LES GRANDS MYSTIQUES

 

AUTRES ŒUVRES DE RUYSBROECK
(1291-1381)

Nous poursuivons la découverte des œuvres de Ruysbrœck. Voici 5 autres œuvres de ce grand écrivain mystique flamand. Tout d'abord, voici  

L'Anneau de la Pierre Brillante. Ce livre, composé vers 1336, à la demande d'un ermite, est comme un résumé et un complément des Noces spirituelles. L'auteur expose les grandes lignes de la vie spirituelle que tous les hommes peuvent vivre; il indique ce qui rend l'homme juste et ce qui peut le conduire sur le chemin de la per-fection. Cependant, dans l'Anneau de la Pierre Brillante, Ruysbrœck insiste beaucoup sur la vie contemplative, et sur ce qui la différencie de la contemplation de la vision béatifique. Nous n'insisterons pas davantage. 

Passons maintenant à La foi chrétienne, œuvre com-posée entre 1336 et 1343. Ce livre est un petit traité de la foi et du jugement qui examine essentiellement le symbole du Concile de Nicée, notre "Je crois en Dieu" un peu déve-loppé. Ruysbrœck s'appuie sur des textes empruntés à l'Écriture sainte et s'adresse à tous les fidèles, de quelque condition qu'ils soient. Il insiste sur la nécessité de la foi pour être sauvé. Notons que Ruysbrœck s'attarde sur l'Enfer, car il veut absolument sauver les âmes. Il écrit donc, dans la conclusion de cet ouvrage: "À vous tous donc, qui êtes encore dans le temps de la grâce, je dis de choisir et de vous approprier dès maintenant la société où vous voulez vivre et mourir. Si la gloire de Dieu ne suffit pas à vous attirer, qu'au moins la crainte de l'Enfer vous fasse trembler, vous préserve du péché, et vous engage dans la vertu."  

Mais les vertus doivent être protégées et entretenues. Elles doivent aussi savoir résister aux tentations. Voici, selon Ruysbrœck, Les 4 grandes tentations qui peuvent nous gêner dans notre marche vers Dieu. 

Nous savons que l'une des grandes préoccupations de Ruysbrœck était la lutte contre les hérésies qui se multipliaient à son époque, et spécialement contre la secte des "Frères et des Sœurs du Libre esprit". Son livre, "Les quatre Tentations", est dirigé surtout contre la fausse liberté, tentation la plus subtile qui inspirait cette secte. Ruysbrœck désirait mettre les croyants en mesure de résister aux grandes tentations qui risquent de mettre notre foi en péril. Par ailleurs, Ruysbrœck précise que "l'union à Dieu, ce n'est pas l'oisiveté matérielle, mais l'oisiveté 'en Dieu' toujours suivie des bonnes œuvres de service et de charité envers le prochain." 

Passons maintenant en revue ces quatre tentations:  

-La première tentation vise surtout ceux qui vivent selon la chair. "Ils recherchent leurs aises et leurs commodités, ils désirent des compliments et sont généralement vaniteux et gourmands. Ces gens  sont aveuglés et désobéissants à la vérité et aux touches du Saint-Esprit..." 

-La deuxième tentation est l'hypocrisie. "Elle naît d'un esprit hypocrite qui fait montre de grande sainteté là où il n'y en a pas… Il s'aime et poursuit plutôt soi-même et son propre profit que la gloire de Dieu… Il ne veut pas se soumettre à la libre volonté de Dieu, mais il désire que Dieu s'adapte à sa volonté et à son plaisir... Cela vient souvent de l'orgueil spirituel… C'est ainsi que ces gens adoptent extérieurement des manières singulières pour se faire remarquer, afin qu'on les appelle saints... Ils sont orgueilleux d'esprit comme l'étaient les pharisiens... " 

La troisième tentation est l'orgueil spirituel. Ceux qui sont touchés par cette tentation "veulent par leur propre talent creuser et approfondir les mystères cachés des Écritures... ils croient être les plus sages du monde... Ils estiment les autres, ânes, stupides bêtes, car ils se complaisent en eux-mêmes au-dessus des autres hommes..." 

Enfin, la quatrième tentation est l'oisiveté. Ruysbrœck pense ici à ceux de la secte du Libre esprit qui sont entièrement tournés vers eux-mêmes. "Ces hommes misérables s'endorment et s'enfoncent eux-mêmes dans un repos tout naturel de leur être," sans amour et sans exercice de vertus. 

Nous pouvons maintenant citer Le Livre des Douze Vertus dans lequel Ruysbrœck insiste particulièrement sur l'humilité, inspirée par la contemplation de la puissance de Dieu et de sa souveraine bonté. Dans Le Livre des Douze points de la vraie foi, Ruysbrœck paraphrase les articles du Credo. 

Nous vous rappelons que les extraits de Ruysbrœck que nous vous proposons sont extraits de la Traduction du flamand en français des œuvres de Ruysbrœck par les moines bénédictins de Saint-Paul de Wisques

Paulette Lerblanc

 

 

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