Originaire
de
Schiedam en Hollande Méridionale, Lydwine naquit
un Dimanche des Rameaux, le 18 mars 1380, dans une famille
d'ancienne noblesse, tombée dans la pauvreté. Elle était la
seule fille de cette famille
de
neuf enfants. Devenue jeune fille, Lydwine reçut de nombreuses
demandes en mariage, mais elle s'était déjà donnée à Dieu. Aussi
dit-elle à ses parents: "Je demanderais plutôt à Dieu de
me rendre laide pour repousser les regards des hommes."
Et Dieu la prit au mot. À la suite d'une chute, alors qu'elle
patinait sur la glace, où elle eut une côte brisée et on la
transporta sur son lit qu'elle ne quitta plus jusqu'à sa mort.
Malgré tous les soins prodigués, ou peut-être à cause de ces
soins inadaptés, un abcès se forma qui ne lui permit plus de
rester ni couchée, ni assise, ni levée; pour se déplacer, elle
devait se traîner sur les genoux, sur les coudes, et se
cramponner aux meubles.
Puis trois plaies
profondes s'ouvrirent dans son pauvre corps, dont l'une se
remplit de vers… Et une tumeur vint sur une épaule. À tout cela
s'ajouta bientôt une maladie redoutable appelée alors, le
"mal des
ardents"
qui dévora ses chairs jusqu'aux os.
À cela, il faut ajouter la torture des remèdes inventés par
l'ignorante bonne volonté des médecins: nous ne sommes qu'à la
fin du 14ème siècle et au début du 15ème.
Il convient de dire ici, que si les pleurs de Lydwine, ses cris,
ses gémissements effrayaient et éloignaient tout le monde, au
moins dans les premières années de sa passion, ses parents
firent preuve d'un amour et d'un dévouement exceptionnels, qui
durèrent jusqu'à sa mort.
Contemplons Lydwine, dévorée par
des vers, couchée sur le dos, impuissante à se remuer, n'ayant
que l'usage de la tête et du bras gauche et torturée sans cesse.
Pourtant elle ne mourait pas et même, elle semblait heureuse.
Pour l'amour de Jésus, elle se disait prête à souffrir ainsi
autant que Dieu le lui demanderait. À partir de 1414, elle avait
alors 34 ans, jusqu'à sa mort en 1433, c'est à dire pendant
dix-neuf ans, elle ne se nourrit plus que de la Sainte
Eucharistie. Pourtant ses maux continuaient à s'aggraver, mais
ses plaies et ses vomissements n'exhalaient plus que des odeurs
suaves et parfumées. Aussi venait-on plus volontiers la voir
pour écouter ses pieuses exhortations et ses conseils. Malgré
ses graves handicaps et son indigente pauvreté, les affligés
trouvaient toujours auprès d'elle une consolation adaptée.
Des guérisons s’opéraient en sa
compagnie quand le malade priait avec elle. Lydwine était
également douée du don d’ubiquité, de prédiction et de voyance.
Son don de bilocation lui permit ainsi de visiter Rome et
la Terre Sainte.
Elle savait sonder les âmes et connaissait les péchés que les
gens dissimulaient.
Il faut également ajouter que Lytwine fut stigmatisée et
participait régulièrement
à la Passion
de Jésus. Elle avait aussi des visions du Christ et de la Vierge
Marie. John-Karl Huysmans, l'un de
ses biographes, rapporte qu'elle aurait été également
conduite en Enfer, au Purgatoire et au Paradis. Un jour, alors
qu'elle se trouvait au Paradis, son Ange Gardien lui montra un
rosier et lui affirma qu'elle ne mourrait pas avant que les
toutes les roses soient en fleurs.
Cela arriva
le mardi de Pâques, 14 avril 1433. Lydwine avait 53 ans. Son
Calvaire avait duré trente-sept ans. Aussitôt son pauvre corps
exténué, défiguré, reprit ses couleurs, son embonpoint et sa
beauté et il exhalait un parfum plus suave que jamais. Son corps
fut conservé miraculeusement intact jusqu'au XVIème siècle.
Alors, les protestants le brûlèrent et on ne conserve plus, en
guise de reliques, que les os calcinés retrouvés dans le bûcher…
Ces reliques se trouvent maintenant
dans la
Basilique de Schiedam, aux Pays-Bas. Lydwine a été
canonisée le 14 mars 1890 par le Pape Léon XIII. Elle est fêtée
le
14 juin
dans le calendrier liturgique propre aux Pays-Bas. Un
pèlerinage en son honneur existe le 2ème dimanche après Pâques.
Nota: Une
vie de sainte Lydwine a été écrite par J.K. Huysmans qui s'est
inspiré des trois religieux:
-Jan Gerlac,
son parent, sacristain du monastère augustin de Windesem. Il
vécut, pendant de longues années, auprès de la sainte, dans sa
maison même, et il nous raconte de visu son existence.
Jan Brugman,
frère mineur de l'Observance. Il reprit l'histoire de Gerlac
qu'il traduisit du teuton en latin et il l'amplifia surtout avec
les renseignements que lui fournit Jan Walter de Leyde, le
dernier confesseur de Lydwine.
Thomas A
Kempis, sous-prieur des chanoines augustins du Mont
Sainte-Agnès, près de Zwolle; sa relation est un abrégé de celle
de Brugman, mais elle contient des détails inédits qu'il
recueillit dans l'entourage de la Bienheureuse, à Schiedam même.
Huysmans affirme que tout ce qui a été rapporté par les
biographes de sainte Lydwine a été vérifié par l’Église. Quant à
y souscrire, c’est une question de foi et chacun est libre dans
ce domaine.
Sainte Lydwine est la sainte patronne des maladies rares
et de la ville de Schiedam.
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