Le 22
août 1920
Mes
chers amis, je viens de faire une découverte incroyable que
je vais maintenant vous raconter. Il s'agit d'une page
d'histoire que les vrais historiens considèrent comme l'une
des plus importantes de l'histoire du monde. Mes amis que
j'ai interrogés l'ignoraient tout comme moi. Il s'agit d'une
victoire contre des envahisseurs redoutables, les
communistes de l'URSS; les historiens considèrent cette page
d'histoire comparable aux victoires de Lépante en 1571 ou de
Vienne en 1583, victoires qui sauvèrent l'Europe de
l'invasion musulmane. Ici, du communisme.
Mes
amis, vous relisez le titre: 22 août 1920? Sur la Vistule?
Mais que s'est-il passé en 1920, en Pologne? Souvenez-vous:
le 18 novembre 1918, la Pologne qui avait disparu de la
carte de l'Europe, suite aux trois partages que les
puissants empires russe, prussien et austro-hongrois, lui
avaient fait subir entre 1772 et 1795, venait de recouvrer
sa souveraineté nationale. Mais sa situation était très
fragile.
Les
soldats polonais en position
Depuis
la Révolution d’octobre de 1917, la Russie était devenue un
pays bolchevique. La Grande Guerre terminée, le gouvernement
soviétique communiste, prit la décision d’atteindre
l’objectif stratégique des communistes, à savoir la
"Révolution mondiale". Selon Lénine, l’Europe était mûre
pour la révolution. Les Soviétiques commencèrent donc à
concentrer sur les frontières polonaises leurs meilleurs
détachements. Le 10 mars 1920, les chefs de l'Armée Rouge
prirent la décision d’attaquer la Pologne et l’Europe selon
un plan qui devait se dérouler le long de la trajectoire
Varsovie, Poznan, Berlin et Paris.
Dûment
informé par ses services de renseignements, le maréchal
Josef Pilsudski, chef charismatique de l’armée polonaise,
décida d’agir immédiatement. Le 25 avril 1920, anticipant
l’attaque bolchevique, Pilsudski lança l’armée polonaise
contre les Russes. Malgré la conquête de Kiev, l’armée
polonaise trop faible dut se retirer. Pendant l'été 1920,
l'Armée Rouge avança jusqu'aux portes de Varsovie.
C'est
alors que les évêques polonais attirèrent l’attention du
monde entier sur le fait que les Polonais n’étaient pas les
seuls à être menacés, mais que le bolchevisme était prêt
pour la conquête du monde. Les évêques polonais révélaient
aussi que dans tous les pays, des groupes étaient déjà
organisés, attendant seulement le signal de la bataille. Et
de signaler les grèves continues dans le but de paralyser la
vie normale des nations. Puis les évêques ajoutaient que la
Pologne était la dernière barrière sur la route du
bolchevisme vers la conquête du monde.
Les
évêques polonais soulignèrent le risque que courait
l’Église, "car le bolchevisme porte en lui un cœur plein
de haine surtout dirigée contre le christianisme, dont il
est la négation absolue". Le monde, malheureusement,
resta sourd aux appels à l’aide des Polonais. En revanche,
dans les différentes Églises, sollicitées par le pape
lui-même, on commença à prier, beaucoup, pour la Pologne.
Les avertissements de l’Église furent décisifs et
mobilisèrent la population pour défendre sa patrie. Nous ne
devons pas oublier qu'en ce début du XXème siècle, il
n’existait ni radio ni télévision. C'est sur l’ordre du
cardinal Kakowski, archevêque de Varsovie, que les appels
des autorités polonaises furent lus dans toutes les églises
du pays. Et grâce à ces appels, la population s’enrôla
massivement dans l’armée. Ceux qui ne pouvaient pas se
battre restaient à la maison pour prier parce que grande
était la peur de l’occupation des bolchéviques.
Pendant
ces mois terribles où les bolchéviques étaient à quelques
kilomètres de Varsovie, Achille Ratti, le premier nonce
apostolique de la Pologne renaissante, fut le seul diplomate
à rester dans la capitale, en août 1920, tandis que tout le
corps diplomatique avait fui, épouvanté. Mgr Ratti, le futur
Pie XI participa aux prières organisées pendant la bataille
sur la Vistule, car pour lui, la Pologne était le
"rempart de l’Europe et du christianisme".
Naturellement, la campagne de prières massive de toute
l’Église fit l’objet de railleries dans les milieux
socialistes et communistes en Occident. Mais la réalité
démentit les paroles méprisantes des socialistes. Pourtant,
le chef de la jeune armée polonaise se trouvait dans une
situation extrêmement difficile: devant l’avancée des
Russes, son armée ne pouvant pas soutenir le combat, se
retira sur un front de 500 kilomètres. Mais pour stopper
presque deux millions de soldats bolchéviques, il fallait un
très grand nombre de troupes qu’il n’avait pas à sa
disposition. Dans la nuit du 5 au 6 août, il inventa un
plan, très risqué mais génial et non prévu par les russes.
Avec le reste de son armée, il organisa six divisions qui
attaquèrent le côté découvert de l’Armée bolchévique, au sud
de Varsovie. Pour cela, il priva la capitale de défense,
mais la tactique réussit pleinement: les soldats russes,
complètement surpris par cette attaque audacieuse,
commencèrent à perdre du terrain et furent vaincus avant
d’avoir pu se réorganiser.
La victoire polonaise était
providentielle. Le pape écrivit:
"Alors que nous étions encore préoccupés et remplis
d’appréhension pour la situation de la Pologne, nous avons
appris avec une grande joie la nouvelle des brillantes
actions qui y ont été menées, grâce auxquelles la situation
de votre patrie a changé à l’improviste, avec bonheur. Nous
nous en réjouissons d’autant plus que, grâce à
l’intervention manifeste de Dieu, nous considérons que
cette aide est aussi à attribuer aux prières que nous
avions demandé d’élever vers lui dans tout le monde
catholique pour la Pologne".
Dans sa
lettre, le pape ne manquait pas de rappeler quel était
l’enjeu : "Un tel avantage et un tel secours de notre
Dieu sont pour le bien non seulement du peuple polonais mais
aussi de tous les autres."
Les
personnes qui souhaiteraient en savoir davantage sur le
Miracle de la Vistule peuvent consulter les numéros de Zenit
des 22 et 23 août 2013.
Paulette
Leblanc |