OUI, NOUS DEVONS ESPÉRER
Notre Église
est partout persécutée. Dans un monde où la pauvreté domine
de plus en plus, seuls les chrétiens s'efforcent d'apporter
des remèdes; ce sont eux qui tiennent les hôpitaux à peu
près valables, ce sont eux qui, partout, ouvrent des
écoles ; les ONG sont pour la plupart tenues par des
chrétiens. Et, curieusement, ce sont les chrétiens que l'on
persécute, que l'on tue… Pourquoi ? Et que pouvons-nous
faire ? Tous les chrétiens sentent bien qu'ils doivent prier
le Saint-Esprit. Car nous avons tous besoin que
l'Esprit-Saint, l'Esprit de Jésus, nous assiste quand nous
nous sentons démunis et de plus en plus impuissants.

Beaucoup, parmi
les informations que nous recevons, nous parlent des
martyrs. Que de martyrs, partout dans le monde ! Que de
chrétiens tués à cause de leur foi ! Que de souffrances
subies pour Jésus ! Et nous, en Europe, qui avons encore un
peu de liberté religieuse (mais de moins en moins) nous
avons laissé l'Église se dégrader, se perdre. Quelle
trahison ! Quelle apostasie !
Oui ! Nombreux
sont, en France, ceux qui ont trahi Jésus, y compris des
chrétiens, et cela brise le cœur de beaucoup d'âmes fidèles.
Mais pourquoi avons-nous agi ainsi ? Je dis "nous" parce
que, chacun d'entre nous, sans le vouloir, a dû suivre… Nous
ne savons pas comment cela s'est fait, mais aujourd'hui nous
devons reconnaître que nous ne valons pas mieux que ceux que
nous avons peut-être accusés intérieurement. Et aujourd'hui,
si nous devions revivre ces années de ténèbres, est-il
certain que nous ferions mieux ? Nous sommes presque tous
obligés d'avouer que nous ne savons pas. En effet, comment
ne pas obéir aux autorités de l'Église, à nos prêtres, à nos
évêques ? Comment être sûr que l'on ne se trompe pas, que
l'on est dans la vérité ? Les catholiques doivent obéir à
leur hiérarchie, et surtout, ne jamais se séparer de Rome…
Comment faire ? Et que faire ?
Rien n'est
parfait dans le monde. Pourtant Jésus nous demande de Le
suivre. Il est le Chemin, la Vérité et la Vie. Mais c'est
seulement maintenant que de plus en plus de personnes
constatent que la Vérité n'a pas toujours été suivie dans
l'Église de France. Nous n'avons plus de vocations, sauf les
groupes traditionnalistes ou charismatiques, qui ont été
tellement décriés. Seigneur, nous ne voyons vraiment pas
clair. Venez nous sauver, nous avons tellement besoin de
Vous ! Seigneur, envoyez-nous votre Esprit-Saint ! Seigneur
Jésus, donnez-nous votre Vie et faites que nous Vous
demeurions fidèles et que nous retrouvions le chemin de
votre Vérité !
