Nous
poursuivons la découverte des œuvres de Ruysbrœck. Voici 5
autres œuvres de ce grand écrivain mystique flamand. Tout
d'abord, voici
L'Anneau de la Pierre Brillante.
Ce
livre, composé vers 1336, à la demande d'un ermite,
est comme un résumé et un complément des Noces spirituelles.
L'auteur expose les grandes lignes de la vie spirituelle que
tous
les
hommes peuvent vivre; il indique ce qui rend l'homme juste
et ce qui peut le conduire sur le chemin de la per-fection.
Cependant, dans l'Anneau de la Pierre Brillante, Ruysbrœck
insiste beaucoup sur la vie contemplative, et sur ce qui la
différencie de la contemplation de la vision béatifique.
Nous n'insisterons pas davantage.
Passons
maintenant à
La foi chrétienne,
œuvre
com-posée entre 1336 et 1343. Ce livre est un
petit traité de la foi et du
jugement qui examine essentiellement le symbole du Concile
de Nicée, notre "Je crois en Dieu" un peu déve-loppé.
Ruysbrœck s'appuie sur des textes empruntés à l'Écriture
sainte et s'adresse à tous les fidèles, de quelque condition
qu'ils soient. Il insiste sur la nécessité de la foi pour
être sauvé. Notons que Ruysbrœck s'attarde sur l'Enfer, car
il veut absolument sauver les âmes. Il écrit donc, dans la
conclusion de cet ouvrage:
"À vous tous donc, qui êtes encore dans le temps de la
grâce, je dis de choisir et de vous approprier dès
maintenant la société où vous voulez vivre et mourir. Si
la gloire de Dieu ne suffit pas à vous attirer, qu'au moins
la crainte de l'Enfer vous fasse trembler, vous préserve du
péché, et vous engage dans la vertu."
Mais les vertus doivent être protégées et entretenues. Elles
doivent aussi savoir résister aux tentations. Voici, selon
Ruysbrœck,
Les 4 grandes tentations
qui peuvent nous gêner dans notre marche vers Dieu.
Nous savons que l'une des
grandes préoccupations de Ruysbrœck était la lutte contre
les hérésies qui se multipliaient à son époque, et
spécialement contre la secte des "Frères et des Sœurs du
Libre esprit". Son livre, "Les quatre Tentations",
est dirigé surtout contre la fausse liberté, tentation la
plus subtile qui inspirait cette secte. Ruysbrœck désirait
mettre les croyants en mesure de résister aux grandes
tentations qui risquent de mettre notre foi en péril. Par
ailleurs, Ruysbrœck précise que
"l'union à Dieu, ce n'est pas
l'oisiveté matérielle, mais l'oisiveté 'en Dieu' toujours
suivie des bonnes œuvres de service et de charité envers le
prochain."
Passons maintenant en revue ces quatre tentations:
-La première tentation vise surtout ceux qui vivent selon la
chair.
"Ils recherchent leurs aises et leurs commodités, ils
désirent des compliments et sont généralement vaniteux et
gourmands. Ces gens sont aveuglés et désobéissants à la
vérité et aux touches du Saint-Esprit..."
-La deuxième tentation est l'hypocrisie.
"Elle naît d'un
esprit hypocrite qui fait montre de grande sainteté là où il
n'y en a pas… Il s'aime et poursuit plutôt soi-même et son
propre profit que la gloire de Dieu… Il ne veut pas se
soumettre à la libre volonté de Dieu, mais il désire que
Dieu s'adapte à sa volonté et à son plaisir... Cela vient
souvent de l'orgueil spirituel… C'est ainsi que ces gens
adoptent extérieurement des manières singulières pour se
faire remarquer, afin qu'on les appelle saints... Ils sont
orgueilleux d'esprit comme l'étaient les pharisiens... "
La troisième tentation est l'orgueil spirituel.
Ceux qui sont touchés par cette tentation
"veulent par leur propre
talent creuser et approfondir les mystères cachés des
Écritures... ils croient être les plus sages du monde... Ils
estiment les autres, ânes, stupides bêtes, car ils se
complaisent en eux-mêmes au-dessus des autres hommes..."
Enfin, la quatrième tentation est l'oisiveté.
Ruysbrœck pense ici à ceux de la secte du Libre esprit qui
sont entièrement tournés vers eux-mêmes. "Ces
hommes misérables s'endorment et s'enfoncent eux-mêmes dans
un repos tout naturel de leur être,"
sans amour et sans exercice de vertus.
Nous pouvons maintenant citer
Le Livre des Douze Vertus
dans lequel Ruysbrœck
insiste particulièrement sur
l'humilité, inspirée par la contemplation de la puissance de
Dieu et de sa souveraine bonté. Dans
Le
Livre
des Douze points de la vraie foi,
Ruysbrœck paraphrase les articles du Credo.
Nous vous
rappelons que les extraits de Ruysbrœck que nous vous
proposons sont extraits de la Traduction du flamand en
français des œuvres de Ruysbrœck par les moines bénédictins
de Saint-Paul de Wisques
Paulette
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