FÉLIX DE NICOSIE
Capucin, Saint
 (1715-1787)

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MAI

Jacques Antoine Amoroso naquit le 5 novembre 1715, à Nicosie, en Sicile. Sa famille était pauvre mais très pieuse. Son père, Filippo Amoroso,  cordonnier, mourut le 12 octobre 1715, avant la naissance de Jacques Antoine, laissant sa veuve avec trois enfants. Jacques Antoine ne suivit aucune scolarité, mais appris le métier de cordonnier, comme son père. Il fréquentait assidûment le couvent des capucins, proche de chez lui. Vers l'âge de dix huit, ou vingt ans, il demanda au Supérieur du couvent de pouvoir rentrer dans l'Ordre en qualité de frère lai, mais comme il était analphabète, sa demande ne fut pas acceptée. 

Pourtant, sans se lasser, Jacques Antoine renouvelait sa demande. Finalement, âgé de vingt huit ans, et après huit ans d'attente, en 1743, il fut admis chez les capucins qui l'envoyèrent faire son noviciat à Mistretta, toujours en Sicile, mais dans la province de Messine. Il prit le nom de Frère Félix de Nicosie. Tout de suite, il se distingua par son obéissance, son humilité et sa patience, et, le 10 octobre 1744, il prononçait ses vœux religieux. Il fut ensuite envoyé au couvent de Nicosie, où on lui confia la "tâche de faire les visites". Ainsi, chaque jour, frère Félix passait dans les rues du village: il demandait l'aumône aux riches qu'il remerciait en disant: "Que ce soit pour l’amour de Dieu." Sa discrétion et sa gentillesse faisaient l'admiration de tous les habitants du pays. 

Frère Félix de Nicosie était analphabète mais il avait pu cependant, être formé à la doctrine chrétienne. Depuis son entrée chez les capucins il écoutait les prêches avec ferveur et mémorisait les passages des Écritures qui étaient lus au couvent pendant les repas. Il avait une grande dévotion pour Jésus crucifié et aimait par dessus tout l'Eucharistie, passant de nombreuses heures devant le tabernacle, même après de dures journées de travail. Partout il voyait Dieu et son amour, et cherchait seulement à se laisser envahir par Dieu. "Pour faire cela, précisait-il, il ne faut pas beaucoup de science, ni tant de paroles. Il suffit de la sagesse essentielle du cœur là où l’Esprit habite, parle et agit." 

Certains documents indiquent qu'il avait le don de guérir les maladies et comme Padre Pio, le don de bilocation. Ce qui est sûr, c'est que, inlassablement et avec succès, il prenait soin des malades. En 1777, une épidémie ravagea la petite ville de Cerami, en Sicile, et Frère Félix soigna les malades avec passion. Frère Félix vécut ainsi pendant quarante trois ans, toujours au service des pauvres. Mais, à la fin du mois de mai 1787, il fut pris d'une violente fièvre et comprit qu'il était arrivé à sa "dernière maladie". Il s'éteignit le 31 mai 1787. Il avait soixante douze ans. Frère Félix fut béatifié par Léon XIII le 12 février 1888, et canonisé par le Pape Benoît XVI le 25 octobre 2005. Sa fête, inscrite le 31 mai dans le martyrologe romain, est célébrée le 2 juin par les franciscains. 

Frère Félix de Nicosie avait tout confié à Dieu, et particulièrement, tout lui-même. Sa vie qui, apparemment, était faite de rien, était, au contraire, capable de tout transformer dans le Tout de Dieu. Ainsi, là où sa vie risquait de s’enliser, il la transfigurait par l’amour de Dieu, et il l’enflammait d’infini.

Paulette Leblanc

 

 

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