NICOLAS DE FLUE
Patron de la Suisse, Saint
(1417-1487)

25

SEPTEMBRE

Nicolas de Flue est né à Flüeli, près de Sachseln, au bord du lac de Sarnen, au pays d’Obwald en Suisse. C'est un saint de l'Église catholique, patron de la Suisse. 

Remarque préliminaire. D'une manière générale on connaît peu saint Nicolas de Flue, et souvent, lorsqu'on entend parler de lui et de sa vie dont on ignore à peu près tout, on pense immédiatement à son épouse: Dorothée Wyss. Et l'on se dit: "Voyons! Qui est le plus saint: Nicolas ou son épouse Dorothée qu'il abandonna alors qu'elle venait de mettre au monde son dernier enfant? Pourtant, dès que l'on pénètre un peu dans le cœur de Nicolas, on comprend que c'est à Dieu qu'il obéissait. Et l'on découvre encore mieux la sainteté de son épouse qui, actuellement, est proposée à l'Église en vue d'une béatification puis d'une canonisation.  

L'éducation de Nicolas se fit à la maison à travers des entretiens dans famille et avec les voisins qui lui inculquèrent d'abord l’amour de la patrie. Dès sa jeunesse, il se montra un jeune homme chaste, bon et vertueux, cherchant à vivre en paix avec tous. Souvent il se retirait dans la solitude des champs pour s’entretenir avec Dieu. Illettré mais doté d'une grande  sagesse, il était très apprécié par le peuple; malgré son illettrisme, il devint juge et conseiller cantonal, missions qu'il accomplit avec un grand sens de la justice, et beaucoup de charité. 

Quand il eut trente ans, en 1447, Nicolas de Flue se maria avec Dorothée Wyss, âgée de 16 ans. De cette union, dix enfants naquirent: 5 garçons et 5 filles. Avec amour, Dorothée accompagnait Nicolas dans sa quête spirituelle, et c'est elle qui le soutint dans la mise en œuvre de sa vocation très particulière. En effet, en 1467, Nicolas "doit" quitter sa famille et devenir ermite. Que se passe-t-il? Nicolas n’est pas un exalté, il s'entend très bien avec sa femme et il aime beaucoup ses enfants. Nicolas est un rude campagnard doublé d'un solide montagnard, rompu aux dures tâches de cultivateur et d'éleveur. Il a un sens aigu de ses responsabilités. Alors, que se passe-t-il? Qu'est-ce qui motive son départ précipité ? 

Nous savons que Nicolas avait toujours été très pieux. Très jeune encore, il  avait été  attiré par la solitude et la prière. Pendant des années, il avait  veillé, prié et jeûné, mais toujours dans la plus grande discrétion. Alors qu'est-ce qui soudain motive une telle décision, apparemment bien déroutante? Nous savons que lorsqu'il eut atteint l'âge de 50 ans, Nicolas entendit une voix intérieure lui dire: "Quitte tout ce que tu aimes, et Dieu prendra soin de toi." Nicolas soutint alors un terrible combat, mais enfin il se décida effet à tout quitter, femme, enfants, maison, domaine, pour servir Dieu…  mais après avoir demandé la permission à sa femme et à ses grands enfants. Puis, il s’éloigna, pieds nus, vêtu d’une longue robe de bure, un chapelet à la main, sans argent, sans provision, en jetant un dernier regard tendre et prolongé vers les siens. Mais pour aller où? Incontestablement sa douleur dut être atroce, mais Dieu le voulait. 

Comme tous les citoyens suisses très patriotes, Nicolas avait été à trois reprises, appelé à participer à des guerres. Chez lui il vivait près de Dieu et un peu comme un ascète, mais c'était un père très attentif. Et voici qu'à l’âge de cinquante ans, après la naissance de son dixième enfant, âgé seulement de treize semaines et "avec le consentement de son épouse, il quitte sa famille, laissant à son fils aîné, qui y consent avec ses frères et ses sœurs, le soin de subvenir à tous les besoins." Ici, nous ne pouvons pas ne pas remarquer la grandeur de la foi qui anime Nicolas et son épouse, ainsi que ses enfants. 

