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Jésus, souviens-Toi...
Jésus
souviens-Toi...Souviens-Toi de Toi, souviens-Toi de ta vie sur la terre des
hommes...
Jésus,
souviens-Toi que Tu es le Verbe de Dieu! Jésus, de toute éternité Tu es le Verbe
de Dieu, la Parole du Père, le Fils Bien-Aimé. Tu es le Fils éternellement
engendré et aimé. Jésus, Verbe-Fils Tu aurais pu en rester là, laisser ta
création “vivre sa vie”, sa vie folle en désobéissance malheureuse. Mais non, Tu
voulus la sauver et la ramener au bonheur pour lequel Tu l’avais créée. Alors,
Jésus, souviens-Toi, Toi, Verbe de Dieu, Tu T’incarnas...
Jésus,
souviens-Toi que Verbe de Dieu, Tu T’incarnas dans une chair humaine, une chair
lentement fabriquée dans le sein d’une Vierge immaculée, et Tu naquis... Jésus,
Tu naquis homme et Dieu. Ce mystère nous dépasse, nous ne pouvons l’expliquer,
mais nous savons que, Verbe Incarné pour montrer aux hommes le chemin de vie, Tu
fus à la fois Dieu et homme, Tu vécus avec tes deux natures pour réparer le lien
brisé entre Dieu et les hommes. Tu vécus Verbe de Dieu, Fils au Cœur constamment
tourné vers le Père, dans l’Amour de l’Esprit. Tu vécus homme, avec toutes les
richesses de la nature humaine, mais aussi toutes les contraintes charnelles
d’un être blessé par le péché. Tu vécus homme comme nous, mais le péché en
moins.
Jésus,
souviens-Toi... Que de fois ton Cœur se tournait vers le Père, pour revivre,
dans ton intimité, l’union du Verbe avec le Père, pour sentir l’Unité unique de
la Trinité Sainte et retrouver l’Esprit jaillissant de l’Amour qui unit le Père
et le Fils. Pour retrouver la volonté du Père qui était aussi la tienne de Verbe
de Dieu au sein de la Trinité Une. Jésus, je Te contemple priant le Père, mais
le mystère me dépasse infiniment... Alors, Jésus, je me tourne vers Toi, Homme,
Fils de l’Homme.
Jésus,
souviens-Toi... Tu voulais montrer aux hommes le Chemin vers l’Amour, ce chemin
qu’ils avaient perdu... Tu voulais nous donner un modèle que nous pourrions
suivre. Alors, Jésus, Tu vécus toutes nos contraintes humaines. Souviens-Toi,
Jésus...
Souviens-Toi,
Jésus-homme, que Tu fus un tout petit enfant, un petit enfant comme tous les
enfants des hommes, un tout petit enfant qui, comme tous les petits enfants
purs, comprenait très bien que Dieu habite dans son cœur. Tu voulais montrer aux
hommes que les petits savent bien que Dieu habite et vit en nous. Toi, Tu le
savais, spontanément, mais Tu as voulu que Marie et Joseph Te l’enseignent, pour
nous apprendre ainsi comment on doit enseigner tous les enfants et leur
apprendre la prière.
Jésus,
souviens-Toi, quand Tu fus adolescent. Tu savais tout de la science divine, et
pour cause, puisque c’est Toi qui nous avais donné la Loi... et Tu le prouvas
aux docteurs du Temple, le jour de ta majorité. Mais Tu devais aussi enseigner
les adolecents et leur montrer qu’à cet âge, désireux d’expérimenter une jeune
liberté enfin découverte, ils ont aussi à apprendre la véritable obéissance,
source de la vraie et solide liberté. Tu quittas donc les docteurs que Tu
émerveillais, et Tu suivis Marie et Joseph, et Tu leur fus soumis...
Et Tu voulus, à
Nazareth, nous montrer que nous devons apprendre aussi notre métier d’homme
adulte qui sera chargé de responsabilités familiales et professionnelles. Tu
appris le métier de Joseph... Et Tu gagnas ta vie, pour vivre honnêtement et
librement dans la joie de Dieu. Jésus, souviens-Toi...
