Lydwine de Schiedam
Vierge et mystique néerlandaise, Sainte
(1380-1433)

Originaire de Schiedam en Hollande Méridionale, Lydwine naquit un Dimanche des Rameaux, le 18 mars 1380, dans une famille d'ancienne noblesse, tombée dans la pauvreté. Elle était la seule fille de cette famille de neuf enfants. Devenue jeune fille, Lydwine reçut de nombreuses demandes en mariage, mais elle s'était déjà donnée à Dieu. Aussi dit-elle à ses parents: "Je demanderais plutôt à Dieu de me rendre laide pour repousser les regards des hommes." Et Dieu la prit au mot. À la suite d'une chute, alors qu'elle patinait sur la glace, où elle eut une côte brisée et on la transporta sur son lit qu'elle ne quitta plus jusqu'à sa mort. Malgré tous les soins prodigués, ou peut-être à cause de ces soins inadaptés, un abcès se forma qui ne lui permit plus de rester ni couchée, ni assise, ni levée; pour se déplacer, elle devait se traîner sur les genoux, sur les coudes, et se cramponner aux meubles.

Puis trois plaies profondes s'ouvrirent dans son pauvre corps, dont l'une se remplit de vers… Et une tumeur vint sur une épaule. À tout cela s'ajouta bientôt une maladie redoutable appelée alors, le "mal des ardents"[1] qui dévora ses chairs jusqu'aux os[2]. À cela, il faut ajouter la torture des remèdes inventés par l'ignorante bonne volonté des médecins: nous ne  sommes qu'à la fin du 14ème siècle et au début du 15ème. Il convient de dire ici, que si les pleurs de Lydwine, ses cris, ses gémissements effrayaient et éloignaient tout le monde, au moins dans les premières années de sa passion, ses parents firent preuve d'un amour et d'un dévouement exceptionnels, qui durèrent jusqu'à sa mort.

Contemplons Lydwine, dévorée par des vers, couchée sur le dos, impuissante à se remuer, n'ayant que l'usage de la tête et du bras gauche et torturée sans cesse. Pourtant elle ne mourait pas et même, elle semblait heureuse. Pour l'amour de Jésus, elle se disait prête à souffrir ainsi autant que Dieu le lui demanderait. À partir de 1414, elle avait alors 34 ans, jusqu'à sa mort en 1433, c'est à dire pendant dix-neuf ans, elle ne se nourrit plus que de la Sainte Eucharistie. Pourtant ses maux continuaient à s'aggraver, mais ses plaies et ses vomissements n'exhalaient plus que des odeurs suaves et parfumées. Aussi venait-on plus volontiers la voir pour écouter ses pieuses exhortations et ses conseils. Malgré ses graves handicaps et son indigente pauvreté, les affligés trouvaient toujours auprès d'elle une consolation adaptée. Des guérisons s’opéraient en sa compagnie quand le malade priait avec elle. Lydwine était également douée du don d’ubiquité, de prédiction et de voyance. Son don de bilocation lui permit ainsi de visiter Rome et la  Terre Sainte. Elle savait sonder les âmes et connaissait les péchés que les gens dissimulaient.  

Il faut également ajouter que Lytwine fut stigmatisée et participait régulièrement à la Passion de Jésus. Elle avait aussi des visions du Christ et de la Vierge Marie. John-Karl Huysmans, l'un de ses biographes, rapporte qu'elle aurait été également conduite en Enfer, au Purgatoire et au Paradis. Un jour, alors qu'elle se trouvait au Paradis, son Ange Gardien lui montra un rosier et lui affirma qu'elle ne mourrait pas avant que les toutes les roses soient en fleurs. 

Cela arriva le mardi de Pâques, 14 avril 1433. Lydwine avait 53 ans. Son Calvaire avait duré trente-sept ans. Aussitôt son pauvre corps exténué, défiguré, reprit ses couleurs, son embonpoint et sa beauté et il exhalait un parfum plus suave que jamais. Son corps fut conservé miraculeusement intact jusqu'au XVIème siècle. Alors, les protestants le brûlèrent et on ne conserve plus, en guise de reliques, que les os calcinés retrouvés dans le bûcher… Ces reliques se trouvent maintenant dans la Basilique de Schiedam, aux Pays-Bas. Lydwine a été canonisée le 14 mars 1890 par le Pape Léon XIII. Elle est fêtée le 14 juin dans le calendrier liturgique propre aux Pays-Bas. Un pèlerinage en son honneur existe le 2ème dimanche après Pâques.

Nota: Une vie de sainte Lydwine a été écrite par J.K. Huysmans qui s'est inspiré des trois religieux:

-Jan Gerlac, son parent, sacristain du monastère augustin de Windesem. Il vécut, pendant de longues années, auprès de la sainte, dans sa maison même, et il nous raconte de visu son existence.

Jan Brugman, frère mineur de l'Observance. Il reprit l'histoire de Gerlac qu'il traduisit du teuton en latin et il l'amplifia surtout avec les renseignements que lui fournit Jan Walter de Leyde, le dernier confesseur de Lydwine.

Thomas A Kempis, sous-prieur des chanoines augustins du Mont Sainte-Agnès, près de Zwolle; sa relation est un abrégé de celle de Brugman, mais elle contient des détails inédits qu'il recueillit dans l'entourage de la Bienheureuse, à Schiedam même.  

Huysmans affirme que tout ce qui a été rapporté par les biographes de sainte Lydwine a été vérifié par l’Église. Quant à y souscrire, c’est une question de foi et chacun est libre dans ce domaine.


[1] Le mal des ardents est une maladie redoutable, l'ergotisme, maladie provoquée par un  empoisonnement dû à l’ingestion d’alcaloïdes produits par l'ergot du seigle, un champignon qui infecte le seigle et d’autres céréales. L'ergotisme est également connu sous le nom de mal des ardents et feu de Saint-Antoine. L’intoxication par l’ergot est l'une des explications médicales et psychologiques de certains cas de sorcellerie ou de possession démoniaque.

[2] Sainte Lydwine est la sainte patronne des maladies rares et de la ville de Schiedam.

 

 

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