Réfléchissons
et supplions l'Esprit-Saint de nous assister dans nos
travaux, nos recherches, nos prières, et de nous donner les
forces nécessaires. Nous avons tous besoin de Dieu, un
intense besoin. Notre monde d'aujourd'hui est trop perverti,
trop trompé par le menteur, trop déboussolé aussi. Nous
finissons par ne plus rien comprendre et nous avons tous
besoin de consolider notre foi et notre charité. Regardons
tous ceux qui nous entourent. Nous aimerions voir nos amis,
nos prêtres, pleins de foi et d'amour pour Jésus; et
surtout, nous aimerions qu'ils osent le dire. Mais nous nous
taisons tous…
Nous nous
taisons tous, sauf quelques nouveaux convertis, nouveaux
baptisés que l'Esprit inonde de son Amour, et qui ne peuvent
pas se taire. Beaucoup trop de chrétiens d'aujourd'hui sont
très gentils, serviables, charitables, mais leur vie
intérieure, du moins en apparence, apparaît si pauvre. Je
voudrais bien me tromper… mais je suis de plus en plus
convaincue que "faire du social" ne suffit pas. Il faut
d'abord le service de Dieu : c'est d'ailleurs ce que nous
enseigne saint Jean dans sa première lettre. "Si
quelqu'un dit : 'J'aime Dieu', alors qu'il a de la haine
contre son frère, c'est un menteur. En effet, celui qui
n'aime pas son frère qu'il voit, est incapable d'aimer Dieu
qu'il ne voit pas." (1 Jean 4, 20) Mais Jean ajoute
immédiatement : "Nous reconnaissons que nous aimons les
enfants de Dieu lorsque nous aimons Dieu et que nous
accomplissons ses commandements". (1 Jean 5, 2) Notre
monde aurait-il oublié d'aimer Dieu et d'observer ses
commandements ? Nous ne pouvons, hélas ! que répondre "OUI".
Les gens que
nous rencontrons ont tous l'air tristes. Ils ne connaissent
plus Dieu et ils ont oublié ses commandements. Jésus, qui
venait d'annoncer sa Passion à ses apôtres, aurait-il pensé
à ce que nous vivons aujourd'hui lorsqu'il permit à la mère
de Jacques et de Jean de Zébédée, d'effectuer une démarche
qui nous scandalise toujours : "Seigneur, permets que mes
deux fils siègent, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche
dans ton Royaume." Quel toupet ! Mais au moins Jacques
et Jean sont francs… Jésus leur répond "qu'ils ne savent
pas ce qu'ils demandent". En effet, comment
pouvaient-ils savoir que les deux places les plus proches de
Jésus, mais de Jésus sur la Croix, devaient être occupées
par deux larrons, crucifiés eux aussi ? Leur croix à eux,
Jacques et Jean, viendra en son temps, mais aujourd'hui ils
ne peuvent même pas l'imaginer. Aujourd'hui seul leur
orgueil parle, et les autres apôtres sont scandalisés, car
ils ne valent pas mieux.
D'une manière
générale nous aimons bien découvrir les défauts des saints :
c'est encourageant, et cela montre que Dieu peut faire des
saints avec de pauvres hommes, donc, avec chacun de nous.
Tous, nous tâtonnons beaucoup sur le plan spirituel ; nous
devons tous faire un très long apprentissage avant de savoir
ce qu'est la vie avec Dieu ; et quand l'occasion nous en est
donnée, quand nous découvrons les saints et les mystiques,
ce qu'ils ont fait et ce qu'ils ont dû accepter, nous sommes
émerveillés. Contrairement à nous, ils ne furent pas tristes
malgré les souffrances physiques ou morales qu'ils durent dû
supporter. Mais aujourd'hui, devant le spectacle terrifiant
que nous montre notre société, le chrétien se sent perplexe,
bizarre, et lui aussi est souvent triste à en mourir. Est-ce
la tristesse de Jésus qu'il porte ? Je crois que oui car
notre monde brise atrocement tous ceux qui ont la foi.
Comment ne pas être horrifié par ce que l'on voit ?
Seigneur, par pitié revenez vers vos enfants qui ne savent
plus rien de Vous ! Mais quelle est la cause de toutes ces
détresses ?
Peut-être
serait-il temps aussi de reparler du péché, de la morale, de
l'enfer. Mais qui s'insurge contre la fête annuelle de
l'enfer à Clisson ? Seulement quelques laïcs. Qui va pouvoir
faire en sorte que nos gouvernements ouvrent les yeux ? Que
nos prêtres osent parler ? Que les chrétiennes ne suivent
plus les modes indécentes ? Que l'on respecte les lieux
saints ? Que l'on enseigne nos enfants, que l'on redonne un
authentique catéchisme et pas seulement un vague parcours ?
