seul l’amour permet
d’accepter la souffrance et de l’offrir avec joie et reconnaissance. Jésus
rappelle à Consolata qu’Il l’a choisie comme victime d’amour lorsqu’Il lui a
dit: “Aujourd’hui, je te consacre victime d’amour. Je ne te blesse pas d’un
dard, mais Je t’enflamme dans le silence.” A l’occasion Il n’hésite pas à le
lui rappeler: “Je te ferai monter jusqu’aux cimes de l’amour et de la douleur.”
Ou encore : “Je t’ai tout
donné, donne-Moi tout ton amour, tous les battements de ton cœur dans l’acte
incessant d’amour... Aimer toujours, en acceptant toutes les conséquences, sans
aucune interruption! Cela consume doucement et fait mourir, Consolata... Voilà
la victime d’amour!”
“Le monde se perd et Je veux
le sauver... Oui, je sauverai le monde dans mon Amour miséricordieux... je le
sauverai par le triomphe de ma Miséricorde et de mon Amour.”
Jésus explique à Consolata
qu’Il ne désire pas les châtiments, mais que souvent ces derniers sont une
preuve de sa Miséricorde. Le 27 août 1935, pendant la guerre d’Abyssinie, Jésus
survint: “ Tu vois, de ces jeunes soldats, la plus grande partie, en restant
chez eux, croupiraient dans le vice. Sur le champ de bataille, au contraire,
éloignés des occasions de fautes, ils mourront avec l’assistance de l’aumônier,
et ils seront sauvés...”
Jésus donne encore quelques
exemples et ajoute: “Ne crois pas que les douleurs de la terre Me laissent
insensible ; J’aime les âmes et Je veux les sauver. Pour atteindre mon but,
j’use de rigueur, mais, crois-le, c’est par pure miséricorde. Dans l’abondance,
les âmes M’oublient et se perdent, tandis que dans la misère elles se tournent
vers Moi et se sauvent.”
Tout ceci est difficile à
comprendre, car “peu d’âmes, même parmi les plus pieuses, ont cette foi vive et
pratique de l’amour.” C’est pourquoi Jésus insiste: “Croire à l’amour veut dire
croire que Jésus nous aime, qu’Il veut notre salut.”
Car Jésus, venu pour les
pécheurs, prend plaisir à la miséricorde et non aux sacrifices. Cela, Consolata
est aussi chargée de le proclamer au monde.
Mais Jésus veut la confiance
et l’humilité, car un amour défiant n’est plus amour, mais crainte. Les misères
de l’homme ont des limites, mais le Cœur de Jésus n’en a pas. Jésus parle :
“S’il t’arrive de commettre quelque faute, ne te laisse pas sombrer dans la
tristesse, mais viens aussitôt la déposer dans mon Cœur et renouvelle en grand
calme ta résolution de pratiquer la vertu opposée. Chacune de tes fautes sera
ainsi un pas en avant.”
Si des imperfections nous
surprennent, confions-nous à l’immense bonté du Cœur de Jésus: “Sois persuadée
que tu ne me seras pas moins chère, lorsque par faiblesse, tu auras enfreint tes
promesses... Mon Cœur est plus subjugué par vos misères que par vos vertus... A
une âme humble et repentante, mon Cœur ne peut se refuser... Ainsi suis-Je
fait !... Souviens-toi toujours que Je t’aime... Par conséquent, ne pense jamais
que tes infidélités me feront manquer à mes promesses... Sinon ce serait me
frapper en plein cœur. Souviens-toi que Jésus seul peut comprendre votre
faiblesse: Lui seul connaît la fragilité humaine.”
Parlant du trouble,
manifestation du venin de la défiance que l’ennemi inocule à l’âme inquiète,
Jésus explique : “L’âme en paix est comparable à une source fraîche d’eau pure
dont Jésus peut s’approcher et se désaltérer quand Il veut ; mais s’il se
produit un trouble, l’âme, pareille à une eau, demeure comme agitée par un bâton
qui la rend boueuse: Jésus ne peut plus s’y désaltérer... Ne te laisse jamais,
jamais, jamais gagner par l’inquiétude, car si tu te troubles, le démon en sera
content et en sortira victorieux... L’ennemi, Consolata, fera tout pour ébranler
ton aveugle confiance en Moi ; n’oublie jamais que Je suis et aime être
exclusivement bon et miséricordieux. Pénètre mon Cœur, Consolata, pénètre mon
amour, et ne permets pas à l’ennemi, ne serait-ce qu’un instant, de s’insinuer
dans ton âme à la faveur d’une pensée de défiance, jamais ! Crois que Je suis
toujours bon, que seul Je suis une maman pour toi... Jamais, donc, une ombre de
défiance: mon Cœur en souffrirait.”
