Constat – Témoignage
et tendresse de Dieu

Depuis déjà de nombreuses années on entend des missionnaires, surtout des religieuses travaillant dans des pays musulmans affirmer qu'elles reçoivent tous les enfants dans leurs écoles, de quelque religion qu'ils soient. Et cela est très bien. Mais elles poursuivent en disant : “Mais nous ne leur parlons pas de Jésus, ni de notre religion, nous les respectons trop !” J'ai encore entendu cette réflexion, venant d'une religieuse, il y a à peine deux mois. Instantanément je réagis intérieurement en me disant : mais alors, pourquoi sont-elles missionnaires ? Et je pense immédiatement à Jésus avant son Ascension, disant à ses apôtres : “Allez! Enseignez toutes les nations, les baptisant au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit !” Jésus ne respectait-il donc pas ceux qui ne croiraient pas en Lui ?

Si l'on regarde l'Histoire des nations, les enseigner, leur donner le Christ, c'est ce que les missionnaires ont fait pendant des siècles, à leurs risques et périls. Et les périls furent souvent très grands… J'ai lu récemment que Charles de Foucault, parlant des musulmans, aurait dit à des responsables français, au sujet de l'Algérie, encore française : “Si vous ne les convertissez pas, ils vous chasseront.” Nous ne les avons pas convertis, et ils nous ont chassés.

Depuis près de 50 ans, on n'évangélise plus le monde, ou si peu. Mais des missionnaires disent, parlant de ceux qu'ils devraient évangéliser : “Ils nous voient vivre ; ils se poseront des questions !” Tant de païens ont vu vivre ces religieuses, mais ils n'ont rien compris. Et non seulement ils ne comprirent rien, mais que d'athées français se sont moqués de ceux qui allaient encore à la messe ! Pour évangéliser, il faut parler, enseigner. Sinon, la foi se perd. Et nous voyons l'islam et les sectes envahir tous les milieux ex-chrétiens. Nous devons nous ressaisir.

Nous devons nous ressaisir et faire quelque chose. Mais quoi ? Il faut parler de Dieu car on ne peut choisir que ce que l'on connaît. Mais comment parler de Dieu sans se faire rabrouer, moquer ? Dieu n'intéresse plus ; seul le mensonge règne. Le laxisme a conduit au plus grand des laisser-aller. Et notre clergé ne réagit pas. Les gens ne prient plus parce qu'ils ne savent plus ce qu'est la prière. Heureusement des groupes d'adoration naissent un peu partout. Mais nos enfants ne sont plus ni enseignés, ni formés. Les costumes religieux et sacerdotaux ont disparu : pourquoi ? Oui, pourquoi, puisque le Concile que l'on met si souvent en avant dit au contraire que “le costume religieux est le signe de l'appartenance à Dieu ?” Heureusement, de nos jours, des foyers chrétiens, de vrais foyers chrétiens apparaissent, remarquables signes d'amour et de référence chrétienne. Que de bien ils font autour d'eux, par leur seul exemple de fidélité et d'amour mutuel visible ! Vrai témoignage… Car il faut témoigner.

Le témoignage est, me semble-t-il, la première étape vers la vraie mystique, vers une nouvelle évangélisation dans le témoignage. Et, bien sûr, il y a la prière. À ce propos un point me semble particulièrement important. Depuis longtemps, Notre Église et la plus grande majorité des chrétiens ont banni tout ce que ressemble à de la mystique. On ne veut pas de mystique, mais en réalité, personne ne sait plus ce qu'est la vraie mystique. La mystique, ce ne sont pas des phénomènes extraordinaires, des révélations ou des prophéties sensationnelles : non, la mystique, c'est tout simplement la vie avec Dieu, et cela, c'est l'obligation de tous les chrétiens.

Les hommes qui prient régulièrement, qui obéissent à la Loi de Dieu, qui vivent les béatitudes de Jésus, sont des mystiques. Car la vraie mystique, je le redis encore une fois, la vraie mystique c'est tout simplement la vie d'union à Dieu, dans un grand amour mutuel. Et tous les vrais chrétiens sont des mystiques. Et le rôle de tous ces chrétiens, leur mission, c'est d'évangéliser. Et ces chrétiens qui font cela sont tous heureux, voire très heureux. Ils ont découvert la tendresse de Dieu.

La tendresse…

On lit parfois, dans les psaumes notamment, que “Dieu est tendresse… et pitié, lent à la colère et plein d'amour…” J'ai entendu il n'y a pas longtemps une réflexion étonnante: “la tendresse manifeste toujours le sexe.” Étrange ! A-t-on oublié, par exemple, la tendresse des parents pour leurs enfants ? Qu'est-ce que la tendresse ? Dieu est Amour, et comment pourrait-il manifester son amour, sinon par sa tendresse ? L'homme, créature, est un être sensible. Il ne peut comprendre l'amour que l'on a pour lui que par des gestes. Sinon, on tombe dans l'abstraction, l'amour intellectuel, donc sec. L'amour ne peut se manifester que par le partage, mais pas un partage froid, raisonné, calculé, mais avec beaucoup de chaleur, donc de tendresse. En conséquence, l'amour se manifeste en partageant “des choses” : des objets choisis, de la compréhension, des gestes délicats, en un mot : de la tendresse. Car tout ce que touche l'homme est sensible. Oui, mais pas forcément sexuel. Malheureux monde qui voit du sexe partout !