Quand dirons-nous la vérité sur les événements, les
persécutions, les chrétiens que l'on tue, les églises que
l'on saccage, même en France ? Il serait temps aussi que
l'on cesse de mépriser et de se moquer des vrais prêtres et
de ceux qui essaient d'être de vrais chrétiens.
Voici qui est
très étonnant : nous commençons à redécouvrir que tous les
saints, même les plus actifs, ont été des mystiques, de
vrais mystiques qui priaient beaucoup, qui aimaient leur
Seigneur, et qui avaient des relations étroites avec Lui.
Aujourd'hui nos jeunes adultes convertis disent qu'ils ont
rencontré Dieu.
— J'ai
rencontré, j'ai senti Dieu, affirment-ils.
N'est-ce pas
être déjà mystique ?
Seigneur, nous
vous prions pour que beaucoup de nos contemporains Vous
rencontrent, et que, Vous ayant rencontré, ils Vous aiment
et observent vos commandements. Maintenant la plupart de nos
jeunes sont déjà en couples tout en vivant chez leurs
parents qui payent les études. Ces couples, ces copinages
sont très éphémères… La pureté n'existe plus et cela fait
parfois très mal. Quelle sera leur vie, à ces pauvres
gosses ? Il faut dire qu'il n'y a plus de foi. Dieu n'existe
pas. Comment des gens qui se croient intelligents en
sont-ils arrivés là ? Que d'erreurs dans leurs
raisonnements ! Mais dans leurs réflexions il est également
impossible ne pas remarquer une grande dose de jalousie.
Incontestablement les critiques proférées contre un certain
nombre de dirigeants, dont certaines sont justifiées, sont,
en fait des manifestations de jalousie.
Voyant tout
cela, comment ne pas comprendre la souffrance de Jésus à
Gethsémani. En réalité, nous ne pouvons comprendre qu'une
infiniment petite fraction de la souffrance de Jésus
infiniment grande ; mais ce que Jésus nous révèle peut déjà
nous épouvanter. Comment faire revenir notre monde à Dieu ?
Comment redonner à notre jeunesse le sens du bien, de la
vertu, de la pureté, du service, de l'amour véritable et
désintéressé ? Je ne sais pas, mais je crois qu'il faut
commencer par prier beaucoup et vivre en Dieu, se laisser
emplir de son amour. Il me vient une étonnante idée :
pourquoi ne redonnerions-nous pas aux mystiques, les saints
connus et inconnus, la place qui leur revient ? Car, vivre
d'amour de Dieu, avec Dieu et en Dieu, c'est seulement cela
qui sauvera notre monde. Seigneur, nous vous prions,
permettez que nous vivions seulement de votre amour, pour le
salut de beaucoup d'âmes, et peut-être d'abord des âmes de
nos familles !
Internet nous
donne beaucoup d'informations, auxquelles nous ne pensions
pas. Ainsi, un texte inattendu rappelle étonnamment une
période de l'histoire de l'Église qui fut particulièrement
éprouvante pour elle. C'était au XVIème siècle, après la
révolte de Luther. On assista alors à une véritable
efflorescence des Ordres nouveaux, dont les franciscains et
les dominicains : il fallait répondre aux exigences de la
situation nouvelle. Aux franciscains, le pape Sixte-Quint
assigna le nom de Clercs réguliers Mineurs. On assista
également au retour des anciens Ordres à leur première
ferveur, l’établissement de la Compagnie de Jésus, des
Théatins, des Barnabites, des Frères de saint Jean de Dieu,
de l’Oratoire de saint Philippe Néri, des Clercs réguliers
de saint Jérôme Émilien et de saint Camille de Lellis.