Jésus,
souviens-Toi... Le métier de Joseph n’était pas un métier facile: il exigeait un
long apprentissage. Il intégrait de nombreuses qualifications. Et puis, en
Israël, un charpentier, c’était aussi un sage vers qui on se tournait pour
apaiser des différends, résoudre des conflits, conseiller ceux qui avaient
besoin d’être aidés et soutenus. Le métier de charpentier s’imposait donc pour
Toi, le Sage entre tous les sages...
Jésus,
souviens-Toi. Souviens-Toi de ta peine, et de celle de Marie, quand Joseph
repartit vers le Père du Ciel. Souviens-Toi de la façon dont Tu consolas Marie,
ta douce Maman. Tu devins son soutien, sa paix, et sa consolation. Jésus,
souviens-Toi de la peine des hommes dont le cœur se déchire quand un amour se
brise. Jésus, souviens-Toi...
Jésus, Tu nous
avais montré l’exemple d’une vie de douce obéissance à Dieu, d’une vie de
bonheur dans la volonté du Père. Nous n’avions plus qu’à T’imiter... Mais Tu
devais vaincre Satan et lui arracher l’humanité qu’il déchirait... C’était pour
cela aussi que Tu étais venu, c’était surtout pour cela, et l’Heure
approchait... Homme et Verbe de Dieu, Tu devais accomplir la volonté du Père,
cette volonté qui était aussi la tienne. Jésus, souviens-Toi de ton douloureux
adieu à Marie. Elle était toujours la Servante du Seigneur, mais sa peine fut
grande quand elle vit son Fils partir vers son destin, un destin qu’elle
appréhendait malgré sa foi, à cause des paroles qui lui avaient été dites par le
saint vieillard Siméon...
Jésus,
souviens-Toi de ton Baptême dans les eaux du Jourdain, de tes premiers
disciples, Jean et André, puis des autres... Souviens-Toi de l’amour qui
naissait dans leur cœur; ils resteraient toujours de pauvres hommes fragiles,
mais un jour, ils sauraient donner leur vie pour Toi. Jésus, souviens-Toi...
Jésus,
souviens-Toi de ton peuple sans berger, de ces foules assoiffées d’eau vive.
Jésus, souviens-Toi de ces foules affamées du pain de l’Amour. Jésus,
souviens-Toi de ces foules sans pasteur, qui furent tellement présentes au
moment de ton agonie. Jésus, souviens-Toi de nous...
Jésus,
souviens-Toi de ta dernière Cène, souviens-Toi des instants merveilleux que Tu
vécus avec tes apôtres quand Tu nous laissas ton Eucharistie, le Sacrement de
ton Amour, et surtout souviens-Toi de Gethsémani...
Jésus, nous
savons tous que les moments d’attente d’événements graves, que l’on pressent
sans les connaître dans tous leurs détails ponctuels, sont les plus douloureux
et les plus difficiles à vivre. Jésus, c’était l’Heure, ton Heure... Tu savais,
Toi, mais Tu devais attendre encore un peu. Tu avais “désiré d’un grand désir
manger la Pâque avec tes disciples”, et maintenant elle était consommée.
L’Heure terrible était là, imminente, et Tu avais hâte... Alors Tu renvoies
Judas: qu’il aille faire ce qu’il a à faire... Et Tu laisses Jean se coucher, se
blottir contre ta poitrine: car c’est l’Heure aussi de l’Amour total... Tu nous
as laissé ton Eucharistie, Tu nous as donné tout ce qu’il nous fallait pour
vivre avec Toi: ainsi tous les hommes de tous les temps, et de toutes les
nations, pourraient T’avoir avec Toi et près d’eux. Jamais plus ils ne seraient
orphelins...
Mais il faut
partir, Jésus, il faut aller dans le Jardin des Oliviers. Car c’est là que Judas
doit Te retrouver...
