Pier Giorgio Frassati
Laïc, Bienheureux
(1901-1925)

4

JUILLET

Aujourd'hui 4 juillet, l'Église fête aussi un bienheureux du début du XXe siècle, Pier Giorgio Frassati.

Pier Giorgio Frassati, naquit à Turin, le 6 avril 1901, d'Alfredo Frassati et d'Adélaïde Ametis. Son père, fondateur du journal La Stampa, était agnostique mais il n'était pas hostile à l'Église; sa mère est catholique pratiquante, mais sa foi se limitait à l'observation scrupuleuse des prescriptions de l'Église. Pier Giorgio sera éduqué de manière assez sévère, car son père, directeur du journal La Stampa et devenu sénateur en 1913, nourrissait l'espoir que son fils reprendrait un jour l'entreprise familiale.

Après l'école primaire, Pier Giorgio poursuivit ses études dans une école tenue par les jésuites, l'Istituto sociale à Turin, en 1913-1914, puis au lycée Massimo d'Azeglio jusqu'en 1917 à l'instigation de son père spirituel, Don Lombardi. Sur le conseil de ce dernier, il communie régulièrement, ce qui est relativement rare à l'époque. Il apprend le piano et poursuit ses études. Lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, Pier Giorgio défendit, comme son père et le journal "La Stampa", une position neutraliste, refusant l'entrée de l'Italie dans un conflit armé. Il suivit des cours d'agriculture et obtient un diplôme.

À la fin de la première guerre mondiale, son père, Alfredo Frassati fut nommé ambassadeur d'Italie en Allemagne à Berlin entre de 1918 à 1922. Pier Giorgio resta dans la capitale piémontaise, à Turin, pour suivre les cours de l'École polytechnique. C'est à cette époque qu'il songea à devenir prêtre, mais sa mère s'y opposa. Pier Giorgio vécut alors sa foi dans l'indifférence générale de sa famille. Par ailleurs, son père était déçu par le fait que son fils refusait de le suivre dans sa carrière de propriétaire et de directeur du quotidien La Stampa. Mais  Pier Giorgio voulait devenir ingénieur afin de pouvoir côtoyer des ouvriers. Il s'engagea dans la Fédération des universitaires catholiques italiens (FUCI), et là, il prit connaissance de la doctrine sociale de l'Église. Il s'inscrivit également aux Conférences de Saint Vincent de Paul fondées par Frédéric Ozanam. Pier Giorgio allait quotidiennement à la messe, respectant les prescriptions, notamment le jeûne avant la communion; il participait aussi à des adorations eucharistiques. Il lisait souvent les écrits de saint Paul et des vies de saints.

De graves troubles survinrent en Italie et Pier Giorgio, malgré les dangers liés au contexte politique affichait publiquement son appartenance au groupe politique des Jeunesses catholiques. Le 28 mai 1922, Pier Giorgio devenait membre laïc du Tiers-Ordre dominicain. Il explique ainsi son choix: "Dans l'état laïc, j'aurai plus facilement des contacts quotidiens avec le peuple, je pourrai plus facilement assister mes frères."

L'arrivée du parti de Benito Mussolini au pouvoir le 28 octobre 1922  est pour Pier Giorgio source d'une grande tristesse.  L'opposition des Frassati au fascisme leur vaut des représailles de la part des "chemises noires"  qui, en juin 1924, saccagent la demeure familiale de Turin.  Contraint à une certaine oisiveté, Pier Giorgio crée avec des amis, la Compagnie des types louches, groupe d'amis qui partent souvent en excursion en montagne. Par ailleurs, il donne de plus en plus de temps au service des pauvres. L'année universitaire 1924-1925, marque la fin des études de Pier Giorgio, qui reçoit son diplôme d'ingénieur.

Le 29 juin 1925, Pier Giorgio se sent très fatigué et sa santé se détériore rapidement. Le 3 juillet 1925, Pier Giorgio décède d'une poliomyélite foudroyante. Lors de ses obsèques, des milliers de personnes, dont de nombreux pauvres de Turin, sont présents pendant le trajet jusqu'à l'église. Il est enterré à Pollone. Rapidement la notoriété de Pier Giorgio Frassati grandit en Italie. De nombreux groupes de jeunes le prennent comme exemple dans les années 1930. En 1981, son corps exhumé et  retrouvé intact, est transféré à la cathédrale de Turin. Pier Giorgio fut déclaré vénérable par le pape Jean-Paul II le 23 octobre 1987. Il fut béatifié le  20 mai 1990.

Paulette Leblanc

pour toute suggestion ou demande d'informations