Prier, aimer,
savoir faire des sacrifices, (je n'ose pas employer le mot :
pénitence) c'est seulement cela qui ramènera notre monde à
Dieu. Et avec Dieu nous retrouverons l'amour ; et avec
l'amour nous connaîtrons Dieu de mieux en mieux et nous
redécouvrirons la clé du bonheur avec les commandements de
Dieu. Seigneur, emplis-nous de ton amour ! Mais comment
faire ? Et que faire ?
Un des mots qui
reviennent le plus souvent dans les psaumes est le mot :
"justice". Quand les psaumes furent composés, par des
chantres du peuple juif, le monde était envahi par les
ennemis, adorateurs d'idoles ; et trop souvent, hélas !, les
juifs se laissaient attirer par les idoles et se mettaient à
les servir. Mais le Seigneur ne permettait pas de tels
écarts, et "punissait" son peuple, d'où les malheurs, les
combats inexpiables, sans pitié, qui se terminaient souvent
par des prises de butin. Le lecteur des psaumes est d'abord
scandalisé, puis atterré, car aujourd'hui, on assiste à des
spectacles tout à fait comparables, comme on peut le voir
dans de nombreux pays africains, au Moyen-Orient, et
ailleurs. En occident, on a parfois l'impression que les
choses sont encore plus graves, tout en étant très
différentes.
Je vais parler
maintenant de ce que je connais le mieux : la France. En
France, c'est vraiment le règne des idoles, mais de
nouvelles idoles, plus perfides les unes que les autres :
– il y a
d'abord le sexe, le plaisir avec toutes ses conséquences :
prostitution, avortement, euthanasie, homo-sexualité et
toutes les déviations hors nature.
– ensuite, pour
satisfaire toutes ses envies, il faut de l'argent. Cet
argent non seulement permet de se procurer tout ce dont on a
envie, même si on n'en a pas besoin, mais il développe
l'orgueil, un orgueil parfois démesuré.
– Enfin,
lorsque l'on a tout ce que l'on désire et même bien
davantage, on a incontestablement le désir de se montrer, de
montrer son intelligence, son pouvoir… Le désir du pouvoir
conduit à toutes les corruptions possibles, ce qui rend le
monde invivable car les gens deviennent envieux et
malheureux devant les injustices qui s'étalent et que l'on
envie. Et pour bien asseoir son pouvoir, on en est arrivé à
de vraies aberrations : on veut prouver que les hommes ne
sont que des animaux ! De plus, notre monde contemporain est
devenu athée. Pour un peu on aurait envie de retrouver les
psaumes qui expriment souvent la réalité d'aujourd'hui, mais
ce qui gêne, c'est que les psaumes se terminent presque tous
par un appel à Dieu, ou "pire" par une louange, et cela est
impossible de nos jours.
Les quelques
rares chrétiens qui croient encore en Jésus-Christ Fils de
Dieu, se demandent : "Comment sortir de cette accumulation
d'erreurs ? Comment retrouver une vie digne vraiment
humaine ?" On réfléchit, on lit, on se documente, et l'on se
dit : pourquoi ne pas revenir au monachisme de saint Basile
qui vécut au 4ème siècle, période soumise à de
nombreuses hérésies, dont l'arianisme ? Ce qu'il faudrait
aussi, c'est ressortir les vieilles armes contre les
concupiscences actuelles :
– contre le
sexe, ses excès et ses déviations : la chasteté.
– contre
l'argent : la pauvreté évangélique.
– contre le
pouvoir : l'obéissance intelligente aux véritables maîtres.
Pourquoi
l'Église ne remettrait-elle pas en valeur ces réflexions
sages et constructives ? Des essais intéressants qui ont été
faits depuis les années 1970. Mais ces essais ont parfois
manqué de sagesse et de rigueur. Trop d'enthousiasme a
parfois écarté ces tentatives excellentes de leurs buts
fondamentaux. Pour éviter des excès regrettables, il
faudrait inviter les gens à prier et à réfléchir. Et dans de
nombreux diocèses, il faudrait, faire cesser ce que l'on
appelle le "social", pour le remplacer par la vraie charité,
l'amour véritable qui commence par l'éducation, ou la
rééducation, afin de donner, ou de redonner, aux hommes
toute leur dignité.