Jésus,
souviens-Toi de Gethsémani... Souviens-Toi, Jésus! C’était l’Heure des méchants
qui s’étaient donnés à Satan, c’était l’heure de la puissance des ténèbres, et
Tu devais vaincre les ténèbres. Jésus, souviens-Toi: la puissance des ténèbres
n’était pas encore vaincue. Il lui restait une dernière chance, l’ultime chance
de vaincre le Fils de Dieu et de détruire l’œuvre de Dieu, cette œuvre que Satan
refusait car elle l’obligerait à adorer le Fils-de-Dieu-Fils-de-l’Homme. Et
cela, Lucifer ne le voulait pas. Lucifer n’a que de la haine pour les hommes. Il
devait faire échouer le dessein de Dieu.
Jésus,
souviens-Toi. Tu attendais Judas: mais pourquoi tardait-il? Tu avais demandé à
tes apôtres de veiller, de prier, afin de ne pas entrer en tentation, “car
l’esprit est prompt mais la chair est faible”. Mais tes apôtres dormaient,
et Lucifer concentra sur Toi la totalité de ses efforts, et il Te fit vivre les
plus perverses des tentations. Il mit en œuvre tous ses efforts pour Te conduire
au découragement total et à l’abandon, enfin! de ta mission.
Jésus,
souviens-Toi de ton Agonie. Ta mission, elle avait échoué: les responsables du
Temple ne T’avaient pas cru. Dans quelques heures Tu seras mort, et le
Sanhédrin, les scribes et les docteurs de la Loi reprendront tout en mains...
Même les deux ennemis: Ponce Pilate et Hérode se réconcilieront pour mieux Te
vaincre... Tous les efforts de ta vie publique auront été inutiles et Toi, Tu
seras oublié: même ton Nom disparaîtraît des mémoires.
Jésus
souviens-Toi de ton Agonie... Lucifer et ses suppôts étalent devant Toi les
défaillances de tes propres disciples, les trahisons de tous les siècles, et
même, parfois, de ton Église. À quoi bon mourir, et sur une croix? Est-ce que Tu
ne vois pas que les hommes ne se soucient pas de ton enseignement: aimer son
prochain comme soi-même, quelle utopie! Les guerres sont bien plus agréables et
beaucoup plus efficaces... et profitables...
Jésus,
souviens-Toi... Lucifer Te présente de nouveau les tentations qu’il T’avait déjà
fait subir dans le désert: il T’avait bien fait comprendre, alors, que Tu
courais vers un échec. Ce n’est pas avec les moyens de l’amour que l’on
convainct les hommes. Voyons, Jésus, sois raisonnable: il est temps encore. Ils
dorment tous, ceux sur qui Tu comptais; vite, fuis! Fuis, Jésus, hâte-Toi... car
Judas et les soldats du Temple sont tout proches, et vois comme ils seront sans
pitié pour Toi. Même quelques-uns de ceux que Tu as guéris crieront: “À mort!
Qu’on le crucifie!”
Lucifer éclate
du plus satanique des rires... Mais voici que Judas arrive avec sa troupe de
gardes. Jésus n’a pas cédé, mais Il est épuisé. Jésus, souviens-Toi comment Tu
tentes un dernier effort pour sauver Judas: “Mon ami! C’est par baiser que tu
livres le Fils de l’Homme?” Mais Judas est déjà la proie de Satan...
Jésus, notre
Rédemption est proche, imminente: Tu vas bientôt connaître les affres des
tortures de ton chemin de Croix. Mais, dans ton Cœur, Jésus, ton Cœur qui
déborde toujours d’amour pour les pauvres que nous sommes, dans ton Cœur, Jésus,
il y a une joie immense, une joie infinie: Tu as fait toute la volonté du Père.
Souviens-Toi, Jésus, Tu peux remettre entre ses mains ton Esprit de Verbe et
Fils de Dieu... Ô Jésus, souviens-Toi!
Et
souviens-Toi, Jésus, que trois jours après, Tu ressuscitais.
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