Il convient de noter que ce
divin enseignement s’adresse à toutes les âmes comme aux directeurs d’âmes.
Écoutons encore Jésus : “Consolata, pour t’éviter trop d’illusions, Je te dirai
que tu commettras des manquements, des infidélités, des imperfections, et cela
même contribuera à ton avancement en t’humiliant.”
A propos des épreuves
spirituelles, Jésus, en enseignant Consolata, nous enseigne nous aussi:“... Sous
peu s’élèveront dans ce ciel d’amour des ténèbres opaques. Mais courage ! Aie
confiance, aie toujours confiance en Dieu ! Si tu savais le plaisir que cela Me
cause, quel réconfort je puise dans la confiance en Moi au milieu des ténèbres
de la mort, et quelle joie Me procurent ces paroles : Jésus, je m’abandonne à
Vous, je crois à votre amour pour moi et je me confie à Vous.”
Car Jésus veut qu’on lui
fasse confiance : “Aie confiance! Je suis le Tout-Puissant et Je t’aime à la
folie. Toi aussi, tu M’aimeras à la folie, Je m’en porte garant.”
Grâce à la confiance de
Consolata, Jésus déversa dans son âmes ses trésors divins: “Sais-tu ce qui
m’attire vers toi ? C’est ton aveugle confiance en Moi... Tu crois à Jésus, à
son Cœur miséricordieux, et tout est possible à celui qui croit !... Si tu ne
limites pas ta confiance en Moi, Consolata, Je ne limiterai point l’afflux de
mes grâces en toi... N’aie aucune crainte ; tu as Dieu avec toi, qui pense pour
toi, qui te protège comme la pupille de ses yeux... Confie-toi à Jésus ! Ta
confiance en Moi, parmi les ténèbres, me procure joie et réconfort.”
La confiance de Consolata,
dans ses nombreuses épreuves fut sans borne. Il est intéressant de noter ce
qu’elle écrivit en 1942 : “Je veux avec votre aide, ô Jésus... répondre “oui” à
toutes vos requêtes, directes ou indirectes, à tout sacrifice, à tout acte
d’amour... Je veux, ô Jésus, vivre le moment présent dans un acte d’amour et de
totale soumission à votre divin vouloir, pour Vous et pour les âmes.” Consolata
croit à la toute puissance de Dieu et “sa confiance hardie défie tout.” Cette
confiance est telle que Jésus lui dira un jour : “Consolata, dans le sein de
l’Église, tu seras la confiance !”
Jésus déclara à Consolata, le
13 octobre 1935 : “Oh ! si l’on M’aimait, quel bonheur régnerait dans le monde
si misérable !”
Car l’amour, qui est lumière,
force, et joie, conduit à la paix et au bonheur, même si le chemin qui y mène
est parfois celui de la Croix.
Un des fruits de l’Amour,
c’est la paix, une paix profonde et stable. L’âme qui s’abandonne avec confiance
à l’Amour élimine toute inquiétude. Elle n’a qu’un seul désir: aimer, et le
reste suit : “Tu sais, Consolata que Je pense à tout, que Je pourvois à tous vos
besoins, même aux plus petits; aussi ne laisse entrer aucune pensée, aucun
intérêt... Sois sans crainte, Je pense à toi !”
Pour rester en paix, Jésus
conseille le calme : “Mets du calme dans ton acte d’amour... Ton amour est aussi
ardent quand il est calme et la paix en assure la continuité... Aime dans la
quiétude, laisse l’amour consumer doucement, sans élan ni véhémence qui
t’accableraient et t’empêcheraient de M’égayer de ton chant.”
“Si tu savais la joie que
J’éprouve à rendre une âme sainte !... Rappelle-toi, Consolata, que Je suis bon.
Ne Me défigure pas ! Le monde se plaît à représenter la sainteté sous un masque
d’austérité, de discipline et de chaînes... Non, c’est faux! Si le sacrifice et
la pénitence se rencontrent dans une vie de saint, ils ne constituent pas toute
sa vie. Le saint, l’âme qui se donne généreusement à Moi, est l’être le plus
heureux du monde, car je suis bon, exclusivement bon.”