Mais comment
faire ? Tout d'abord il convient d'affirmer qu'il ne faut
surtout pas rester seul dans son coin. Seul, on est désarmé,
impuissant, et on risque de se décourager vite, ce que Satan
attend, naturellement. Et puis, et cela est le plus urgent,
il faut revenir aux vérités de la foi. Dieu existe, et,
hélas ! Satan aussi. Dieu crée et met des règles dans la
nature : ses lois. L'homme est un être créé, donc soumis lui
aussi à des lois naturelles ; mais, en plus, l'homme étant
un être spirituel, est soumis à des lois spirituelles,
morales. L'homme n'est pas qu'un animal ; il a une volonté
et un devoir d'amour envers Dieu. Il faut recréer de toute
urgence des groupes de familles chrétiennes (Équipes
Notre-Dame, Focolari, etc.) ou des communautés religieuses
adaptées au monde moderne et utilisant les moyens éducatifs
de ce monde. Il faudrait des groupes religieux dans le
monde, mais pas du monde, pour témoigner et enseigner, et
surtout évangéliser.

Le ciel lui-même nous montre le fauteur de nos
problème...
Mais comment
faire ? Dans notre monde athée ou musulman, les actions des
vrais chrétiens convaincus sont rapidement traitées de
prosélytisme. Cette accusation, de plus en plus courante est
grave, car elle paralyse les bonnes volontés. Chaque fois
que l'on fait quelque chose pour évangéliser, ou que l'on
parle de Jésus et de ses enseignements, on fait du
prosélytisme. Alors les religieux n'osent plus enseigner
l'Évangile… Il faut, de toute urgence recréer des familles
religieuses modernes, charismatiques, tout en étant
mystiques, c'est à dire ne craignant pas de prier et
d'adorer leur Seigneur. Il faudrait inciter de jeunes
informaticiens à fonder de nouvelles communautés,
compétentes en informatique, et capables d'enseigner une
jeunesse assoiffée de Dieu ; il faudrait aussi, et cela est
impératif, que ces communautés soient priantes et très
contemplatives, donc mystiques. Peut-être faudrait-il aussi
faire revivre des communautés de familles en vue d'éduquer
en même temps les parents et les enfants. N'y aurait-il pas,
aussi, d'anciennes congrégations religieuses qui pourraient
se réveiller et s'adapter pour répondre au grand besoin de
Dieu, caractéristique de nos sociétés déchristianisées ?
Comment faire
pour que les gens comprennent Dieu quand ils ne savent plus
rien de LUI, parce qu'on leur a tout ôté de ce qui Le
concerne, et pour qui, seul le matériel compte ? Esprit
Saint, viens à notre aide ! Viens libérer ton peuple du
terrible esclavage dans lequel Satan l'a plongé ! Car c'est
volontairement, Seigneur, et cela Tu le sais mieux que nous,
c'est volontairement qu'on a éloigné de Toi, tous tes
enfants.
Pensons
maintenant aux Béatitudes de Jésus : "Heureux les pauvres
de cœur car le royaume de Dieu est à eux." Puis
"Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu." Redisons
le psaume 41 "Mon âme a soif du Dieu vivant ! Quand le
verrai-je face à face ?" En ce qui me concerne, je pense
à mon nouveau travail sur les psaumes qui découvrent
progressivement l'histoire de l'humanité, et de son péché.
