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Joseph (Guiseppe) Tovini naquit le 14 mars 1841, à
Cividate Camuno, en Italie. C'était l'aîné de sept
enfants. Sa première éducation fut assez austère, comme
le voulait la tradition chrétienne italienne de cette
époque, très marquée par le jansénisme. Il fréquenta
l'école élémentaire de Cividate Camuno, puis celle de
Breno. Dès son enfance il apprit à vénérer la Vierge
Marie.
Joseph avait dix-huit ans quand son père mourut. Aussi
dut-il aider finan-cièrement sa maman en raison du jeune
âge de ses frères et sœurs. Cependant il put faire des
études de droit. Il venait d'obtenir un diplôme quand sa
mère décéda. Il occupa alors un poste d'assistant
principal et de professeur dans une école technique. Ses
élèves l'appréciaient beaucoup. Malgré toutes ces
dif-ficultés, Giuseppe fut lauréat de l'Université de
Pavie. Il alla à Brescia et devint assistant dans un
bureau d'avocats. Nous sommes en 1868.
En
1867, Guiseppe avait rencontré une jeune femme nommée
Émilia Corbolani. Après une période de fiançailles, ils
se marièrent en 1875 et construisirent une famille très
solide. Guiseppe et Émilia furent, pour leurs dix
enfants, un exem-ple de foi, d'amour et de respect
mutuels. Trois de leurs enfants se consacrèrent au
Seigneur, dont l'un chez les jésuites.
Mais
l'Italie traversait une période délicate de son
histoire: industrialisation galopante et crise agraire.
Giuseppe comprit qu'il devait se consacrer aux problèmes
sociaux, et dès lors, il exerça une activité multiforme:
avocat, journaliste, politicien. Chrétien convaincu, il
répondait avec audace aux exigences de son temps en
promouvant de nombreux organismes sociaux destinés à
aider les gens en difficulté; il créa même, en 1891, une
banque de crédit, la "Banco Ambrosiano", comme le
faisaient d'autres catholiques en Italie, dans la
mouvance de l'encycclique du pape Léon XIII, Rerum
Novarum. De plus, il créa, "en 1878, un quotidien
catholique: IL CITTADINO di Brescia.
Parallèlement, Guiseppe commença également une carrière
politique dans le but d'améliorer les conditions de vie
des populations pauvres. Il fit construire des voies
ferrées afin de relier des zones rurales aux cités
urbaines. Il ouvrit des écoles et fonda plusieurs
journaux. L'action en faveur de l'éducation était pour
lui prioritaire; aussi, en 1893, fonda-t-il la Revue "Scuola
italiana moderna" destinée à la formation des membres de
l'enseignement. Il présida le groupe "Éducation et
instruction" de l'œuvre des Congrès pour la formation
des instituteurs. " Giuseppe fonda aussi le premier
jardin d'enfants d'Italie, puis deux instituts: l'Istituto
"Cesare Arici" et l'"Istituto magistrale Leone XIII".
Sur le plan spirituel,
Giuseppe Tovini devint membre du Tiers Ordre de Saint
François, en 1882. Avec un grand courage, il voulait
sauver ce que la société bresciane et italienne avait de
plus précieux: son patrimoine religieux et moral. Pour
cela, Giuseppe dut beaucoup lutter pour rester fidèle à
l'Évangile. Mais son engagement dans le Tiers-Ordre de
saint François le soutenait dans toutes ses actions
sociales, politiques et chrétiennes. Giuseppe fut un
vrai témoin du Christ, toujours fidèle aux indications
de l'Église. Il trouvait les forces dont il avait besoin
dans la prière. Chaque jour il lisait la Bible et
assistait à la messe. Il recevait la sainte Eucharistie,
dont il était très dévot, avec beaucoup d'amour. Il fut
à l'origine de l'adoration perpétuelle dans l'église de
sa paroisse. Sa préoccupation constante était la défense
de la foi, convaincu que
"sans la foi, nos enfants
ne seront jamais riches, et avec la foi ils ne seront
jamais pauvres."
Notons que Giuseppe, membre du Tiers-Ordre franciscain,
sut mettre en valeur l'idéal franciscain et la pauvreté
franciscaine. Ainsi, il voyageait en troisième classe.
Par ailleurs, loin de diminuer le dynamisme de cet
avocat, le Tiers Ordre augmenta sa foi en Dieu et dans
l'apostolat. Partout on remarquait sa vie dévote, sa
ferveur eucharistique, sa grande dévotion à la Vierge
Marie et sa vision franciscaine de la vie.
Giuseppe Tovivi mourut le
16 janvier 1897, à l'âge de 56 ans, laissant un très vif
souvenir chez ses contemporains qui regrettaient sa
disparition prématurée. Il fut béatifié le 20 septembre
1998, par le pape Jean-Paul II qui déclara:
“Ce grand apôtre social
sut donner espoir à tous ceux qui étaient sans voix dans
la société de son temps.”
Aujourd'hui son corps repose en l'église Saint-Luc de
Brescia, église qui fut souvent le témoin de la profonde
piété de Giuseppe Tovini. (Jean Paul II)
Paulette Leblanc |