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Émilie de Rodat naquit le
6 septembre 1787, dans le château de Druelle, près de
RODEZ. Elle est l'aînée de quatre enfants nés de
Jean-Louis de Rodat, trésorier de France en la
généralité de Montauban, et d'Henriette de Pomeyrols.
Tous les deux appartenaient à la vieille noblesse
terrienne rouergate. Émilie sera baptisée le lendemain
de sa naissance à St Martin de Limouze. La famille de
Rodat subit, comme les autres familles, des péripéties
dues à la Révolution française, mais, dans l'ensemble,
Émilie grandira dans une ambiance douce, pieuse et très
charitable. De sa grand-mère elle reçut une éducation
humaine et chrétienne; de sa famille elle apprit l’amour
des pauvres. Plus tard elle aimera dire:
"Je suis d’une famille de
saints."
À
L'âge de 11 ans, Émilie fit sa Première Communion, au
cours d'une cérémonie clandestine. Elle commença alors à
"faire oraison" c'est à dire rester de longs moments,
silencieuse, à prier. Sa vie d'adolescente sera un peu
légère: elle dira qu'elle aimait plaire et s'amuser, ce
qui inquiétait sa grand'mère. Vers l'âge de 16 ans,
dépressive, elle n'éprouve plus le besoin de Dieu et se
détache de la vie chrétienne. Mais le jour de la Fête
Dieu en 1804, une grande lumière se fait en elle. Émilie
revient vers Dieu et lui seul. Elle a 17 ans.
Émilie fit trois essais de vie religieuse, mais sa santé
ne lui permettant pas la vie en communauté, elle décida
de se consacrer à l'instruction des enfants. Elle
rejoignit sa grand-mère à Villefranche-de-Rouergue dans
une maison regroupant d’anciennes religieuses chassées
de leur couvent lors de la Révolu-tion, et d'autres
personnes pieuses. C'est là qu'elle découvrit et
développa ses talents d’éducatrice. En effet, en 1815,
ayant entendu des mamans déplorer la disparition des
écoles gratuites des Ursulines, elle leur demanda de lui
envoyer leurs enfants: elle les accueillera dans sa
chambre, où, bientôt, s’entassera une quarantaine
d’élèves. Il fallait vite
ouvrir une école à Villefranche-de-Rouergue pour les
filles pauvres.
La petite école, une fois créée, devra plusieurs fois
déménager dans des locaux de plus en plus vastes,
jusqu'à ce qu'Émile puisse acquérir en
1817
l'ancien couvent des
Cordeliers.
Entre temps, le 3 mai 1816, elle avait fondé, avec 3
compagnes et l'appui du chanoine Marty, son confesseur,
la Congrégation des sœurs de la Sainte Famille.
La
mission d’Émilie et de ses Sœurs s’étendit vite à la
visite des malades, des prisonniers, à l’accueil des
orphelines et des filles en difficulté.
Les
épreuves furent nombreuses: une grave épidémie fit
disparaître plusieurs sœurs et des orphelines. Très
rapidement les sœurs donnèrent à Émilie le nom de
"Mère"; elles prirent un costume religieux et se
choisirent un nom "La Sainte Famille".
Émilie fit rapidement, et pendant une vingtaine
d’années, l’expérience de la nuit de la foi, s'estimant
réprouvée. Ce n’est que dans les dernières années de sa
vie qu’elle recouvrît la paix intérieure et que Dieu lui
fit sentir à nouveau son amitié.
Émilie de Rodat mourut le 19 septembre 1852 à
Villefranche-de-Rouergue, et la nouvelle se répandit
vite, car partout on criait: "la sainte est morte". Elle
fut inhumée quatre jours plus tard dans le jardin des
Cordeliers, près du petit oratoire de Notre Dame de la
Salette, où des guérisons furent obtenues grâce à son
intercession. Des pèlerinages ont toujours lieu.
Émilie de Rodat fut béatifiée le 9 juin 1940 et
canonisée le 23 avril 1950, par le Pape Pie XII.
L’Église la fête le 19 septembre.
Petites remarques: Toute sa vie, Émilie de Rodat vécut
comme les plus humbles: elle partageait ses repas, ses
peines, sa façon de vivre modeste. Elle arrivait à
guérir des personnes, et elle aidait des détenus à
revivre. Tout le monde la respectait. Elle se donnait
sans compter et s'évertuait comme elle pouvait pour
faire face aux dépenses de fonctionnement de son
Institut. Elle ne doutait de rien, et quand l'argent
manquait, d'une manière surprenante, il en arrivait
quand même... au dernier moment. Émilie de Rodat est la
Sainte du Rouergue. À sa mort quarante maisons avaient
été fondées dans divers pays.
La
Congrégation de la Sainte Famille, de droit Pontifical,
siège à Villefranche-de-Rouergue et elle est présente
sur tous les continents.
Paulette
Leblanc |