Mais le psalmiste demande pardon à Dieu, il a le désir de sa
conversion et de son retour à Dieu. Son âme a soif de Dieu
et veut le louer. Mais Dieu ne se manifeste que par ses
colères et les punitions qu'Il inflige à son peuple… Mais
pourquoi ? Alors, le peuple, bien perplexe, découvre que
tous les hommes, vraiment tous, sont pécheurs... Et le
peuple demande pardon à Dieu qu'il a offensé. Et enfin, Dieu
répond et promet l'envoi de son Messie. Bientôt le peuple de
Dieu connaîtra de nouveau le bonheur…
Malheureusement
il nous faut revenir aux réalités du monde d'aujourd'hui, et
nous ne comprenons plus. Le péché a de nouveau tout envahi :
cela est normal car Satan est toujours aux aguets. Mais les
hommes ne veulent pas comprendre que Satan ne désire que le
malheur des hommes. Alors les hommes tombent de plus en plus
bas… Les hommes sont allés jusqu'à chasser Dieu, et le
malheur envahit toutes nos sociétés. Car on ne peut pas être
heureux sans Dieu qui nous donne la vie. Et voici quelques
épisodes de mon histoire personnelle qui reviennent à ma
mémoire.
Ma famille,
tant paternelle que maternelle était athée, mais honnête.
Maman s'est convertie vers l'âge de 25 ans et je suis allée
au catéchisme. J'ai rencontré des prêtres et des religieuses
remarquables, pleins de foi et de désir d'évangéliser. Et,
curieusement, même pendant les plus atroces périodes de la
guerre et de l'occupation de la France, les gens étaient
heureux. Enfin la guerre cessa et la vie redevint normale au
niveau matériel. Les groupes d'action catholique se
développaient, et l'Église vivait. Puis vint ce que
j'appelle le faux concile, c'est à dire l'application
volontairement erronée du vrai Concile Vatican II. Tout
commença à vaciller dans l'Église, de plus en plus
gravement. Personnellement je réussis à tenir grâce à
l'Eucharistie : ce miracle étonnant, cette présence de Jésus
vivant. Intellectuellement je trouvais également des forces,
malgré les moqueries, grâce à la lecture d'un journal
remarquable, mais tellement critiqué : "L'Homme Nouveau".
Maintenant l'Église ne vacille plus, elle s'effondre
lentement…
Pendant ce
temps j'ai travaillé beaucoup, mais cela me permettait de ne
pas trop penser à ce qui me faisait tant de mal. Puis ce fut
la retraite… Je n'en avais guère envie, mais quand on avait
atteint l'âge de 65 ans, rien à faire, il fallait partir.
Heureusement j'ai eu la chance de pouvoir réaliser quelques
travaux concernant les saints mystiques. Je fis
d'extraordinaires découvertes… Aujourd'hui je poursuis
toujours mes travaux sur Internet, mais ma solitude est
grande… et la vision de notre monde me met en grande
détresse. Je ne comprends plus rien ; la France a chassé
Dieu ; les chrétiens ont comme disparu ; il n'y a plus de
patronages pour les enfants et les jeunes, et de très
nombreuses personnes âgées ont perdu Dieu. Même les
communautés religieuses se sont écroulées.
Ces drames,
d'autres que moi les ont vus ou vécus, et des âmes solides
ont cherché à y remédier : on vit ainsi naître de nouvelles
congrégations, charismatiques ou traditionalistes qui
furent, bien entendu, très critiquées. Certes, j'en ai parlé
plus haut, leurs fondateurs commirent quelques erreurs, mais
peu à peu, les failles et les défaillances se réparent. Et
la prudence aussi revient. L'espérance aussi et heureusement
car les efforts réalisés par quelques-uns sont encore bien
fragiles. On a chassé Dieu de la France, la “fille aînée de
l'Église” et nous avons tous peur : que va-t-il se passer
maintenant ?