L’Amour donne la joie.
L’Évangile n’est pas un message de tristesse mais de joie: c’est la Bonne
nouvelle. Jésus n’interdit pas les joies limpides et chastes puisque c’est son
Amour qui les a semées sur notre chemin. Jésus, pendant sa vie partagea pendant
trente ans la vie commune de tous les hommes et leurs joies. Et Lui était
saint ! le plus saint d’entre les hommes ! Oui, l’Amour apporte le bonheur et la
sainteté, sans oublier toutefois que bonheur et sainteté sont souvent
accompagnés par la souffrance.
C’est d’abord l’union à Dieu:
la sainteté consiste dans l’amour qui unit l’âme à la source de toute sainteté,
le Christ. Cet amour total est d’ailleurs le premier commandement, et l’âme est
sainte dans la mesure de son amour et de son don total à Dieu : “Tu aimeras le
Seigneur ton Dieu... Aujourd’hui comme hier et comme demain Je demanderai
seulement l’amour aux pauvres créatures.”
Amour pour amour, voilà
tout ! Pour cela l’âme doit suivre simplement et docilement l’action de Jésus en
elle.
Jésus donne un mot d’ordre à
toutes les âmes appelées à la perfection par la voie de l’amour : “Laisse-moi
tout faire!” Seul Jésus, en effet, peut sanctifier une âme. Lui seul connaît ses
besoins réels. Lui seul connaît les desseins divins sur elle.
Il peut tout, Lui, le
Tout-Puissant, à condition que l’âme le laisse agir en Maître absolu,
incontesté!...”Laisse-moi faire, c’est Moi qui fais tout, et toi, instant après
instant, donne-Moi avec grand amour ce que Je te demande... Ma petite hostie
deviendra féconde en amour et en âmes.”
Mais l’Amour exige tout.
“Jésus, Roi d’Amour, donne tout, mais exige tout aussi: le cœur avec tous ses
battements, l’esprit avec toutes ses pensées, les sens avec toutes leurs
facultés, l’âme avec toutes ses puissances.” Alors, c’est l’union : “Tu demeures
en Moi, et nous faisons une seule chose. Tu porteras des fruits abondants... Tu
disparaîtras comme une goutte d’eau dans l’immense océan, et passeront en toi
mon silence, mon humilité, ma pureté, ma charité, ma douceur, ma patience, ma
soif de souffrance, mon zèle pour toutes les âmes que Je veux sauver à tout
prix.”
Transfusion de la vie divine
dans l’âme! Oui, et Jésus l’affirme fortement : “Rappelle-toi toujours que Moi
seul Je suis saint et peux te rendre sainte en transfusant en toi ma sainteté:
ma sainteté devient la tienne, ainsi que ma pureté, mon humilité... Ce qui est
mien est tien, Consolata, avec toutes les vertus. A toi appartiennent mes
paroles, mes pensées et par conséquent ma souffrance et mon amour. Je suis
l’Amour et tant que tu demeures dans l’Amour, tu demeures en Moi et Moi aussi en
toi... Si tu M’aimes, Je suis en toi et toi en Moi.”
Mais cette intimité avec le
Seigneur qui conduit à une participation aux biens du Seigneur donc à son Amour,
implique aussi une participation à ses souffrances rédemptrices. La perfection
d’amour et d’union à Jésus exige d’abord une triple virginité : virginité
d’esprit, de langue et de cœur. Personne ne peut s’engager dans cette voie s’il
n’est d’abord décidé à tout sacrifier : il ne s’agit pas ici de grandes
austérités, mais d’un mystique crucifiement de tous les sens.
Voici, entre autres, un
conseil : “Pour bien prier, tu t’isoles dans le silence. De même pour M’être
unie tu as besoin d’un profond recueillement intérieur. Le moindre bruit trouble
la prière ; et un rien qui te distrait, trouble l’intimité. Il faut toujours une
virginité... Je suis jaloux de tes pensées; Je les veux toutes.” La virginité
d’esprit exige la virginité de langue. Toute parole inutile est à proscrire. Le
silence demeurera toujours l’une des premières assises de la vie d’union à Dieu.