Nous souffrons toujours du jansénisme qui imposait une sorte de sécheresse dans les relations humaines : il ne fallait surtout pas montrer sa tendresse, son amour. Pourtant, l'homme, au féminin comme au masculin, a besoin de tendresse ; c'est dans sa nature humaine, dans son cœur fait à l'image du Cœur de Dieu. Le meilleur exemple est la Sainte Famille. Que de tendresse dans cette famille ! Et que de tendresse dans le regard que Joseph pose sur l'Enfant Jésus ! Certes, les représentations de saint Joseph sont des œuvres d'art, mais ces œuvres manifestent toute la tendresse qui existait dans le cœur des artistes en pensant à Joseph et à son Fils adoptif. Dès lors, on peut se demander : comment l'amour de Dieu, s'il n'était pas tendresse, sensibilité, aurait-il pu exprimer l'amour mutuel des trois Personnes divines au sein amour au sein de la sainte Trinité ? Et aussi : comment l'amour de Dieu pour les hommes, s'exprimerait-il sans sa tendresse ?

Quand je pleure en regardant Jésus, n'est-ce pas de la tendresse ? Quand Jésus pleure, n'est-ce pas de la tendresse ? Jésus pleure, car son amour à Lui est sensible, tendre, affectueux et surtout capable de souffrir, donc de ressentir. L'amour n'est pas une abstraction ; c'est un don mutuel, une reconnaissance, une générosité ; en conséquence, les preuves d'amour sont toutes sensibles. On a inventé des mots pour exprimer l'amour : sensibilité, affection, tendresse et gestes de tendresse, chaleur, émotion, larmes, cadeaux… Tous ces mots expriment une sensibilité, car pour nous, sur la terre, les dons de Dieu sont, pour nous, tous sensibles. Mais qu'en sera-t-il dans l'éternité ?

L'éternité ? Nous ne connaissons pas. Sera-t-elle matière et esprit, ou simplement esprit. Mais alors, Dieu détruirait la matière, son œuvre ? Je ne pense pas ; par contre, elle se transformera. Comment ? Ce n'est pas notre affaire. Aujourd'hui, nous pouvons seulement affirmer que nous sommes en Dieu et que nous participons à sa nature, donc à son amour. Chacun d'entre nous peut dire : Je suis en Dieu. Il m'aime et je l'aime, car Dieu aime tous les hommes qui, en retour, doivent L'aimer. S'il n'y a pas d'amour, s'il n'y a pas de tendresse, il faut craindre la présence de Satan qui chasse l'amour en retirant la tendresse. Ces sujets sont difficiles à traiter, et pourtant la science moderne et ses dernières découvertes concernant les ondes, confirme ce que je viens d'écrire. Je vais simplement poursuivre sur l'Amour.

L'amour !... L'amour seul donne la paix et le bonheur. Notre monde contemporain meurt car il est sans amour. Mon cœur pleure en écrivant cela. Notre monde est sans amour, car c'est le monde que Satan a envahi, avec la complicité de certains hommes. Mais, qu'est le monde de Satan ? C'est d'abord le mensonge, né du mensonge originel. Et tous les malheurs s'ensuivent. En effet, le mensonge engendre l'égoïsme, donc le désir du pouvoir, c'est-à-dire la volonté de passer avant tous les autres, et l'orgueil. Si l'on n'obtient pas ce que l'on veut immédiatement, il y a des colères, des divisions, des haines, puis le désir de détruire. Tout se tient. Seul l'amour engendre la paix, et le bonheur. D'où la question fondamentale : pourquoi ceux qui aiment vraiment leur prochain, en Dieu et avec Dieu, pourquoi ce sont ces gens-là qui sont persécutés ?

Contemplons Jésus. Pendant son passage sur la terre, il n'a fait que du bien. Il a été crucifié… Il nous a avertis que ceux qui suivraient son chemin seraient aussi persécutés : “Comme ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront.” Mais, Seigneur, pourquoi ? Pourquoi est-ce toujours Toi et les tiens qui sont persécutés ? Et régulièrement, tout au long des siècles, il y a eu des persécutions, même des persécutions organisées à grande échelle. Ma génération a vu des dizaines de millions de victimes avec le nazisme et le communisme ; maintenant ce sont les islamistes qui prennent la relève. Toutes les révolutions n'ont qu'un but : éliminer le Christ et ses amis. Mais comment cela peut-il se faire ? Et pourquoi laisse-t-on faire ? J'irai même plus loin : pourquoi cache-t-on la vérité ?

En ce qui concerne l'islam qui, aujourd'hui, multiplie les persécutions dans tous les pays où il se sent fort, on peut seulement répondre : c'est qu'il engendre la peur. Beaucoup d'hommes, en effet, ont peur de la haine qu'il sème. Et nos contemporains ne savent plus aimer vraiment, car l'amour s'apprend, puis se perfectionne. Attention ! Ici, je ne parle pas du sexe ni de ses manifestations dévergondées qui ne sont que de l'égoïsme, du désir de plaisir, de pouvoir, de domination, donc du non-amour. Non, je parle de l'amour véritable qui vient de Dieu.

L'amour s'apprend et se perfectionne ; je reviens encore au problème de l'éducation. On a balayé l'éducation dans tous les milieux de notre monde contemporain. Il faut, de toute urgence, revenir à l'éducation véritable, y compris sur le plan spirituel. Il faut préparer les cœurs à l'amour véritable, généreux, vidé de tout égoïsme, de tout mensonge. Il faut de toute urgence chasser la haine née du mensonge et revenir à la vérité d'où jaillit l'amour ; car l'amour et la vérité vont de pair, tout comme le mensonge et la haine sont indissociables.

En un mot, il faut aimer, éduquer pour aimer et marcher dans la vérité, l'unique vérité de Dieu.

Dieu d'abord, ensuite le prochain, mais seulement après. Sauf dans des cas d'extrême urgence. Et surtout éviter les réunions et leurs parlottes inutiles et généralement vides. La grande majorité des saints parlait peu. Mais leurs paroles avaient un impact étonnant. Et les gens se convertissaient.

Paulette Leblanc

  

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