Comme tous les
chrétiens, et comme tous ceux à qui s'adressait le psaume
41, j'ai soif de Dieu, de plus en plus. Je crois en Dieu, et
ma formation scientifique m'affirme que je suis dans le vrai
et que Dieu existe vraiment. Je suis sûre de l'existence de
Dieu et de son Amour. J'aime Dieu et j'essaie de Le servir,
mais je ne peux pas m'empêcher de penser aux autres : que
vont-ils devenir ? Des forces occultes cherchent à démolir
notre pape. La vision de tout cela a dû être, pour Jésus, ce
qu'il eut de pire à souffrir pendant son Agonie de
Gethsémani. Mais Jésus vécut une autre agonie, bien plus
terrible, son agonie sur la Croix, quand Il cria : "Père,
pourquoi m'as-Tu abandonné ?" Comment comprendre cette
souffrance de Jésus, Dieu et homme ? C'est comme si, depuis
le début de sa Passion, la divinité de Jésus s'était
"retirée". Le Corps de Jésus fut alors envahi d'une atroce
souffrance, mais purement humaine. Sa divinité qui s'était
"cachée" laissait son corps souffrir les horreurs humaines.
Et le Père se taisait… L'humanité de Jésus ne comprend plus
et meurt en criant : ""Père, pourquoi m'as-Tu
abandonné ?" Mais aussi, car Il sait qu'Il est également
le Sauveur de ses bourreaux : "Père ! Pardonne-leur ! Ils
ne savent pas ce qu'ils font !"
Quel mystère la
Passion de Jésus ! Nous aussi, parfois, lorsque nous vivons
avec Jésus mais, naturellement, à notre échelle et à notre
taille, nous crions. Mais que devons-nous faire maintenant ?
Travailler au service de notre prochain ? Bien sûr !
Regrouper des âmes, mais lesquelles ? Tant de chrétiens sont
âgés, ou malades, ou, malheureusement, devenus indifférents.
Évangéliser sur internet. On n'a pas le droit de faire
autrement, si l'on veut atteindre des jeunes ? Mais où
trouver ces jeunes ? Où trouver un prêtre, ou un religieux,
jeune, informaticien, missionnaire et brûlant d'amour.
Certes, il y a quelques jeunes religieux. Mais ils ont déjà
trop de responsabilités. Pourtant, tout au long de
l'histoire du christianisme, c'est durant les époques très
difficiles que des âmes choisies par Dieu, ont créé de
nouvelles congrégations destinées essentiellement à
l'enseignement et à l'apostolat. On pourrait certainement
créer et développer de nouveaux sites faciles d'accès,
présenter des vidéos enseignantes et des petits films qui
attireraient ceux qui cherchent Dieu.
Il faut
redonner vie à l'Église, et faire comprendre aux prêtres
qu'ils sont des consacrés et qu'ils "ne sont pas des hommes
comme les autres". Dieu les a choisis : c'est pour quelque
chose. Il faut faire comprendre aux religieux et aux laïcs
que les dernières paroles de Jésus avant son Ascension
furent : "Allez ! Enseignez toutes les nations ;
baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit !"
Peut-être aussi, conviendrait-il d'insister fortement sur
certains textes de la liturgie dont l'actualité est parfois
surprenante. Ainsi, de nombreux textes de l'Écriture nous
sont connus, grâce à la liturgie, mais nous n'y prêtons pas
toujours attention ! Cependant, parfois, leur contenu nous
fait tressaillir tant leur actualité est grande. N'en est-il
pas ainsi de la 2ème épître de saint Paul à
Timothée ?
S'adressant à
son disciple, saint Paul écrit, entre autres : "Tous ceux
qui veulent vivre en hommes religieux dans le Christ Jésus
subiront la persécution. Quant aux hommes mauvais et aux
charlatans, ils iront toujours plus loin dans le mal,
ils seront à la fois trompeurs et trompés. Mais toi, tu dois
en rester à ce qu'on t'a enseigné : tu l'as reconnu comme
vrai, sachant bien quels sont les maîtres qui te l'ont
enseigné. Depuis ton plus jeune âge, tu connais les textes
sacrés : ils ont le pouvoir de te communiquer la sagesse,
celle qui conduit au salut par la foi que nous avons en
Jésus Christ. Tous les textes de l'Écriture sont
inspirés par Dieu ; celle-ci est utile pour enseigner,
dénoncer le mal, redresser, éduquer dans la justice...