Jésus, qui est l’Amour, veut
être aimé. De nos jours, bien des âmes mues d’un sincère désir de l’amour de
Dieu, s’égarent dans des voies d’inquiétude et d’activité fébrile, alors que la
voie droite, facile et sûre, s’ouvre devant elles: l’amour! A Consolata, Jésus
ne demandait que l’amour : “Aime-Moi uniquement... Aime-Moi toujours... Aime-Moi
magnanimement... Je ne te demande que l’amour. En M’aimant tu donnes à Jésus
tout ce qu’Il désire des créatures: l’amour !... Je désire que mes créatures me
servent par amour... Je veux être aimé. Je veux l’amour de la part des
créatures: quand elles M’aimeront elles ne M’offenseront plus.”
C’est une invitation
continuelle, insistante et émouvante du Créateur assoiffé de l’amour de sa
créature. Jésus “a soif d’être aimé de cœurs innocents, de cœurs d’enfants, de
ceux qui l’aiment totalement,” car, cet amour, Jésus ne le reçoit pas de la
majorité des hommes, ni même de trop nombreuses âmes consacrées.
Au travers des âmes aimantes,
le feu se propagera dans l’univers entier : “Consolata, aime-Moi pour toutes et
pour chacune de mes créatures, pour tous et pour chacun des cœurs qui existent.
J’ai une si grande soif d’amour !”... J’ai soif de ton amour comme une personne
assoiffée désire une source d’eau fraîche...”
Le 16 décembre 1935 Jésus
demande à Consolata : “Oui, demande le pardon pour la pauvre humanité coupable,
demande pour elle le triomphe de ma Miséricorde et surtout, surtout demande la
descente sur elle du feu du divin amour qui, comme une nouvelle Pentecôte,
purifie l’humanité de ses grandes souillures... Demande-Moi l’amour, le triomphe
de mon amour en toi et en toute âme qui existe maintenant et en toutes les âmes
jusqu’à la consommation des siècles. Prépare par ta prière incessante le
triomphe de mon Cœur, de mon Amour sur la terre... Raconte aux petites âmes,
raconte à tous ma condescendance ineffable; proclame à la face du monde combien
Je suis bon et maternel, et comment Je ne demande en échange que l’amour à mes
créatures... Aime-Moi pour tous, Consolata, et par ta prière et ton immolation
prépare dans le monde la venue de mon Amour. Aime-Moi, Consolata, malgré les
luttes et les chutes inévitables... Ne te laisse pas impressionner par une
chute; mais, intrépide, continue ton acte d’amour.”
Ce que Jésus voulait faire,
c’était conduire Consolata vers le but de sa vie, sa mission, en transformant
d’abord sa vie en un Acte de parfait amour. Le parfait amour est l’amour pur et
désintéressé par lequel on aime Dieu. Cet amour embrasse également toutes les
âmes.
Pour conduire Consolata au
parfait amour et pour y amener ensuite les âmes appelées, Jésus lui confia
progressivement la formule qu’elle devait répéter sans cesse : “Jésus, Marie,
je Vous aime, sauvez les âmes !”
Cet Acte incessant d’amour
est une continuelle et silencieuse effusion d’amour, c’est un secours permanent
pour l’âme qui veut se fixer dans le parfait amour. Jésus, en encourageant
Consolata, nous encourage aussi : “Comme J’ai assumé la responsabilité de tes
pensées et de tes paroles, de même J’assume celle de ton Acte continu d’amour.
Rappelle-toi ceci : quand tu parles avec Moi, écris ou médites, l’Acte d’amour
continue. C’est égal si, durant ces instants, ton cœur est condamné au silence.”
Pour Consolata, l’Acte
d’amour est une obligation, car il est un gage du salut de beaucoup d’âmes :
“Rappelle-toi qu’un Acte d’amour décide du salut éternel d’une âme. C’est
pourquoi fais-toi un remords d’en perdre un seul... Ne perds pas de temps, car
chaque Acte d’amour représente une âme.”
Pour conclure, il convient de
remarquer que l’Acte d’amour confié à Consolata, et l’énoncé de sa doctrine sont
la raison d’être d’une nouvelle manifestation du Cœur de Jésus ; c’est un don au
monde, et sa portée devrait n’échapper à personne.
“Jésus, Marie, je Vous aime, sauvez les âmes!”
[1] “Jésus
parle au monde” du Père Lorenzo Sales - Éditions du PARVIS.
[2] “Jésus
parle au monde”



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