Nicolas erra pendant plusieurs jours. Craignant, en effet de devenir un de scandale pour ses compatriotes, Nicolas ne voulait pas rester dans son pays et s'était dirigé vers l'Alsace. Mais une nuit, alors qu'il s'était endormi dans un champ, il entrevit une vive clarté partant du Hauenstein et se dirigeant vers les montagnes d’Unterwald; une secrète impulsion le ramena vers sa patrie. "Cette clarté surnaturelle pénétra tout son intérieur … et le fit souffrir comme s’il avait senti le tranchant d’un glaive dans ses entrailles. Depuis ce jour jusqu’à sa mort, il ne prit plus aucune nourriture." Il se retira enfin dans un endroit proche de chez lui, le Ranft. Seule sa femme connut ce lieu, et Nicolas lui permit, ainsi qu'à ses enfants, de venir le voir de temps en temps pour recevoir ses conseils. Son départ avait causé une grande souffrance, mais la famille resta unie. 

Les habitants du village de Flue furent d'abord très divisés sur le choix de Nicolas. Pourtant, ils lui construisirent un ermitage au Ranft, et Nicolas s’adonna à un jeûne très strict. Sa réputation de sainteté se répandit rapidement; aussi l’évêque de Constance envoya-t-il son auxiliaire, Mgr Thomas, visiter l’ermite et s’enquérir discrètement sur l’authenticité de sa démarche spirituelle. L’évêque fut rapidement convaincu de l’obéissance à l’Église et de l’humilité de Nicolas, signes manifestes de l’authenticité de toute vie sainte et mystique. Nicolas ne savait ni lire ni écrire: d'où lui venait donc sa compétence? De ses nombreuses visions, car Dieu lui parlait en songes et le conseillait. Voici un exemple: 

Le soir du 21 décembre 1481, une guerre civile menaçait la Suisse. Un grave conflit s'était installé entre les zones rurales et urbaines, entre les villes de Lucerne, Zurich et Berne, et les cantons d'Uri, de Schwyz, Unterwald,  et Glaris. Toutes les négociations avaient échoué, et ce conflit menaçait gravement l'unité de la Confédération. Aussi, dans la nuit du 22 Décembre, le curé de Stans, Heimo Amgrund partit-il consulter Nicolas de Flue dans son Ranft; il revint avec un inconnu, Bruder Klaus. Le lendemain matin, le pieux curé parvint à rassembler tous les délégués leur apportant le message, non divulgué, de Nicolas et que portait Bruder Klaus. Après la lecture de ce message la guerre civile fut évitée. Un nouveau pacte, le "Covenant de Stans" fut signé, qui renouvelait l'alliance grâce à l'inclusion des cantons de Fribourg et de Soleure dans la Confédération.  Ce fut la première charte constitutionnelle de la Suisse, dont frère Nicolas devint le fondateur au moyen de la paix.  

Les Suisses sont toujours très étonnés quand ils découvrent l’influence sociale qu’exerça cet ermite ayant renoncé au monde. Veilleur, mystique il s’exposait aux mystères divins pour en rayonner. Beaucoup de personnes recherchèrent auprès de lui des conseils pour leur vie. Nicolas n’était pas homme de science mais tout simplement un homme de prière dont le  cœur brûlant attirait les âmes pour les  conduire vers notre Maître et Seigneur. 

Dieu avait prédit à Frère Nicolas qu’il mourrait à soixante dix ans. Le 21 mars 1487, après une longue et douloureuse maladie, il demanda le saint viatique que le curé de Stans lui apporta. Après avoir communié et rendu grâces, Frère Nicolas prit les mains de sa femme et de ses enfants et s’endormit. Nicolas de Flue fut déclaré bienheureux en 1672. Le pape Pie XII le canonisa le 15 mai 1947. Tous les Suisses vénèrent en lui le père de leur patrie. Saint Nicolas de flue est fêté le 25 septembre et non pas le 21 mars, jour de sa mort. Son épouse, femme d’une foi ferme et inébranlable, est actuellement proposée pour rejoindre le calendrier des saints. 

Conclusion 

Les principales caractéristiques de la pensée de Nicolas de Flue résident dans son esprit de paix, et son désir de non-intervention dans les affaires étrangères; cette modération a, aujourd'hui encore, des répercussions sur la manière dont certains Suisses perçoivent leur pays et entendent faire de la politique.  

Saint Nicolas de Flue est le saint-patron mondial de la paix. Il est également, de même que Saint Martin et Saint Sébastien, le saint-patron de la Garde Suisse Pontificale au Vatican.

Paulette Leblanc

 

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