Je te le
demande solennellement, au nom de sa
manifestation et de son Règne : proclame la Parole,
interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais
des reproches, encourage, mais avec une grande patience
et avec le souci d'instruire. Un temps viendra où
l'on ne supportera plus l'enseignement solide ; mais, au
gré de leur caprice, les gens iront chercher une foule de
maîtres pour calmer leur démangeaison d'entendre du
nouveau. Ils refuseront d'entendre la vérité pour se
tourner vers des récits mythologiques. Mais toi, en toute
chose garde ton bon sens, supporte la souffrance,
travaille à l'annonce de l'Évangile, accomplis jusqu'au
bout ton ministère…" (2ème lettre à Timothée,
3, 10 à 17 et 4, 1 à 8)
Oui, il faut
évangéliser, à temps et à contre temps : cela urge. Oui,
notre société actuelle s'enfonce de plus en plus dans le mal
et il faut revenir au bon sens, à la Parole de Dieu,
c'est-à-dire à ses commandements et à la morale. Nos
contemporains sauront-ils entendre cet appel au bon sens ?
Pour terminer
cet article, nous allons relire ensemble le psaume 41. Il
nous montrera combien les hommes sont toujours les mêmes et
combien leurs prières peuvent s'appliquer à nous. Comme nous
le psalmiste a soif de Dieu : "Comme une biche désire
l'eau vive, ainsi mon âme Te cherche, ô mon Dieu ! Mon âme a
soif de Dieu, du Dieu vivant : quand irai-je et paraîtrai-je
devant la face de Dieu ?" (Ps 41, 1 et 2) Mais la
tristesse du psalmiste revient : "Mes larmes sont ma
nourriture jour et nuit, pendant qu'on me dit sans cesse :
Où est ton Dieu ?" Le psalmiste se souvient de son
passé, si heureux : "Je me rappelle avec effusion de
cœur, quand je marchais entouré de la foule, et que je
m'avançais à sa tête vers la maison de Dieu, au milieu des
cris de joie et des actions de grâces d'une multitude en
fête. Pourquoi t'abats-tu, mon âme, et gémis-tu au dedans de
moi ? Espère en Dieu, car je le louerai encore, Lui, mon
salut et mon Dieu." (Ps 41, 3 à 6)
Mais soudain,
le psaume semble avoir été écrit pour nous, car notre âme
est triste et nous pensons à Jésus, à Dieu : "Mon âme est
abattue au dedans de moi : c'est à Toi que je pense, depuis
le pays du Jourdain, depuis l'Hermon, depuis la montagne de
Mitsear. Un flot appelle un autre flot au bruit de tes
ondées ; toutes tes vagues et tous tes flots passent sur
moi. Le jour, l'Éternel m'accordait sa grâce ; la nuit, je
chantais ses louanges, j'adressais une prière au Dieu de ma
vie. Je dis à Dieu, mon rocher : 'pourquoi m'oublies-tu ?
Pourquoi dois-je marcher dans la tristesse, sous
l'oppression de l'ennemi ?' Mes os se brisent quand mes
persécuteurs m'outragent, en me disant sans cesse : où est
ton Dieu ? Pourquoi t'abats-tu, mon âme, et gémis-tu au
dedans de moi ?
Espère en
Dieu, car je le louerai encore. Il est mon salut et mon
Dieu." (Ps 41, 7 à 12)
Oui, nous
devons espérer, espérer encore, espérer toujours, car Jésus
est notre seul salut, notre amour, notre Dieu, et Dieu qui
nous aime et ne désire que notre bonheur.
Paulette
Leblanc |